11/03/2013 Le traitement des cancers CHIMIOTHÉRAPIE CHEZ LE SUJET ÂGÉ Traitement local, locorégional Chirurgie Radiologie interventionnelle Radiothérapie Dr Mathilde Gisselbrecht Gériatrie HEGP Prolongation de survie Prolongation de la survie sans rechute Myélome et LLC Cancer du colon Cancer du sein Cancer de l’ovaire Carcinomes ORL Cancer de vessie Sarcomes des parties molles CBNPC Carcinome de prostate Mésothéliome Cancer du pancréas Cancer du rein Mélanome Différentes stratégies de chimiothérapie Chimiothérapie curatrice Chimiothérapie néo-adjuvante Chimiothérapie adjuvante Chimiothérapie métastatique curative ou palliative Association radio-chimiothérapie LES OBJECTIFS DE LA CHIMIOTHERAPIE Thérapeutique curative, cancers chimiocurables, peu nombreux Thérapeutique adjuvante (après la phase locale) Diagnostic + traitement VT Seuil de détectabilité (1 ml) (log) Guérison Hodgkin Tumeurs germinales Leucémies aiguës lymphoblastiques Néphroblastome Ostéosarcome Volume de la tumeur Acquis Traitement systémique Chimiothérapie Hormonothérapie Immunothérapie Thérapeutiques ciblées Tumeur primitive Vm Métastases Intervalle entre traitement tumeur primitive et émergence des métastases Temps Thérapeutique néoadjuvante (avant la phase locale) Thérapeutique palliative Chimiothérapie néoadjuvante Ou chimiothérapie première Avant traitement local ou loco-régional Traiter la maladie micro-métastatique Facteur pronostique de chimio-sensibilité 1 11/03/2013 Chimiothérapie adjuvante Au décours du traitement local ou loco-régional Traiter la maladie imperceptible Faible masse tumorale et faible taux de cellules chimio-résistantes Études difficiles à mener / action jugée sur la survie : Chimiothérapie métastatique en général palliative Critère qualité de vie Problèmes non résolus : • Dose-intensité • Durée du traitement • Séries importantes • Nécessité d’un délai d’observation très long Chimiothérapie loco-régionale Chimiothérapie intra-artérielle hépatique Chimiothérapie intra-péritonéale Chimiothérapie intra-thécale Chimiothérapie cutanée (cancer du sein avec nodules de perméation) INTRODUCTION Définition Une substance antitumorale (anticancérereuse, antinéoplasique, cytotoxique) se définit comme une substance cytotoxique qui détruit sélectivement les cellules transformées Problèmes La sélectivité La cytotoxicité Les différents cycles cellulaires Action en fonction du cycle cellulaire 2 11/03/2013 MECANISME D’ACTION ET CYCLE CELLULAIRE Les 3 cibles cellulaires des chimiothérapies Alkylants Anthracyclines Bléomycine G1 S Antimétabolites Alkylants Anthracyclines Bléomycine Action enzymatique (en amont) Les antimétabolites, les anti-topoisomérases G0 M Interactions directes avec l’ADN Agents alkylants et platinants, les intercalants, la Bléomycine 1. 2. G2 Alkylants Bléomycine Anthracyclines Action sur les microtubules (en aval) Les poisons du fuseau, les taxanes 3. Poisons du fuseau Les principales drogues 1. interactions directe avec ADN SITES D’ACTION DES AGENTS CYTOTOXIQUES Les Alkylants Synthèse DNA Antimetabolites Agents alkylants DNA DNA transcription DNA duplication Mitose Agents intercalants moutardes à l ’azote Les sels de platines • Cyclophosphamide Endoxan • Cisplatine Cisplatyl • Ifosfamide Holoxan • Paraplatine Carboplatine • Melphalan Alkeran • Oxaliplatine Eloxatine • Dacarbazine Déticène • Chlormethine Caryolysine Toxicité hématologique modérée Toxicité vésicale (Endoxan): hématurie, brûlures mictionnelles (Mesna) Les principales drogues 1. interactions directe avec ADN Agents intercalants Antibiotique cytotoxique • Bléomycine (Bléomycine®) Carboplatine: toxicité hématologique Oxaliplatine: toxicité hématologique et neurologique Poisons du fuseau (modificateurs de la structure