Sécurisation de l`administration des chimiothérapies pour la

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Bonnepratique n2 vol11:nouvelles AFIC n°1vol5 01/07/11 09:50 Page56
Bonnes pratiques
Bombail Marie1
Despiau Frédéric2
1Directeur des soins Institut
Claudius Regaud, Toulouse
<[email protected]>
2Cadre de santé Institut Claudius Regaud,
Toulouse
<[email protected]>
Sécurisation de
l’administration
des chimiothérapies
pour la profession
infirmière
D
ouze mille cycles de chimiothérapie sont réalisés chaque année à l’institut Claudius Regaud,
Centre de lutte contre le cancer de la région
Midi-Pyrénées (figure 1). Les traitements sont prescrits
par les oncologues à l’aide du thésaurus médical des
protocoles de chimiothérapies. Ces thésaurus sont élaborés par des instances internationales et nationales, qui
s’appuient sur des options de recommandations publiées
par des consensus scientifiques dont l’INCA (Institut
national du cancer), organisme en charge des recommandations pour le cancer sur le territoire national.
L’équipe soignante de l’hôpital de jour dans lequel
sont pris en charge en moyenne 50 patients par jour, a
proposé d’élaborer sur le modèle du thésaurus médical
un thésaurus d’administration des chimiothérapies. L’ensemble des services d’oncologie ont suivi cet exemple.
Ce document permet aux infirmier(e)s diplômé(e)s d’état
(IDE), aux nouveaux IDE et aux étudiants de disposer
d’un référentiel professionnel consultable rapidement,
pour être en capacité d’administrer les traitements anticancéreux à l’institut Claudius Regaud.
De plus, ce thésaurus a l’avantage d’harmoniser les
pratiques infirmières lors de l’administration des chimiothérapies dans l’établissement. En effet, les infirBulletin Infirmier du Cancer
Figure 1. L’institut Claudius Regaud, Centre de lutte contre le
cancer de la région Midi-Pyrénées.
mières changent de service et constatent que le même
protocole n’est pas administré de la même façon selon
que le patient se trouve dans une unité de jour au dans
un service d’hospitalisation.
De même, les patients qui passent d’un service à un
autre font le même constat. Les différentiels portent la
plupart du temps sur la durée de la perfusion, sur l’ordre
de passage des cytotoxiques, mais également sur les
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Bonnes pratiques
connaissance permet au soignant de faire un ultime
contrôle de cohérence entre le produit prescrit et le produit reçu.
- 3) Il détaille pour chaque protocole le déroulement
par ordre chronologique des différents produits. Un
schéma permet de visualiser le séquençage des produits
avec les précautions d’administration pour éviter les
extravasations selon les cytotoxiques.
De même, sont mentionnées les actions à mettre en
place en cas de suspicion ou extravasation avérée.
- 4) Le thésaurus reprend le rythme d’administration
de chaque protocole ce qui permet à l’IDE de pouvoir
informer le patient si ce dernier l’a oublié.
Il reprend également les différents paramètres biologiques, les protocoles anti-émétiques pour chaque
protocole, le débit des perfusions.
- 5) Les infirmières ayant de l’expérience en oncologie ont souhaité formaliser dans un langage commun
les éléments nécessaires à l’éducation du patient pour
le suivi de son traitement. Les éléments ont été classés
en fonction de leur prévalence et de la chronologie à
laquelle ils sont attendus.
Ce travail a nécessité un travail de recherche bibliographique. Il a mobilisé les soignants pendant trois ans.
Il est en cours de validation par les prescripteurs. Il sera
mis en ligne dans toutes les salles de soins des services
d’oncologie par le biais de notre intranet
Il permettra d’homogénéiser les pratiques infirmières
dans la sécurisation de l’administration des traitements.
Cette formalisation devra être suivie d’une évaluation de l’utilisation d’un thésaurus par les soignants afin
de vérifier s’ils se le sont approprié et comment ils le
font vivre.
Figure 2. Le thésaurus doit permettre d’homogénéiser les pratiques infirmières dans l’administration des traitements.
conseils et l’éducation thérapeutique faite par les professionnels. La surveillance pré, per et post-administration ainsi que la gestion de la prévention des effets
secondaires peuvent être différents.
Au vu de ce constat, un groupe de travail composé
d’IDE et des cadres de santé des services et accompagné par la Direction des Soins, a élaboré un thésaurus
des bonnes pratiques d’administration des chimiothérapies (figure 2).
La sécurisation de l’administration des chimiothérapies a fait l’objet de nombreux écrits ; nous n’avons pas
trouvé dans la littérature un référentiel regroupant l’ensemble des protocoles d’administration pour les soignants.
Le thésaurus d’administration a été conçu comme le
thésaurus médical. Voici le chapitrage qui a été retenu.
- 1) Dans la pratique courante les soignants utilisent
des termes différents pour désigner un protocole ou un
médicament. Nous avons opté pour nommer le médicament par la dénomination commune internationale
(DCI), le nom de la famille et le sigle.
- 2) Il décrit les conditions de conservation de la préparation après reconstitution (chaleur ambiante, respect
de la température de conservation, etc.).
Il contient les informations sur la dilution et le type
de diluant. Même si la préparation est centralisée dans
notre établissement, il est important que le soignant
connaisse le type de diluant pour éviter les réactions
entre différents cytotoxiques ou autre produit. Cette
Bulletin Infirmier du Cancer
Références
1. Richard H, Martinez JS, Lafaille F. Sécurisation de l’administration des
chimiothérapies : impact économique. Journée 2009 de la Société française de pharmacie oncologique. Consultable sur www.sfpo2009. holomedia.com/ Documents / LivreCongres SFP02009Ex. pdf.
2. Heron JF. Administration de la chimiothérapie, 2010 ; consultable sur
www.oncoprof. net.
3. Descoutures JM. Reconstitution des chimiothérapies anticancéreuses.
Annales pharmaceutiques françaises 2006 ; 64 : 7.
4. Leichtnam-Dugarin L, Vennin P, Kerbrat P, et al. Comprendre la chimiothérapie, guide d’information cancer. Info 2008. Consultable sur www.ecancer.fr/dmdocuments/guide_comprendre_la_chimiotherapie.pdf.
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