Man ue à l’a l prati des ttenti que élev on eur s nt a v A pos pro Voici maintenant pres de 40 ans que le virus de la diarrhée virale bovine ( BVD ) est connu, presqu’autant depuis la découverte du phénomène d’infection permanente avec immunotolérance ( IPI ). Et où en sommes nous? La situation ne s’est pas réellement améliorée, on « achète » toujours le virus. Cette brochure a la modeste ambition de répondre à vos questions et surtout de vous donner les pistes pour éviter l’introduction du virus de la BVDv dans votre exploitation ou encore vous aider à vous débarasser de lui. Infos & contact Allée des artisans 2 5590 ciney Tel : 083 / 23 05 15 - Fax : 083 / 23 05 16 www.arsia.be éditeur responsable : Jean Detiffe, Président de l’Arsia Rédaction : Maude Lebrun Date de publication : mars 2012 Mise en page : Arsia Table des matières • Qu’est-ce que la BVD ?.................................................................................................................................................................................... 4 • Quelles sont les autres conséquences de la présence du BVD dans un élevage ?.................................. 5 • Comment se propage le BVDv ?........................................................................................................................................................... 5 • Quels sont les modes de transmission d’un animal à l’autre ?................................................................................... 6 • La transmission peut-elle se faire entre troupeaux voisins de pâture ?....................................................... 6 • Quelles sont les situations les plus dangereuses dans un élevage où le BVDv circule ?.................... 7 • Quelles sont les différences entre les animaux infectés horizontalement ou les animaux IPI infectés verticalement ?.................................................................................... 8 • Un bovin IPI est-il malade ou risque-t-il de l’être ?................................................................................................................ 9 • Qu’est-ce que la maladie des muqueuses ?................................................................................................................................ 9 • Quels sont les signes qui doivent vous faire suspecter la présence de la BVD dans votre élevage ?........................................................................................................................................................... 10 • Comment peut-on faire entrer la BVD dans son troupeau ?.................................................................................... 10 • Un virémique transitoire est-il aussi contagieux qu’un IPI ?...................................................................................... 10 • Comment faire la différence entre un animal infecté transitoire et un animal infecté permanent immunotolérant ( IPI ) ?........................................................................................... 11 • Le cas particulier de la bête gestante dans le cadre des plans de lutte et des achats.................... 11 • Comment faire le diagnostic du BVD ?........................................................................................................................................ 12 • Quand choisir le test BVD antigène et le test BVD anticorps ?............................................................................... 13 • Quelles conclusions peut-on donner au test BVD antigène ?................................................................................ 14 • Un de mes bovins est positif aux antigènes BVD: est-ce un IPI ?......................................................................... 14 • Si un veau est IPI, sa mère est-elle d’office IPI aussi ?...................................................................................................... 14 • Un animal peut-il être virémique transitoire plusieurs fois dans sa vie ?....................................................... 15 • Quelle interprétation peut-on donner au test BVD anticorps ( ELISA ) ?........................................................ 15 • Est-ce qu’un IPI est toujours séronégatif ?................................................................................................................................ 