Manuel pratique à l`attention des éleveurs

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A pos
pro
Voici maintenant pres de 40 ans que le virus de la diarrhée virale
bovine ( BVD ) est connu, presqu’autant depuis la découverte du
phénomène d’infection permanente avec immunotolérance
( IPI ).
Et où en sommes nous?
La situation ne s’est pas réellement améliorée, on « achète »
toujours le virus.
Cette brochure a la modeste ambition de répondre à vos
questions et surtout de vous donner les pistes pour éviter
l’introduction du virus de la BVDv dans votre exploitation ou
encore vous aider à vous débarasser de lui.
Infos & contact
Allée des artisans 2
5590 ciney
Tel : 083 / 23 05 15 - Fax : 083 / 23 05 16
www.arsia.be
éditeur responsable : Jean Detiffe, Président de l’Arsia
Rédaction : Maude Lebrun
Date de publication : mars 2012
Mise en page : Arsia
Table des matières
•
Qu’est-ce que la BVD ?.................................................................................................................................................................................... 4
•
Quelles sont les autres conséquences de la présence du BVD dans un élevage ?.................................. 5
•
Comment se propage le BVDv ?........................................................................................................................................................... 5
•
Quels sont les modes de transmission d’un animal à l’autre ?................................................................................... 6
•
La transmission peut-elle se faire entre troupeaux voisins de pâture ?....................................................... 6
•
Quelles sont les situations les plus dangereuses dans un élevage où le BVDv circule ?.................... 7
•
Quelles sont les différences entre les animaux infectés
horizontalement ou les animaux IPI infectés verticalement ?.................................................................................... 8
•
Un bovin IPI est-il malade ou risque-t-il de l’être ?................................................................................................................ 9
•
Qu’est-ce que la maladie des muqueuses ?................................................................................................................................ 9
•
Quels sont les signes qui doivent vous faire suspecter la présence
de la BVD dans votre élevage ?........................................................................................................................................................... 10
•
Comment peut-on faire entrer la BVD dans son troupeau ?.................................................................................... 10
•
Un virémique transitoire est-il aussi contagieux qu’un IPI ?...................................................................................... 10
•
Comment faire la différence entre un animal infecté transitoire
et un animal infecté permanent immunotolérant ( IPI ) ?........................................................................................... 11
•
Le cas particulier de la bête gestante dans le cadre des plans de lutte et des achats.................... 11
•
Comment faire le diagnostic du BVD ?........................................................................................................................................ 12
•
Quand choisir le test BVD antigène et le test BVD anticorps ?............................................................................... 13
•
Quelles conclusions peut-on donner au test BVD antigène ?................................................................................ 14
•
Un de mes bovins est positif aux antigènes BVD: est-ce un IPI ?......................................................................... 14
•
Si un veau est IPI, sa mère est-elle d’office IPI aussi ?...................................................................................................... 14
•
Un animal peut-il être virémique transitoire plusieurs fois dans sa vie ?....................................................... 15
•
Quelle interprétation peut-on donner au test BVD anticorps ( ELISA ) ?........................................................ 15
•
Est-ce qu’un IPI est toujours séronégatif ?................................................................................................................................ 16
•
J’ai acheté un taureau de très belle conformation mais le test BVD antigène est positif:
est-ce possible ?............................................................................................................................................................................................... 16
•
Que faire lors d’achat ?............................................................................................................................................................................... 16
•
La vache que je viens d’acheter est virémique, que dois-je faire ?..................................................................... 18
•
Je veux savoir si j’ai du BVDv dans mon élevage : que faire ?.................................................................................. 18
•
Je voudrais éliminer la BVD de mon élevage : comment faire ? Plan de lutte volontaire.............. 19
•
J’ai du BVDv dans ma ferme, dois-je vacciner ?.................................................................................................................... 20
•
Pourquoi vacciner ?....................................................................................................................................................................................... 21
•
Je vaccine contre le BVDv et pourtant mes animaux ne semblent pas
avoir d’anticorps contre le BVD, est-ce possible ?.............................................................................................................. 21
•
Pourquoi dois-je me sentir concerné par la BVD ?............................................................................................................ 21
Qu'est-ce que la BVD ?
