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Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix - Namur
Histologie spéciale animale
Notes théoriques
Supplément spécifique à l’histologie spéciale humaine
(Version préparatoire brute, non illustrée et non corrigée)
Troisième candidature vétérinaire
M. Leclercq-Smekens
M. Hérin
2003-2004
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Avant-propos
Ce syllabus complète celui d’histologie spéciale, basé essentiellement sur l’étude des organes
humains, en apportant des notions plus spécifiques, illustrées tant au niveau des principaux
mammifères (surtout domestiques) qu’au niveau de certaines autres classes de vertébrés
comme les poissons et les oiseaux.
En effet, il apparaît de plus en plus clairement que la fonction du vétérinaire de demain ne se
limitera plus à soigner les animaux domestiques mais également à être responsable de la
qualité des biomasses alimentaires produites au niveau d’élevages industriels. Les poissons et
la volaille représentent une source alimentaire alternative de choix appelée à se développer.
C’est la raison de l’introduction dans ce cours de quelques données histologiques
comparatives sur ces animaux, permettant de comprendre leur organisation.
Cette étude (illustrée par des coupes histologiques aux travaux pratiques) permettra aussi à
l’étudiant de se rendre compte que les nombreuses variations spécifiques décrites chez les
vertébrés sont intimement liées à leur mode de vie et à leur degré d’évolution et d’adaptation:
elle vise donc, non pas à assommer l’étudiant par de nombreuses informations comparatives,
mais plutôt à le sensibiliser à ces différences, à le pousser à essayer de les comprendre, à
développer son esprit d’observation et d’interprétation. Comme elle fait appel à des notions
d’anatomie mais aussi d’embryologie en plus des informations histologiques et parfois
physiologiques, elle rappellera aussi à l’étudiant que toutes ces disciplines sont intimement
interdépendantes et ne peuvent s’aborder isolément.
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Chapitre I
Le système circulatoire
Plan
1. Introduction
2. Système circulatoire sanguin
3. Système circulatoire lymphatique
4. Cœur Cœur simple des poissons
Structure macroscopique
Structure histologique
Cœur cloisonné des oiseaux et mammifères
Structure macroscopique
Particularités histologiques spécifiques
Squelette conjonctif
Cellules cardionectrices
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1. Introduction
Afin d’assurer d’une manière performante les échanges gazeux et métaboliques au niveau de
tous les organes, les vertébrés ont développé un système cardio-vasculaire complexe commun
constitué d’une pompe, le cœur et de deux systèmes circulatoires : le système circulatoire
sanguin et le système circulatoire lymphatique (fig.: 1).
Ce système cardio-vasculaire se différencie de ceux qui existent chez certains invertébrés
(mollusques, insectes..) par :
- la séparation du liquide circulant en sang et lymphe ;
- un appareil circulatoire sanguin fermé ;
- des cellules spécialisées dans les échanges et transports gazeux : les globules rouges ou
hématies.
Grâce à leur hémoglobine, ces dernières capturent l’oxygène soit au niveau des branchies
(poissons, larves d’amphibiens), soit au niveau de la peau (certains poissons, amphibiens),
soit au niveau des poumons chez tous les autres vertébrés et le transportent jusqu’aux tissus
où elles l’échangent contre du dioxyde de carbone.
Les globules rouges circulants sont nucléés chez tous les vertébrés sauf chez les mammifères
où, excepté pendant une courte riode fœtale, ils sont toujours anucléés (voir détails dans le
paragraphe sur le sang).
S’il existe des différences anatomiques au niveau du système cardio-vasculaire des différentes
classes de vertébrés (liées au système respiratoire : branchial ou pulmonaire, fig.: 2), la
structure histologique de ses différents composants (vaisseaux sanguins, lymphatiques et
cœur) est identique.
