Au moins 15% des cas de cancer qui apparaissent chaque année

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Au moins 15% des cas de cancer qui apparaissent
chaque année dans le monde peuvent être attribués
aux infections virales, bactériennes ou parasitaires
(6,7). Les trois quarts de ces cas sont observés dans
les pays en voie de développement. Les localisations
les plus fréquentes sont les cancers du col de
l’utérus, les cancers primitifs du foie, et les cancers
de l’estomac. Parmi ces trois localisations le cancer
primitif du foie pourrait être largement réduit par la
vaccination des enfants contre l’hépatite B et par la
prévention de la transmission de l’hépatite C. Dans
les pays développés la morbidité et la mortalité dues
au cancer du col de l’utérus sont contrôlées par le
dépistage utilisant le frottis cervical. D’autres modes
de dépistage, qui pourraient être plus efficients dans
les pays en voie de développement, sont en cours
d’essai. La mise au point d’un vaccin vis-à-vis du
virus HPV peut ouvrir une ère nouvelle dans la stratégie de prévention des cancers du col. Hélicobacter
pylori (HP) est une bactérie impliquée comme co-facteur dans les cancers de l’estomac. HP crée une
infection de l’estomac (gastrite) dont la prévalence
est encore élevée dans de nombreux pays, mais qui
diminue avec l’amélioration de l’hygiène alimentaire, en particulier celle des enfants. Les cancers
qui apparaissent chez les sujets atteints de SIDA
peuvent être prévenus par la prévention du SIDA et
par son traitement, même si le virus HIV n’est qu’un
co-facteur créant les conditions pour que d’autres
virus oncogènes, tel que le virus herpes 8, induisent
une transformation maligne.
168
Les infections
Les infections
169
Les virus de l’hépatite
Les virus papilloma (HPV)
Helicobacter pylori et cancer
Cancer chez les patients atteints du SIDA
Virus d’Epstein-Barr
Recommendations pour les ONG
170
Les infections
La responsabilité de facteurs
synthèses pour plus de détails,
infectieux dans l’apparition de
ici nous discuterons seulement
certains cancers a été démon-
les moyens de prévention; l’esti-
trée, et la réalité de ces associa-
mation des proportions de cancer
tions a été confirmée par des
attribuables aux infections a été
groupes d’experts internationaux
faite pour différentes parties du
dans le cadre du programme du
monde (6,7); nous l’avons appli-
Centre International de recher-
qué à l’incidence et à la mortalité
ches sur le Cancer (CIRC) sur
de l’année 2000, les résultats
l’évaluation des risques carcino-
sont présentés dans le tableau 1.
gènes chez l’homme (1,2,3,4,5).
Le lecteur peut se reporter à ces
Code Européen: les poins relatifs aux infections
N° 11: Participer aux campagnes de vaccination contre l’hépatite B.
N° 8: A partir de 25 ans les femmes doivent accéder au dépistage des cancers du
col de l’utérus. Le dépistage doit se faire dans le cadre de programmes assurant le
contrôle des procédures, suivant les recommandations européennes.
Les infections
F. Xavier Bosch1,
Silvia Franceschi2,
René Lambert2,
Josepa Ribes1
et Paola Pisani2
1
Institut Català
d’Oncologia,
Barcelone, Espagne
2
Centre International
de Recherche
sur le Cancer,
Lyon, France
171
Tableau 1
Agents infectieux associés au cancer, type de cancer et nombre de cas annuels dans les
pays à économie riche et pauvre et leur possibilité de prévention
Siège et type de cancer
Carcinome
hépatique
Agents
infectieux
HBV, HCV
Carcinome de l’estomac,
Lymphome de type MALT Hélicobacter pylori
Incidence annuelle1
Pays
riches
Pays
pauvres
(%) évitables
106 000
457 000
45, 852
333 000
543 000
50
Col de l’utérus, vulve et
autres organes génitaux
externes
HPV
16, 18, 31, 33
100 000
385 000
100
Sarcome de Kaposi*
HIV–HH8
8 600
330 000
100
Lymphome
non Hodgkinien*
HIV–EBV
2 200
33 000
100
Lymphome de Burkitt,
et autres Lymphomes
EBV
264 000
558 000
?
