Le Bac, c`est fini - cad

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N° 186 - Juillet-Août 2015
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Le Bac, c'est fini
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ISSN :1134 - 541X
L
e baccalauréat a plus de deux siècles. Belle invention que ce diplôme national
sanctionnant la fin des études secondaires. Le mot sanctionné est sans doute un peu
fort si l’on observe le taux de réussite de l’année dernière qui atteignait 90.9 %
pour la filière générale. Il était de 50 % en 1966… Une véritable sanction en revanche
pour le portefeuille des contribuables. Le coût effectif de l’épreuve atteint 1.43 milliard
d’euros selon le SNPDEN, le syndicat des chefs d’établissement, qui associe le coût
de l’organisation et celui de trois semaines d’enseignement perdues.
Les chiffres du bac, c’est de toute façon le tournis assuré. Deux fois plus de candidats
qu’il y a trente ans, 57 langues évaluées, 10 % de mention « Très Bien », c’est-àdire 13 fois plus qu’il y a 25 ans. Parfois, les réunions d’harmonisation de notes ne
suffisent pas. En 2014 on avait noté une épreuve de mathématiques sur 24 ! Et puis le
bachot s’est modernisé, avec un choix d’options vachement sympas
comme les arts du cirque, l’hippologie et l’équitation, la langue des
signes, le VTT, le golf et même la pêche à la ligne, la lutte bretonne,
et la pelote basque ! De quoi se rattraper aux branches et, pour
38 élèves, de dépasser la moyenne de 20/20 l’année dernière…
Cet examen est devenu une machine folle pour répondre à cette
obsession de nos gouvernements successifs d’amener 80 % d’une
classe d’âge au Bac (contre 20 % en 1970). C’est une aubaine pour
des entreprises comme Acadomia fondée en 1989 et déjà rentrée en
bourse grâce à ses 100 000 élèves… Mais un massacre pour les bacheliers persuadés
d’avoir un niveau suffisant pour aller en Fac. Une inspectrice expliquait récemment à
un ami enseignant que le parcours idéal pour être boulanger aujourd’hui est d’avoir
le bac puis une licence ou un master... Résultat : 97 % des titulaires d’un Bac Pro s’y
fracassent dès la première année, et 50 % « seulement » pour les possesseurs du Bac
Général. Dernier chiffre à mettre en parallèle : 150 000 élèves sortent chaque année
du système scolaire sans le moindre diplôme ! Chercher l’erreur…
Bref, trop cher, trop peu sélectif, trop complexe à mettre en œuvre et surtout véritable
escroquerie pour les élèves, le Bac tel qu’il existe mérite de disparaître. Revenons à
un véritable examen autour de quatre matières fondamentales comme le français, les
mathématiques, l’histoire/géographie et les sciences, adoptons le contrôle continu,
voire une combinaison des deux, peu importe. Ce serait le signal de départ pour revoir
de fond en comble notre système éducatif. Les totems sont faits pour être renversés !
Christian Gladieux
cad-magazine • N° 186 • Juillet-Août 2015 • 1
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