Sommaire

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1)
Les pêcheurs ont besoin de prévisions météo pour plusieurs raisons :
-
pour la navigation côtière,
-
pour la relation entre l'état de la mer (et du temps en général) et le comportement du
poisson (il s’agit d’un paramètre fondamental de pêche),
-
pour la sécurité.
Le pêcheur va donc chercher à prévoir l’avenir en quêtant des informations. En général, il va
avoir recours à quatre sources principales :
1) Auprès des rubriques météo générales (télévision, journaux, etc.).
2) Auprès des services de météo marine (bulletins téléphoniques, etc.).
3) Auprès des gens du coin (paysans, pêcheurs, vieux habitués, etc.).
4) Dans ses propres expériences et observations (ce qui sera la partie à développer).
Il se rendra vite compte que les bulletins météo (même marine) ne sont pas construits pour la
pêche, mais pour la navigation côtière et qu’ils ne sont, de toutes les façons, pas d’un grand
degré de finesse ni de précision dans l’évolution du temps à terme. Finalement, les seules
données exploitables concerneront la nébulosité, le vent et l’état de la mer.
Ces deux derniers points ont été étalonnés par l’amiral anglais de Beaufort en une échelle qui
porte son nom (voir ci-après). Inutile de dire qu’elle a été mise au point pour la grande
navigation à voile et que sa grande généralité ne peut rendre compte de la plupart des facteurs
qui sont justement ceux qui intéressent le pêcheur. Ces facteurs sont liés essentiellement à la
proximité des côtes et à leurs formes configuratives.
1) Effets sur les vents de côte (changements de direction, renverse, tourbillons, rafales,
calmes, vents plongeants, etc.).
2) Effets de côte sur l’état de la mer (brisants, calmes, courants de surface, ressacs, etc.).
3) Effets de houle profonde affectant les fonds même par temps calme (reste de coup de vent
lointain par exemple).
Pour chacun de ces lieux, le pêcheur devra donc se faire sa petite grille car une jolie brise 4
Beaufort de Mistral n’a rien de commun d’un lieu à l’autre, ni surtout avec la même
désignation concernant du ponant… et l’état de la mer dans une zone de pêche dépendra
2
beaucoup plus des effets de côte. Il n’y a donc non seulement pas de prévision absolue, mais
surtout aucun moyen ne doit être négligé : •
-
baromètre, hygromètre
-
girouette, anémomètre
-
bulletins météo
-
savoirs empiriques (parmi lesquels il ne faut pas mésestimer ni surestimer les dictons
populaires… pourvu qu’on ne les détache pas de leurs lieux de naissance) voir ciaprès. •
Le temps restera beau :
-
Si la pression reste constante ou augmente.
-
Si le brouillard matinal se dissipe en fin de matinée.
-
Les traînées de condensation des avions se résorbent rapidement.
-
Si les étoiles scintillent fort.
Le temps s’améliorera :
-
Si le baromètre monte lentement.
-
Si des brouillards apparaissent en fin de nuit.
Le temps va se gâter :
-
Si le baromètre baisse lentement.
-
Si le brouillard s’élève en laissant des nuages.
-
Si les petits nuages se colorent en mauve au soleil couchant.
-
Si la rosée est abondante et se dissipe très vite au lever du soleil.
Il y a risque d’orage :
-
Si l’humidité augmente alors que la pression diminue.
-
Si la nuit est chaude sans dépôt de rosée.
Prévisions sommaires par les signes de la nature :
-
Ces signes permettent de bonnes prévisions
-
Si la lune s’entoure d’un anneau et que la pression baisse, la pluie est assurée dans les
24 ou 48 H. (moins probable si le baromètre ne bouge pas).
-
Si les nuages sont rouges au coucher du soleil, il pleuvra ou il ventera.
-
Jaunes, il y aura du vent.
-
Rose orangée, il fera beau.
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Si les oiseaux volent bas, aggravation du temps, les cheveux qui frisent, les salières qui se
bouchent, les portes qui ferment mal présagent de la pluie •
Si des odeurs nauséabondes se dégagent des égouts, il y aura du vent.
Le temps par des dictons populaires
Les dictons du mauvais temps :
Pluie prochaine :
-
Brouillard à la nouvelle lune, signe de pluie pour le déclin de la lune.
-
La lune au cercle pâlot fait sortir les escargots.
-
Si les poules se roulent dans la poussière, l’ondée est proche.
-
Si l’hirondelle vole bas, ce sera la pluie à grand fracas.
-
· Herbe sans rosée, signe de pluie.
ent en perspective :
-
Des nuages jaunes ou violets, du vent à tout emporter.
-
Nuages transversants (perpendiculaires au vent du sol) annoncent grand vent.
Pluie et vent ensemble :
-
La lune pâle est pluvieuse, la rougeâtre toujours venteuse.
-
Lune barbouillée appelle vent et giboulée.
Les dictons du beau temps :
-
Si la lune brille en clarté, le temps sec est apprêté.
-
Moucherons au coucher du soleil, pour demain un temps vermeil.
-
Arc en ciel du soir, fait beau temps prévoir.
-
Quand il y a bonne rosée le soir, la journée du lendemain sera bonne.
-
Du brouillard dans le croissant de la lune assure le beau temps.
Les dictons à moyen terme :
-
Février trop doux, printemps en courroux.
-
A la chandeleur, l’hiver passe ou prend rigueur.
-
A la Saint Mathias (24 février), c’est souvent la fin des glaces.
Echelle de beaufort et la mer
Les valeurs et termes descriptifs du tableau indiquent ce qu’il faut s’attendre à rencontrer en
haute mer, au loin des côtes ; les chiffres entre parenthèses donnent la hauteur maximale
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probable des vagues. Dans les parages abrités auprès des côtes avec un vent de terre (voir
tableau).
Reconnaissance
Le mistral
Il se lève rarement dans la journée. La veille, au couchant, le soleil est rouge. Les nuages sont
de forme lenticulaire caractéristique, en « os de seiche ». Ils sont dorés puis roses et tournent
au gris et plus fort sera le vent.
Le soir au moment où le soleil disparaît, de courtes rafales se font sentir, à intervalles séparés
; leur cadence se resserre, la mer se met à courir d’ouest en est avant que le vent apparaisse.
En été, le Mistral arrivera très fort, vers 5 heures (heure solaire) à 60-80 km/heure. Le ciel
reste très clair, souvent d’un bleu lumineux. Persistance parfois d’un jour, mais le plus
souvent 3 à 4 jours.
Proverbes :
Mistral qui lève de nuit ne dure qu’aujourd’hui.
Mistral qui lève de jour dure 3, 6 ou 9 jours.