16 • J’ai acheté un taureau de très belle conformation mais le test BVD antigène est positif: est-ce possible ?............................................................................................................................................................................................... 16 • Que faire lors d’achat ?............................................................................................................................................................................... 16 • La vache que je viens d’acheter est virémique, que dois-je faire ?..................................................................... 18 • Je veux savoir si j’ai du BVDv dans mon élevage : que faire ?.................................................................................. 18 • Je voudrais éliminer la BVD de mon élevage : comment faire ? Plan de lutte volontaire.............. 19 • J’ai du BVDv dans ma ferme, dois-je vacciner ?.................................................................................................................... 20 • Pourquoi vacciner ?....................................................................................................................................................................................... 21 • Je vaccine contre le BVDv et pourtant mes animaux ne semblent pas avoir d’anticorps contre le BVD, est-ce possible ?.............................................................................................................. 21 • Pourquoi dois-je me sentir concerné par la BVD ?............................................................................................................ 21 Qu'est-ce que la BVD ? La diarrhée virale bovine ou BVD est une maladie causée par un virus, le BVDv, de la famille des flaviviridés et du genre pestivirus, comme le virus de la peste porcine. Le BVDv est sous-divisé en 2 types : • • Pestivirus BVDv BVDv de type 1 : forme « classique » BVDv de type 2 : forme « hémorragique », plus récent Type 1 Les différents virus de la BVD peuvent présenter des niveaux de pathogénicité variables d'une souche à l'autre. Variabilité +++ Type 2 Différentes souches de pathogénicité variable Comme il s'agit d'une infection virale, les antibiotiques n'ont pas d'effet direct. Maladies associées au virus de la BVD de type 1 Le BVDv de type 1 est associé à 2 syndromes bien connus : 1. la diarrhée virale bovine 2. la maladie des muqueuse (BVD-MD) Quand ? Quand ? • • • • lors d’une infection après la naissance par une transmission horizontale • Comment ? • par une entérite souvent aiguë de sévérité variable selon le virus et la résistance de l’animal Comment ? • • 4 chez des bovins infectés lorsqu’ils sont fœtus et ré-infectés après la naissance par une transmission verticale mère fœtus par des ulcères dans tout le tube digestif avec évolution chronique et dépérissement pour aboutir à la mort Maladies associées au virus de la BVD de type 2 Apparu dans les années 90’, le BVDv de type 2 est associé à un syndrome hémorragique sévère. Le virus détruit entre autres les plaquettes qui assurent la coagulation. On observe des saignements spontanés ( notamment au niveau des yeux ) et une diarrhée hémorragique, aboutissant dans la majorité des cas à la mort de l’animal. Diagnostic différentiel : • Pancytopénie Néonatale Bovine ( BNP ) : veaux hémorragiques « sueurs de sang » • intoxications : anticoagulant, ... • salmonellose, ... Quelles sont les autres conséquences de la présence de la BVD dans un élevage ? De façon générale, le BVDv diminue les défenses de l’organisme et favorise l’apparition d’autres maladies. Lorsqu’il circule dans un élevage, la majorité des animaux présentent peu ou pas de symptômes flagrants mais une sorte de « grippe intestinale » passagère : fièvre, toux passagère, diarrhée banale. Dans ce cas, on n’observe pas de perte animale mais bien des chutes de production ( Gain Quotidien Moyen , production lait ) et donc des pertes financières indirectes. Comment se propage le BVDv ? La transmission oro-nasale ( la plus fréquente ) L’animal s’infecte en respirant ou en ingérant du virus. Celui-ci traverse les muqueuses respiratoires ou digestives pour passer dans le sang, se multiplie et puis « ressort par où il est entré ». Un animal infecté va donc excréter du virus dans ses sécrétions nasales ou dans ses matières fécales en moyenne pendant 10 jours ( jusque 1 mois ) en quantités plus ou moins importantes. 