Carcinome indifférencié
du naso-pharynx
EBV
5 000
41 000
?
MALT: Mucosa Associated Lymphomas Tissue, HBV: Hépatite B virus, HCV: Hépatite C virus, HPV: Human Papilloma
virus, HIV: Human Immunodéficiency virus, HH8: Human Herpes virus 8, EBV: Epstein-Barr virus.
* Chez les malades sidéens: UNAIDS 2000, [9]
1
Ferlay et al, GLOBOCAN 2000 [8]
2
% évitable pays riche, pays pauvre
Les virus de l’hépatite
en Amérique du Nord et dans le
Nord et l’Ouest de l’Europe (10).
172
L’évidence scientifique
L’identification du virus C (HCV)
La démonstration du rôle de
en 1989 a permis de montrer
l’hépatite B chronique dans la
qu’il était aussi responsable d’un
genèse des cancers primitifs du
nombre substantiel de carci-
foie date des années 1970 (1).
nomes
Environ 5% de la population
L’infection à HCV est moins fré-
d’Europe centrale et d’Europe de
quente que celle à HBV mais a
l’Est sont porteurs d’une hépa-
une plus grande tendance à
tite chronique, alors que cette
induire une infection chronique
prévalence est seulement de 1%
pouvant créer une cirrhose et
primitifs
du
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
foie.
cancer.
vaccination (15,16). La diffusion
minés par les aflatoxines (HBV)
Environ 80% des patients infec-
un
lente de cette mesure et le profil
ou la consommation d’alcool à
tés développent une infection
économique des pays qui l’ont
l’origine de cirrhose (HCV). La
chronique. La prévalence des
introduite dans leur politique
suppression de l’exposition à ces
porteurs d’infection chronique en
vaccinale démontre que le coût
facteurs peut aussi permettre de
Europe est généralement infé-
du vaccin est un des principaux
réduire l’incidence des cancers
rieure à 2% (11). Dans le monde,
déterminants de sa trop faible
du foie.
75 à 80% des cancers primitifs
utilisation.
du foie peuvent être attribués à
En conclusion la prévention des
une infection chronique à HBV
Augmenter la couverture vacci-
cancers du foie associés aux
ou HCV, mais en Europe ces pro-
nale pour diminuer la mortalité
virus HBV et HCV peut être
portions varient de 4 à 58% pour
liée au virus HBV demande de
réalisée en promulguant la vacci-
l’HBV et de 12 à 72% pour l’HCV.
nouvelles recherches pour créer
nation anti-HBV et les mesures
L’infection par HBV ou HCV est
un vaccin plus stable à la cha-
de précaution dans la pratique
rarement acquise à la naissance
leur et si possible multivalent et
médicale, dans l’utilisation des
en Europe, la transmission se
demande aussi des efforts écono-
drogues et dans les pratiques
fait par contact sexuel, usage de
miques d’aide aux pays pauvres
sexuelles.
drogues en IV, transfusion san-
(17).
Les virus papilloma (HPV)
guine ou autres procédures invasives non stériles (12).
Il n’y a pas de vaccin contre le
virus HCV. Des recherches sont
Evidence scientifique
Interventions efficaces
en cours, mais le caractère
A l’aube du 21e siècle, les can-
Le vaccin anti-HBV a été mis au
mutant du virus ralentit les pro-
cers invasifs du col de l’utérus
point dans les années 1980. La
grès. Actuellement la prévention
occupent la deuxième place dans
vaccination est le meilleur moyen
doit reposer sur les moyens per-
la fréquence des cancers de la
de prévenir l’infection à HBV
mettant d’éviter la transmission
femme et représentent 4% des
puis qu’elle induit une protection
sanguine. Ainsi sont concernées
cas de cancers dans les pays les
dans 95% des cas et c’est actuel-
toutes les pratiques médicales
plus développés contre 15% dans
lement le seul vaccin ayant
comme la chirurgie, les interven-
les pays en développement (19).
démontré son efficacité dans la
tions médicales et dentaires avec
Les données les plus récentes
prévention de cancers humains.
effraction, l’injection de produits
montrent que quasiment tous les
Cette efficacité a été observée à
sanguins, de drogues en IV et
cancers du col sont liés à un des
Taiwan (13) et en Corée (14).
l’information en particulier des
types de virus papilloma (HPV),
L’OMS et la banque mondiale
jeunes sur la nécessité de rap-
(20). Environ 40 types d’HPV ont
considèrent cette vaccination
ports sexuels protégés (18).