Vent d’est : (vent de pluie)
Le ciel se charge de nuages lourds et gris. Tant que la mer ne bouge pas, vous pouvez en
profiter pour rechercher un abri. Dès qu’elle se mettra à courir d’est en ouest, la pluie ne sera
pas longue à arriver, et le vent d’est suivra, se renforçant de plus en plus.
Le ponant: (vent de la Côte d’Azur confondu parfois avec le Mistral de jour)
Signes : le ciel devient blême, un petit nuage gris allongé seul dans le ciel, s’effiloche vers
Marseille, la mer se met à courir d’Ouest en Est et le ponant arrive. Il se déclenche vers midi
solaire et tombe très vite… vers 18 heures (coup de ponant).
Directions générales des vents
Elles sont de sens opposés suivant l’hémisphère (N.S.) dans l’hémisphère nord, les vents
tournent :
1) autour des centres de basses pressions (dépression) dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre.
2) autour des centres de haute pression (anticyclones) dans le même sens que les aiguilles
d’une montre (loi de Monsieur BUYS BALLOT).
Tout ce système est inversé dans l’hémisphère sud.
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Généralement, au niveau de la mer, la direction des vents suit presque parallèlement
la ligne des isobares (ligne de même pression). Dans une dépression, la direction générale du
vent tend à s’incliner vers le centre de la dépression. Dans un anticyclone, la direction
générale tend à s’écarter du centre.
D’après une carte météo, il est donc assez facile de connaître la direction approximative du
vent en un point donné ainsi que sa vitesse (elle est théoriquement inversement
proportionnelle à la pression et proportionnelle au sinus de la latitude).
On remarquera que dans un anticyclone, la pression augmente des bords extérieurs vers le
centre alors qu’elle diminue lorsque l’on atteint le centre d’une dépression. Le baromètre
enregistreur est donc une aide précieuse pour se situer par rapport à un centre au fur et à
mesure que l’on fait route. Pour connaître facilement et rapidement un anticyclone ou une
dépression, il suffit de se placer face au vent : la dépression se trouvera toujours sur votre
droite, l’anticyclone sera à votre gauche (hémisphère nord seulement).
Les fronts
C’est la rencontre de deux masses d’air de températures différentes : l’air froid qui se dirige
vers le Sud Est ou venant du pôle et l’air chaud qui vient des tropiques en se dirigeant vers le
Nord-Est. La ligne de rencontre, parfois très étendue s’appelle le Front. L’air froid avance
généralement pus vite que l’air chaud et à chaque descente d’air du pôle correspond une
montée d’air des tropiques. Plus la vitesse de déplacement de ces deux pôles est grande, plus
la perturbation au moment de la rencontre sera importante.
Front chaud
Il arrive que l’air chaud cherche à pousser devant lui l’air froid. Par définition, l’air chaud est
plus léger que l’air froid, il aura donc tendance à s’élever lors de la rencontre. A ce momentlà, la surface frontale sera largement étalée. Plus l’air chaud va monter, plus il va se refroidir
ou provoquant une condensation pus ou moins importante. Il y aura alors formation nuageuse
du type Cirrus ou Ninbos-stratus.
Front froid
C’est le contraire. L’air froid puissant chassera l’air chaud qui s’élèvera d’autant plus vite, la
surface frontale sera alors réduite. Le refroidissement rapide de l’air chaud en s’élevant
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provoquera une système nuageux instable du type cumulus, cumulonimbus (provoquant des
lignes de grains locaux, des orages et des pluies).
Front occlus (à ne pas confondre et ne pas répéter rapidement)
Le front froid (par exemple) ayant rattrapé et poussé en altitude le front chaud, il n’y a plus
qu’un seul front. Le développement nuageux est abondant (strato-cumulus, cumulus nimbus)
en provoquant des changements de temps importants et brusques (pluies, vents instables, etc.).
Généralement, dans ce cas, la pression est en hausse et la température baisse : avec les vents
de secteur S, SI et E, la pression baisse tandis qu’elle remonte avec ceux du section SW, W,
NW et N, la pression restant relativement stationnaire avec un vent établi de NE.
La saison, le calendrier, l’heure sont des inventions de l’humain, le poisson ne peut, lui ,que
tenir compte des éléments naturels, ainsi il conviendra de tenter de s’y adapter :
Le vent va créer les courants On va à la pêche quand il le faut et non pas quant on le veut
I. LES MEILLEURS JOURS
En posant pour principe que le temps optimum est une mer légèrement agitée par beau soleil,
voici quelques observations particulières à chaque temps. Elles nous permettront quelques
suggestions basiques qui montreront qu’il y a toujours moyen de tirer parti des différentes
circonstances de temps pour pêcher dans les meilleures conditions.
GROS TEMPS
Pêche hauturière
Sortie interdite car trop risquée
Pêche côtière
Gros temps: C’est-à-dire grand vent. Mistral ou N.N.O. (Mistral intérieur), de l’O.N.O.
(Mistral du large). Le vent d’Est ne vaut guère mieux, soit franchement de l’Est ou du Sud
Est. Pendant la courte période qui précède le mauvais temps, il y a du gros poisson prédateur
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qui devance, tandis que les autres espèces se mettent plutôt à l’abri dans les roches ou vont
chercher des eaux plus calmes, des couches profondes.
TEMPS MOYEN
Pêche hauturière
Sortie toujours interdite
Pêche côtière
Par exemple, le Ponant frais qui tourne facilement au Mistral, les vents du Sud, les vents du
N.E., c’est alors en quelque sorte une variante de l’après gros temps. Tout le poisson sort pour
chercher sa nourriture dans ces eaux remuées particulièrement propices pour sa subsistance. Il
recherche, suivant l’orientation des vents, des criques, des anses abritées ou même des coins
de digue, d’éperons rocheux. Dans ces zones un peu plus calmes, se rassemblent en surface un
tas de détritus, d’algues arrachées, de menus bouts de bois, indice non seulement de l’amas de
débris qui se trouvent en dessous mais aussi d’un véritable vivier où tous les poissons
semblent s’être donnés rendez-vous.
BEAU TEMPS:
Pêche hauturière Temps idéal pour patrouiller au large sur le courant ligure
Pêche côtière
La mer est calme avec un beau soleil, c’est le plus agréable, pas le plus intéressant pour le
pêcheur, le poisson est somnolent (ne pas s’y tromper) et repus. Il est aussi plus craintif. Il y a
donc intérêt à rechercher des zones un peu plus agitées : pointes d’éperons rocheux, passage
entre récifs et rochers animés par la houle. Il existe cependant un beau temps idéal, c’est-àdire le beau temps dont nous venons de parler mais avec en plus une légère brise de terre ou
de mer. (vents solaires)
Je n’ai pas parlé de la pluie car le temps pour la pêche est fonction de la force du vent. Le
temps pluvieux, orageux est néanmoins en principe très poissonneux.
