Questions d’économie de la santé n° 163 - Mars 2011
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LES TRANSFORMATIONS DE L’OFFRE DE SOINS CORRESPONDENT-ELLES AUX PRÉOCCUPATIONS DES USAGERS DE MÉDECINE GÉNÉRALE ?
la taille de la structure médicale (appro-
chée par le nombre de médecins en exer-
cice ou la taille de la patientèle) sur la per-
ception des patients de la qualité du soin.
Dans leur étude auprès de 220 patients au
Royaume-Uni, Baker& Streatfield (1995)
montrent qu’un accroissement de la taille
de la patientèle est associé à une diminu-
tion du niveau de continuité et d’accessibi-
lité des soins pour les patients. De même,
dans une étude auprès de 7 247patients
en Angleterre, Campbell et al. (2001)
montrent que les patients considèrent la
continuité des soins meilleure dans les
structures de plus petite taille. Au niveau
européen, ce résultat est confirmé par
l’étude de Wensing et al., (2008) selon
laquelle les évaluations des usagers de la
qualité des structures médicales se dégra-
deraient lorsque le nombre de médecins en
exercice s’accroîtrait.
* * *
Le point de vue des usagers a fait l’ob-
jet d’une attention croissante depuis
La coordination des soins
émerge aussi comme
une préoccupation des usagers
À travers les différents tours d’enquête,
la coordination des soins par les médecin
généralistes est désignée comme un des
aspects les plus importants. Les usagers
valorisent le rôle du médecin généraliste
comme « aiguilleur » dans le système de
santé. Récemment, la coordination a fait
l’objet d’une attention particulière avec les
réformes 2004 et 2009 qui ont respective-
ment instauré le principe de parcours de
soins coordonnés et de médecin traitant, et
qui ont réaffirmé le rôle du médecin géné-
raliste comme acteur central dans la prise
en charge du patient au sein du système
de santé. L’étude de David & Gall (2008)
montre une acceptation croissante de ce
dispositif de coordination depuis sa mise
en œuvre, et près de 75 % des personnes
interrogées estiment que cela a un impact
positif sur la qualité des soins. Cependant,
pour que le médecin généraliste soit effec-
tivement perçu comme une aide dans
l’orientation du patient, et non pas comme
un « acteur restreignant l’accès aux soins
secondaires »
(rationer) [Grumbach et al.,
1999], il semble nécessaire de compléter le
dispositif du médecin traitant par des ini-
tiatives visant notamment à améliorer la
coopération interprofessionnelle.
Une faible attention accordée
aux caractéristiques du médecin
et à l’organisation interne
de la structure médicale
Parmi les 6 aspects du soin en méde-
cine générale pouvant être considérés
comme sans importance pours les usagers,
5 décrivent la structure médicale (struc-
ture pluriprofessionnelle et/ou pluridisci-
plinaire, structure mono-disciplinaire) ou
le médecin (sexe, âge). Ce résultat ques-
tionne l’évolution actuelle de la pratique
de médecine générale vers l’exercice de
groupe, qui a fréquemment été présenté
comme un moyen de maintenir une offre
de soins de proximité. Le regroupement
des professionnels de santé répond à deux
motivations principales : d’une part, la
mise en commun de moyens et de coûts
permettant aux médecins généralistes de
procéder à une réorganisation de leur acti-
vité médicale pour une meilleure maîtrise
de leur temps de travail et, d’autre part,
l’adoption d’un projet collectif d’exercice
médical visant à redéfinir le mode de
prise en charge du patient, en développant
notamment des liens de coopération entre
les différents professionnels de santé inter-
venant dans sa prise en charge (répartition
des tâches, etc.) [ONDPS, 2008]. Même si
les usagers ne semblent pas accorder d’im-
portance à la forme d’exercice du médecin
généraliste, celle-ci peut avoir des consé-
quences majeures sur d’autres aspects du
soin de médecine générale primordiaux
pour les patients. Il est donc difficile d’an-
ticiper l’effet du regroupement des pro-
fessionnels de santé dans des structures
collectives sur la satisfaction des patients
(maison de santé pluridisciplinaire, cabinet
de groupe, centre de santé). Cela dépend
en effet étroitement des objectifs poursui-
vis par ces associations et de leur capacité à
maintenir une relation médecin-patient de
qualité. Au plan international, des études
mettent en avant un effet consistant de
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POUR EN SAVOIR PLUS