5 Après cette phase d’excrétion, l’animal est cliniquement résistant à une ré-infection par la même souche de virus : le système immunitaire s’est adapté et a produit des anticorps spécifiques. La transmission vénérienne Par le sperme en saillie naturelle ou insémination artificielle. La transmission transplacentaire De la mère au fœtus = mode d’apparition des animaux IPI ( Infecté Permanent Immunotolérant - cfr p.8 ) !!! Quels sont les modes de transmission d’un animal à l’autre ? Comme dans beaucoup d’autres maladies virales, la transmission peut se faire de façon : 1. directe par contact avec un animal excréteur • • • • • sont excréteurs les animaux IPI : en permanence et en grandes quantités risque +++ les animaux infectés transitoires : temporairement et en quantité variable risque + 2.indirecte par contact avec un objet contaminé • • • • • aiguilles pinces mouchettes gants de fouille bottes souillées bétaillère souillée contacts mufle à mufle avec les matières fécales saillies ou IA La transmission peut-elle se faire entre troupeaux voisins de pâture ? Oui, si les contacts directs sont possibles. Installer une double clôture réduit fortement le risque. 6 Quelles sont les situations les plus dangereuses dans un élevage où le BVDv circule ? Deux situations sont particulièrement dommageables 1. L’infection d’animaux peu résistants comme les jeunes veaux, chez qui la diarrhée peut être sévère et entraîner la mort de l’animal. • 2. l’infection de femelles gestantes avec transmission verticale ( transplacentaire ) qui peut aboutir à différentes situations en fonction du moment de l’infection : • • • un arrêt de la gestation : mortalité embryonnaire ou avortement < 45j ou >120j la naissance d’un veau IPI : Infecté Permanent Immunotolérant 40 à 120j la naissance d’un veau anormal : malformation des yeux ou du cerveau > 120j la naissance d’un veau normal déjà immunisé > 120j Selon la dose de virus, sa pathogénicité, le niveau immunitaire de la mère ou du veau Gestation 45 j Mortalité embryonnaire 120 j I.P.I Infecté Permanent Immunotolérant Avortement Veau immunisé Malformations Ou J0 J 40 J 125 J 280 Mortalité embryon IPI Avortement Malformations Veau sain séropositif 7 Quelles sont les différences entre les animaux infectés horizontalement ou les animaux IPI infectés verticalement ? Un animal infecté horizontalement fait une infection « classique » : • • • • l’animal s’infecte, le virus se répand dans l’organisme, le système immunitaire réagit en analysant le virus et en développant des défenses spécifiques contre celui-ci, le virus est éliminé et l’animal protégé contre une éventuelle nouvelle infection par ce virus. a infection après la naissance a infection au-delà de 120 j de gestation avec un virus peu pathogène. Chez un IPI, animal infecté verticalement, la situation est très différente. Un animal IPI est un fœtus infecté au moment où son système immunitaire apprent à reconnaître et à tolérer ce qui est « soi » ( 40ème au 120ème jour de gestation ). • Le foetus va considérer le virus comme « soi » et donc ne pas se défendre contre lui : a infection permanente a pas d’anticorps spécifiques : immunotolérance • L’animal ne fait rien pour empêcher le virus de se multiplier, l’excrétion est donc : a importante a permanente • La mère du veau IPI peut être : a une infectée horizontale : elle aura des anticorps a elle-même IPI : pas d’anticorps contre cette souche de BVD. IPI = veau dont l’organisme reconnaît le virus comme « normal », donc pas de réaction des défenses et pas de production d’anticorps. Veau qui a été infecté in utero entre le 40ème et 125ème jour de gestation. Ces animaux excrètent du virus : • en grande quantité • tout le temps • sans obligatoirement paraître malade ou maladif • tous leurs descendants sont aussi IPI 8 Un bovin IPI est-il malade ou risque-t-il de l’être ? Un bovin IPI est infecté mais pas d’emblée malade. Il peut vivre longtemps sans problème de santé tout en contaminant son entourage. Il constitue donc d’abord un risque pour ses congénères ! Il risque par contre de développer la maladie des muqueuses s’il est ré-infecté par le même virus ( ou presque ) que celui qui l’a contaminé in utero devenu plus pathogène et contre lequel il est incapable de se défendre car il le considère comme « soi » ( immunotolérance ). Si un IPI se fait infecter par une souche différente de la « sienne », il va alors réagir comme un animal immunocompétent. Son système immunitaire va