La saison
Les meilleurs mois sont ceux qui cumulent bien sur les circonstances atmosphériques les plus
propices à l’abondance du gibier.
A. AVRIL/MAI/JUIN
Pêche hauturière
Premiers passages des pélagiques
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Pêche côtière
En début de saison, les poissons sont nombreux le long des côtes pour la fraie ou pour la
ponte. La flore sous-marine resplendit de couleurs et chante son hymne au printemps.
B. JUILLET/AOUT
Pêche hauturière
C’est la saison estivale. D’une part fraie et ponte sont terminées
Pêche côtière
Les poissons sont continuellement ennuyés par les baigneurs (chasseurs débutants) et la
multitude de bateaux de tout genre qui sillonnent le littoral.
C. SEPTEMBRE
Pêche hauturière
C’est le meilleur mois
Pêche côtière
Le beau poisson revient du large et se rapproche du bord à la recherche d’alevins.
La température est toujours aussi douce, les courants de densités sont présents et le pêcheur
bien entraîné, malheureusement le poisson aussi !
D. OCTOBRE/NOVEMBRE/DECEMBRE
Pêche hauturière : fin de saison
Pêche côtière
La saison bat son plein et touche à sa fin. Il est à craindre les hivers trop précoces qui se
signalent par de sérieux coups de vent en particulier le SUD OUEST. C’est l’automne qui se
sent aussi sous l’eau et dégarnit les fonds marins très peu profonds.
F. DECEMBRE/JANVIER/FEVRIER
Le loup, poisson de prédilection est roi. La saison et le temps sont donc les paramètres
généraux d’une partie de pêche.
Ils permettent de déterminer les probabilités de rencontre de telle ou telle espèce et
sa fonction (quête alimentaire, fraie)
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Certaines consignes de logique sont à respecter strictement par tous les pêcheurs.
-
Avant une partie de pêche plaisir, s’informer du temps par toutes sources.
-
Ne pas s’aventurer par mer forte, vent violent dans des zones exposées.
PRECAUTIONS A PRENDRE EN CAS D’ORAGE EN MER
Il est rappelé qu’à 20°, le son se propage à 330 M/ S. Il faudra donc 3 secondes pour parcourir
1 Km. Ainsi, en multipliant par trois le temps écoulé entre un éclair et un coup de tonnerre, on
obtient la distance d’un orage puisque la lumière a une vitesse quasi instantanée.
La foudre est un phénomène terrifiant sur terre, encore plus sur mer. Tout objet saillant (canne
et tête) forment une cible mortelle. Il faudra donc impérativement se mettre à l’abri et poser
des chaînes reliant les points hauts du bateau à la mer et rentrer « dare-dare ».
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2)
LE SQUELETTE DES POISSONS
Généralement, le squelette des poissons se compose de cartilages ou d’os. Il comprend
grossièrement trois parties :
- la boîte crânienne : c’est une boîte que la nature a aménagé pour loger le cerveau, les yeux,
les oreilles et le nez. Il y a cinq à six fois plus d’os dans le crâne d’un poisson que dans celui
d’un humain.
- Les vertèbres : les vertèbres sont ordonnées autour d’un axe en l’occurrence la colonne
vertébrale dénommée ici « la chorde dorsale ».
- Les nageoires : les nageoires possèdent également un squelette très simple fait de rayons.
En pêche, une pièce blessée souffre inutilement. Une grosse pièce blessée présente un danger
certain pour le matériel et plus grave encore, pour le pêcheur lui-même.
Le souci de sécurité étant primordial, il est donc naturel de connaître en théorie et en pratique
les points vitaux de l’animal, en l’occurrence ici la place du cerveau.
LE SYSTEME MUSCULAIRE
Les muscles latéraux d’un poisson sont appelés couramment les filets (c’est d’ailleurs ce qui
se mange, n’est ce pas?).
Les muscles divisés en tranche s’emboîtent les uns les autres et se comptent au même nombre
que les vertèbres.
La couleur de la chair varie selon plusieurs paramètres (la saison, le sexe, l’âge, etc.).
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On distingue généralement les poissons maigres (loups, sars, daurades) à chair blanche, les
matières grasses étant stockées dans le foie.
Les poissons dits gras (sardines, anchois, congres, maquereaux), les matières grasses se
retrouvant dans les muscles eux-mêmes.
L’intérêt de cette distinction se situe sur un plan purement gastronomique.
LA CIRCULATION SANGUINE
Le système circulatoire des poissons est simple puisque composé d’un cœur, d’artères, de
veines, de vaisseaux capillaires. Une seule oreillette, un seul ventricule constituent le cœur.
Ce cœur ne contient que du sang veineux non oxygéné. Ce sang est propulsé aux branchies
puis de là part irriguer le corps.
A la différence donc des vertébrés, le sang ne repasse pas par le cœur à la sortie des poumons
mais se rend directement dans les divers organes.
Cousteau affirme : « Les poissons ont un système de sang froid à la différence des
mammifères qui ont un sang chaud. La majeure partie de leur nourriture sert aux besoins de la
croissance, de la reproduction et non à la maintenance d’une certaine température du corps ».
Il est connu que la mer à n’importe quelle température abrite des poissons. Cette eau de mer
peut être très chaude, 35° en Mer Rouge, - 2 1° en Mer Polaire, 10 à 24° s’avère être la
température moyenne suivant les saisons en Méditerranée.
Il a été encore noté qu’1/20ème de centigrade influençait un animal. Les poissons sont donc
très sensibles aux écarts de température et ce, grâce à certaines terminaisons nerveuses.
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A la différence des mammifères, les poissons ne peuvent maintenir leur température
extérieure à un niveau constant. La vie chez eux se ralentit dans l’eau froide, se développe
dans l’eau chaude.
Les poissons « eurythermes » sont ceux qui s’adaptent à toutes les températures. Les «
sténothermes » sont obligés d’émigrer verticalement ou horizontalement en fonction de la
température de l’eau.
La fraie, l’éclosion des œufs sont également conditionnées par la température de l’eau. A titre
d’exemple, il est de notoriété, parmi les pêcheurs, de savoir que les thons ne s’aventurent
jamais dans les couches d’eau froide situées sous la couche superficielle, la thermocline étant
la ligne de discontinuité thermique de l’eau.
Ajoutons encore qu’un poisson immobile consomme très peu de cette précieuse énergie. Par
contre, il sera capable de grandes vitesses ou d’une accélération brutale en cas de danger (il
dépense alors beaucoup de son énergie).
Ces diverses constatations nous permettent d’ores et déjà de comprendre, et nos observations
en pêche le confirment, pourquoi sous l’eau une grande partie des poissons adore en général
les courants chauds (car animaux à sang froid), l’eau calme (la houle de fond leur fait
dépenser beaucoup d’énergie pour se maintenir), l’eau claire où l’influence du soleil est la
plus grande (car animaux à sang froid).
