Avortements bovins : un problème, de multiples causes

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Avortements bovins : un problème, de multiples causes
La BVD ou Diarrhée Virale Bovine
Le virus BVD, agent
« double »...
Le virus responsable existe sous
de multiples formes. Certaine
sont très pathogènes et d’autres
pas.
L’important est
de retenir que le
virus provoque
une altération du
système immuni-
taire et affaiblit
l’animal infecté
et que les consé-
quences varient
selon le mode de
transmission de la
maladie :
• Si la transmis-
sion est horizon-
tale ( transmission
essentiellement
par contact di-
rect ), l’animal aura des signes
cliniques ressemblant davan-
tage à un phénomène grippal
dont la gravité dépendra de
l’état de résistance de l’animal
contaminé. Le virus ne restera
présent dans l’animal que quel-
ques jours ( le temps que l’ani-
mal se débarrasse du virus ).
• Si la transmission se fait de
manière verticale ( de la mère
à son veau en traversant le
placenta ), il y a un risque que
le virus reste de manière défi ni-
tive dans le veau contaminé et
de surcroît, il sera incapable de
fabriquer des anticorps. C’est le
fameux IPI ou « Infecté Perma-
nent Immunotolérant ».
Une large palette de
symptômes
Que les choses soient claires :
Rien ne distingue un animal IPI
d’un autre animal ! Ils sont très
souvent en très bonne santé. Ils
ne développeront la maladie
que s’il sont agressés de nou-
veau par la même souche de
virus et développeront alors ce
qu’on appelle la maladie des
muqueuses ( cf encadré ).
Pour les autres animaux, les
symptômes, le nombre de ma-
lades et la mortalité varieront
en fonction des capacités de
défense des animaux. Les symp-
tômes refl ètent l’action du virus
sur le foetus et les défenses im-
munitaires :
• Troubles de la reproduction
( voir schéma bas de page )
• Maladies néonatales
• Aggravation des maladies res-
piratoires et digestives, dues à
des germes, et suite à l’atteinte
des défenses du bovin.
L’infection de la mère
gestante : LA période
critique qu’il faudra
gérer !
Comme signalé ci dessus, le vi-
rus peut passer la barrière pla-
centaire et les conséquences de
l’infection dépendront du stade
de gestation de la vache infec-
tée.
Si l’infection
a lieu dans
les 45 pre-
miers jours
qui suivent la
saillie ou l’in-
sémination,
on constate
presque cha-
que fois un
avortement
embryon-
naire ou un
retour en
chaleurs.
Par après et jusqu’au jour du
vêlage, chaque agression par
le virus peut produire un avor-
tement.
Entre 6 semaines et 4 mois, le vi-
rus atteindra le foetus alors qu’il
développe son système immuni-
taire et, s’il n’y a pas d’avorte-
ment, le futur veau considérera
le virus comme un élément qui
fait partie intégrante de son
corps. Il hébergera en perma-
nence le virus et sera incapable
de produire des anticorps contre
ce virus.
A partir de 70 jours, il peut y
avoir des malformations. Cel-
les-ci dépendront de l’organe
en développement qui aura été
infecté.
Après 120 jours, le foetus de-
vient immunocompétent et sera
capable de se défendre contre
une attaque virale même si les
avortements restent bien évi-
demment possibles.
D’où vient la
contamination?
D’une manière générale, c’est
l’animal IPI qui constitue la
principale source de virus. L’IPI
excrète des milliards de virus. Il
constitue une véritable bombe
virologique, quel que soit son
âge.
Les bovins « infectés transitoi-
res » excrètent eux aussi du vi-
rus pendant leur maladie, 2 à 3
semaines.
Mais la quantité de virus excrétés
est infi me par rapport à un IPI.
Le diagnostic
Vous ou votre vétérinaire sus-
pectez la BVD dans votre éle-
vage ?
Dans tous les cas, cette hypo-
thèse doit être confi rmée par
des analyses de laboratoire et/
ou une autopsie. On peut soit
rechercher les anticorps dans le
sang ( sérologie ), soit directe-
ment le virus lui-même au moyen
de tests dits virologiques( PCR ).
Le tableau ci-après résume les
résultats possibles.
Des risques...
Soyons pragmatiques : les ris-
ques d’introduction du virus
dans votre élevage sont :
• les contacts ‘de mufl e à mu-
fl e’, lors de rassemblements
( concours, foires, pâturage )
• dans votre élevage d’un ani-
mal excréteur, qu’il soit IPI ou
infecté transitoire, ou d’une
femelle gestante porteuse d’un
IPI.
• l’utilisation d’un taureau IPI
ou infecté transitoire
• le matériel infecté ( bétaillère,
tondeuse,... ), dans une moindre
mesure.
GPS-Avortements bovins
Vos témoignages ainsi que ceux des vétérinaires praticiens se multiplient : en ce ce premier mois d’hiver, de
nombreuses bêtes sont vides. La « langue bleue » inquiète et est au coeur de toutes les hypothèses... Restons
cependant « méthodique », ne sous-estimons pas toutes les autres causes possibles d’avortement. Parmi celles-
ci, le virus de la Diarrhée Virale Bovine, le BVD, n’est certes pas en reste... Ce mois-ci, nous continuons donc notre
« tournée » des causes d’avortement bovin avec la BVD.
Type d’animal Présence de virus Présence
d’anticorps
Animal sain non
infecté --
Animale immunisé
(infecté et guéri) -+
IPI +-
IPI après prise de
colostrum ++
Saillie IA
Mort embryonnaire
Avortement
Malformation congénitale
(oeil, système nerveux, poumons)
Création d’IPI
Veaux normaux
Veaux faibles
Nidation
0 40 90 120 150 280
Fin de
organogénèse
Acquisition de
Immunocompétence
Naissance
Les effets sur le foetus de l’infection de la mère par le virus du BVD
dépendent du stade de gestation
Elle concerne essentielle-
ment l’animal IPI qui se fait
agresser par la même sou-
che que celle qu’il héberge.
Comme l’’IPI n’ a pas dé-
veloppé d’anticorps contre
cette souche, la maladie se
développe assez facilement
selon deux formes en fonc-
tion de l’état de résistance
général de l’animal:
~ aiguë : écoulements ocu-
laires, salivation, boîterie,
diarrhée hémorragique, fi è-
vre. Mort en quelques jours
~ chronique : lésions de la
bouche, des yeux et de la
peau, dépérissement plus ou
moins lent. Mort en 10 jours
à 18 mois
Maladie des Muqueuses et IPI