été identifiés au niveau des voies
comme le moyen le plus efficace
génitales et au moins une dou-
pour réduire la morbidité due à
D’autres facteurs, associés à ces
zaine
ce virus. En 1996, environ 80
virus, augmentent le risque de
d’oncogéniques, sont à haut
pays ont inclus cette vaccination
carcinome hépatique comme la
risque
dans leur programme national de
consommation d’aliments conta-
associés avec la progression de
parmi
car
eux,
qualifiés
significativement
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
Les infections
secondairement
173
lésions vers des cancers invasifs
récemment. Un essai de vaccin
A l’exception des condylomes
du col. De nombreuses recher-
(HPV 16 L1 VLP) contre placebo a
génitaux (causés essentiellement
ches, dans ces dix dernières
montré une efficacité de 100%
par des virus non oncogènes de
années, ont identifiés les types
dans la prévention des infections
type 6 et 11), l’infection est
d’HPV (3), responsables de 60
persistantes et des dysplasies
asymptomatique. Il n’y a pas
à 80% des carcinomes invasifs et
(CIN:Cervico
Intra-épithéliale
vraiment de certitude sur le rôle
les mécanismes favorisant la
Néoplasie) de grade 1 à 3 (21).
de l’utilisation de protection de
persistance de l’infection. La
Deux autres vaccins contre les
type condom vis-à-vis de l’infec-
possibilité de réaliser une pré-
HPV 16 et 18 ensemble sont
tion à HPV (22), ceci en raison de
vention primaire est donc impor-
actuellement testés en phase III.
problèmes anatomiques et de
certaines pratiques sexuelles,
tante. De nombreux types d’HPV
l’infection par l’HPV s’étendant
bénignes du col, ce qui com-
Efficacité
des interventions
plique beaucoup la réalisation de
L’infection à HPV est très fré-
condom. Seule la circoncision
vaccins à spectre large. Malgré
quente: actuellement environ 5 à
semble apporter une diminution
ces difficultés des résultats très
40% des femmes et des hommes
du risque infectieux pénien et,
prometteurs ont été publiés
adultes sont porteurs du virus.
en conséquence, une réduction
sont associés aux dysplasies
au-delà de la zone protégée par le
du risque de cancer du col de
Prévention des cancers primitifs du foie ( Hépatocarcinome)
l’utérus (23).
• Immuniser les enfants contre l’HBV.
Une alternative possible pour la
• Augmenter la sécurité des produits sanguins, dérivés plasmatiques, organes et
tissus transplantés et des dons de sperme par le screening viral de ces produits.
prévention est d’essayer d’agir
• Augmenter la sécurité des processus de stérilisation médicaux, chirurgicaux et
dentaires.
sur les facteurs influençant la
persistance de l’infection ou la
transformation néoplasique des
lésions cervicales. Dans le cadre
• Eduquer les professionnels de médecine non traditionnelle et de rituel (acupuncture,
scarification, circoncision) et ceux délivrant certains services (tatouage, piercing).
des connaissances actuelles ces
• Réduire les expositions professionnelles des soignants par leur formation.
immunitaire (SIDA) (3), la multi-
• Mettre en place des services permettant l’information et l’utilisation de seringues
stériles par les utilisateurs de drogues en IV.
parité (24), l’utilisation prolongée
• Informer et Conseiller les jeunes sur les risques de certaines pratiques sexuelles
et d’injections non stériles.
facteurs
sont
dépression
de contraceptifs hormonaux (25),
le tabagisme (26), et certaines
autres infections sexuellement
transmises
• Dépister les femmes enceintes porteuses d’HCV.
la
comme
l’herpes
(HSV2), les trichomonas et les
• Informer, conseiller sur les risques liés à la consommation d’alcool, dénormaliser
l’usage abusif.
clamydiae (27, 28). Les vaccins
• Mettre en place des contrôles pour éviter les contaminations alimentaires par
aflatoxines.
