Article original Localisation immunohistochimique dans l’intestin de porc des composantes cellulaires et humorales de la réponse immunitaire M Olivier 2 P Berthon H Salmon 1 Équipe de «Génétique et Immunité»; Équipe de «Lymphocytes et Immunité des muqueuses», INRA, laboratoire de pathologie infectieuse et immunologie, centre de Tours, 37380 (Reçu le 5 mai 1993; Nouzilly, France accepté le 2 décembre 1993) Résumé ― L’analyse des différentes composantes du système immunitaire, cellulaires et humorales, ainsi que leurs localisations, ont été effectuées sur coupes d’intestin de porc, en utilisant des anticorps spécifiques des sous-populations leucocytaires porcines. La fixation de ces anticorps a été révélée à l’aide d’anticorps biotinylés anti-immunoglobulines de souris et d’un complexe révélateur streptavidine-biotine-péroxydase. Les résultats montrent une distribution spécifique des composantes immunitaires dans les compartiments, épithélial d’une part et lamina propria d’autre part. Dans l’épithélium, on assiste à une prédominance de lymphocytes T de phénotype cytotoxique (T8), alors que le tissu conjonctif de la lamina propria est pourvu pour une moitié de lymphocytes T, avec une légère prédominance des T auxiliaires (T4) sur les T cytotoxiques, et pour l’autre moitié de plasmocytes dont la plupart contiennent des IgA. Les macrophages sont présents seulement dans la lamina propria. Les cellules épithéliales des villosités et des cryptes expriment les antigènes du CMH, de classe I sur la bordure en brosse, alors que ceux de classe Il sont présents uniquement sur les cellules épithéliales des villosités. En revanche, de même que pour les IgA, le composant secrétoire se localise sur les cellules épithéliales du fond des cryptes. Cette répartition suggère la possibilité d’une réponse immunitaire au niveau même de la muqueuse intestinale. porc1 lymphocyteI macrophageI intestin 1 immunoglobulines/ entérocytes Summary ― lmmunohistochemical localization of the humoral and the cellular components of the immune response in swine gut. By immunohistochemistry, lymphocyte subsets of the swine gut were localized either in the epithelium or in the lamina propria. In addition, the distributions of class I and class II antigens were also characterized, using the streptavidin-biotin-peroxidase complex as the revelator; the endogenous peroxidase activity was distinguished from the specific by cobalt chloride. The results show a compartmentalization in the distribution of lymphocytes: in the epithelium, all the cells were T lymphocytes, the majority of the CD8 phenotype; in contrast, in the lamina propria, T and B cells were represented in similar proportions: T cells were constituted of both CD4 and CD8 cells (with slightly more CD4 than CD8 cells), while majority of B cells harboured the IgA isotype. Class I MHC was present on epithelium cells of both the villi and crypts. In contrast MHC class // was only present on epithelial cells of the villi. Both SC and IgA were localized in the epithelium cells of the crypt. Thus, this compartmentalization suggests the possibility of an immune response in the gut. pig / lymphocyte / macrophage / intestine / immunoglobulins / enterocyte * Correspondance et tirés à part INTRODUCTION Quelle que soit l’espèce animale, la mu- queuse de l’intestin grêle des Mammifères est infiltrée par de nombreuses cellules du système immunitaire, en particulier des lymphocytes et des plasmocytes. Les lymphocytes T sont présents dans l’épithélium et dans la lamina propria. Dans l’épithélium, la majorité des lymphocytes T sont de phénotype T8 chez l’homme (Janossy et al, 1980 ; Selby et al, 1983 ; Cerf-Bensussan et al, 1983), la souris (Ernst et al, 1986) et le porc (Bianchi et al, 1992 ; Vega-Lopez et al, 1993). Dans la lamina propria, les lymphocytes T4 sont plus nombreux que les lymphocytes T8 chez l’homme (Selby et al, 1983 ; Cerf-Bensussan et al, 1983) et le porc (Vega-Lopez et al, 1993). Les lymphocytes B et les plasmocytes sont en majorité de phénotype immunoglobuline A (IgA) dans la lamina propria de l’intestin de l’homme (Dobbins, 1986), de la souris (Mc Dermott et al, 1986) et du porc (Brown and Bourne, 1976 ; Allen and Porter, 1977 ; Butler et al, 