Il conviendra de retenir que la température de l’eau, le soleil, l’état de la mer, la houle de fond
et le fait de savoir si un poisson est eurytherme ou sténotherme représente des paramètres non
négligeables dans la recherche de la faune.
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LE SYSTEME NERVEUX
Les poissons possèdent un cerveau relativement petit. Par contre, la moelle épinière a un
diamètre important, constant sur toute la longueur du corps, ce qui tenterait de démontrer que
les centres médullaires sont aussi importants que le cerveau.
« Outre le système cérébro-spinale » il existe un système nerveux autonome qui innerve les
muscles non volontaires. Ce système est constitué par une chaîne de ganglions situés de part
et d’autre de la colonne vertébrale ».
On comprend dès lors par quel tour de magie les poissons font varier leurs couleurs, etc.
LE SYSTEME RESPIRATOIRE
La respiration des poissons n’est pas trop intense. En effet, ils doivent absorber l’oxygène
dissout dans l’eau. Or, il y en a relativement peu car la teneur en oxygène de l’eau varie en
fonction de différents facteurs et, en particulier, de la température. Les poissons respirent au
moyen de branchies, organes à parois très minces, de couleur rouge parce que fortement
vascularisées. L’eau, qui sert à la respiration, entre par la bouche et en ressort par les fentes
branchiales. Pour respirer, les poissons doivent sans cesse ouvrir et fermer la bouche.
L’air contient 21 % d’oxygène, l’eau n’en contient guère qu’1 %. Plus la température s’élève,
plus la quantité d’oxygène dissout diminue. L’idéal semblerait se situer entre 9 et 14°.
Les besoins des poissons en oxygène diminuent avec l’âge. Un jeune poisson consomme
davantage d’oxygène qu’un poisson âgé. Outre leur rôle respiratoire, les branchies peuvent
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avoir un rôle dans l’absorption de l’eau et des sels minéraux et dans l’excrétion de certaines
substances (sels, urée, ammoniaque, etc.). On comprend beaucoup mieux pourquoi les
poissons aiment faire face aux courants.
Aucun pêcheur ne peut démentir cette observation.
On peut y ajouter qu’ainsi positionnés, ils peuvent se nourrir de proies flottantes ou de
plancton qui dérive. De cette façon, ils captent les stimulis chimiques de femelles.
La température de l’eau apparaît ici encore comme un paramètre fondamental. En outre, la
connaissance des courants, leur nature, leurs apports (oxygène, apports alimentaires) s’avèrent
être un autre paramètre relativement important.
LA VESSIE NATATOIRE
Beaucoup de mérous, sars, corbs, daurades, possèdent ce qu’on appelle une vessie natatoire.
Organe original, c’est un diverticule de la paroi dorsale du tube digestif. Elle est souvent
reliée à ce dernier par un canal, simple ou double suivant les espèces, cette vessie natatoire a
plusieurs fonctions.
Une fonction respiratoire : rare n’existe que chez certains poissons.
Une fonction sonore : les muscles permettent une contraction brusque.
Une fonction sensorielle, en relation avec l’oreille, elle augmente la sensibilité de celle-ci.
Une fonction hydrostatique : cet appareil permet à l’animal de se déplacer dans le sens
vertical, bas en haut et haut en bas. Remplie de gaz, l’animal la diminue ou l’augmente
volontairement. La vessie natatoire est un mélange d’oxygène, d’azote et de gaz carbonique
dont la proportion est différente de celle de l’air atmosphérique.
Plusieurs espèces n’en possèdent pas (requins, thons, etc.). Eux sont condamnés à nager sinon
ils ne pourraient plus absorber l’eau par les ouïes et donc respirer. Lorsqu’on remonte
rapidement en surface un poisson qui évoluait en profondeur, sa vessie natatoire se dilate
brutalement en poussant une partie du tube digestif hors de la bouche.
L’intérêt de savoir si tel ou tel poisson possède une vessie natatoire est multiple mais pour le
pêcheur elle peut, par exemple, permettre à celui-ci si telle ou telle espèce mérite un combat
rapide.
La fonction sonore peut permettre également le repérage de certains poissons comme le corb
(sous l’eau bien sûr).
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LES ORGANES DE DIGESTION
Le tube digestif du poisson comprend : la bouche, le pharynx, l’œsophage, l’intestin, le foie et
le pancréas jouent également un rôle dans la digestion.
Outre le rôle sécréteur de la bile, le foie est un lieu de réserve de matières sucrées et de
matières grasses. Les variations hépatosomatiques : poids du foie X par 100 poids total sont
importantes d’une espèce à l’autre et à l’intérieur d’une même espèce. Ces variations dues à
un mouvement considérable des graisses dans le foie sont influencées par le jeûne et l’activité
sexuelle.
Ainsi d’après la grosseur du foie, il serait possible de déterminer si tel ou tel poisson vient de
frayer, jeûner, etc.
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LES FORMES DU CORPS
Très différentes suivant les espèces, les poissons ont une forme fuseau hydrodynamique,
d’autres ont des parties du corps disproportionnées, ce sont de mauvais nageurs. Le congre et
la murène ont une forme de serpent. Il existe également des poissons plats.
Certains poissons ont des formes si aberrantes qu’ils sont impossibles à classer et doivent être
considérés comme des cas particuliers.
LES NAGEOIRES
On distingue :
- Des nageoires paires. Ce sont les nageoires pectorales presque toujours fixées à l’extrémité
postérieure du crâne.
- Les nageoires pelviennes sont abdominales.
- Les nageoires impaires sont dorsales et anales.
Chez les poissons à fécondation interne, la nageoire anale ou les nageoires pelviennes peuvent
être modifiées en vue de l’accouplement.
LA PEAU
Chez les poissons, la peau et plus particulièrement l’épiderme est très riche en cellules
glandulaires productrices de mucus, ce qui aide l’animal à glisser dans l’eau.
« Les couleurs des poissons sont dues à la présence dans le derme, couche profonde, de
cellules étoilées : les chromatophores contenant des pigments. Ceux-ci peuvent se rassembler
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au centre de la cellule et passer inaperçus ou bien se disperser dans toute la cellule et produire
une tache colorée. Certains poissons changent donc souvent de couleur pour se confondre
avec le milieu qui les entoure. Indépendamment des chromatophores qui donnent une teinte
sombre à la région dorsale, il existe aussi des cellules dites « cridocytes » contenant des
cristaux de guanine. Ces cellules souvent situées dans la région ventrale donnent par réflexion
ou décomposition de la lumière, des reflets blancs argentés, etc. »
Le mécanisme de changement de couleur est actionné par une loupe de commande : le
système nerveux autonome provoque le rassemblement du pigment tandis que certaines
substances hormonales déclenchent la dispersion des granulations.
