310 Québec Pharmacie vol. 52, no5, mai 2005
de la MÈRE au NOURRISSON
semblables à celles de la LH, mais avec un temps de demi-vie
plus long. On l’utilise en dose unique pour finaliser la matu-
ration des follicules et déclencher l’ovulation4,5. Les effets
indésirables les plus fréquents sont les céphalées, l’irritabilité,
la fatigue, la douleur au point d’injection et, plus rarement,
une rétention liquidienne4,5. L’hCG provient de l’urine de
femmes enceintes, mais une nouvelle forme d’hCG issue de
la technologie de l’ADN recombinant (OvidrelMD) a été com-
mercialisée depuis peu.
Les agonistes de la gonadolibérine (GnRH)
On utilise ces médicaments pour diminuer la libération de
gonadotrophines et prévenir ainsi un pic de LH prématuré et
améliorer la qualité de l’ovule. Il y a une augmentation de la
libération de LH et de FSH au début du traitement, mais,
après une administration soutenue, les récepteurs hypophy-
saires sont désensibilisés et il y a diminution de la libération
des gonadotrophines4,5. En conséquence, il se produit une
diminution des concentrations sériques d’œstradiol, puis une
désensibilisation ovarienne.
On débute leur administration 14 à 21 jours après avoir
introduit les contraceptifs oraux ou au jour 1 du cycle où les
techniques de reproduction assistée seront utilisées4,5. On
obtient la suppression de la fonction ovarienne après environ
14 jours de traitement4,5. Lorsque les concentrations d’œstra-
diol sont suffisamment basses, on peut débuter l’admi-
nistration des gonadotrophines. Toutefois, on ne cesse pas
l’agoniste de GnRH, mais sa dose est diminuée et on le pour-
suit jusqu’à l’administration de l’hCG. Les effets indésirables
pouvant survenir après l’augmentation initiale de FSH et de
LH comprennent des saignements vaginaux et une douleur
pelvienne. Il y a aussi un risque d’environ 15 % de dévelop-
per des kystes ovariens. Par la suite, après la diminution
d’œstrogènes, la femme pourra avoir des céphalées, des bouf-
fées de chaleur et une sécheresse vaginale4,5.
Les antagonistes de GnRH
On utilise ces médicaments pour les mêmes raisons que les
agonistes de GnRH, sans avoir d’effet stimulant initial sur
la libération de LH et de FSH. Ainsi, on les administre
après l’introduction des gonadotrophines4,5. Ces agents ont
été moins étudiés et utilisés en clinique, mais ils représen-
tent des options de traitement prometteuses pour l’avenir.
Les contraceptifs oraux
On utilise les contraceptifs oraux combinés monophasiques
pendant une période de 14 à 21 jours avant la suppression
ovarienne, afin d’améliorer la désensibilisation ovarienne et
de permettre une flexibilité dans la planification des cycles
de reproduction. Ils permettent aussi de diminuer l’inci-
dence de la formation de kystes ovariens observés avec les
agonistes de la GnRH.
La progestérone
L’utilisation des gonadotrophines et des agonistes de
GnRH peut rendre la phase lutéale plus courte et l’en-
domètre moins favorable à l’implantation embryonnaire.
On utilise la progestérone pour mieux préparer l’endomètre
et favoriser le maintien de la phase lutéale. On débute son
administration 2 jours après le prélèvement d’ovule, on la
poursuit pendant 2 semaines, puis pendant 8 à 10 semaines
additionnelles si le test de grossesse est positif4,5.
Les effets indésirables liés aux techniques
de reproduction assistée
Le syndrome d’hyperstimulation ovarienne est un effet
indésirable exigeant un suivi particulier17. On l’associe
surtout à l’administration des gonadotrophines exogènes
et à une augmentation de la taille des follicules et de la
perméabilité capillaire. Les symptômes sont souvent
légers, mais ils peuvent progresser jusqu’à une forme grave
dans 1 % à 3 % des cas. Lors de manifestations légères, les
patientes présentent des douleurs abdominales, des
nausées, des vomissements ou des diarrhées. Une ascite,
un gain de poids rapide, une hypovolémie, des déséqui-
libres hydroélectrolytiques et un syndrome de détresse res-
piratoire peuvent aussi accompagner les cas les plus
graves. Les symptômes apparaissent habituellement de
3 à 10 jours après l’ovulation. Il faut adresser rapidement
la patiente à son médecin traitant si l’on soupçonne ce
syndrome. Pour le prévenir, il est possible de limiter le
nombre de follicules recrutés, de diminuer de moitié la
dose d’hCG et/ou de retarder son administration jusqu’à
ce que les concentrations d’œstradiol soient plus faibles
ou, encore, de reporter l’implantation de l’embryon dans
un prochain cycle naturel. Les naissances multiples sont
une autre conséquence des traitements d’infertilité. Dans
le cas des techniques de reproduction assistée, elles peu-
vent atteindre 25 %, la majorité étant des grossesses
gémellaires5.
Les autres médicaments
La metformine
On utilise la metformine chez les femmes ayant un syn-
drome des ovaires polykystiques, afin de diminuer l’hyper-
insulinémie, renversant ainsi l’excès de production d’an-
drogènes et de LH, et restaurant les cycles ovulatoires. Les
posologies utilisées dans les études sont de 500 mg per os
trois fois par jour ou de 850 mg per os deux fois par jour,
pris de façon continue5. S’il n’y a toujours pas conception
après trois mois, on peut envisager l’ajout de clomiphène.
Comme il y a un risque d’avortement spontané chez ces
femmes, on doit poursuivre la metformine s’il y a
grossesse. On la cesse habituellement à la fin du premier
trimestre, bien que dans certaines études, on l’ait pour-
suivie pendant toute la grossesse.
La bromocriptine
La bromocriptine est un agoniste dopaminergique utilisé
lors d’hyperprolactinémie. La posologie de départ est de
1,25 mg per os une fois par jour, puis elle est augmentée
selon la prolactinémie de la patiente5. S’il n’y a pas eu de
conception après trois mois, on peut associer le
clomiphène ou les gonadotrophines à la bromocriptine.
On la cesse lorsqu’une grossesse est confirmée.