La diarrhée virale bovine ou BVD est une
maladie causée par un virus, le BVDv, de la
famille des flaviviridés et du genre pestivirus, comme le virus de la peste porcine. Le
BVDv est sous-divisé en 2 types :
•
•
Pestivirus
BVDv
BVDv de type 1 : forme « classique »
BVDv de type 2 : forme « hémorragique », plus récent
Type 1
Les différents virus de la BVD peuvent
présenter des niveaux de pathogénicité
variables d'une souche à l'autre.
Variabilité
+++
Type 2
Différentes souches de
pathogénicité variable
Comme il s'agit d'une infection virale, les
antibiotiques n'ont pas d'effet direct.
Maladies associées au virus de la BVD de type 1
Le BVDv de type 1 est associé à 2 syndromes bien connus :
1. la diarrhée virale bovine
2. la maladie des muqueuse (BVD-MD)
Quand ?
Quand ?
•
•
•
•
lors d’une infection après la naissance
par une transmission horizontale
•
Comment ?
•
par une entérite souvent aiguë
de sévérité variable selon le virus et la
résistance de l’animal
Comment ?
•
•
4
chez des bovins infectés lorsqu’ils sont
fœtus et ré-infectés après la naissance
par une transmission verticale mère fœtus
par des ulcères dans tout le tube digestif
avec évolution chronique et dépérissement pour aboutir à la mort
Maladies associées au virus de la BVD de type 2
Apparu dans les années 90’, le BVDv de type
2 est associé à un syndrome hémorragique sévère. Le virus détruit entre autres
les plaquettes qui assurent la coagulation.
On observe des saignements spontanés
( notamment au niveau des yeux ) et une
diarrhée hémorragique, aboutissant dans
la majorité des cas à la mort de l’animal.
Diagnostic différentiel :
•
Pancytopénie Néonatale Bovine
( BNP ) : veaux hémorragiques « sueurs
de sang »
•
intoxications : anticoagulant, ...
•
salmonellose, ...
Quelles sont les autres conséquences de la
présence de la BVD dans un élevage ?
De façon générale, le BVDv diminue les
défenses de l’organisme et favorise
l’apparition d’autres maladies.
Lorsqu’il circule dans un élevage, la majorité des animaux présentent peu ou pas
de symptômes flagrants mais une sorte de
« grippe intestinale » passagère : fièvre, toux
passagère, diarrhée banale. Dans ce cas, on
n’observe pas de perte animale mais bien
des chutes de production ( Gain Quotidien Moyen , production lait ) et donc des
pertes financières indirectes.
Comment se propage le BVDv ?
La transmission oro-nasale
( la plus fréquente )
L’animal s’infecte en respirant ou en ingérant du virus.
Celui-ci traverse les muqueuses respiratoires ou digestives pour passer dans le
sang, se multiplie et puis « ressort par où il
est entré ». Un animal infecté va donc excréter du virus dans ses sécrétions nasales
ou dans ses matières fécales en moyenne
pendant 10 jours ( jusque 1 mois ) en quantités plus ou moins importantes.
5
Après cette phase d’excrétion, l’animal est
cliniquement résistant à une ré-infection
par la même souche de virus : le système
immunitaire s’est adapté et a produit des
anticorps spécifiques.
La transmission vénérienne
Par le sperme en saillie naturelle ou insémination artificielle.
La transmission transplacentaire
De la mère au fœtus = mode d’apparition
des animaux IPI ( Infecté Permanent Immunotolérant - cfr p.8 ) !!!
Quels sont les modes de transmission d’un
animal à l’autre ?