cependant la meilleure chance
contre les virus HPV restent
de contrôler l’infection par ces
virus. Le vaccin doit être admi-
174
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
nistré avant l’infection, idéale-
ment réduire les coûts et aug-
de campagnes de dépistage de
ment dans l’enfance. Cependant
menter la couverture vaccinale.
masse nécessite d’importantes
les essais actuels portent sur les
Ceci inclut la réalisation d’un
ressources tant humaines que
jeunes femmes afin de pouvoir
vaccin oral et stable qui ne
matérielles et surtout l’accès
obtenir
nécessitera pas la conservation
pour tous les sujets à tests posi-
au
froid
tifs aux examens diagnostiques
coûteuse, frigidaire..), et qui
et au traitement (cf. chapitre
pourra être fabriqué par les
Dépistage). Un accès au diagnos-
pays à ressources limitées.
tic et au traitement restreint à
résultats
assez
Les informations
manquantes
froid
(chaîne
du
Beaucoup de questions, vis-à-vis
une partie de la population rend
de l’efficacité et de la rentabilité
En parallèle de ces recherches
les efforts de dépistage totale-
des vaccins anti-HPV se posent
l’intérêt, dans le cadre du dépis-
ment inutiles (32).
encore.
tage, d’associer au frottis clas-
• On ne sait pas bien quels sont
sique le test de la présence d’HPV
En conclusion, la prévention pri-
les éléments du système immu-
est en cours d’étude (29, 30).
maire des cancers du col de l’uté-
nitaire humain qui jouent un
Mais, à l’heure actuelle, il n’a pas
rus sera possible dans l’avenir par
rôle important dans l’infection
été démontré que le test de
la vaccination anti-HPV des popu-
à HPV.
recherche de l’HPV puisse rem-
lations; à l’heure actuelle, l’action
• Les essais, s’ils permettent
placer le frottis cervico-vaginal
la plus efficace est la détection
d’obtenir des réponses quant à
dans le dépistage des lésions du
des lésions précancéreuses et leur
l’efficacité des vaccins sur
col de l’utérus (cf. chapitre sur le
traitement. Des programmes de
l’infection
dépistage).
dépistage de masse adaptés aux
à
HPV,
peuvent
conduire à traiter inutilement
conditions économiques et socio-
des infections bénignes et sans
Dans les pays «riches», les pro-
culturelles de chaque pays doi-
risque.
grammes de dépistage par le
vent être promus.
• Les essais pour démontrer
frottis et le traitement des lésions
l’efficacité sur les lésions du col
pré-cancéreuses et des cancers
dans les populations à haut
ainsi découverts ont permis de
Helicobacter pylori (HP)
et cancer
risque vont prendre beaucoup
diminuer fortement l’incidence et
Le rôle d’HP dans le développe-
d’années et, par conséquent,
la mortalité des cancers du col.
ment des cancers digestifs a
devraient être commencés le
Mais ces programmes se sont
souvent été considéré, mais il
plus vite possible. Mais ces
révélés trop onéreux pour la
n’est retenu actuellement que
études sont coûteuses et ne
plupart des régions à risque
pour les cancers de l’estomac.
seront probablement pas finan-
élevé et faible revenu.
Depuis 25 ans, en Europe, l’incidence des carcinomes gastriques
cées par l’industrie pharmaceutique que ces marchés n’in-
Des procédures alternatives sont
décroît d’environ 5% par an
téressent pas.
actuellement testés dans divers
aussi bien chez les femmes que
• Au-delà de l’innocuité et de
pays (31) afin d’évaluer leur rap-
chez
l’efficacité des vaccins, il est
port coût/efficacité. Cependant,
Portugal, en Grèce en Italie et
aussi nécessaire d’étudier com-
et de toute façon, l’organisation
dans la majorité des pays de l’Est
les
hommes
sauf
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
au
Les infections
des
rapidement (5 ans environ).