se défendre et produire des anticorps. Qu’est-ce que la maladie des muqueuses ? C’est une maladie qui ne frappe QUE les bovins IPI. Elle évolue de façon chronique jusqu’à la mort de l’animal et ne peut être guérie. Elle est due : • • à la ré-infection d’un bovin IPI par la souche qui l’a infecté étant fœtus à la mutation de la souche qui l’infecte vers plus de virulence et contre laquelle il est incapable de se défendre. toutes les muqueuses digestives, de la bouche au rectum. Il est important de garder à l’esprit que seule une part des animaux IPI vont déclarer cette maladie, c’est la partie émergée de l’iceberg « BVD ». Elle se manifeste par des retards de croissance et des troubles digestifs ne répondant pas aux traitements. En l’absence d’euthanasie, l’animal évolue vers la cachexie et meurt. À l’autopsie, on observe des ulcères de 9 Quels sont les signes qui doivent vous faire suspecter la présence de la BVD dans votre élevage ? Certains signes cliniques peuvent vous alerter. Si c’est le cas, faites appel à votre vétérinaire traitant pour poser le diagnostic définitif. Signes d’appel majeurs • maladies des muqueuses • avortements et retours en chaleurs en grand nombre • malformations congénitales ( yeux, système nerveux ) • syndromes hémorragiques Signes d’appel mineurs après exclusion des autres causes • diarrhées néonatales • broncho-pneumonies et / ou • baisses de performances liés à l’effet immunodépresseur du virus de la BVD Comment peut-on faire entrer la BVD dans son troupeau ? Tout contact avec un animal virémique (virus dans le sang) transitoire ou permanent (IPI) représente un risque d’introduction, même si celui-ci paraît en parfaite santé ! Sont donc à risque : • les achats en général, de bêtes pleines en particulier • les concours, foires, ... • les transports avec des animaux d’un autre élevage Un virémique transitoire est-il aussi contagieux qu’un IPI ? Non. Il excrète du virus moins fort et moins longtemps qu’un IPI. Il est donc moins dangereux qu’un IPI à l’échelle du troupeau. Néanmoins, il est tout à fait capable de contaminer les bovins naïfs avec qui il sera en contact et donc de : 10 • • faire persister le BVDv dans un élevage dont on a éliminé les IPI « créer » de nouveaux IPI s’il infecte des femelles gestantes pendant la période à risque : 40 à 120 jours de gestation. Comment faire la différence entre un animal infecté transitoire et un animal infecté permanent immunotolérant (IPI) ? Cette différenciation peut se faire sur base de tests de laboratoire. IPI Infecté transitoire Détection du virus (Ag) Détection d’anticorps (Ac) Positif +++ Négatif * Positif + Négatif ou positif** Attendre un mois et retester Détection du virus (Ag) Détection d’anticorps (Ac) Positif +++ Négatif * Négatif Positif *immuno-tolérance sauf en cas de ré-infection avec une souche suffisamment différente de celle qui a infecté l’animal in utero anticorps présent. ** en fonction du moment de la prise de sang par rapport au début de l’infection, car il faut 2 à 3 semaines pour avoir des anticorps détectables. Le cas particulier de la bête gestante dans le cadre des plans de lutte et des achats Concernant la BVD, une femelle gestante peut être comme un cheval de Troie. En effet, en cas de circulation horizontale de BVDv dans une exploitation, elle peut s’infecter pendant la période à risque ( 40 -120 j. de gestation ). Elle va faire une virémie transitoire et produire des anticorps. Son fœtus par contre, lui, devient IPI ! Si cette bête est testée quelques semaines ou mois après son infection, dans le cadre d’un test à l’achat ou d’un plan de dépis- tage, elle sera virus négative et anticorps positive, donc considérée comme non IPI, même si elle est porteuse d’un IPI ! Ce point souligne l’importance dans le cadre des plans de lutte et des achats de tester les veaux à la naissance, avant prise de colostrum, même si la mère est non IPI ! Et ce tant que l’on n’est pas certain qu’il n’y a plus de circulation du virus dans l’élevage ( plus d’IPI ET plus d’infecté transitoire ). Non infecté Infecté transitoire IPI + gestation vache veau 11 Comment faire le diagnostic du BVD ? Diagnostic clinique Le diagnostic clinique est un diagnostic de suspicion qui nécessite d’être confirmé par des examens de laboratoire. Diagnostic antigénique ( virus ) au laboratoire Dans ce cadre, on cherche à mettre en évidence la présence du virus lui même, dans le sang ou dans les organes des animaux virémiques transitoires ou IPI. Différentes techniques existent: 1. La culture virale C’est la technique de référence qui permet, entre autres, de classer le virus selon son type et sa virulence. C’est une technique lourde et coûteuse qui n’est pas utilisée en routine. 