Comme dans beaucoup d’autres maladies virales, la transmission peut se faire de façon :
1. directe par contact avec un animal
excréteur
•
•
•
•
•
sont excréteurs
les animaux IPI : en permanence et en
grandes quantités
risque +++
les animaux infectés transitoires : temporairement et en quantité variable risque +
2.indirecte par contact avec un objet
contaminé
•
•
•
•
•
aiguilles
pinces mouchettes
gants de fouille
bottes souillées
bétaillère souillée
contacts
mufle à mufle
avec les matières fécales
saillies ou IA
La transmission peut-elle se faire entre
troupeaux voisins de pâture ?
Oui, si les contacts directs sont possibles. Installer une double clôture réduit fortement le
risque.
6
Quelles sont les situations les plus dangereuses
dans un élevage où le BVDv circule ?
Deux situations sont particulièrement dommageables
1. L’infection d’animaux peu résistants
comme les jeunes veaux, chez qui la
diarrhée peut être sévère et entraîner
la mort de l’animal.
•
2. l’infection de femelles gestantes
avec transmission verticale ( transplacentaire ) qui peut aboutir à différentes
situations en fonction du moment de
l’infection :
•
•
•
un arrêt de la gestation : mortalité embryonnaire ou avortement < 45j ou >120j
la naissance d’un veau IPI : Infecté Permanent Immunotolérant 40 à 120j
la naissance d’un veau anormal : malformation des yeux ou du cerveau
> 120j
la naissance d’un veau normal déjà
immunisé > 120j
Selon la dose de virus, sa pathogénicité, le
niveau immunitaire de la mère ou du veau
Gestation
45 j
Mortalité
embryonnaire
120 j
I.P.I
Infecté Permanent Immunotolérant
Avortement
Veau immunisé
Malformations
Ou
J0
J 40
J 125
J 280
Mortalité
embryon
IPI
Avortement
Malformations
Veau sain séropositif
7
Quelles sont les différences entre les animaux
infectés horizontalement ou les animaux IPI
infectés verticalement ?
Un animal infecté horizontalement fait
une infection « classique » :
•
•
•
•
l’animal s’infecte,
le virus se répand dans l’organisme,
le système immunitaire réagit en analysant le virus et en développant des
défenses spécifiques contre celui-ci,
le virus est éliminé et l’animal protégé
contre une éventuelle nouvelle infection par ce virus.
a infection après la naissance
a infection au-delà de 120 j de gestation avec un virus peu pathogène.
Chez un IPI, animal infecté verticalement,
la situation est très différente. Un animal IPI
est un fœtus infecté au moment où son système immunitaire apprent à reconnaître et à
tolérer ce qui est « soi » ( 40ème au 120ème jour de
gestation ).
•
Le foetus va considérer le virus comme
« soi » et donc ne pas se défendre
contre lui :
a infection permanente
a pas d’anticorps spécifiques : immunotolérance
•
L’animal ne fait rien pour empêcher
le virus de se multiplier, l’excrétion est
donc :
a importante
a permanente
•
La mère du veau IPI peut être :
a une infectée horizontale : elle aura
des anticorps
a elle-même IPI : pas d’anticorps
contre cette souche de BVD.
IPI = veau dont l’organisme reconnaît le
virus comme « normal », donc pas de réaction des défenses et pas de production
d’anticorps. Veau qui a été infecté in utero
entre le 40ème et 125ème jour de gestation.
Ces animaux excrètent du virus :
•
en grande quantité
•
tout le temps
•
sans obligatoirement paraître malade
ou maladif
•
tous leurs descendants sont aussi IPI
8
Un bovin IPI est-il malade ou risque-t-il de l’être ?
Un bovin IPI est infecté mais pas d’emblée
malade. Il peut vivre longtemps sans problème de santé tout en contaminant son
entourage. Il constitue donc d’abord un
risque pour ses congénères !
Il risque par contre de développer la maladie des muqueuses s’il est ré-infecté par
le même virus ( ou presque ) que celui qui
l’a contaminé in utero devenu plus pathogène et contre lequel il est incapable de se
défendre car il le considère comme « soi »
( immunotolérance ).
Si un IPI se fait infecter par une souche
différente de la « sienne », il va alors réagir
comme un animal immunocompétent.
Son système immunitaire va se défendre et
produire des anticorps.