LES ECAILLES
On distingue généralement deux types d’écailles :
- Les écailles « ganoïdes » : grandes en losange, recouvertes d’une substance dure et brillante
appelée ganoïne.
- Les écailles « élasmoïdes » : minces, souples, flexibles, plus ou moins transparentes,
imbriquées les unes sur les autres d’avant en arrière comme les tuiles d’un toit. Il en existe
deux variétés : les écailles «cycloïdes » et les écailles « dénoïdes » dont la partie visible est
garnie d’épines ce qui donne un aspect rugueux au poisson (daurade, sars, etc.).
- Nombre d’écailles : il est fixe lorsque le poisson grandit. Chaque écaille s’accroît
proportionnellement pour continuer à recouvrir la surface du corps qui augmente. Le nombre
des couches concentriques ou anneaux de croissance permet de calculer l’âge du poisson et la
taille de ces anneaux révèle les irrégularités de sa croissance annuelle. En effet, la croissance
des poissons se ralentit ou s’arrête en hiver dans nos régions et en saison sèche sous les
tropiques.
Cercle de croissance sur une écaille
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LES ORGANES DES SENS
LA VUE Dans la majorité des cas, les yeux sont situés sur les côtés de la tête, les deux
champs visuels étant indépendants et ne se chevauchant pas. Il n’existe pas de paupières ni
d’appareil lacrymal, la surface de l’œil étant nettoyée par l’eau.
Les poissons voient très mal. La plupart sont myopes.
On distingue trois enveloppes successives :
- la sclérotique à fonction protectrice, - la choroïde à fonction nourricière, - la rétine à
fonction sensorielle.
La cornée transparente est très plate. L’iris souvent coloré est peu contractile. Le cristallin, au
lieu d’être biconvexe, est sphérique. Il est maintenu en haut par un ligament suspenseur et en
bas par un muscle lenticulaire. Ce cristallin ne se déforme pas. L’accommodation se fait par
déplacement de celui-ci par rapport à la rétine. La chambre antérieure de l’œil est remplie
d’humeur aqueuse et la chambre postérieure d’humeur vitrée.
« Les yeux semblent jouer un rôle dans les changements de couleur des poissons notamment
le cas des poissons dit « mimétiques » qui prennent une coloration du milieu où ils vivent ».
L’angle de vision atteint 300°. Lorsque le poisson nage, le corps ondule. Il présente une fois
l’œil droit, une fois l’œil gauche : cette vision est dite « monoculaire ». C’est une vision
spatiale.
Il s’arrête de nager. Il fait pivoter ses yeux vers l’avant, recule ou avance son cristallin : c’est
la vision dite « binoculaire ». L’image est en relief.
Par contre, il semble que les poissons voient très mal les formes et les couleurs ; les pêcheurs
à la ligne qui utilisent des mouches artificielles ne le savent que trop bien.
LE TOUCHER Le mucus et la présence d’écailles sous-cutanées constituent avec d’autres
endroits privilégiés : barbillon, lèvres, nageoires, les organes du toucher.
L’ODORAT Deux sacs olfactifs qui s’ouvrent à l’extérieur par les narines mais qui ne
communiquent pas avec la bouche forment l’odorat des poissons. Ces sacs ont des parois
couvertes de cellules sensibles, innervées par les nerfs olfactifs.
C’est probablement par l’odorat que les poissons distinguent les différentes espèces qui les
entourent.
C’est également l’odorat qui leur permet de distinguer la substance d’effroi ou d’alarme
produite par la peau d’un poisson blessé. Les poissons, en effet, secrètent des messages
chimiques « les phéromones » (peur, fraie, etc.).
De plus, tous les poissons sont sensibles à la composition chimique de l’eau de mer.
19
LE GOUT Les organes du goût, à la différence des vertébrés terrestres, ne sont pas localisés
uniquement dans la bouche mais également sur les lèvres, sur les barbillons, sur toute la
surface du corps et sont constitués par des bourgeons en forme de tonnelets.
L’OREILLE On sait que chez l’homme, l’oreille se compose de trois parties : externe, interne
et moyenne et que son rôle est de percevoir les sons et de maintenir l’équilibre. L’oreille du
poisson est extrêmement simple : elle est interne et son rôle est bien de percevoir les sons.
Situées de part et d’autre de la tête, juste après les yeux, les oreilles du poisson ne sont pas
ouvertes vers l’extérieur.
Les sons se transmettent à la vitesse de 1.400 M/S et de 340 M/S dans l’air. Le son se propage
dans l’eau, vient frapper l’oreille, le message est capté. Les fréquences de 5.000 à 6.000 HEZ
sont perçues. L’homme les capte à partir de 13.000 HEZ.
L’oreille du poisson sert aussi, comme pour les humains, à maintenir un certain équilibre en
relation avec la pesanteur.
Les otolithes ou pierres de l’oreille peuvent servir à la détermination de l’âge car ils
présentent des anneaux de croissance comme les écailles. Dans certaines espèces qui ont le
sens de l’ouïe très développé, la vessie natatoire est reliée à l’oreille par une chaîne d’osselets
mobiles qui amplifient les sons par ses vibrations.
LA LIGNE LATERALE Un des organes principaux des poissons, sans aucun doute, est la
ligne latérale.
« Sur chaque flanc, deux canaux longitudinaux sous-cutanés dont la paroi garnie de bouquets
de cellules sensibles sont remplies d’un liquide muqueux et communiquent à intervalles
réguliers avec l’extérieur par des pores qui traversent les écailles. Chaque ligne latérale se
révèle donc à l’extérieur par un fin pointillé qui représente une rangée d’écailles perforées.
Les bouquets de cellules sensorielles sont innervées par le nerf latéral qui La ligne latérale
permet au poisson d’apprécier le courant, de percevoir les ébranlements vibratoires qui
traversent l’eau et de localiser dans l’espace la source des vibrations. Très sensible, elle peut
déceler beaucoup d’ultrasons inaudibles à l’oreille humaine ».
Plus ce radar est grand, plus il est directionnel, plus il peut capter les basses fréquences et les
informations les mieux captées sont celles qui proviennent du plan latéral.
LE SOMMEIL DES POISSONS Il existe des animaux diurnes et des animaux nocturnes. Dès
que le soleil disparaît, une mutation s’organise : les animaux du jour vont se reposer, les
autres dorment presque et d’autres vont observer une certaine immobilité. Ils économisent
leur énergie. L’exemple de la langouste est frappant: le jour, elle se tapit, la nuit, elle sort de
son antre à la recherche de nourriture.
20
Les cent premiers mètres de profondeur constituent la zone éclairée où vivent les animaux
diurnes.