2. La PCR La PCR consiste en la détection du matériel génétique du virus ( ARN ). De plus en plus fréquemment utilisée, cette technique permet d’éviter les interférences avec les anticorps colostraux et peut donc être appliquée à toutes les catégories d’âge sans distinction, jeunes veaux compris. Sa grande sensibilité permet de l’utiliser sur des groupes d’échantillons, ce qui limite les coûts. Elle est applicable sur sérum, sang complet et organes. 12 3. l’ELISA antigène C’est à l’heure actuelle la technique la plus utilisée. On peut l’appliquer sur sérum, sang ou organes ( oreille, rate ). Le test sur organe a comme avantage de ne pas être perturbé par les anticorps colostraux, contrairement à son application sur sang ou sérum ( pas avant l’âge de 6 mois ). Diagnostic antigénique (virus) à l’étable La mise au point récente de test immédiat ( Snap test ), permet un diagnostic rapide en ferme, par le vétérinaire traitant. Même si ce type de test n’est pas reconnu officiellement par les autorités, il peut permettre de confirmer une suspicion clinique. Diagnostic sérologique (anticorps) au laboratoire La présence d’anticorps spécifiques contre le virus signe un contact avec celui-ci, sans pouvoir préciser si le virus est encore présent et quand il l’a été. Attention en cas de vaccination, il est difficile, voire impossible, de déterminer si les anticorps ont été produits lors de la vaccination et /ou lors d’un contact avec le virus sauvage. Quand choisir le test BVD antigène et le test BVD anticorps ? BVD antigène (ELISA ou PCR) L’objectif est de vérifier si l’animal est virémique ou non sur base : • • d’une suspicion clinique d’un test avant introduction contact : achat, pension, concours... Détection des antigènes BVD dans le sang au cours du temps Quantité de virus dans le sang En fonction de votre situation, le vétérinaire sera le plus à même de vous conseiller. En cas de résultat positif, quand le test est refait après 3-4 semaines, il permet également de déterminer si on est face à un animal : • • • 10 8 6 4 2 0 j0 j5 j10 j15 j20 j25 j30 j35 j40 j45 j55 j60 Temps détection test IPI non IPI virémique transitoire : positif négatif virémique IPI : positif positif BVD anticorps Ce test s’utilise sur des animaux si possible: • 12 hors immunité colostrale ( anticorps transmis par la mère ) : > 6 mois non vaccinés ( avant la mise à la reproduction pour les femelles ) Il permet de vérifier l’existence d’un contact plus ou moins récent avec le virus. Utilisé sur un groupe suffisamment grand, il permet d’objectiver la circulation du virus dans l’élevage. En général, on teste 10 à 20 animaux ayant entre 6 et 18 mois. 13 Quelles conclusions peut-on donner au test BVD antigène ? S’il est négatif, l’animal est non virémique et n’est pas infecté par le BVD. Il peut l’avoir été précédemment mais il a réussi à s’en débarrasser non IPI S’il est positif : l’animal est virémique, mais avec une seule analyse on ne peut pas déterminer si c’est un virémique transitoire ou un IPI. Il faut donc : S’il est ininterprétable : il faut refaire le test quelques semaines plus tard car on ne peut pas tirer de conclusion • • refaire le test 4 semaines plus tard a si négatif : virémique transitoire OK a si positif : IPI à éliminer éventuellement faire une sérologie Un de mes bovins est positif aux antigènes BVD : est-ce un IPI ? Pas obligatoirement, on peut juste dire qu’au moment de la prise de sang, il était virémique. Pour avoir une confirmation de la situation, il faut refaire l’analyse un mois ( 4 semaines ) plus tard. • • • • positif positif : IPI positif négatif : virémique transitoire positif ininterprétable négatif : virémique transitoire positif ininterprétable positif : IPI Si un veau est IPI, sa mère est-elle d’office IPI aussi ? NON, mais la réciproque est vraie • Une mère IPI donne toujours des veaux IPI • Une femelle virémique transitoire ( non IPI ), infectée entre 40 et 120 jours de gestation, peut aussi donner naissance à un veau IPI. 14 Infectée transitoire Non IPI IPI IPI IPI Un animal peut-il être virémique transitoire plusieurs fois dans sa vie ? Oui. Cela dépend : • • • de ses contacts avec