Mise en page 1 - Chambre d`Agriculture de l`Ariège

TERRES D’ARIÈGE - 9 MAI 2014
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CHAMBRE D’AGRICULTURE
Fourrage ➜La Chambre d’agriculture vous apporte des conseils techniques sur la conduite de vos
surfaces en luzerne.
Les questions les plus fréquemment posées
sur la luzerne
Les mérites de la luzerne
ne sont plus à vanter,
mais des problèmes
techniques peuvent compro-
mettre son implantation et sa
valorisation dans les auges.
Peut-on implanter une
luzerne en sol acide ?
Il est vrai qu’un pH compris
entre 6.5 et 7.2 est la garantie
d’une bonne productivité de la
luzerne. Cependant, elle
s’adapte à la majorité des sols
à condition qu’ils ne soient pas
asphyxiants. Le premier fac-
teur limitant pour la luzerne
est l’hydromorphie des sols.
Le sol doit être bien aéré pour
permettre le bon fonctionne-
ment des bactéries (rhizo-
bium) et tout compactage limi-
tera la profondeur
d’enracinement de la luzerne.
En condition acide (pH<6.5)
il sera peut-être nécessaire de
chauler. L’inoculation de la
luzerne est par contre indis-
pensable, d’autant plus si le
sol n’a pas eu de luzerne
depuis plusieurs années.
Comment faire durer ma
luzerne ?
Réussir son implantation :
attention, la graine de luzerne
est dix fois plus petite que celle
du blé ! Il faut donc soigner le
lit de semence, semer à un cm
de profondeur au maximum
(compter environ 20 kg de
semence/ha), rouler
impérativement (mais sans
compacter !) pour avoir une
levée la plus rapide possible.
La luzerne est sensible au froid
l’année de son implantation,
il est donc indispensable que
la plante ait atteint le stade
trois feuilles trifoliées avant
l’hiver pour les semis d’au-
tomne (soit au plus tard fin
septembre). Les semis de prin-
temps peuvent se faire dès que
les sols sont assez ressuyés et
réchauffés (fin mars) pour que
la luzerne soit suffisamment
développée pour résister à une
éventuelle sécheresse estivale.
Gérer les coupes : même si
le meilleur compromis rende-
ment/valeur alimentaire se
situe au stade bourgeonne-
ment, il faudra quand même
laisser fleurir la luzerne au
moins une fois dans l’année
(stade début floraison, 15%
des fleurs suffisent) pour lui
permettre de reconstituer ses
réserves et d’assurer la qualité
de ses repousses.
Respecter 40j entre deux
exploitations et jusqu’à 50j en
périodes sèches.
De plus la dernière coupe doit
être faite 45 jours avant les
premières gelées pour per-
mettre à la luzerne de recons-
tituer ses réserves avant l’hi-
ver.
Gérer les risques de parasi-
tisme : entre deux cultures de
luzerne, il sera nécessaire de
respecter un délai de mini-
mum de cinq ans voire six à
huit ans si le parasitisme est
important et dix ans si le sol
est infesté de nématodes.
Gérer la fertilisation : la
luzerne est très exigeante en
potasse, les récoltes en fauche
exportent 25 unités/T de MS.
Dans un sol bien pourvu en
P2O5 et K2O, il faudra appor-
ter 30 à 60 unités de phos-
phore et de 60 à 120 unités de
potasse. La fertilisation de la
luzerne est à raisonner sur la
rotation.
Un apport de 10 à 15 T de
compost à l’automne cou-
vrira les besoins en phos-
phore et environ la moitié
des besoins en potasse.
Comment conserver les
feuilles de ma luzerne quand
je fais du foin ?
Lorsque l’on fane de la luzerne,
le premier objectif est de limi-
ter la perte des feuilles car ces
dernières se dessèchent plus
rapidement que les tiges et
tombent plus facilement au sol.
Il est important de faucher la
luzerne après le levée de la
rosée pour ne pas enfermer
l’humidité extérieure dans les
andains.
Le fanage se fera en début de
séchage ou après une légère
réhumidification afin de
réduire la perte des feuilles.
Dans le même objectif, il fau-
dra également limiter le
nombre de fanages et réduire
les vitesses d’avancement du
matériel. L’andainage devra
être réalisé à faible régime.
STÉPHANIE RAFFOUX,
SERVICE ÉLEVAGE
Le fanage de la luzerne devra être réalisé en début de séchage ou après une légère réhumidification
Le fleurissement partiel (15%) de la luzerne est nécessaire pour
permettre à la plante de reconstituer ses réserves.