Nous retiendrons quelques particularités :
2. Système circulatoire sanguin
- la taille des vaisseaux sanguins (comme celle des vaisseaux lymphatiques) varie en
fonction de la taille de l’animal : une artère de guppy ressemble à une petite artériole de
mammifère, ses parois sont minces et sa composante élastique réduite ;
- les anastomoses artério-veineuses n’existent que chez les oiseaux et les mammifères,
c’est-à-dire chez des animaux devant contrôler efficacement leurs pertes caloriques ;
- la présence de sinus vasculaires, développés autour des poils tactiles ou vibrisses de
nombreux mammifères.
3. Système circulatoire lymphatique
- la présence de valvules dans les capillaires lymphatiques n’est décrite que chez les
oiseaux et mammifères ;
- il existe chez tous les vertébrés, sauf chez les poissons cartilagineux (chondrichthyens) et
chez les mammifères, des pompes annexes situées sur le trajet des vaisseaux
lymphatiques : ce sont les cœurs lymphatiques (fig.: 3). Ils résultent de l’épaississement
local de la paroi des vaisseaux lymphatiques près de leur abouchement dans le système
veineux. La musculature de ces cœurs est striée et ressemble à celle du muscle cardiaque
principal ; leurs orifices d’entrée et de sortie sont munis de valvules : ils pompent
activement la lymphe et la déversent dans la circulation veineuse ;
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- des sinus lymphatiques, se différenciant des capillaires lymphatiques par leur taille, sont
décrits chez tous les vertébrés inférieurs (poissons, amphibiens). Ils remplissent les
interstices entre les différents organes.
4. Cœur
Cœur simple des poissons
Structure macroscopique
Le cœur des poissons adultes (fig.: 4) est un organe tubulaire, replié en S, constitué d’un sinus
veineux (collectant le sang veineux amené par les canaux de Cuvier), d’un atrium séparé du
ventricule par une paire de valvules et d’un bulbe cardiaque prolongé vers l’avant par
l’aorte ventrale. Chez les poissons téléostéens, le bulbe cardiaque est réduit à 2 valvules. Il
est remplacé par un bulbe artériel élastique, renflé et sans valvules.
Du fait de la position des branchies en avant du cœur, celui-ci n’est traversé chez les poissons
que par du sang désoxygéné issu des organes (fig.: 2).
La circulation chez les poissons est qualifiée de simple, le sang ne traverse qu’une fois le
cœur au cours du cycle cardiaque.
Structure histologique
La paroi des différentes parties du cœur des poissons est tapissée côté interne par un
endothélium et recouverte côté externe par un fin péricarde. Entre ces deux couches, des
cellules musculaires striées cardiaques, identiques à celles des mammifères, constituent une
tunique moyenne, fine au niveau de l’atrium mais épaisse au niveau du ventricule, seule
véritable partie contractile du cœur.
Cœur cloisonné des oiseaux et mammifères.
Structure macroscopique
L’évolution du cœur des vertébrés est liée au remplacement des branchies par des poumons
comme organes respiratoires et à la mise en place d’une double circulation, la petite
circulation ou circulation pulmonaire, anatomiquement indépendante de la circulation
générale ou grande circulation. Le cœur reçoit dans ce cas à la fois du sang désoxygéné
(drainé par les veines de la circulation générale) mais aussi du sang oxygéné, issu de la
circulation pulmonaire. Pour éviter le mélange de ces sangs, le cœur se cloisonne ; chez les
oiseaux et mammifères, le cloisonnement est complet (2 oreillettes et 2 ventricules, voir fig.:
5).
Il existe de nombreuses variations spécifiques en ce qui concerne le forme du cœur et
l’importance relative de certaines cavités par rapport à d’autres (par exemple, le ventricule
droit est fortement développé chez les mammifères adaptés à la vie aquatique comme les
cétacés, pinnipèdes ou siréniens alors qu’il est beaucoup plus réduit chez les mammifères
terrestres)
,
mais ces variations étant d’ordre anatomique, nous ne les développerons pas ici.
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