De 100 à 600 mètres, existe une zone où la vie animale est pratiquement absente.
De 600 mètres et au dessous, la vie reprend et l’on note l’existence d’une multitude
d’animaux.
Dans la réalité, ces couches ne sont pas si tranchées.
LA LUMIERE Le comportement des poissons est souvent influencé par la lumière. De
nombreux poissons s’orientent grâce à elle et connaissent leur situation par rapport à un
repaire.
Beaucoup de poissons nagent en direction de la lumière, d’autres le contraire.
Les poissons présentent toujours le dos à la lumière, ainsi dans une grotte sombre, si on
inverse le sens « haut bas » par « bas haut », le poisson nage le ventre en l’air.
21
3)
« La mer était extraordinaire. Il semblait que l’eau était incendiée… On plonge la main dans
l’eau, on la retire gantée de flammes. »
Victor HUGO
« Les travailleurs de la mer »
Déjà ce poète connaissait le plancton puisque la phosphorescence de l’eau à certaines époques
de l’année est due à la présence de noctiluques, minuscules organismes vivants appartenant au
plancton marin.
Le Larousse définit le plancton : « tous les organismes qui vivent en suspension dans l’eau de
mer et qui n’ayant pas la force nécessaire pour lutter contre les courants se déplacent avec
eux, passivement ».
Le plancton se compose d’organismes du règne végétal et du règne animal.
I. LE PHYTOPLANCTON OU PLANCTON VEGETAL
Le phytoplancton, base de la chaîne alimentaire, est d’une importance capitale dans le cycle
de la vie marine.
Il se compose essentiellement de :
- Les diatomées : algues microscopiques unicellulaires, la reproduction des diatomées est dite
reproduction binaire. En effet, la cellule se divise en deux puis quatre, ainsi de suite.
Cette reproduction, si les conditions sont favorables, peut être très rapide, ainsi les diatomées
doublent leur nombre en 24 heures.
- Les péridiniens : algues également microscopiques et également unicellulaires. Largement
répandues dans l’eau de mer, elles constituent l’élément essentiel du phytoplancton en régions
tempérées (Méditerranée).
La reproduction est sensiblement la même que pour les diatomées. Les noctiluques font partie
de la famille des péridiniens.
- Les coccolithophirides : algues microscopiques également abondantes en Méditerranée.
II. LE ZOOPLANCTON OU PLANCTON ANIMAL
Le zooplancton constitue le stade supérieur de la chaîne alimentaire. Essentiellement
herbivore, il se nourrit presque exclusivement de phytoplancton.
On distingue généralement l’holoplancton et le plancton temporaire (le méroplancton).
A) LE PLANCTON PERMANENT
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- Les protozoaires : organismes unicellulaires. Ils mesurent de quelques centièmes de
millimètres à plusieurs millimètres. Souvent, ils se groupent en colonies. Ils ont alors un
aspect d’un boudin gélatineux.
- Les crustacés : constituent environ 70 % du zooplancton. Ces crustacés appartiennent à la
famille des copépodes dont la taille varie de 03 millimètres à 08 millimètres.
- Les mollusques ou les collentères : certains petits mollusques et certaines espèces de petites
méduses appartiennent au plancton permanent.
B) LE PLANCTON TEMPORAIRE
Essentiellement, les œufs de poissons, les larves de différents animaux appartenant au necton
constituent à ce stade le plancton temporaire.
III. LES CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT DU PLANCTON VEGETAL
Les animaux carnassiers dépendent des animaux herbivores. Les animaux herbivores
dépendent du plancton végétal.
L’abondance du poisson dépendra toujours de l’abondance du plancton végétal.
N’est-ce pas là une information capitale ?
PREMIERE CONDITION :
Les zones lumineuses. La première condition est sans nul doute l’énergie solaire
interdépendante de la photosynthèse.
La photosynthèse peut se définir comme étant la fabrication de substances organiques à partir
de substances inorganiques. Les végétaux fabriquent avec la lumière solaire l’eau et le gaz
carbonique dissous dans l’eau, de l’oxygène et du glucose : à partir de cette réaction, toute la
chaîne alimentaire va s’organiser. A titre anecdotique, c’est aux organismes végétaux marins,
que nous devons 50 à 70 % de l’oxygène atmosphérique.
Cette énergie solaire pénètre dans l’eau différemment suivant la profondeur.
La zone euphotique (100 mètres environ de profondeur) s’avère la zone la mieux éclairée. On
remarquera là que cette zone se situe relativement proche des côtes.
Entre 100 et 200 mètres, la zone est mal éclairée. Elle s’appelle disphotique, la zone sans
lumière au dessous de 200 mètres étant aphotique.
DEUXIEME CONDITION :
Les sels nutritifs. Le phytoplancton doit trouver dans l’eau la quantité de sels minéraux dont il
a besoin. La teneur des couches superficielles est souvent faible car très vite épuisée par
l’activité du phytoplancton. Par contre, les eaux plus profondes sont, elles, très riches en sels
minéraux : lorsque ces eaux du fond remontent, le cycle de la vie reprend.
Les remontées d’eaux froides constituent donc un élément d’abondance du plancton.
23
IV. LES CONDITIONS DE VIE DU DEVELOPPEMENT DU PLANCTON ANIMAL
Le zooplancton ou plancton animal est le plus gros consommateur de plancton végétal.
L’abondance de ce dernier conditionne donc la vie de celui-ci.
Ainsi, il a été calculé qu’un organisme du zooplancton est capable d’absorber la moitié de son
propre poids par jour de nourriture.
Le plancton animal vit le jour dans la couche photosynthétique (0 à 100 mètres) et va se
repaître à la surface la nuit.
Remarques générales : la température, la salinité, l’alcalinité ou PH, l’oxygénation sont
également des conditions essentielles du développement de la vie en général.
Nota bene : Les mouvements de l’eau de mer, autrement dit les courants horizontaux et
verticaux, ont des conséquences incalculables sur le développement et la répartition des
organismes planctoniques ; la connaissance des courants est donc primordiale.
Rappelons que les mouvements verticaux, c’est-à-dire les remontées d’eaux froides riches en
sels nutritifs sont à la base d’exceptionnels développements de la flore planctonique.
La densité du plancton est un indice sérieux pour les pêcheurs.
24
4)
Dans ce Chapitre,
1. La mer en mouvement 2. Les propriétés chimiques de l’eau de mer 3. Classification des
couches d’eau
LA MER EN MOUVEMENT
LES COURANTS MARINS
Les pêcheurs ont souvent remarqué qu’une mer parfaitement calme peut receler des masses
d’eau en perpétuels mouvements (parfois même à leurs dépens) car certains courants, compte
tenu de leur force, peuvent être extrêmement dangereux).