IIIaire de l’ADN) Anthracyclines Doxorubicine (Adriamycine®) Épirubicine (Farmorubicine®) Mitoxantrone (Novantrone®) Cisplatyl: Toxicité rénale, auditive, neurologique, digestive et hématologique Les principales drogues 2. action enzymatique Antimétabolites Antifoliques: • Méthotrexate Inhibiteurs de la topo-isomèrase I • Irinotécan (Campto®) • Topotécan (Hycantin®) • Pemetrexed (Alimta®) Substances leurres: Toxicité hématologique et digestive • Fluoro-uracil (5-FU®) • Capécitabine (Xéloda®) • Gemcitabine (Gemzar®) • Fludarabine …et II • VP16 ou Etoposide (Vépéside®) Toxicité hématologique Toxicité hématologique Cardiotoxicité (Dose totale 400600 mg Toxicité locale: agent vésicant 3 11/03/2013 Les principales drogues 3. Action sur les microtubules SITES D’ACTION DES AGENTS CYTOTOXIQUES Synthèse DNA Alcaloïdes de la pervenche Vincristine (Oncovin®) Vinorelbine (Navelbine®) Vindésine (Eldésine) Vinblastine (Velbé) Toxicité hématologique Toxicité neurologique, risque d’occlusion Taxanes Antimetabolites Paclitaxel (Taxol®) Docétaxel (Taxotère®) Toxicité hématologique Taxol: toxicité neurologique Taxotère: oedèmes, anasarque DNA DNA transcription Agents alkylants DNA duplication Mitose Agents intercalants Poisons du fuseau Thérapeutiques ciblées Reposent sur le développement d’inhibiteurs ou de molécules qui induisent la dégradation de protéines oncogéniques alors qu’elles visent à restaurer la fonction et/ou la stabilité des suppresseurs de tumeurs Protéine oncogénique = protéine dont la surexpression participe à la transformation maligne Thérapeutiques ciblées Utilisent des composés dirigés contre les cibles moléculaires spécifiquement activées dans la carcinogenèse et la croissance des tumeurs Ces thérapeutiques ont pour but de bloquer les facteurs de croissance dont l'activité est augmentée dans de nombreuses tumeurs Plutôt utilisées en phase métastatique Les suppresseurs de tumeurs contrôlent négativement le processus tumoral; c’est leur perte d’expression ou leur inactivation qui est associée à la cancérogénèse Temps de réponse + long/chimio classique Evaluation: critères RECIST pas tjs pertinents (nécrose tumorale), évaluation fonctionnelle + Les différentes cibles possibles pour un traitement spécifique du cancer: le stroma et les vaisseaux Les cellules tumorales produisent des facteurs solubles qui stimulent les cellules stromales avoisinantes à secréter des facteurs de croissance actifs en retour sur les cellules tumorales Développement d’une réaction inflammatoire Augmentation de la perméabilité de l’endothélium vasculaire 4 11/03/2013 Les cibles cellulaires L’interaction de facteurs de croissance extracellulaires avec des récepteurs membranaires exprimés par les cellules tumorales active directement ou indirectement les protéines à activité tyrosine kinase. Activation de différentes cascades de signaux Cibles de La chimio classique Quatre axes majeurs des thérapies anti-cancéreuses ciblées Modification du programme d’expression génique de la cellule: augmentation de la synthèse protéique, modification des propriétés d’adhérence, entrée dans le cycle cellulaire, expression de protéines antiapoptotiques et sécrétion de facteurs solubles (rôle paracrine ou autocrine) I.Thérapie anticancéreuse ciblée sur les récepteurs des cellules cancéreuses 1. Molécules dirigées spécifiquement contre des protéines exprimées à la surface des cellules cancéreuses. 2. Interventions sur la signalisation intracellulaire. 