des animaux contaminés de son niveau d’immunité qui sera capable de le protéger plus ou moins bien lors des expositions successives des différents variants de virus qu’il rencontrera car il y a différentes souches de virus qui circulent et ce n’est pas parce qu’on est immunisé contre l’une qu’on est protégé contre les autres. Quelle interprétation peut-on donner au test BVD anticorps ( ELISA ) ? S’il est négatif : il y a 3 possibilités différentes • • • l’animal n’a jamais eu de contact avec le virus de la BVD l’animal n’a pas encore eu le temps de produire des anticorps : lors du premier contact avec le virus, il lui faut 3 semaines pour produire des Ac en quantité détectable l’animal n’est pas capable de développer des anticorps contre ce virus car il est IPI : le virus est reconnu comme « soi » S’il est ininterprétable : il faut refaire le test quelques semaines plus tard car on ne peut pas tirer de conclusion S’il est positif : l’animal possède des anticorps spécifiques parce qu’il : • • • a été en contact avec le virus après sa naissance a été vacciné contre la BVD a reçu des anticorps maternels via le colostrum ( veaux de < 4-6 mois ). 15 Est-ce qu’un IPI est toujours séronégatif ? NON Un IPI reste séronégatif vis-à-vis du virus qui l’a contaminé in utero. Mais il y a de nombreuses souches de virus du BVD plus ou moins différentes les une des autres. Si un IPI se fait contaminer par une souche de BVD suffisamment différente de « sa » souche de BVD, il développera une réponse immunitaire contre ce nouveau virus et présentera alors des anticorps antiBVD. Cela ne l’empêchera pas de continuer à excréter du virus de « sa » souche de BVD. Cette situation reste l’exception et pas la règle. J’ai acheté un taureau de très belle conformation mais le test BVD antigène est positif : est-ce possible ? OUI Un IPI peut tout à fait avoir l’air sain et vivre aussi vieux qu’un bovin non infecté. Que faire ? Si possible, le vendeur doit vous reprendre l’animal ( sauf clause exclusive éventuelle signée lors de l’achat ). Si l’animal est déjà chez vous et n’a pas été mis en quarantaine en attendant les résultats du test : surveiller toutes les bêtes en contact. Faire un coup de sonde 3 à 4 semaines après l’entrée de l’animal sur 10 animaux de 12 à 18 mois ou animaux en contact pour voir s’ il y a eu contamination. Que faire lors d’achat • Pensez au kit achat de l’Arsia ! • Quarantaine Sécurité sanitaire et donc économique ! 16 z e t e h c a s u Vo un bovin ? N’achetez pas une maladie ! Paratuberculose IBR BVD Neosporose A la disposition des éleveurs et des vétérinaires, un nouveau « kit analyses à l’achat » utile et économique. 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Coup de sonde sérologique : circulation En testant sérologiquement ( recherche d’anticorps contre la BVD ) 10 à 20 bovins non vaccinés de 12 à 18 mois, vous avez une idée de la circulation du virus dans 18 votre élevage, mais pas de certitude. S’il s’avère que vous avez des animaux séropositifs dans ce groupe, il devient intéressant de tester l’ensemble du troupeau. Bilan complet : point de la situation Par bilan complet, on entend la recherche du virus sur l’ensemble des animaux du troupeau quel que soit leur âge. En fonction de l’âge des animaux, on va rechercher le virus : • animaux de < 6 mois a sur le sang complet a par PCR • animaux de > 6 mois a sur le sang ou le sérum a par ELISA antigène ou PCR Les animaux positifs sont soit virémiques transitoires, soit IPI. Pour faire la différence, il faudra les re-tester un mois plus tard. Les animaux en gestation au moment du bilan et négatifs, sont susceptible de porter un veau IPI : il est donc fortement conseillé de tester les veaux à naître pendant l’année qui suit le bilan ( recherche du virus avant la prise de colostrum ). Je voudrais éliminer la BVD de mon élevage : comment faire ? Plan de lutte volontaire Option « rapide » Il s’agit de : • rechercher le virus ( antigène ) chez tous les animaux présents dans l’exploitation quel que soit leur âge ( voir bilan complet ) ET re-tester les animaux positifs pour savoir s’ils sont IPI ou infectés transitoires • éliminer tous les animaux IPI • rechercher le virus chez tous les veaux Cette méthode prend • minimum un an si aucun des veaux nés dans l’année qui suit le bilan n’est IPI. Bilan Elimintaion IPI • • nouveaux-nés avant la prise de colostrum ou avortons, surtout pendant les 12 mois qui suivent