Qu’est-ce que la maladie des muqueuses ?
C’est une maladie qui ne frappe QUE les
bovins IPI. Elle évolue de façon chronique
jusqu’à la mort de l’animal et ne peut être
guérie.
Elle est due :
•
•
à la ré-infection d’un bovin IPI par la
souche qui l’a infecté étant fœtus
à la mutation de la souche qui l’infecte
vers plus de virulence et contre laquelle il est incapable de se défendre.
toutes les muqueuses digestives, de la
bouche au rectum.
Il est important de garder à l’esprit que
seule une part des animaux IPI vont déclarer cette maladie, c’est la partie émergée
de l’iceberg « BVD ».
Elle se manifeste par des retards de croissance et des troubles digestifs ne répondant
pas aux traitements. En l’absence d’euthanasie, l’animal évolue vers la cachexie et meurt.
À l’autopsie, on observe des ulcères de
9
Quels sont les signes qui doivent vous faire
suspecter la présence de la BVD dans votre
élevage ?
Certains signes cliniques peuvent vous alerter.
Si c’est le cas, faites appel à votre vétérinaire traitant pour poser le diagnostic définitif.
Signes d’appel majeurs
• maladies des muqueuses
• avortements et retours en chaleurs en
grand nombre
• malformations congénitales ( yeux,
système nerveux )
• syndromes hémorragiques
Signes d’appel mineurs après exclusion
des autres causes
• diarrhées néonatales
• broncho-pneumonies
et / ou
• baisses de performances
liés à l’effet immunodépresseur du virus de la BVD
Comment peut-on faire entrer la BVD dans
son troupeau ?
Tout contact avec un animal virémique (virus dans le sang) transitoire ou permanent
(IPI) représente un risque d’introduction,
même si celui-ci paraît en parfaite santé !
Sont donc à risque :
• les achats en général, de bêtes
pleines en particulier
• les concours, foires, ...
• les transports avec des animaux d’un
autre élevage
Un virémique transitoire est-il aussi
contagieux qu’un IPI ?
Non. Il excrète du virus moins fort et moins
longtemps qu’un IPI. Il est donc moins dangereux qu’un IPI à l’échelle du troupeau.
Néanmoins, il est tout à fait capable de
contaminer les bovins naïfs avec qui il sera
en contact et donc de :
10
•
•
faire persister le BVDv dans un élevage
dont on a éliminé les IPI
« créer » de nouveaux IPI s’il infecte des
femelles gestantes pendant la période
à risque : 40 à 120 jours de gestation.
Comment faire la différence entre un animal
infecté transitoire et un animal infecté
permanent immunotolérant (IPI) ?
Cette différenciation peut se faire sur base de tests de laboratoire.
IPI
Infecté
transitoire
Détection du
virus (Ag)
Détection
d’anticorps (Ac)
Positif +++
Négatif *
Positif +
Négatif ou
positif**
Attendre
un mois et
retester
Détection du
virus (Ag)
Détection
d’anticorps (Ac)
Positif +++
Négatif *
Négatif
Positif
*immuno-tolérance sauf en cas de ré-infection avec une souche suffisamment différente de celle
qui a infecté l’animal in utero
anticorps présent.
** en fonction du moment de la prise de sang par rapport au début de l’infection, car il faut 2 à 3
semaines pour avoir des anticorps détectables.
Le cas particulier de la bête gestante dans le
cadre des plans de lutte et des achats
Concernant la BVD, une femelle gestante
peut être comme un cheval de Troie. En
effet, en cas de circulation horizontale de
BVDv dans une exploitation, elle peut s’infecter pendant la période à risque ( 40 -120
j. de gestation ). Elle va faire une virémie
transitoire et produire des anticorps. Son
fœtus par contre, lui, devient IPI !
Si cette bête est testée quelques semaines
ou mois après son infection, dans le cadre
d’un test à l’achat ou d’un plan de dépis-
tage, elle sera virus négative et anticorps
positive, donc considérée comme non IPI,
même si elle est porteuse d’un IPI !