3. Actions sur l’environnement tumoral, notamment la vascularisation des cellules tumorales et les facteurs inflammatoires 4. Altérations géniques et plus particulièrement sur les translocations chromosomiques. I.1 Agents dirigés contre le domaine extracellulaire : anticorps monoclonal Trastuzumab Herceptin® ⇒ Ac monoclonal: bloque les récepteurs HER-2 Neu. HER2 est trastuzumab (Herceptine™) rituximab (Mabthéra™) alemtuzumab (Mabcampath™) cetuximab (Erbitux™) Ximab: Ac monoclonal chimérique ou hybride Zumab: Ac monoclonal « humanisé » par génie génétique Mumab: Ac monoclonal humain codée par l'oncogène cerb-2 le cancer de sein HER2 positif est une maladie plus agressive avec une survie diminuée comparée au cancer de sein HER2 négatif. Surexpression de HER2 chez 20 à 30% des cancers du sein Indication: cancer du sein métastatique ou en adjuvant Administration IV Toxicité cardiaque surtout si utilisation anthracycline Autre indication: cancer gastrique métastatique 5 11/03/2013 Rituximab Mabthéra® ⇒ Ac monoclonal dirigé contre l’Ag CD20 présent à la surface des lymphocytes B. Indications: lymphome folliculaire stade III et IV, LNH à grandes cellules, PTI, rhumatologie… Administration: IV Risque de choc immunoallergique (syndrome de relargage des cytokines) Alemtuzumab Mabcampath® Ac monoclonal dirigé contre une glycoprotéine située à la surface des lymphocytes (CD52). La glycoprotéine CD52 est exprimée principalement à la surface des lymphocytes sanguins B et T normaux et malins ainsi que des monocytes, thymocytes et macrophages. Indication: LLC résistant aux alkylants et à la fludarabine I.2 Agents dirigés contre le domaine intracellulaire : inhibiteurs de l'activité tyrosine kinase • Gefitinib (Iressa®) • Erlotinib (Tarceva®) Cetuximab Erbitux®, Panitumumab (Vectibix®) Ac monoclonal qui se lie au domaine extracellulaire du récepteur à l’EGF (HER1) Actif sur les cellules surexprimant le récepteur EGFR Les tumeurs coliques présentant une mutation du gène K-RAS ne sont pas sensibles au cetuximab (30 à 60% de mutation de K-RAS dans le CCR) Indications: en association à l’Irinotécan dans le cancer du colon métastatique, Kc ORL localement avancé, en monothérapie dans le cancer colique métastatique Administration IV Effets secondaires: réactions immunoallergiques, rash cutané Prémédication par antiH1 Les inhibiteurs de l’EGFR (Epithélial Growth Factor) gefitinib Iressa®, erlotinibTarcéva® Bloquent la transduction du signal et la multiplication cellulaire. Inhibe de manière réversible l'activité TK de HER1 Administration PO Indications: cancer du poumon non à petites cellules, Kc prostate, sein, ORL, colorectal, ovaire en cours d’évaluation Effets secondaires: rash cutané, acné, diarrhée.. 6 11/03/2013 Fonctionnement du récepteur à activité tyrosine kinase Liaison ligand/récepteur Dimérisation du récepteur Transphosphorylation=transactivation des sites TK Transduction du signal en cascade jusqu’au noyau Effets métaboliques Effets mitogèniques Figure 2 : Essai IPASS : survie sans progression chez les patients EGFR+ et EGFR- Inhibiteurs réversibles spécifiques de l’activité tyrosine kinase de l’EGFR (TKI-EGFR) Bonne efficacité tumorale, mais limitée à certains patients : en population non sélectionnée, réponse clinique observée chez environ 10 % des patients d’origine caucasienne et chez 30 % des patients d’origine asiatique La présence d’une mutation de l’EGFR dans la tumeur des patients atteints de cancer du poumon est un facteur prédictif de la réponse aux TKI-EGFR Fqce des mutations activatrices ↑ si: patients n’ayant jamais fumé femmes personnes d’origine asiatique et si adénocarcinome 2.Thérapie anti-cancéreuse ciblée sur la signalisation intracellulaire Le cycle cellulaire se déroule sous l’influence de facteurs protéiques (les cyclines) et d’enzymes (les kinases dépendantes des cyclines (les cdks), qui sont placées sous le contrôle de deux voies : la voie des MAPkinases et la voie des PI3kinases. Au départ de ces deux voies, on retrouve un récepteur à tyrosine kinase. La voie des MAPkinases • lmplication de la protéine Ras: le gène Ras est un proto-oncogène dont la mutation est à l’origine de 30 à 60 % des cancers humains. • Une mutation sur le gène Ras entraîne l’expression d’une protéine Ras constitutionnellement active. • Cette activation permanente de Ras a pour conséquence d’activer la voie des MAPkinases ce qui stimule la prolifération cellulaire. 