175
où la décroissance est plus
Les autres co-facteurs identifiés
Interventions efficaces
récente et nettement moindre.
sont, d’une part une alimenta-
Deux types d’intervention peu-
HP parait aussi jouer un rôle
tion riche en sel et en nitrates
vent être envisagés: d’une part le
dans la progression de lym-
qui favorise la formation dans
dépistage de l’infection à HP et
phomes non Hodgkiniens primi-
l’estomac de carcinogènes (nitro-
son traitement par des antibio-
tifs mais qui ne représentent que
samines) contribuant à la pro-
tiques, d’autre part une vaccina-
5% des tumeurs de l’estomac.
gression
la
tion anti-HP. La première option
muqueuse vers une transfor-
semble être la moins réalisable
L’évidence scientifique
mation maligne et, d’autre part,
car elle oblige à traiter une
La bactérie HP qui colonise l’esto-
une susceptibilité spécifique de
grande partie des populations de
mac a été isolée en 1982 pour la
certaines personnes. A l’opposé
tous âges. Une étude australien-
première fois. L’infection est
une consommation élevée de
ne de simulation a conclu qu’un
ubiquitaire et largement répan-
fruits et de légumes réduit le
tel programme (dépistage de HP
due à travers le monde (2). Dans
risque (33).
et traitement) donnerait moins
des
lésions
de
la plupart des cas la primo-infec-
176
de résultat que de laisser se
tion se situe dans l’enfance par
Un élément, actuellement étudié
poursuivre le déclin spontané de
contamination orale et persiste
est le rôle des divers types d’HP,
l’incidence tel qu’il se produit
en général sans symptôme; la
certains pouvant induire plus
depuis 15 ans.
transmission est favorisée par la
que d’autres des lésions d’atro-
promiscuité, le manque d’hygiène
phie de la muqueuse, condition
La possibilité de ne réaliser cette
et la pauvreté. Dans certains cas
essentielle pour le développement
option que chez les sujets âgés,
cette infection se traduit par
ultérieur de cancer gastrique. Les
afin d’être plus «rentable» a été
l’apparition de gastrite chro-
types les plus pathogènes pour
réfutée car, avec l’âge, la plupart
nique, d’ulcère duodénal et, chez
l’ulcère duodénal et le cancer
des sujets à risque présentent
un nombre encore plus petit
gastrique ont été caractérisés: ce
déjà une atrophie muqueuse
d’individus, d’un cancer gas-
sont ceux qui présentent les allè-
irréversible, risque majeur de
trique voir d’un lymphome à cel-
les vacA, cagA (34-35) et les allè-
cancer. L’action sur l’infection
lule B (MALT: Mucosa Associated
les iceA (36-37). L’hypothèse
n’aurait donc plus d’impact sur
Lymphoid Tissue). Cette bactérie
selon laquelle seuls certains
l’apparition du cancer (42). Des
est donc considérée comme un
types de la bactérie seraient car-
vaccins efficaces sur l’animal ont
carcinogène humain (2), mais,
cinogènes expliquerait l’absence
été développés mais aucun d’en-
contrairement aux virus décrits
de corrélation géographique entre
tre eux n’a encore été testé chez
plus
est
la prévalence de l’infection et l’in-
l’homme.
«faible». Ainsi peu des sujets
cidence des cancers gastriques
infectés vont développer un can-
(38-39). Cependant une diminu-
Lorsque l’on considère toutes les
cer gastrique ou un ulcère du
tion conjointe de l’incidence des
interventions
duodénum et il semble clair
cancers gastriques et de la préva-
l’élimination de l’infection à HP,
maintenant qu’il s’agit seulement
lence de l’infection à HP a été rap-
on doit toujours se souvenir que
d’un des facteurs contribuant au
portée dans plusieurs études (40-
cette bactérie colonise l’estomac
mécanisme de la carcinogenèse.
41).
de l’homme depuis au moins
haut,
l’association
efficaces
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
dans
100’000 ans et a évolué en
Conclusion
sont quelques fois l’élément
symbiose avec l’espèce humaine
Un programme de prévention
révélateur du SIDA chez les
depuis cette période. Si seule-
n’est encore justifié que dans les
sujets HIV-positifs qui ont un
ment quelques-uns des variants
pays où le risque de cancer de
risque de développer cette patho-
génétiques sont pathogènes, les
l’estomac reste élevé. L’approche
logie 100 fois plus grand que la
caractéristiques de l’hôte jouent
la plus appropriée est la modifi-
population générale (44).
aussi un rôle dans l’évolution
cation des habitudes alimen-
L’immunosuppression
pathologique de l’infection (35).