1981). antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) sont présents sur les cellules de l’épithélium intestinal. Les antigènes de classe1 sont présents sur l’ensemble des cellules l’épithéliales (Mayrhofer et al, 1983; Gorvel et al, 1984). Les antigènes de classe Il sont présents uniquement sur les cellules de l’épithélium des villosités (Wiman et al, 1978 ; Scott et al, 1980 ; Mayrhofer et al, 1983 ; Gorvel et al, 1984). Bien que l’induction des réponses im- pourrait s’initier ailleurs qu’au niveau des plaques de Peyer, peut-être même au niveau de l’épithélium intestinal où les cellules épithéliales pourraient jouer un rôle dans la présentation de l’antigène (Bland and Warren, 1986). Ce mode d’induction de la réponse immune serait plus approprié pour un virus se multipliant dans les cellules épithéliales tel que le virus de la gastroentérite transmissible (GET) du porc. Afin de montrer la possibilité d’une réponse immunitaire au niveau même de la muqueuse, nous avons identifié, à l’aide du streptavidine-biotinesystème péroxydase et de différents anticorps dirigés contre les antigènes de différenciation des leucocytes de porc, les composantes de la réponse immunitaire présentes dans la muqueuse intestinale de porc. Pour cette étude détaillée, nous avons considéré d’une part l’épithélium et la lamina propria des villosités et d’autre part l’épithélium et la lamina propria des cryptes. MATÉRIEL ET MÉTHODES Les niveau de l’intestin ait été au niveau des plaques de Peyer (Spalding et al, 1984), on sait que leur ablation n’empêche pas la réponse immunitaire locale (Hamilton et al, 1981). Ceci laisse supposer que cette réponse munitaires démontrée au Prélèvement de l’intestin et coupes a été prélevé immédiatement après l’abattage par exsanguination totale d’une truie Large White âgée de 6 mois. Le contenu a été éliminé par lavage rapide à l’eau courante puis L’iléum remplacé par du milieu à base de saccharose (milieu OCT, Miles, Elkhart). L’ensemble a été congelé par immersion rapide dans l’azote liquide avant d’être transféré dans un congélateur à -80°C. Les coupes de 5 pm d’épaisseur chacune (cryo-microtome TE, SLEE, Londres) ont été séchées 10 min à température ambiante avant d’être fixées 20 min à -20°C dans de l’acétone. Chaque coupe a été par la suite enveloppée dans du papier d’aluminium et conservée à - 80°C avant d’être traitée. Complexe streptavidine-biotine-péroxydase Les anticorps e étape de Tous les anticorps utilisés dans la F fixation sur les coupes avaient pour espèce d’origine la souris, soit sous forme de surnageant de culture d’hybridomes (anticorps monoclonaux), soit sous forme d’alloantisérum (anticorps polyclonaux). Il s’agissait du complexe streptavidine biotine péroxydase commercialisé par Amersham (RPN 1051, Amersham, Amersham). Mélange révélateur Anticorps monoclonaux mélange était obtenu après filtration (0,45 pm) d’un mélange à 0,5 mg/ml dans du tampon phosphate (0,15 M) (PBS), de 3-3’ tétrachlorhydrate de diamine benzidine (réf 18865, Serva Feinbiochemica, Heidelberg) et de 0,078% d’eau oxygénée, avec ou sans chlorure de cobalt (0,3 mg/ml, Ega-Chemie, Steinheim/Albuch) (Adams, 1981).). Ce Les différents anticorps utilisés ainsi que spécificité ont été reportés dans le tableau I. leur Anticorps polyclonaux Il s’agissait d’un allo-sérum de souris anti-la (ÇL 8701, Cedarlane, Hornby) qui reconnaît par réaction croisée des antigènes de classe Il du CMH du porc (Shinohara et Sachs, 1982). Technique de coloration Anticorps secondaires Fixation des L’anticorps secondaire était représenté par des IgG biotinylées de mouton anti-Ig de souris (RPN 1061, Amersham, Amersham) Après sortie réhydratées sans anticorps du congélateur, les coupes ont été dans 3 bains successifs de PBS calcium ni magnésium. Les coupes étaient alors recouvertes par 100 wl d’anticorps primaire (anticorps monoclonal sous forme de surnageant de culture) ou de milieu de culture d’hybridome comme témoin, pendant 60 min à température ambiante, en chambre humide. Après 3 lavages de 10 min dans du PBS sans Ca ni Mg, elles étaient recouvertes par 100 pl d’IgG biotinylées de mouton anti-Ig de souris aux dilutions 1/20, 1/40 ou 1/80 en PBScalcium (9 mM), magnésium (5 mM), sérum