
offrir l'option de l'aide médicale à mourir aux patients qui y sont admissibles en
décembre 2015.
Le reste du Canada lui emboîtera le pas peu après.
Le 6 février 2015, la Cour suprême du Canada a rendu sa décision dans l'affaire Carter c. Canada
(Procureur général) (« Carter »).
La Cour suprême a radié à l'unanimité les interdictions en vertu du Code criminel visant l’aide
médicale à mourir dans la mesure où elles prohibent l’aide médicale à mourir dans le cas d’une
personne adulte capable qui (1) consent clairement à mettre fin à sa vie; et qui (2) est affectée
de problèmes de santé graves et irrémédiables (y compris une affection, une maladie ou un
handicap) lui causant des souffrances persistantes qui lui sont intolérables au regard de sa
condition. La Cour soutenait que l'interdiction visant l'aide médicale à mourir privait les
demandeurs et les autres personnes souffrant de problèmes de santé graves et irrémédiables
de leur droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne. La Cour affirmait de plus que la
portée de l'interdiction était excessive et qu'elle ne pouvait être justifiée dans le cadre d’une
société libre et démocratique.
La prise d'effet de la déclaration d'invalidité a été suspendue pendant 12 mois (soit jusqu'au
6 février 2016) afin de permettre aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de
répondre à cette décision en adoptant, s'ils le souhaitent, une législation respectant les
paramètres décrits dans la décision de la Cour suprême. Dans le but de compléter toute
réponse fédérale, chaque province et territoire doit décider d’adopter une législation ou des
politiques pour préciser les règles liées à la prestation de l'aide médicale à mourir dans son
territoire de compétence compte tenu de la décision de la Cour suprême.
Chez les parties intéressées, les avis en matière d’aide médicale à mourir sont partagés. Bien
que la majorité des Canadiens appuie la décision rendue dans l'affaire Carter, l’idée de l’aide
médicale à mourir demeure un problème d’ordre éthique pour certains. D'importantes valeurs
sont aussi en jeu (et peut-être en conflit) relativement aux divers éléments composant le cadre
de réglementation proposé pour l'aide médicale à mourir. Il est important de reconnaître les
positions éthiques divergentes sur l'aide médicale à mourir en général et une analyse éthique
prudente des divers enjeux liés à sa mise en œuvre doit accompagner l'élaboration des
politiques, de la législation et de la réglementation.
Dans ce contexte, le 14 août 2015, onze provinces et territoires participants ont mis sur pied le
Groupe consultatif provincial-territorial d'experts sur l'aide médicale à mourir (le « groupe
consultatif »), composé de neuf membres. Les entités participantes sont l’Alberta, la Colombie-
Britannique (à titre d’observateur), le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-