7 11/03/2013 La voie de PI3kinase • Les PI3Kinases appartiennent à une famille d'enzymes qui phosphorylent les lipides inositols. • Elles sont impliquée dans l'inhibition de l'apoptose. Schéma simplifié du rôle de la protéine mTOR au niveau de la transmission du signal La protéine mTOR La voie de signalisation mTOR peut être perturbée de nombreuses façons au cours du cancer, aussi bien en amont qu'en aval de la molécule. Médicaments agissant par l’intermédiaire de la signalisation intracellulaire Alocidib Le flavopiridol® Les FTI (inhibiteur des farnésyls transférases): Tipifarnib (Zarnestra-R11577), indication glioblastome Sorafenib Nexavar Les inhibiteurs de PI3kinases: - temsirolimus Torisel®, inhibiteur de protéine mTOR, indications: carcinome rénal, lymphome du manteau en rechute Inhibiteur de protéine mTOR Temsirolimus (Torisel), Everolimus (Afinitor) Temsirolimus Torisel® indications: carcinome rénal métastatique 1ère ligne (patient de mauvais PC), lymphome du manteau en rechute IV hebdomadaire Effets secondaires: cytopénies dans indication hémato, modifications glucides, lipides, dyspnée (risque de PNP interstitielle rare), hypersensibilité (prémédication antiH1) Everolimus Afinitor® Cancer du rein avancé en 2nde intention, traitement du cancer du sein avancé RH+, HER2- en association avec hormonothérapie PO Le protéasome VELCADE (bortézomib), inhibiteur du protéasome 26S EN ASSOCIATION AVEC LE MELPHALAN ET LA PREDNISONE EN PREMIÈRE INTENTION DANS LE MYÉLOME MULTIPLE La plupart des protéines cellulaires ont une durée de vie courte : de quelques minutes à plusieurs semaines. Les protéines sont détruites par deux mécanismes différents : le système lysosomial (10-20% des protéines essentiellement superficielles) et le système du protéasome (près de 80% des protéines intracellulaires). le protéasome se trouve au centre de la régulation de nombreuses protéines impliquées dans le processus de cancérogénèse. L'inhibition du protéasome entraîne un arrêt du cycle cellulaire et une apoptose 8 11/03/2013 3. l’angiogenèse Une tumeur assure sa vascularisation grâce à une libération massive de facteurs de croissance vasculaire : le VEGF. Bevacizumab Avastin® Ac monoclonal qui se lie au ligand VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) L’Avastin est conçu pour empêcher le facteur endothélial de croissance vasculaire VEGF de se fixer sur les cellules endothéliales. Bevacizumab Avastin® Indications: cancer métastatique du colon ou du rectum; cancer du sein métastatique, cancer du poumon NPC (pas épidermoide); cancer du rein avancé ou métastatique; cancer épithélial de l’ovaire Administration: perfusion IV Effets secondaires: perforation gastro-intestinale, déhiscence de cicatrice, hémorragies, HTA, protéinurie, complications thrombotiques artérielles et veineuses le RTK est la cible d’une « petite molécule » (par opposition aux anticorps monoclonaux plus volumineux) qui va se fixer dans le site d’arrimage de l’ATP SUNITIBIB (SUTENT®) – SORAFENIB (NEXAVAR®) 9 11/03/2013 Sunitibib (Sutent®) Cancer du rein métastatique 4. Action sur les translocations chromosomiques • Autres indications: • Tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST), seconde Certaines formes de cancers sont dues à des translocations chromosomiques. intention • Tumeurs neuroendocrines du pancréas