albumine bovine (SAB) (1 %) durant 60 min à température ambiante. Les coupes ont été de nouveau lavées 3 fois comme ci-dessus. Déshydratation et montage La déshydratation des coupes a été effectuée par trempages successifs dans des bains d’éthanol de concentrations croissantes (un bain à 70°, un à 90°, deux à 100°, 3 min chacun) puis dans du toluène (2 bains, 3 min). Les coupes ont été ensuite montées en baume artificiel (Eu- kitt, Kindler, Freiburg). Interprétation et expression des résultats Révélation de l’activité péroxydasique La révélation de la péroxydase endogène a été effectuée en présence de 100 wl de révélateur avec du chlorure de cobalt. Les coupes ont été incubées (20 min, température ambiante) puis lavées (3 fois, 10 min, PBS sans calcium ni magnésium). Ensuite, chaque coupe a été recouverte avec 100 (ii de complexe streptavi- dine-biotine-péroxydase (RPN1051, Amersham, Amersham) dilué au 1/400 en PBS calciummagnésium, 1% SAB puis incubée (30 min, température ambiante, chambre humide) et lavée (3 fois, 10 min, PBS sans calcium ni magnésium). La révélation de la péroxydase liée à la fixation du complexe a été effectuée par recouvrement de chaque coupe avec 100 pl de révélateur sans chlorure de cobalt puis incubation (20 min, température ambiante) et lavage (3 fois 2 min, eau du robinet). Intensification de la coloration Chaque coupe était incubée 5 min dans un bain d’acide osmique (0,3 %) puis lavée (6 fois, 2 min, eau du robinet). Contre coloration Après chaque étape, les contrôles de la coloration ont été effectués à l’oeil nu et au microscope. Après coloration, les observations ont été faites au grossissement 625, à l’aide d’un microscope optique (Dialux, Leitz, Wetzlar) en distinguant 2 zones : l’épithélium et la lamina propria. Les cellules colorées ont été dénombrées parmi 3 fois 100 cellules épithéliales et parmi 3 fois 100 champs microscopiques de 2 chacun de la lamina propria. Les ré0,004 mm sultats sont exprimés en nombre moyen de cellules pour 100 cellules épithéliales ou pour 100 champs microscopiques (± SEM). Le diamètre moyen de chaque cellule colorée a été évalué à l’aide d’un micromètre oculaire. L’activité péroxydasique endogène se révélait la forme de granules cytoplasmiques colorés en bleu-noir par la diaminobenzidine en présence de chlorure de cobalt. La coloration obtenue après marquage avec les anticorps et fixation du complexe streptavidine-biotinepéroxydase était d’une teinte brune uniforme soit membranaire pour les lymphocytes et les macrophages, soit cytoplasmique pour les plasmocytes. sous RÉSULTATS Composantes cellulaires réponse immunitaire de la Chaque coupe a été recouverte avec 100 wl d’hématoxyline de Harris (réactifs RAL, Pointet Girard, Villeneuve-la-Garenne) pendant 15 s puis lavée (3 min à l’eau courante). Après incubation de 3 min dans de l’acide acétique (2%) et lavage (3 min, eau du robinet), chaque coupe a été recouverte de carbonate de lithium saturé (3 min) et lavée (3 min, eau du robinet). Non lymphocytaires Macrophages macrophages dépourvus d’activité péroxydasique endogène ont été révélés par Les la présence d’un liseré brun cytoplasmique l’anticorps monoclonal 74.22.15. Dans l’épithélium, ces macrophages ne avec se retrouvaient qu’au niveau des cryptes. Dans le tissu conjonctif des villosités, les macrophages d’un diamètre de 7 à 155 pm étaient 7 fois moins fréquents que dans le tissu conjonctif des cryptes (tableau 11). Lymphocytes Dans l’épithélium, les lymphocytes se distribuaient entre les cellules épithéliales et étaient plus nombreux dans l’épithélium des villosités que dans celui des cryptes. D’un diamètre de 7 à 10 0 pm, ils révélaient le phénotype T et étaient dans l’épithélium des villosités, en majorité constitués par des lymphocytes T cytotoxiques (T8). Dans l’épithélium des cryptes des lymphocytes T4 et T8 se distribuaient avec une fréquence identique (tableau 11). Dans le tissu conjonctif de la lamina propria, on a observé la présence de lymphocytes T et de lymphocytes de la lignée B. Les lymphocytes T avaient un diamètre de 6 à 10 0 pm comme ceux de l’épithélium. Le nombre de lymphocytes auxiliaires était en moyenne supérieur à celui des lymphocytes cytotoxiques que ce soit dans les