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Axe A : Du principe actif au médicament: synthèse, caractérisation structurale
et physico-chimique des médicaments et de leurs cibles biologiques
Le
CRP2
regroupe toutes les expertises nécessaires à l’ensemble des étapes de la
conception d’un médicament : la découverte d'un principe actif, la compréhension de son
fonctionnement au niveau moléculaire et cellulaire, et l'optimisation de son action et de sa
formulation.
Le département est impliqué dans la recherche sur les composés à activités antitumorales,
anti-infectieuses et antiparasitaires. Ces composés sont issus à la fois de l’exploration de la
biodiversité pour la recherche de nouvelles "têtes de série" bioactives, ainsi que de
l’optimisation de composés, afin qu'ils deviennent plus actifs. L’expertise du CRP2
comprend l'isolement, l’hémi-synthèse à partir de synthons naturels abondants, et la
synthèse totale de substances naturelles ou d’analogues. Cette expertise recouvre aussi la
synthèse peptidique, la synthèse hétérocyclique, le criblage aléatoire. Ces activités
peuvent être aidées par la structure (criblage in silico), la conception rationnelle, la
conception bio-guidée, et par des tests biologiques (cytotoxicité, prolifération, études des
voies de transduction).
Tous les outils de la biologie structurale (diffraction des rayons X sur poudre et sur
monocristaux, diffusion des rayons X en solution (SAXS), résonance magnétique nucléaire
(RMN)) et de la biophysique (spectroscopies de fluorescence, dichroïsme circulaire (DC),
analyse enthalpique différentielle (DSC), analyse thermogravimétrique (ATG)) sont
utilisées pour élucider le fonctionnement d'un médicament : sa structure, son interaction
avec ses cibles biologiques (protéines, protéines membranaires, ARN ou ADN) ainsi que sa
formulation (formes élaborées issues des nanotechnologies, polymorphisme, fusion,
transition, teneur en eau).
Axe B : Biomarqueurs de pathologies et de réponse aux xénobiotiques
Les réactions physiologiques qui surviennent lors de pathologies ou en réponse à une
exposition à des xénobiotiques peuvent être reliées à des altérations qualitatives ou
quantitatives des biomolécules. Ces biomarqueurs peuvent aussi bien être la cause des
pathologies, comme dans le cas des maladies génétiques, qu’en être la conséquence
comme dans celui des maladies toxiques. L’identification de ces marqueurs par les
chercheurs du
CRP2
tout au long de la cascade « omique » (du génome au métabolome)
est un axe fort tant pour décrypter les mécanismes pathologiques, que pour en faciliter le
diagnostic et le pronostic, et améliorer la prise en charge et le traitement des patients.
Enfin, le couplage chimique d’agents d’imagerie moléculaires ou nanoparticulaires à des
ligands de ciblage permet de suivre ou de révéler en temps réel la distribution des
biomarqueurs par imagerie optique ou IRM.
La toxicologie environnementale s’intéresse désormais davantage aux marqueurs d’effets
des toxiques sur l’organisme qu’aux toxiques eux-mêmes. Les projets développés dans ce
domaine sont ainsi focalisés sur les perturbations structurales et fonctionnelles des
membranes et les biomarqueurs lipidiques associés, les marqueurs épigénétiques et les
voies de métabolisation des xénobiotiques.
Un des projets vise la caractérisation des mécanismes fondamentaux mis en jeu à la
barrière hémato encéphalique dans le passage des psychotropes, ainsi que l’identification
de marqueurs prédictifs de la réponse thérapeutique ou toxique des patients traités pour
un trouble de l’humeur ou une conduite addictive afin d'en améliorer la prise en charge
thérapeutique.