l’élimination du dernier IPI. rechercher le virus et les anticorps produits contre celui-ci chez tous les animaux entrants : achat, prêt taureau de saillie, ... et les maintenir en quarantaine stricte tant qu’on n’est pas sûr que l’animal est indemne de BVD. plusieurs années si un des veaux nés dans l’année qui suit le bilan est IPI car il faut retester les veaux à naître pendant 9 mois. Testage des veaux NN Veau IPI 19 Option « lente » Il s’agit de : • rechercher le virus (antigène) sur tous les veaux à naître et les avortons pendant 3 ans minimum • en cas de résultat positif a tester la mère biologique du veau ou de l’avorton positif ainsi que ses autres descendants a Maintenir le testage des veaux et des avortons pendant un minimum de 12 mois après l’élimination du dernier animal positif • rechercher le virus et les anticorps produits contre celui-ci chez tous les animaux entrants : achat, prêt taureau de saillie, ... et les maintenir en quarantaine stricte tant qu’on n’est pas sûr que l’animal est indemne de BVD. Dans les deux cas, si détection d’un animal positif, celui-ci ne peut en aucun cas être vendu à un autre élevage mais doit soit être euthanasié, soit engraissé puis abattu. Tous les détails sur le plan de lutte volontaire : http://www.arsia.be/wpcontent/uploads/2012/02/BVD_ContratPlan-de-lutte.pdf J’ai du BVDv dans ma ferme, dois-je vacciner ? Ce n’est pas une obligation mais la vaccination permet de réduire la circulation virale et donc de limiter le risque de nouvelles infections. Elle est surtout intéressante pour les femelles en période de reproduction, pour diminuer le risque de transmission transplacentaire et donc de naissances de veaux IPI. 20 L’efficacité d’un vaccin n’est jamais de 100%. La vaccination est à envisager en parallèle à un plan d’éradication de l’infection et pas seule. Elle n’est réellement efficace que dans un élevage indemne d’IPI. Les IPI excrètent de telles quantités de virus que la vaccination ne suffit souvent pas à empêcher les effets cliniques néfastes du virus. Vacciner sans savoir s’il y a ou non des IPI, c’est jeter son argent par les fenêtres, tous les ans de façon volontaire. Pourquoi vacciner ? • • pour éviter la naissance de veau IPI pour limiter la circulation et les effets du virus en préparant l’organisme à réagir vite, fort et bien, lorsqu’il devra faire face au virus naturel Je vaccine contre le BVDv et pourtant mes animaux ne semblent pas avoir d’anticorps contre le BVD, est-ce possible ? OUI, en fonction du vaccin et du kit de détection utilisés. Dans le cas de kits de détection utilisés à l’ARSIA, le kit détecte des anticorps contre une protéine ( la P80 ) qui est absente de certains vaccins. Ce qui veut dire qu’un animal vacciné et indemne de BVD n’aura pas d’anticorps contre cette protéine et sera donc séronégatif pour le test diagnostic ( recherche d’anticorps contre P80 ). Pourquoi dois-je me sentir concerné par la BVD ? La BVD est une maladie qui coûte cher, voire très cher à l’élevage qu’elle touche. Ce n’est pas l’infection par la maladie des muqueuses qui coûte le plus ( bien qu’elle soit la plus facile à estimer en chiffres ), mais les pertes financières qui découlent de la diminution de la fertilité et de la baisse de rendement des animaux. Concrètement, l’éleveur subit des pertes financières en raison : • d’avortements spontanés, • de retours de chaleur (troubles de fertilité), • d’animaux chétifs, • de malformations, • de pertes d’animaux ( MD ), • d’une diminution de la production laitière, • de diarrhées chez les jeunes animaux ( traitement ), etc... 21 Selon une étude suisse, • Cette maladie coûte à l’élevage suisse entre 6 et 12 millions de francs suisses par an ( 5 à 10 millions € ) • tout animal dont la perte a été occasionnée par un animal IPI représente environ 800 Frs ( 663 € ) Selon une étude hollandaise, dans un élevage touché par la BVD, les pertes sont de 25 à 165 € par animal, ce qui veut dire bien plus que les frais d’analyses liés à un plan d’éradication ! Vache gestante • • Animal IPI Animal réceptif • • • baisse de la production laitière troubles de la fertilité immunosuppression http://www.bvd-info.ch 22 avortements spontanés malformations • • • mort prématurée animaux chétifs maladie des muqueuses Veaux réceptifs Apparition plus fréquente de maladies qu’on ne met pas en relation avec la BVD éditeur responsable : Jean Detiffe, Président de l’Arsia Rédaction : Maude Lebrun