Les vents, l’élévation de la température de l’eau, les marées sont souvent à l’origine de la
formation d’un courant. Ce dernier peut être bénéfique pour la flore et la faune s’il apporte
eau chaude, oxygène, nourriture ou, au contraire, il peut apporter la désolation s’il modifie les
conditions de vie de cette flore et de cette faune.
Une bonne connaissance des courants généraux, et plus particulièrement locaux dans une zone
de pêche déterminée, apparaît donc comme paramètre de base pour tout pêcheur.
I. CLASSIFICATION DES COURANTS
Les courants peuvent être donc très différents quant à leur importance, leurs conséquences,
leurs origines, leurs répercussions sur le littoral, le climat, la faune, etc.
A) Les courants apériodiques
Ces courants sont ainsi dénommés parce qu’ils n’ont aucune régularité mais, par contre, ils
peuvent être relativement constants. (Voir ci-après le courant général de Méditerranée).
Leur formation est due principalement aux vents mais aussi à l’inégale répartition de la
densité des eaux. On les classe généralement en :
Les courants de densité :
En effet, les variations de température et de salinité de la couche superficielle de la mer donc
les variations de densité forment généralement des courants. L’eau chaude, par suite de
l’élévation de la température extérieure, subit une forte évaporation, la salinité de ce fait aura
tendance à augmenter et cette eau chaude va tendre à descendre vers le fond.
Certains grands courants océaniques, comme le Gulf Stream, sont des courants de densité.
Les courants de dérive :
25
Lorsque le vent souffle pendant un laps de temps dans une direction constante, un courant dit
de « dérive » se forme mais ce dernier va dévier vers la droite dans l’hémisphère droit, à
gauche dans l’hémisphère sud (cette force de déviation qui est due à la rotation de la terre reçu
le nom de force de « coriollis »).
Sachant également qu’un vent de 40 kms/h provoque un courant de 15 cm/s.
Les courants de pente :
Si un courant de dérive amène un afflux d’eau en un point donné de la côte, ces eaux
accumulées s’écouleront dès que le vent cessera. Cet écoulement se situera souvent
parallèlement à la côte.
Ainsi en Méditerranée, bien que l’influence de la marée soit insignifiante, il est constaté
souvent un niveau de la mer montant ou descendant. Cette variation, bien évidemment,
indépendante des marées est due aux vents d’afflux et de reflux. Par exemple, sur la Côte
d’Azur, compte tenu de la force de Coriollis, on peut dire que le vent d’Est fait monter les
eaux, le mistral les fait descendre en chassant la couche superficielle en provoquant des
remontées d’eau claire froide et riche en matière nutritive.
B) Les courants périodiques
Les courants périodiques sont généralement la conséquence des marées dont ils suivent le
rythme. Généralement très violents, ils sont également hyper dangereux.
II. LES COURANTS DE MEDITERRANEE
En Méditerranée, on connaît un courant apériodique bien que souvent constant, appelé
courant général ou courant géotrophique. Il tourne dans le sens des aiguilles d’une montre
près des côtes à une vitesse de un ou deux nœuds (d’Est en Ouest sur les côtes
méditerranéennes, Ouest-Est sur les côtes africaines).
Le sens de ce courant est probablement dû à la rotation de la terre.
Le courant géotrophique provoque dans une baie un courant en sens inverse par frottement
des eaux. Le Mistral, dès qu’il atteint la force 5, peut l’arrêter et même le renverser.
Ce courant général est un courant de densité : en effet, l’été la chaleur provoque une forte
évaporation, les eaux superficielles atteignent rapidement 20 à 25° et une salinité importante.
En automne et en hiver, ces eaux lourdes auront tendance à plonger vers le fond. Ainsi, la
température des grands fonds méditerranéens est plus élevée (12°) par rapport aux fonds des
océans (O°).
III. CONSEQUENCE DES COURANTS
26
Les conséquences des courants sont nombreuses : citons par exemple les répercussions sur la
climatologie (les masses d’eau froide refroidissent les continents chauds). Répercussions
également sur la navigation et sur la configuration du littoral.
Mais la conséquence qui intéresse le pêcheur est celle, répétons le, de savoir si ce courant
éclaircit, oxygène, apporte du plancton ou, au contraire, il appauvrit.
Une bonne observation locale dans une zone de pêche donnée peut répondre à ces questions.
IV. LES VENTS MEDITERRANEENS
Les courants locaux de densité et de dérive sont donc souvent formés par les vents. La bonne
connaissance de ceux-ci conditionnera le bon pêcheur.
LES VAGUES ET LA HOULE
Les vagues sont formées bien sûr par les vents mais dès que le vent cesse la houle est formée
et celle-ci prend le relais des vagues.
La houle a une importance capitale pour le pêcheur. Nous le verrons plus tard : d’ores et déjà
nous devons savoir qu’elle provoque une énergie considérable : énergie potentielle et
synétique (ne faut-il pas alors un effort considérable pour s’y maintenir).
LES PROPRIETES CHIMIQUES DE L’EAU DE MER
LA COMPOSITION CHIMIQUE DE L’EAU DE MER
De tous temps, les chimistes se sont penchés sur la composition de l’eau de mer (Lavoisier,
Forchammer, Dittmar). Ces chimistes ont dressé un tableau moyen de ces composants
chimiques pour 1 000 g d’eau de mer.
Ces composants sont majeurs, de plus les chimistes ont mis en évidence une règle
fondamentale.
27
La composition chimique de l’eau de mer non perturbée par des facteurs particuliers est
constante.
Parmi ces composants, le sel apparaît comme de loin le plus important : la salinité moyenne
de l’eau de mer se situe à 35% environ mais évidemment, elle peut varier.
I. SALINITE DES EAUX DE SURFACE
La salinité des eaux de surface varie en premier lieu avec la température : en effet, cette
dernière provoque une évaporation intense et par contrecoup, il est constaté une augmentation
de la salinité. Au contraire, un apport d’eau douce diminue par dilution cette même salinité.
II. SALINITE DES EAUX PROFONDES
La salinité des eaux profondes (au delà de 100 m) s’avère moins variable que celle des eaux
de surface puisque moins sujette aux facteurs température et eau douce.
III. ROLE DE LA SALINITE SUR LES ETRES VIVANTS
La salinité joue un rôle considérable dans la physiologie des êtres vivants car elle constitue les
ions essentiels de leur milieu intérieur comme le sang par exemple.
IV. LES CONSTITUANTS SECONDAIRES DE L’EAU DE MER
La concentration de ces autres éléments dits secondaires atteint péniblement 0,05 % de la
totalité des éléments contenus dans l’eau de mer. A titre anecdotique, voici une liste non
limitative de ces composants :
- aluminium, - lithium, - iode, - cuivre, - zinc, - or, - argent, - carbone, etc.