Ce point souligne l’importance dans le
cadre des plans de lutte et des achats de
tester les veaux à la naissance, avant prise
de colostrum, même si la mère est non IPI !
Et ce tant que l’on n’est pas certain qu’il n’y
a plus de circulation du virus dans l’élevage
( plus d’IPI ET plus d’infecté transitoire ).
Non infecté
Infecté transitoire
IPI
+
gestation
vache
veau
11
Comment faire le diagnostic du BVD ?
Diagnostic clinique
Le diagnostic clinique est un diagnostic de
suspicion qui nécessite d’être confirmé par
des examens de laboratoire.
Diagnostic antigénique ( virus ) au
laboratoire
Dans ce cadre, on cherche à mettre en évidence la présence du virus lui même, dans
le sang ou dans les organes des animaux
virémiques transitoires ou IPI.
Différentes techniques existent:
1. La culture virale
C’est la technique de référence qui permet,
entre autres, de classer le virus selon son
type et sa virulence. C’est une technique
lourde et coûteuse qui n’est pas utilisée en
routine.
2. La PCR
La PCR consiste en la détection du matériel
génétique du virus ( ARN ). De plus en plus
fréquemment utilisée, cette technique
permet d’éviter les interférences avec les
anticorps colostraux et peut donc être
appliquée à toutes les catégories d’âge
sans distinction, jeunes veaux compris. Sa
grande sensibilité permet de l’utiliser sur
des groupes d’échantillons, ce qui limite les
coûts. Elle est applicable sur sérum, sang
complet et organes.
12
3. l’ELISA antigène
C’est à l’heure actuelle la technique la plus
utilisée. On peut l’appliquer sur sérum,
sang ou organes ( oreille, rate ). Le test
sur organe a comme avantage de ne pas
être perturbé par les anticorps colostraux,
contrairement à son application sur sang
ou sérum ( pas avant l’âge de 6 mois ).
Diagnostic antigénique (virus) à
l’étable
La mise au point récente de test immédiat
( Snap test ), permet un diagnostic rapide
en ferme, par le vétérinaire traitant. Même
si ce type de test n’est pas reconnu officiellement par les autorités, il peut permettre
de confirmer une suspicion clinique.
Diagnostic sérologique (anticorps) au
laboratoire
La présence d’anticorps spécifiques contre
le virus signe un contact avec celui-ci, sans
pouvoir préciser si le virus est encore présent et quand il l’a été.
Attention en cas de vaccination, il est difficile, voire impossible, de déterminer si les
anticorps ont été produits lors de la vaccination et /ou lors d’un contact avec le virus
sauvage.
Quand choisir le test BVD antigène et le test
BVD anticorps ?
BVD antigène (ELISA ou PCR)
L’objectif est de vérifier si l’animal est
virémique ou non sur base :
•
•
d’une suspicion clinique
d’un test avant introduction
contact : achat, pension, concours...
Détection des antigènes BVD dans le sang
au cours du temps
Quantité de virus dans le sang
En fonction de votre situation, le vétérinaire sera le plus à même de vous
conseiller.
En cas de résultat positif, quand le test
est refait après 3-4 semaines, il permet
également de déterminer si on est
face à un animal :
•
•
•
10
8
6
4
2
0
j0
j5 j10 j15 j20 j25 j30 j35 j40 j45 j55 j60
Temps
détection test
IPI
non IPI
virémique transitoire : positif négatif
virémique IPI : positif
positif
BVD anticorps
Ce test s’utilise sur des animaux si possible:
•
12
hors immunité colostrale ( anticorps
transmis par la mère ) : > 6 mois
non vaccinés ( avant la mise à la reproduction pour les femelles )
Il permet de vérifier l’existence d’un contact
plus ou moins récent avec le virus. Utilisé sur un
groupe suffisamment grand, il permet d’objectiver la circulation du virus dans l’élevage.
En général, on teste 10 à 20 animaux ayant
entre 6 et 18 mois.
13
Quelles conclusions peut-on donner au test
BVD antigène ?