non résécables ou métastatiques On parle de translocation réciproque, quand il y a échange de matériel entre 2 chromosomes non homologues après cassure sur chacun des chromosomes impliqués. • Sorafenib Nexavar: • carcinome hépatocellulaire, cancer du rein métastatique • PO La leucémie myéloide chronique Cancer du à une translocation chromosomique: Au cours de cette translocation le proto-oncogène c-abl du chromosome 9 est fusionné avec une séquence du chromosome 22 toujours retrouvée au niveau du point de cassure et appelée pour cette raison "break point cluster region" (bcr). ⇒ t (9,22) est une translocation réciproque aboutit à un gène de fusion hybride : gène BCR/ABL qui est traduit en protéine p210 ⇒activation constitutive d’une protéine kinase Si cet échange s'accompagne d'une perte de matériel génétique, il est déséquilibré, sinon la translocation est dite équilibrée. Inhibiteur de la tyrosine kinase Imatinib Glivec® Empêche l'action d'une enzyme (la tyrosine-kinase), qui contrôle le développement et la mort des cellules cancéreuses de la LMC qui sont "Chromosome Philadelphie positives" (95% des LMC). Amélioration de la survie même si transformation Rémission 90% [durée>1an] Disparition du chr philadelphie 40% Autre indication: Tumeurs stromales intestinales, LMMC, glioblastome Administration PO peu d’effets secondaires 10 11/03/2013 Conclusion: thérapeutiques ciblées Le concept des thérapies ciblées repose sur une connaissance approfondie des mécanismes moléculaires impliqués dans la cancérogenèse Ces nouvelles thérapeutiques reposent sur les notions de récepteurs (membranaires ou intracytoplasmiques), de ligands, et d’activation des protéines, le plus souvent par phosphorylation via une enzyme appelée kinase. SPÉCIFICITÉS CHEZ LE SUJET ÂGÉ Voies de recherche passionnantes à l’interface entre biologie fondamentale du cancer et recherche clinique En pratique utilisation limitée chez le sujet âgé en dehors du Mabthéra et des antiEGFR dans le CBNPC Pharmacocinétique (I) Pharmacocinétique (II) • Interaction entre le corps et la drogue en ce qui concerne: • L’absorption • La distribution • Le métabolisme • L’excrétion • L’absorption peut être modifiée par une diminution de • L’Acidité gastrique • Des sécrétions gastro-intestinales • De l’absorption intestinale • La distribution: (le volume de distribution) • La matière grasse augmente de 15% à 30% du poids corporel • L’eau intracellulaire diminue de 42% à 33% Pharmacocinétique (III) Pharmacocinétique (IV) • Distribution (suite): • Diminution du volume de distribution des drogues hydrosolubles ( pic plasmatique, t1/2 ) • Augmentation du volume de distribution des drogues liposolubles ( pic plasmatique, t1/2) • L’anémie peut influencer la distribution de certaines molécules fortement liées aux globules rouges: anthracyclines, taxanes, VP16 • Métabolisme: Le foie est le lieu principal du métabolisme des médicaments. La fonction hépatique est modifiée des plusieurs façons par le vieillissement: • Décroissance du flux sanguin • Décroissance de la production d’albumine équilibre Les sujets âgés sont souvent polymédiqués avec d’autres médicaments interagissant avec le cytochrome P450. 