
Méthodologie et analyse
Cet incident a été signalé par le technicien de laboratoire, par le biais d'une déclaration d'événement indésirable dématérialisée. La responsable du Laboratoire d'Analyses Médicales et
la responsable du service d'Obstétrique ont demandé à la gestionnaire de risques de procéder à une analyse de cette situation pour comprendre
L'objectif de ce retour d'expérience est de comprendre les mécanismes constitutifs de l'événement et éviter que cela ne se reproduise dans l'avenir.
Une analyse de risque a postériori est donc réalisée.
Dans cette analyse, seuls les éléments contributifs à la recherche des causes constitutives seront recherchés. La méthode ALARM est retenue.
●Les facteurs contributifs discutés en équipe
Facteurs liés aux patients :
La parturiente a eu une grossesse sans particularité. Elle ne présente aucun antécédent médical et chirurgical. Ce qui peut expliquer en partie qu'elle n'a pas bénéficié d'un groupage
sanguin.
Elle a toujours été très rigoureuse dans l'observance des consignes données, mais jamais vraiment actrice dans le suivi de sa grossesse.
Facteurs liés aux tâches à accomplir :
La procédure d'identitovigilance est opérationnelle dans l'établissement.
Les vérifications d'identité font partie des fondamentaux de tous les métiers du soin. Les personnels impliqués dans l'incident et interrogés sont tous parfaitement conscients de
l'importance de ce pré-requis.
Tous les moyens nécessaires à l'accomplissement de la tâche étaient présents, disponibles et opérationnels (édition étiquettes patient).
La procédure institutionnelle veut que ce soit l'agent administratif en charge de l'accueil qui enregistre le séjour de l'entrante et qu'il édite une série d'étiquettes. Après analyse des
éléments recueillis lors des entretiens, il s'avère qu'il y a eu une erreur lors de l'impression de la planche d'étiquettes. La Sage Femme qui a inséré les étiquettes dans le dossier n'a pas
vérifié la concordance. L'IDE qui a réalisé les prélèvements n'a pas procédé aux contrôles ad'hoc lors de l'étiquetage des tubes prélevés.
Facteurs liés à l'individu (professionnel impliqué) :
Les 3 personnes qui ont participé à la prise en charge de la parturiente connaissent tous parfaitement la procédure d'identitovigilance institutionnelle :
- l'agent administratif,
- la Sage Femme,
- l'Infirmière Diplômée d'Etat.
Seule l'IDE précise que la charge de travail du moment était lourde.
Facteurs liés à l'équipe :
Les membres de l'équipe soignante sont des professionnels qui travaillent dans ce secteur depuis plusieurs mois, et qui connaissent les organisations, les procédures et les locaux.
La communication entre soignants est décrite comme de bonne qualité. Aucun élément pouvant nuire à la qualité relationnelle dans l'équipe n'a été relevé.
Les transmissions ont été réalisées ; le contexte de la patiente était parfaitement connu de tous.
La sage-femme a demandé à l'IDE de réaliser les prélèvements sanguins et lui a donné la planche d'étiquettes patiente. Elle avait à suivre deux parturientes en travail, et la tâche
demandée était dans le cadre des compétences reconnues d'une IDE.
L'équipe était au complet (en adéquation avec les effectifs validés par les schémas d'organisation).
Facteurs liés à l'environnement de travail :
La salle de travail est dimensionnée conformément aux décrets de périnatalité (nombre de salles d'accouchement/nombre d'accouchement). Lors de l'incident, plusieurs parturientes
étaient accueillies, et la charge de travail était importante.
Le système d'information est en place depuis plusieurs années, et notamment le logiciel gérant les identités patients. Tous les professionnels le connaissent. Un défaut de maîtrise ne
peut être envisagé.
Facteurs liés à l'organisation et au management :
La procédure identitovigilance est connue de tous.
La procédure de prise en charge des parturientes dans le dernier trimestre de la grossesse veut que la carte de groupe sanguin soit valide après la consultation du 8° mois. L'analyse
du dossier montre que lors de cette consultation, il n'a pas été prescrit de deuxième détermination. L'absence de carte de groupe sanguin lors de son admission en salle de travail et au
terme de 40 semaines et 2 jours d'aménorrhée a obligé à un mode dégradé.
Facteurs liés au contexte institutionnel :
Cet établissement de santé est organisé pour prendre en charge ce type de pathologie.
●En résumé : les facteurs contributifs suivants sont retenus
- Une carte de groupe sanguin non valide après la consultation du 8° mois, contrairement à la procédure de prise en charge des parturientes,
- Une procédure d'identitovigilance non respectée par 3 professionnels de santé :
o Lors de l'enregistrement de la parturiente,
o Lors du classement de la planche d'étiquettes dans le dossier,
o Lors de la réalisation du prélèvement sanguin.
La méthode ALARM