villosités ou dans les cryptes (tableau 11). La somme des lymphocytes T auxiliaires et suppresseurs redonne le nombre de lymphocytes T, montrant ainsi que tous les lymphocytes T ont bien été marqués. Les cellules de la lignée B présentaient marquage soit membranaire, soit cytoplasmique. Elles étaient présentes uniquement dans la lamina propria, de préférence sous les cryptes. un Les cellules à immunoglobulines membranaires (14-18 8 pm) représentaient 55% des cellules à immunoglobulines. Le reste était constitué par des cellules à immunoglobulines cytoplasmiques d’un diamètre élevé (18-23 wm). Les cellules contenant des immunoglobulines étaient pres- plus que exclusivement d’isotype IgA, que ce soit dans les villosités ou les cryptes (tableau 11). Là encore, la somme des différents iso- types redonne bien le nombre de cellules contenant des immuglobulines, indiquant que toutes les cellules ont été marquées. Cellules épithéliales antigènes de classe 1 du CMH étaient présents sur la bordure en brosse des cellules épithéliales, que ce soit au niveau des villosités ou des cryptes. En revanche, les antigènes de classe Il du CMH étaient Les localisés uniquement sur la bordure en brosse des cellules épithéliales des villosités. Composantes humorales Composant secrétoire Ce composant n’a été trouvé que sur la apicale des cellules épithéliales du fond des cryptes. zone Immuglobulines A de l’épithélium La présence de cet isotype se signalait sur la bordure en brosse et sur la membrane basolatérale des cellules épithéliales, par un liseré brunâtre plus intense au niveau des cryptes que des villosités. DISCUSSION Les techniques immunohistochimiques utilisant la péroxydase sont souvent utilisées pour la caractérisation antigénique des cellules dans les tissus. Ces techniques permettent d’utiliser un système d’amplifisignal. D’autre part, et contrairement aux techniques utilisant la fluorescence, le signal obtenu est stable dans le temps, ce qui permet d’effectuer une observation plus détaillée des coupes de tissu. Cependant dans les tissus infiltrés par des cellules à péroxydase endogène comme les granulocytes et les monocytes, leur coloration gêne l’observation des cellules spécifiquement marquées par un anti- cation du corps. Pour faciliter cette observation, la péroxydase endogène peut être inhibée. Cependant, les techniques d’inhibition de la péroxydase endogène risquent d’empêcher tout marquage spécifique ultérieur (Malorny et al, 1988). Pour éliminer ce risque nous avons mis au point une technique au cours de laquelle les cellules à péroxydase endogène ont été différenciées des cellules marquées par la révélation de la péroxydase endogène (avec chlorure de cobalt) avant la fixation du système révéla- teur, tout en préservant ce marquage. Cette technique de coloration nous a permis de différencier très facilement les cellules reconnues par les anticorps des cellules à péroxydase endogène, lesquelles sont présentes en grand nombre dans la lamina propria. Nos résultats montrent que, chez un porc sain, les cellules infiltrant la muqueuse intestinale ne sont pas distribuées au hasard. Certaines cellules sont situées plutôt dans l’épithélium des villosités (lymphocytes T8) alors que d’autres se situent dans la lamina propria des cryptes (lymphocytes T4, cellules B, macrophages). Le nombre de lymphocytes intraépithéliaux que nous avons observé est en accord avec les observations de Chu chez le porc (Chu et al, 1979) qui trouve 27,3 lymphocytes pour 100 cellules épithéliales. Ces lymphocytes intraépithéliaux, déjà observés chez l’homme (Fergusson, 1977 ; CerfBensussan et_a!, 1.!983 ; Dofjbins, 1986), la souris (Glaister, 1973) et le porc (Vega- Lopez et al, 1993), étaient supérieurs en nombre à ceux observés dans l’épithélium des cryptes. Cette différence pourrait être due à un rôle particulier que pourraient jouer ces lymphocytes dans les villosités. Parmi les cellules B, la forte proportion de cellules à IgA a déjà été observée chez l’homme (Dobbins, 1986), la souris (Mc Dermott et al, 1986) et le porc (Allen and Porter, 1977 ; Butler et al, 1981). Les lymphocytes intraépithéliaux sont des lymphocytes T. L’épithélium des villosités est enrichi en lymphocytes T8 comme chez l’homme (Janossy et al, 1980 ; Selby et al, 1981, 1983 ; Cerf-Bensussan et al, 1983), la souris (Mc Dermott et al, 1986 ; Ernst et al, 1986), le rat (Lyscom et al, 1982) et le porc (Bianchi et al, 1992 ; La lamina propria des cryptes est plus riche en cellules B que celle des villosités, ce qui pourrait être en relation avec la présence d’IgA et de composant sécrétoire au niveau des cellules épithéliales des cryptes dont la présence a déjà été démontrée chez l’homme (Scott et al, 1981 ). Vega-Lopez et al, 1993). La différence de répartition des lymphocytes T4 et T8 intraépithéliaux dans les villosités et les cryptes correspond à une augmentation des lymphocytes T8 dans l’épithélium des villosités, augmentation qui pourrait être due soit à une prolifération des lymphocytes T8 sous l’effet de stimulations antigéniques à ce niveau de l’épithélium, soit à une voie de passage particulière à partir du tissu conjonctif sousjacent. Les lymphocytes T sont également présents dans l’ensemble de la lamina propria comme chez l’homme (Janossy et al, 1980 ; Selby et al, 1981 ; Cerf-Bensussan et al, 1983), le rat (Lyscom et al, 1982) et le porc (Vega-Lopez et al, 1993). Ces lymphocytes T sont enrichis en lymphocytes T4 de même que chez l’homme (CerfBensussan et al, 1983) et le porc (VegaLopez et al, 1993). La présence des cellules de type T4 à ce niveau suggère une possibilité de reconnaissance locale de l’antigène. Cette reconnaissance nécessite la présence de cellules présentatrices d’antigène. Chez le porc, la présence dans l’intestin de telles cellules présentant des antigènes de classe Il du CMH a déjà été démontrée (Vega-Lopez et al, 1993) et notre étude montre que des macrophages sont présents dans la lamina propria. Leur gènes d’histocompatibilité de classeI et de classe Il au niveau de l’épithélium est identique à celle observée chez l’homme (Scott et al, 1980 ; Gorvel et al, 1984), le cobaye (Wiman et al, 1978) et le rat (Mayrhofer et nombre semble être des cellules B. en relation avec celui D’autre part, la localisation des anti- al, 1983 ; Bland and Warren, 1986). En conclusion, nos résultats sont conformes à ceux déjà observés dans d’autres espèces par différents auteurs utilisant des techniques différentes. Cependant nous démontrons que l’épithélium des villosités se caractérise par la présence quasi exclusive de lymphocytes T8 alors que, dans celui des cryptes, les lymphocytes T8 et T4 se distribuent avec la même fréquence. D’autre part nous démontrons que la lamina propria des cryptes, bien que présentant la même densité en lymphocytes T4 et T8 que la lamina propria des villosités, est 12 fois plus riche en cellules B et présente 8 fois plus de macrophages. D’autre part les résultats de notre étude, établis sur coupe d’iléum, sont proches de ceux décrits pour des suspensions de lymphocytes isolés, soit de l’épithélium, soit de la lamina propria du duodénum (Salmon, 1987 ; Salmon et al, 1990). Toutes les composantes de la réponse immunitaire sont donc présentes dans la muqueuse intestinale. Cependant, étant donné la localisation particulière des cellules T8, il apparaît nécessaire de procé- der à des études fonctionnelles de ces cellules. D’autre part, il serait intéressant de refaire ce même travail sur des animaux infectés par le virus de la GET du porc afin d’observer une éventuelle modification dans la répartition des différentes populations cellulaires de l’ileum, lieu des lésions dues à ce virus (Savey et Laude, 1979). La GET du porc représente donc un modèle intéressant pour l’étude de la réponse immunitaire au niveau de la muqueuse intestinale en dehors des plaques de Peyer, plus particulièrement au niveau de l’épithélium. REMERCIEMENTS Les auteurs tiennent à remercier C Le louedec pour l’aide à la rédaction et M Dixneuf pour la frappe du manuscrit. Butler JE, Koblasa F, Werhahn E (1981) The differential localization of IgA, IgM and IgG in the gut of suckled neonatal piglets. Vet lmmunol lmmunopathoi 2, 53-65 Cerf-Bensussan N, Schneerberger EE, Bhan AK (1983) Immunohistologic and immunoelectron microscopic characterization of the mucosal lymphocytes of human small intestine by the use of monoclonal antibodies. 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