11 11/03/2013 Cytochrome P450 Médicaments métabolisés par les 4 principaux isoenzymes du P450 • Chimiothérapies interagissant avec le cytochrome P450: • cyclophosphamide • paclitaxel • étoposide • vincristine • tamoxifène Pharmacocinétique (V) Ajustement des doses d ’anticancéreux en fonction de l ’excrétion rénale (en % de la dose habituelle) • Excrétion: • diminution de la filtration glomérulaire Clairance de la créatinine (ml/min) < 60 < 45 < 30 • nécessité d’adaptation des doses de certains produits Bléomycine 0.70 0.60 NP Carboplatine Formule de Calvert Cisplatine 0.75 0.50 NP Dacarbazine 0.80 0.75 0.70 Fludarabine 0.80 0.75 0.65 Ifosfamide 0.80 0.75 0.70 Melphalan 0.65 0.50 NP Methotrexate 0.85 0.75 0.70 Kintzel PE et al. 1995 12 11/03/2013 En pratique EN PRATIQUE JE FAIS COMMENT ? • Quelle voie d ’administration ? • Quels protocoles ? • Quelle dose ? • Soins de support • Quelle surveillance ? Critères d'agrément pour la chimiothérapie (Décret n°2007-388 du 21 mars 2007 - art. 1 Code de la santé publique) • Rappel de l'Institut National du Cancer (INCa): conditions pour l'obtention de cet agrément : • Présence d'au moins un médecin qualifié ou compétent (selon les critères définis plus hauts), • Participation aux réunions de concertation pluridisciplinaire, • Informations claires dans le dossier du patient, notamment pour le niveau de sécurité requis, • Programme personnalisé de soins remis au patient, • Accès à la pose de site veineux implantable, • Formation adéquate des personnels soignants, • Démarche qualité comprenant des réunions pluriprofessionnelles de morbi-mortalité d'événements sentinelles, • Evaluation des pratiques professionnelles, • Restrictions pour la pratique de certains types de chimiothérapie : sarcomes des os et des parties molles, tumeurs germinales, • Unité centralisée de chimiothérapie et rôle renforcé du pharmacien hospitalier, notamment par la rédaction des protocoles de l'établissement, particulièrement bien documentés, • Possibilité de réaliser des chimiothérapie en urgence, • Si possible la prescription informatisée (ou sur feuilles standardisées). Réunions de Concertation Pluridisciplinaires Exemple RCP • La RCP est un lieu d'échanges entre spécialistes de plusieurs disciplines sur les stratégies diagnostiques et thérapeutiques en cancérologie. • La RCP est organisée par un établissement, un groupe d'établissements ou un réseau de cancérologie, dans le cadre des centres de coordination en cancérologie (3C). La RCP constitue un élément essentiel de l'organisation des soins en cancérologie. • L'évaluation régulière des RCP doit rendre compte d'une amélioration continue de la qualité des soins et du service médical rendu au patient. 13 11/03/2013 Exemple RCP PRINCIPAUX ATCD Kc sein D 2000 (adénoK lobulaire invasif RH+ N-) : chir + Radiott + hormonott ( ?) Kc sein G 2002 (carcinome intracanalaire) : chir ATCD FAMILIAUX ETAT GENERAL (OMS) OMS 1-2 HISTOIRE DE LA MALADIE Chirurgie pour cancer du colon transverse en oct 2011 : colectomie transverse élargie avec résection intestin grêle + pancréatectomie atypique (tête), omentectomie anastomose colo-colique et grêlo-grêlique. Suites opératoires compliquées : abcès sous phrénique avec choc septique, passage en AC/FA et décompensation cardiaque. Vue 4 mois après la chirurgie : asthénie, troubles du transit, anorexie, qq vomissements, douleurs abdominales EXAMENS COMPLEMENTAIRES / BILAN D’EXTENSION TDM TAP : Très volumineuses adénopathies médiastinales, cervicales gauches et rétro péritonéales. Lésion suspecte du segment 6 du foie de 12 mm de diamètre. Thrombose de la branche portale du segment VII . Pas de lésion parenchymateuse pulmonaire ou osseuse mise en évidence. DIAGNOSTIC TNM / STADE Métastatique TRAITEMENT HISTOLOGIE / PTMN Tumeur peu différenciée à type d’adénocarcinome CK20+ ; tumeur non mutée pour le gène KRAS QUESTION POSEE : Chimiothérapie palliative REPONSE RCP Chimio palliative de type FOLFOX Le patient sera informé de la décision par le Dr X Voies d’administration Voies d’administration (II) Intraveineuse pour la plupart des produits • Chambre implantable : • Par une chambre implantable A PAC B cathéter C veine sous clavière D veine cave E veine pulmonaire F aorte G cœur • Nécessite une anesthésie locale pour la pose • Le plus