taires et/ou l’éradication de HP.
par le virus HIV-1 est le facteur
causée
Une meilleure connaissance de
La priorité doit être donnée au
qui facilite le rôle cancérigène du
ces interactions pourrait aboutir
moyen de conservation alimen-
virus herpes 8, appelé virus
à l’identification de groupes
taire aussi bien au niveau des
associé au SK et qui est un des
sensibles, porteurs de germes
structures industrielles (chaîne
facteurs étiologiques de tous les
pathogènes et qui bénéficieraient
du froid, réduction du salage),
SK associés ou non au SIDA. Les
d’un traitement antibiotique.
que dans les habitats individuels
LNH sont le deuxième type de
(réfrigérateur). L’éducation sur
cancers associés au SIDA, en
Une chimioprévention des can-
une alimentation équilibrée et
particulier les formes extra-gan-
cers de l’estomac par divers
sur l’hygiène à la préparation
glionnaires. Ils se développent
types de supplémentation a été
des mets peut compléter un
généralement
proposée: β-carotène, rétinol, α-
programme global.
évolués de SIDA et sont une des
tocophérol et vitamines, la vita-
Pour les lymphomes de type
causes les plus fréquentes de
mine C entre autres. Deux étu-
MALT, la faible incidence de la
décès chez les sidéens. Les
des conduites en Europe, l’une
maladie ne justifie pas la mise en
autres tumeurs que l’on retrouve
avec le β-carotène, l’autre avec
dans
cas
place d’un vaste programme de
plus
l’α-tocophérol, n’ont pas montré
prévention. Le diagnostic précoce
malades atteints de SIDA sont
d’efficacité sur l’incidence des
des
pré-cancéreuses
les lymphomes hodgkiniens, les
cancers de l’estomac. Cependant
permet un traitement efficace
cancers du col de l’utérus pour
les cancers de l’estomac dimi-
par l’élimination de l’infection.
les femmes, les cancers ano-
lésions
nuent fortement dans de nomsieurs décennies (43). Des modi-
chez
les
rectaux et les carcinomes du
Cancer chez les patients
atteints de SIDA
fications alimentaires – plus de
foie. Pour tous ces cancers des
agents étiologiques viraux ont été
identifiés. Mais, aucun de ces
fruits et de légumes, moins de
Evidence scientifique
virus ne représente une cause
sel, et une conservation plus
Le cancer est une complication
unique suffisante pour induire
hygiénique par le froid – s’adres-
grave du SIDA. C’est l’augmenta-
un cancer; l’immunosuppression
sant en particulier aux jeunes
tion d’incidence des sarcomes de
due au HIV semble être le co-
enfants, ont entraîné une dimi-
Kaposi (SK) et des lymphomes
facteur déclenchant leur action.
nution et un retard à la primo-
non Hodgkiniens (LNH) qui, aux
infection qui a sûrement contri-
USA, a attiré l’attention d’un lien
Interventions efficaces
bué à la diminution des cancers
possible entre ces cancers et le
La prévention primaire de ces
de l’estomac.
SIDA. Les sarcomes de Kaposi
cancers repose en partie sur la
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
Les infections
breuses populations depuis plu-
fréquemment
les
177
prévention de l’infection à HIV:
de type indifférencié fréquent
pays à bas risque voyaient dispa-
sécurité des produits sanguins et
dans
raître l’excès de risque dès
plasmatiques, stérilisation des
Chine du Sud, Afrique du Nord
la
matériels médicaux, dentaires et
et Esquimaux (5). Pour ces
revanche, lorsque des sujets
chirurgicaux, programmes édu-
tumeurs les co-facteurs impli-
jeunes, originaires d’un pays à
catifs pour prévenir les toxico-
qués sont, outre l’immunodéfi-
bas risque, vivaient, un certain
manies ou les pratiques sexuel-
cience, une alimentation dans
temps (une année ou plus) dans
les à risque.
l’enfance contenant des taux
une zone à haut risque, leur
certaines
populations:
génération.
personnel
En
élevés de nitrosamines (conser-
risque
La prévention est aussi liée au
vation par le sel en Chine ou
(48). Il n’existe pas de vaccin
traitement du SIDA: dans les éco-
mijotage prolongé en Afrique du
contre l’EBV testé chez l’homme.
nomies riches autant l’incidence
Nord (47) et une prédisposition
des sarcomes de Kaposi que
génétique qui permet au virus
celles des lymphomes chez les
qui normalement infecte les
sujets HIV positifs a nettement
lymphocytes B d’infecter les
diminué avec l’utilisation large
cellules épithéliales voisines.
augmentait
Recommandations
pour les ONG
Dans la prévention des infections
virales ou autres associées aux
des anti-rétroviraux (45-46).