S’il est négatif, l’animal est non virémique
et n’est pas infecté par le BVD. Il peut l’avoir
été précédemment mais il a réussi à s’en
débarrasser
non IPI
S’il est positif : l’animal est virémique,
mais avec une seule analyse on ne peut
pas déterminer si c’est un virémique transitoire ou un IPI. Il faut donc :
S’il est ininterprétable : il faut refaire le
test quelques semaines plus tard car on ne
peut pas tirer de conclusion
•
•
refaire le test 4 semaines plus tard
a si négatif : virémique transitoire OK
a si positif : IPI à éliminer
éventuellement faire une sérologie
Un de mes bovins est positif aux antigènes
BVD : est-ce un IPI ?
Pas obligatoirement, on peut juste dire
qu’au moment de la prise de sang, il était
virémique.
Pour avoir une confirmation de la situation, il faut
refaire l’analyse un mois ( 4 semaines ) plus tard.
•
•
•
•
positif positif : IPI
positif négatif : virémique transitoire
positif
ininterprétable
négatif :
virémique transitoire
positif ininterprétable positif : IPI
Si un veau est IPI, sa mère est-elle d’office IPI
aussi ?
NON, mais la réciproque est vraie
• Une mère IPI donne toujours des
veaux IPI
• Une femelle virémique transitoire
( non IPI ), infectée entre 40 et 120 jours
de gestation, peut aussi donner naissance à un veau IPI.
14
Infectée transitoire
Non IPI
IPI
IPI
IPI
Un animal peut-il être virémique transitoire
plusieurs fois dans sa vie ?
Oui.
Cela dépend :
•
•
•
de ses contacts avec des animaux
contaminés
de son niveau d’immunité qui sera
capable de le protéger plus ou moins
bien lors des expositions successives
des différents variants de virus qu’il
rencontrera car il y a différentes
souches de virus qui circulent et ce
n’est pas parce qu’on est immunisé
contre l’une qu’on est protégé contre
les autres.
Quelle interprétation peut-on donner au test
BVD anticorps ( ELISA ) ?
S’il est négatif : il y a 3 possibilités différentes
•
•
•
l’animal n’a jamais eu de contact avec
le virus de la BVD
l’animal n’a pas encore eu le temps de
produire des anticorps : lors du premier contact avec le virus, il lui faut
3 semaines pour produire des Ac en
quantité détectable
l’animal n’est pas capable de développer
des anticorps contre ce virus car il est IPI :
le virus est reconnu comme « soi »
S’il est ininterprétable : il faut refaire le
test quelques semaines plus tard car on ne
peut pas tirer de conclusion
S’il est positif : l’animal possède des anticorps spécifiques parce qu’il :
•
•
•
a été en contact avec le virus après sa
naissance
a été vacciné contre la BVD
a reçu des anticorps maternels via le
colostrum ( veaux de < 4-6 mois ).
15
Est-ce qu’un IPI est toujours séronégatif ?
NON
Un IPI reste séronégatif vis-à-vis du virus
qui l’a contaminé in utero. Mais il y a de
nombreuses souches de virus du BVD
plus ou moins différentes les une des
autres. Si un IPI se fait contaminer par une
souche de BVD suffisamment différente de
« sa » souche de BVD, il développera une
réponse immunitaire contre ce nouveau
virus et présentera alors des anticorps antiBVD. Cela ne l’empêchera pas de continuer
à excréter du virus de « sa » souche de BVD.
Cette situation reste l’exception et pas la
règle.
J’ai acheté un taureau de très belle
conformation mais le test BVD antigène est
positif : est-ce possible ?
OUI
Un IPI peut tout à fait avoir l’air sain et vivre
aussi vieux qu’un bovin non infecté.
Que faire ?
Si possible, le vendeur doit vous reprendre
l’animal ( sauf clause exclusive éventuelle
signée lors de l’achat ).