souvent au niveau du thorax • La chimiothérapie est souvent toxique pour les petites veines • Maniement plus facile • Risque d’infection • Risque de thrombose 14 11/03/2013 Voies d’administration (III) Voies d’administration (IV) Par voie orale: POUR CONTRE • Certains produits comme: • Au domicile • L’absorption ? cf • Pas de voie veineuse: • pas de risque infectieux • moins cher • Compliance ? Surtout chez • Capecitabine (Xeloda®) : forme orale du 5FU • Thalidomide® • Navelbine® • Hydréa® • Meilleure qualité de vie le sujet âgé avec des troubles des fonctions supérieures. La mauvaise compliance augmente les rechutes et semble diminuer la survie • Polymédication avec interactions lors de la prise. • Interactions des repas Quels protocoles? • Peu d’études spécifiques chez le sujet âgé Les effets secondaires restent les mêmes !!!! • Évaluer l’espérance de vie du patient : évaluation gériatrique standardisée: • autonomie (ADL et IADL) • comorbidités • dépression • démence BENEFICE/ RISQUE • troubles de la marche • social • polymédication Quels sont les facteurs limitants ? - La fonction rénale : souvent clearance abaissée dose adaptée L’hypo-albuminémie: problème de diminution de la fixation protidique majoration des toxicités Diminution des réserves médullaires: difficiles à apprécier Polymédications risques d’interactions médicamenteuses plus fréquents Adaptation cardiaque à l’effort abaissée attention aux anthracyclines 15 11/03/2013 Quelles doses ? Autres facteurs limitants - Problème d’isolement, difficultés pour gérer les doses ne doivent pas être réduites d’emblée chez la personne âgée diminution de l’efficacité si doses trop réduites marge thérapeutique étroite les intercures - Troubles cognitifs et chimiothérapies ?? - « crainte de la chimiothérapie », rôle de la famille - Méconnaissance de la part des soignants de la possibilité de traiter les cancers des sujets âgés - Accès aux soins plus limités Et pourtant…. Les patients âgés veulent-ils vraiment d'une chimiothérapie ? Martine Extermann et al. JCO 2003 Les patients français âgés de plus de 70 ans non atteints de cancer sont moins nombreux à accepter l'idée d'une chimiothérapie lourde que leurs homologues américains : 34 vs 73.8%. Par contre les chiffres sont comparables chez les patients atteints de cancer (>70% dans les deux pays). Cancer colo-rectal • Protocole LV5FU2 • FOLFOX • Durée du cycle: 1 mois • Médicaments utilisés: • Médicaments • FOLINATE Ca • ELOXATINE • 5 FU • 5 FU Voie Dose/m² Volume Solvant Durée Rythme IV 400 250 NaCl 2 H J1, J15 IV 100 250 G 5% 2 H J1, J15 IV 400 50 NaCl Bolus J1, J15 IV 2400 diffuseur Pur 46 H J1, J15 Principaux protocoles utilisés dans le service • Cancer colo-rectal • Cancer du poumon • Cancer de la vessie • Cancer de la prostate hormonorésistant • Cancer du pancréas • Cancer de l’ovaire • LNH Effets secondaires ELOXATINE (Oxaliplatine): Neutropénie - Anémie Paresthésies et neuropathies périphériques (toxicité cumulative, régressive après arrêt du traitement) - Rénale (modérée) - Digestive - Asthénie - Posibilité de syndrôme neurologique aigue lors de l'administration avec dyspnée et sensation de paralysie de la face et des extrémité (très désagréable et stressant, régressif) 5FU: stomatites, mucites, diarrhées - cutané (allergies éruptions) - cardiologique (angor, infarctus: exceptionnel prudence chez le coronarien) - cytopénies • Administrer Folinate de Ca avant le 5 FU (augmente l’effet du médicament) 16 11/03/2013 Carcinomes Ovariens - Cancers Bronchiques N.P.C. Carboplatine/Taxol Effets secondaires Durée du cycle: 21 jours – J1 = J21 • Médicaments Voie Dose/m² • Paraplatine • Taxol IV IV AUC 4 ou 5 175 Volume Solvant 500 cc 500 cc Durée G 5% 2H NaCl0,9% 3 H Carboplatine: Toxicité