En
Virus d’Epstein Barr
résumé,
sous
certaines
conditions d’immunodéficience,
de
prédisposition
génétique,
cancers:
• Diffuser les informations sur
les liens existant entre infec-
Evidence scientifique
d’alimentation contaminée dans
Les lymphomes de Burkitt afri-
l’enfance, l’EBV peut être carci-
• Promouvoir la vaccination anti-
cains, une petite proportion de
nogène; ceci reste cependant une
HBV des enfants en la faisant
ceux qui apparaissent ailleurs, et
complication rare de l’infection.
introduire dans la liste des
environ 70% des lymphomes
La méconnaissance des inter-
hodgkiniens (LH) de l’enfant sont
actions existant entre l’infection
• Promouvoir les recherches de
associés au virus d’Epstein Barr
persistante et la réponse immu-
développement de vaccin, en
(EBV) (7). L’immunosupression
nitaire complique le développe-
particulier vis-à-vis de l’HPV,
est aussi un élément important
ment d’un vaccin contre ce virus.
• Réclamer la mise en place de
tion et cancer,
vaccins obligatoires,
procédures de screening viral
dans la carcinogénicité du virus.
178
deuxième
L’infection à EBV est ubiquitaire
Interventions efficaces
dans la préparation des pro-
et dans la plupart des cas sur-
Aucune étude n’a démontré que,
duits sanguins, plasmatiques,
vient dans l’enfance. Générale-
soit des modifications alimen-
ment,
de
taires, soit un traitement de la
• Réclamer le respect des stan-
façon latente et ne donne lieu a
déficience immunitaire, ait pu
dards dans la stérilisation des
aucun signe clinique, parfois elle
modifier l’incidence des cancers
équipements médicaux, den-
se traduit par une mononucléose
liés à l’EBV. Cependant, il a été
infectieuse. L’EBV est également
observé, pour les tumeurs du
• Informer sur les risques liés à
reconnu comme à l’origine de
naso-pharynx, que les migrants
des pratiques telles que le
cancer du naso-pharynx (cavum)
d’une zone à haut risque vers un
tatouage, le piercing, l’acu-
l’infection
persiste
tissus, spermatozoïdes…
taires, chirurgicaux…
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
scarifications
• Aider à la mise en place
tribales, la circoncision, et
les
de programmes d’échange de
réclamer une législation et des
seringues chez les utilisa-
contrôles,
teurs de drogues en intravei-
• Informer et éduquer les profes-
neuses,
les
• Faire mettre en place des
risques professionnels liés à
contrôles sur les contamina-
ces infections,
tions alimentaires et sur la
sionnels
de
santé
sur
• Organiser des actions d’éduca-
composition des plats cuisinés
tion, de conseil, d’aide au sevra-
(sel), et promouvoir l’utilisation
ge sur les différentes toxicoma-
de chaînes du froid au niveau
nies y compris l’alcool et sur les
industriel et privé.
pratiques sexuelles à risque, en
• Promouvoir la prévention et la
particulier pour les adolescents
prise en charge thérapeutique
et les jeunes adultes,
de l’infection par le VIH (SIDA).
Autres virus associés au cancer
• D’autres virus comme l’HTLV1 (Human T-cell Lymphotropic virus type I) et peut-être
aussi le type II, sont la cause de cancers hématologiques très rares: les leucémies
ou lymphomes à cellules T, qui n’apparaissent que dans les zones où la prévalence
de l’infection est élevée. L’hygiène sexuelle, et dans la période périnatale et dans les
pratiques médicales est la seule option possible en prévention primaire.
Prévention des cancers: Stratégies d’actions à l’usage des ONG européennes - Un manuel de l’UICC pour l’Europe
Les infections
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