Si l’animal est déjà chez vous et n’a pas
été mis en quarantaine en attendant les
résultats du test : surveiller toutes les bêtes
en contact. Faire un coup de sonde 3 à 4
semaines après l’entrée de l’animal sur 10
animaux de 12 à 18 mois ou animaux en
contact pour voir s’ il y a eu contamination.
Que faire lors d’achat
•
Pensez au kit achat de l’Arsia !
•
Quarantaine
Sécurité sanitaire et donc économique !
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*Uniquement valable pour l’acheteur,
lors de l’édition de nouveaux passeports
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La vache que je viens d’acheter est
virémique, que dois-je faire ?
•
•
L’isoler pour éviter qu’elle ne contamine le reste de votre troupeau et surtout les gestantes
La BVD étant un vice rédhibitoire au
regard de la loi belge, si vous voulez la renvoyer chez le vendeur, il ne
peut pas refuser, pour peu que cela se
passe dans les délais légaux ( 30 jours
après l’achat )
•
Si vous voulez la garder : la re-tester 28
jours après la première prise de sang
pour voir si elle est :
a juste virémique transitoire
a IPI ( vice rédhibitoire )
Attention
50% des animaux confirmés IPI
retournent dans le commerce
de bétail !
Je veux savoir si j’ai du BVDv dans mon
élevage : que faire ?
Coup de sonde sérologique : circulation
En testant sérologiquement ( recherche
d’anticorps contre la BVD ) 10 à 20 bovins
non vaccinés de 12 à 18 mois, vous avez
une idée de la circulation du virus dans
18
votre élevage, mais pas de certitude.
S’il s’avère que vous avez des animaux séropositifs dans ce groupe, il devient intéressant de tester l’ensemble du troupeau.
Bilan complet : point de la situation
Par bilan complet, on entend la recherche
du virus sur l’ensemble des animaux du
troupeau quel que soit leur âge.
En fonction de l’âge des animaux, on va
rechercher le virus :
• animaux de < 6 mois
a sur le sang complet
a par PCR
• animaux de > 6 mois
a sur le sang ou le sérum
a par ELISA antigène ou PCR
Les animaux positifs sont soit virémiques
transitoires, soit IPI. Pour faire la différence,
il faudra les re-tester un mois plus tard.
Les animaux en gestation au moment du
bilan et négatifs, sont susceptible de porter
un veau IPI : il est donc fortement conseillé
de tester les veaux à naître pendant l’année
qui suit le bilan ( recherche du virus avant la
prise de colostrum ).
Je voudrais éliminer la BVD de mon élevage :
comment faire ? Plan de lutte volontaire
Option « rapide »
Il s’agit de :
• rechercher le virus ( antigène ) chez
tous les animaux présents dans l’exploitation quel que soit leur âge ( voir
bilan complet )
ET re-tester les animaux positifs pour
savoir s’ils sont IPI ou infectés transitoires
• éliminer tous les animaux IPI
• rechercher le virus chez tous les veaux
Cette méthode prend
• minimum un an si aucun des veaux nés
dans l’année qui suit le bilan n’est IPI.
Bilan
Elimintaion IPI
•
•
nouveaux-nés avant la prise de colostrum
ou avortons, surtout pendant les 12 mois
qui suivent l’élimination du dernier IPI.
rechercher le virus et les anticorps
produits contre celui-ci chez tous les
animaux entrants : achat, prêt taureau
de saillie, ... et les maintenir en quarantaine stricte tant qu’on n’est pas sûr
que l’animal est indemne de BVD.
plusieurs années si un des veaux nés dans
l’année qui suit le bilan est IPI car il faut
retester les veaux à naître pendant 9 mois.
Testage des veaux NN
Veau IPI
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Option « lente »
Il s’agit de :
• rechercher le virus (antigène) sur tous
les veaux à naître et les avortons pendant 3 ans minimum
• en cas de résultat positif
a tester la mère biologique du veau
ou de l’avorton positif ainsi que ses
autres descendants
a Maintenir le testage des veaux et
des avortons pendant un minimum de
12 mois après l’élimination du dernier
animal positif
• rechercher le virus et les anticorps
produits contre celui-ci chez tous les
animaux entrants : achat, prêt taureau
de saillie, ... et les maintenir en quarantaine stricte tant qu’on n’est pas sûr
que l’animal est indemne de BVD.