rénale, hémato (neutropénies++), digestive et neurologique (périphérique) - Solvant: pas de NaCl si durée > 1 Heure. Posologie: calculée selon la formule de CALVERT qui donne l'aire sous la courbe à partir de la clairance à la créatinine Rythme J1 J1 Taxol: Risque d'allergie et d'anaphylaxie (prévention du risque indispensable: Prednisone 120 mg per os H - 12 et H - 6 de la perfusion de TAXOL + Polaramine: 1 ampoule IV et éventuellement SOLUMEDROL 40 mg IV avant la perfusion) - Alopéciant, neuropathies périphériques ++, myalgies, cytopéniant, digestif (émétisant) Kc prostate métastatique Taxotère Cancer de vessie – Cancer BPNPC Carboplatine/Gemzar Durée du cycle: 21 jours J1 = J21 • Médicaments •TAXOTERE Voie IV Dose/m² 75 mg Volume 250 ml Durée du cycle: 21 jours J1 = J21 Solvant Durée Rythme NaCl 0,9% 30' J1 •TAXOTERE: prudence en cas d'insuffisance hépatique. Rétention hydrosodée et allergies (flush, choc, éruptions). Prévention obligatoire avant pendant et après administration: 16 mg de dexaméthasone 3 jours (J-1, J1 et J2). Neuropathies périphériques (1°signe: faiblesse). Myélosuppression, troubles digestifs, dyspnée, larmoiement (obstruction canal lacrymal), troubles du rythme cardiaque, accidents vasculaires. Effets secondaires Carboplatine: Toxicité rénale, hémato (neutropénies++), digestive et neurologique (périphérique) - Solvant: pas de NaCl si durée > 1 Heure. Posologie: calculée selon la formule de CALVERT qui donne l'aire sous la courbe à partir de la clairance à la créatinine. Gemzar: Oedèmes (périphériques assez rares), thrombopénie, flush, allergie, rares microangiopathies thrombotiques, hématuries microscopiques. Attendre 1 mois pour radiothérapie après GEMZAR; plus toxique si durée de perfusion > 30 mn • Médicaments Dose/m² Volume Solvant Durée CARBOPLATINE IV Voie AUC 4 500 NaCl 2H J1 GEMZAR 1250 500 NaCl 1/2 H J1-J8 IV Rythme • Cancer du pancréas Gemzar Durée du cycle: 1 fois/ semaine, 7 semaines consécutives suivies d'1 semaine de repos ==> 1°cycle - Puis 3 semaines consécutives + 1 de repos Médicaments GEMZAR Voie IV Dose/m² 1000 mg Volume Solvant 250 cc NaCl Durée 30‘ Rythme GEMZAR: Oedèmes (périphériques assez rares) - Thrombopénie Flush, allergie - rares Microangiopathies thrombotiques / anémies hémolytiques (--> arrêt du traitement) -Hématuries microscopiques Dyspnée (y compris SDRA) - Prudence chez l'insuffisant rénal (clearance < 30 ml) et hépatique - Syndrome grippal rarement sévère (fièvre asthénie, toux, rhinite) • 17 11/03/2013 Lymphome malin non Hodgkinien R-CHOP (R-mini CHOP) Effets secondaires Durée du cycle: 21 jours J1 = J21 •Médicaments Voie ADRIBLASTINE IV ENDOXAN IV ONCOVIN IV PREDNISONE MABTHERA po IV Dose/m² Solvant Durée 50 mg (25) 100cc NaCl 15‘ J1 750 mg 250 cc NaCl 30' J1 1,4mg (DT<2) 100 cc NaCl 5' 4O mg 375 mg Volume 500 cc NaCl 120-240 Rythme J1 J1 à J5 J1 *MABTHERA est administré à doses progressives: 50 mg/h pendant 30', puis augmenter de 50 mg/heure jusqu'à un maximum de 400 mg/heure MABTHERA (Rituximab: anticorps monoclonal anti-CD20): risque de réaction allergique++, voire anaphylactique (choc par relargage des cytokines --> nécessité de prémédication: Perfalgan, Polaramine, Solumédrol) - dyspnée, oedèmes pulmonaires, troubles du rythme cardiaque, neutropénie, immunosuppression ONCOVIN: Toxicités hémato+, digestif, neuropathies, allergies (Rincage tubulure après Oncovin) ENDOXAN: toxicité digestive, hématologique (neutropénies), cystites, alopécie ADRIBLASTINE: toxicités - cardio (FEV avant traitement + surveillance régulière, dose cumulée <600 mg, Cardioxane au moindre doute) - hémato (pancytopénies) - digestive - élimination hépatique - alopécies ++(casque réfrigérant si supporté...) • Régime sans sel et sans sucre 18