Au moins 15% des cas de cancer qui apparaissent chaque année

Au moins 15% des cas de cancer qui apparaissent
chaque année dans le monde peuvent être attribués
aux infections virales, bactériennes ou parasitaires
(6,7). Les trois quarts de ces cas sont observés dans
les pays en voie de développement. Les localisations
les plus fréquentes sont les cancers du col de
l’utérus, les cancers primitifs du foie, et les cancers
de l’estomac. Parmi ces trois localisations le cancer
primitif du foie pourrait être largement réduit par la
vaccination des enfants contre l’hépatite B et par la
prévention de la transmission de l’hépatite C. Dans
les pays développés la morbidité et la mortalité dues
au cancer du col de l’utérus sont contrôlées par le
dépistage utilisant le frottis cervical. D’autres modes
de dépistage, qui pourraient être plus efficients dans
les pays en voie de développement, sont en cours
d’essai. La mise au point d’un vaccin vis-à-vis du
virus HPV peut ouvrir une ère nouvelle dans la stra-
tégie de prévention des cancers du col. Hélicobacter
pylori (HP) est une bactérie impliquée comme co-fac-
teur dans les cancers de l’estomac. HP crée une
infection de l’estomac (gastrite) dont la prévalence
est encore élevée dans de nombreux pays, mais qui
diminue avec l’amélioration de l’hygiène alimen-
taire, en particulier celle des enfants. Les cancers
qui apparaissent chez les sujets atteints de SIDA
peuvent être prévenus par la prévention du SIDA et
par son traitement, même si le virus HIV n’est qu’un
co-facteur créant les conditions pour que d’autres
virus oncogènes, tel que le virus herpes 8, induisent
une transformation maligne.
168
Les infections
Les infections
Les infections
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Les virus de l’hépatite
Les virus papilloma (HPV)
Helicobacter pylori et cancer
Cancer chez les patients atteints du SIDA
Virus d’Epstein-Barr
Recommendations pour les ONG
170
Les infections
F. Xavier Bosch1,
Silvia Franceschi2,
René Lambert2,
Josepa Ribes1
et Paola Pisani2
1Institut Català
d’Oncologia,
Barcelone, Espagne
2Centre International
de Recherche
sur le Cancer,
Lyon, France
La responsabilité de facteurs
infectieux dans l’apparition de
certains cancers a été démon-
trée, et la réalité de ces associa-
tions a été confirmée par des
groupes d’experts internationaux
dans le cadre du programme du
Centre International de recher-
ches sur le Cancer (CIRC) sur
l’évaluation des risques carcino-
gènes chez l’homme (1,2,3,4,5).
Le lecteur peut se reporter à ces
Les infections
synthèses pour plus de détails,
ici nous discuterons seulement
les moyens de prévention; l’esti-
mation des proportions de cancer
attribuables aux infections a été
faite pour différentes parties du
monde (6,7); nous l’avons appli-
qué à l’incidence et à la mortalité
de l’année 2000, les résultats
sont présentés dans le tableau 1.
171
Code Européen: les poins relatifs aux infections
N° 11: Participer aux campagnes de vaccination contre l’hépatite B.
N° 8: A partir de 25 ans les femmes doivent accéder au dépistage des cancers du
col de l’utérus. Le dépistage doit se faire dans le cadre de programmes assurant le
contrôle des procédures, suivant les recommandations européennes.
Siège et type de cancer Agents Incidence annuelle1
infectieux
Pays Pays (%) évitables
riches pauvres
Carcinome
hépatique HBV, HCV 106 000 457 000 45, 852
Carcinome de l’estomac,
Lymphome de type MALT Hélicobacter pylori 333 000 543 000 50
Col de l’utérus, vulve et
autres organes génitaux HPV 100 000 385 000 100
externes 16, 18, 31, 33
Sarcome de Kaposi* HIV–HH8 8 600 330 000 100
Lymphome
non Hodgkinien* HIV–EBV 2 200 33 000 100
Lymphome de Burkitt,
et autres Lymphomes EBV 264 000 558 000 ?
Carcinome indifférencié
du naso-pharynx EBV 5 000 41 000 ?
MALT: Mucosa Associated Lymphomas Tissue, HBV: Hépatite B virus, HCV: Hépatite C virus, HPV: Human Papilloma
virus, HIV: Human Immunodéficiency virus, HH8: Human Herpes virus 8, EBV: Epstein-Barr virus.
* Chez les malades sidéens: UNAIDS 2000, [9]
1Ferlay et al, GLOBOCAN 2000 [8]
2% évitable pays riche, pays pauvre
Les virus de l’hépatite
L’évidence scientifique
La démonstration du rôle de
l’hépatite B chronique dans la
genèse des cancers primitifs du
foie date des années 1970 (1).
Environ 5% de la population
d’Europe centrale et d’Europe de
l’Est sont porteurs d’une hépa-
tite chronique, alors que cette
prévalence est seulement de 1%
en Amérique du Nord et dans le
Nord et l’Ouest de l’Europe (10).
L’identification du virus C (HCV)
en 1989 a permis de montrer
qu’il était aussi responsable d’un
nombre substantiel de carci-
nomes primitifs du foie.
L’infection à HCV est moins fré-
quente que celle à HBV mais a
une plus grande tendance à
induire une infection chronique
pouvant créer une cirrhose et
Tableau 1
Agents infectieux associés au cancer, type de cancer et nombre de cas annuels dans les
pays à économie riche et pauvre et leur possibilité de prévention
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Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
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