Dans les deux cas, si détection d’un
animal positif, celui-ci ne peut en aucun cas être vendu à un autre élevage
mais doit soit être euthanasié, soit engraissé puis abattu.
Tous les détails sur le plan de lutte
volontaire : http://www.arsia.be/wpcontent/uploads/2012/02/BVD_ContratPlan-de-lutte.pdf
J’ai du BVDv dans ma ferme, dois-je
vacciner ?
Ce n’est pas une obligation mais la vaccination permet de réduire la circulation virale
et donc de limiter le risque de nouvelles infections. Elle est surtout intéressante pour
les femelles en période de reproduction,
pour diminuer le risque de transmission
transplacentaire et donc de naissances de
veaux IPI.
20
L’efficacité d’un vaccin n’est jamais de
100%. La vaccination est à envisager en parallèle à un plan d’éradication de l’infection
et pas seule. Elle n’est réellement efficace
que dans un élevage indemne d’IPI. Les IPI
excrètent de telles quantités de virus que la
vaccination ne suffit souvent pas à empêcher les effets cliniques néfastes du virus.
Vacciner sans savoir s’il y a ou non des IPI,
c’est jeter son argent par les fenêtres, tous
les ans de façon volontaire.
Pourquoi vacciner ?
•
•
pour éviter la naissance de veau IPI
pour limiter la circulation et les effets
du virus en préparant l’organisme à
réagir vite, fort et bien, lorsqu’il devra
faire face au virus naturel
Je vaccine contre le BVDv et pourtant mes
animaux ne semblent pas avoir d’anticorps
contre le BVD, est-ce possible ?
OUI, en fonction du vaccin et du kit de
détection utilisés.
Dans le cas de kits de détection utilisés à
l’ARSIA, le kit détecte des anticorps contre
une protéine ( la P80 ) qui est absente de
certains vaccins.
Ce qui veut dire qu’un animal vacciné et
indemne de BVD n’aura pas d’anticorps
contre cette protéine et sera donc séronégatif pour le test diagnostic ( recherche
d’anticorps contre P80 ).
Pourquoi dois-je me sentir concerné par la
BVD ?
La BVD est une maladie qui coûte cher,
voire très cher à l’élevage qu’elle touche.
Ce n’est pas l’infection par la maladie des
muqueuses qui coûte le plus ( bien qu’elle
soit la plus facile à estimer en chiffres ), mais
les pertes financières qui découlent de la
diminution de la fertilité et de la baisse de
rendement des animaux. Concrètement,
l’éleveur subit des pertes financières en
raison :
• d’avortements spontanés,
• de retours de chaleur (troubles de fertilité),
• d’animaux chétifs,
• de malformations,
• de pertes d’animaux ( MD ),
• d’une diminution de la production laitière,
• de diarrhées chez les jeunes animaux
( traitement ), etc...
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Selon une étude suisse,
• Cette maladie coûte à l’élevage suisse
entre 6 et 12 millions de francs suisses
par an ( 5 à 10 millions € )
•
tout animal dont la perte a été occasionnée par un animal IPI représente
environ 800 Frs ( 663 € )
Selon une étude hollandaise, dans un
élevage touché par la BVD, les pertes sont
de 25 à 165 € par animal, ce qui veut dire
bien plus que les frais d’analyses liés à un
plan d’éradication !
Vache gestante
•
•
Animal IPI
Animal réceptif
•
•
•
baisse de la production laitière
troubles de la fertilité
immunosuppression
http://www.bvd-info.ch
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avortements spontanés
malformations
•
•
•
mort prématurée
animaux chétifs
maladie des muqueuses
Veaux réceptifs
Apparition plus fréquente de
maladies qu’on ne met pas en
relation avec la BVD
éditeur responsable : Jean Detiffe, Président de l’Arsia
Rédaction : Maude Lebrun
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