Nota bene : le fer, d’après les biologistes, constitue un facteur du développement du plancton
et par là même de tout le cycle de la vie en milieu marin (il a été constaté que le fer était
charrié essentiellement par les fleuves et les rivières ; les roches friables et les vases
contiennent beaucoup plus de fer que les autres sédiments). Le cuivre joue aussi un rôle
fondamental dans la vie biologique marine. Il favorise par exemple les croissances des larves
d’huîtres. Cependant, à une certaine concentration, le cuivre se révèle extrêmement toxique
donc néfaste.
V. LES GAZS DISSOUS DANS L’EAU DE MER
Les eaux de surface contiennent beaucoup plus d’oxygène que les eaux profondes. Cette
teneur varie encore avec la température : plus la température est basse, plus la teneur en
oxygène est importante.
Pendant une même journée, l’ensoleillement, la photosynthèse peuvent faire varier la teneur
en oxygène des couches superficielles.
VI. LA CONCENTRATION EN IONS HYDROGENES OU PH
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Le PH est la concentration en ions hydrogènes. Elle indique donc l’alcalinité ou l’acidité de
l’eau de mer.
Si les ions H+ = ions OH -, la salinité est neutre. Si les ions H + diminuent, la solution est
acide. Si les ions OH -, la solution s’alcalinise.
Mesurer le PH d’un échantillon d’eau est d’une importance capitale pour les biologistes.
Nota bene : le PH de l’eau de mer est constant et a une prépondérance légèrement alcaline
mais, là aussi, la température, la salinité, la pression peut le faire varier : ces variations sont
saisonnières mais également journalières (notamment à cause de la photosynthèse). En règle
générale, les variations du PH vont de pair avec les variations de l’oxygène dissout : un fort
accroissement de cette teneur en oxygène alcalinise l’eau. Une teneur décroissante l’acidifie.
Les animaux marins sont très sensibles au PH ; certains supportent de larges variations,
d’autres non.
En définitive, que doit retenir le pêcheur ?
La composition chimique de l’eau de mer s’avère être un paramètre de base, que cette
composition chimique est constante et que toute modification peut faire varier la densité
momentanée (saisonnière ou journalière) de la faune.
POURQUOI LA MER EST BLEUE ?
Si on fait tourner un disque assez rapidement et que sur ce disque figure toutes les couleurs,
rouge, bleu, vert, jaune, celui-ci apparaît blanc. La lumière blanche est donc l’assemblage de
toutes ces couleurs. La mer absorbe toutes les couleurs mais elle ne réfléchit que la couleur
bleue.
Parfois, la mer est verte dans très peu de fonds.
Les substances organiques qui se décomposent libèrent un colorant jaune qui, en se
mélangeant avec le bleu, fait naître la couleur verte. Il s’agit là d’un signe de richesse de vie.
Les zones de pêche les plus fructueuses sont de couleur verte.
L’eau trouble s’explique d’une part bien souvent par la pollution mais également par une
richesse planctonique.
CLASSIFICATION DES COUCHES D’EAU
LES ZONES BENTHIQUES (SOL)
La vie marine de la zone benthique est très importante, très variée, particulièrement dans la
zone des continents. Cette zone est également riche en nourriture, nourriture qui provient soit
du fonds lui-même, soit de la couche d’eau qui se situe au-dessus de ce fonds.
La concentration nourriture en matière organique est plus constante que dans le secteur
pélagique.
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La conséquence la plus importante pour nous, pêcheurs, sera que les poissons benthiques
n’auront pas l’obligation d’effectuer de grands déplacements pour rechercher la nourriture et
de ce fait seront beaucoup plus sédentaires.
Classements des zones benthiques :
I. LA ZONE SUPRALITTORALE OU LA BORDURE IMMEDIATE DE LA MER
C’est la partie du littoral qui n’est jamais atteinte par la mer mais reste soumise à son
influence. Elle intéresse le pêcheur dans la mesure où la configuration de ce sol, la nature
physique et chimique du littoral se retrouveront sous l’eau : un cap laisse présager des hauts
fonds.
II. LA ZONE EULITTORALE
C’est la zone accessible à l’homme. Elle s’étend approximativement de 0 à 60 m c’est-à-dire
jusqu’à la profondeur où la photosynthèse s’effectue. C’est cette zone qui intéresse tout
particulièrement le pêcheur : c’est notre territoire usuel.
La nature physique des fonds va être très variée mais on peut tenter une classification simple
(zone sableuse, zone vaseuse, zone rocheuse, zone combinée).
La vie marine benthique ne sera pas la même suivant les différents fonds. Il y a donc une
interdépendance entre la nature physique des fonds et la répartition de la vie benthique.
a) La vie sur la roche, les pierres, les galets
C’est là que la végétation, la flore auront le plus tendance à se fixer. Ainsi, on y rencontre
essentiellement les algues. La faune y sera relativement sédentaire et fixe.
b) La vie sur les vases et sable
Contrairement aux zones rocheuses, les zones meubles sont extrêmement riches en vie
microscopique et macroscopique. Les sables et les vases se distinguent facilement. En effet,
les sables sont généralement claires, jaunes ou gris, formés principalement de quartz, de
micas, etc.
Les vases sont jaunes, noires ou grises et sont fermées de quartz, mica, argile mais aussi de
matières organiques plus ou moins décomposées.
La nature physique ou chimique des sédiments déterminera la répartition de la faune et de la
flore.
Il est à remarquer que le sable dominera de façon presque exclusive dans les fonds battus aux
grandes houles du large. Du fait de l’agitation et de manque de matières qui en découlent : la
faune ne peut être que temporaire.
Nota bene : Les vers marins vivent essentiellement dans les fonds sablo-vaseux.
III. LA ZONE SUBLITTORALE : ou zone du plateau continental
30
C’est la zone qui se situe entre 60 et 200 m environ. Sur ces fonds, plus de végétation
abondante, plus de photosynthèse. L’extension de cette zone est en dépendance étroite avec la
géologie régionale. Cette zone n’est donc pas uniforme et la profondeur varie avec la nature
physique des sédiments.
Cette zone est riche en faune car c’est la zone de la pêche industrielle au chalut.
IV. LES ZONES PROFONDES (zones archibenthiques et abyssales)
Ces zones intéressent peu le pêcheur mais sachant qu’elles possèdent une faune
particulièrement bien adaptée aux dures conditions du milieu.
LES GRANDES ZONES PELAGIQUES (EAU)
I. LA ZONE NERETHIQUE
La zone néréthique est la zone des eaux qui recouvrent le plateau continental : c’est donc la
zone qui se situe de 0 à 200 m. La topographie du plateau continental est tourmentée (hauts
fonds, sillons, vallées, etc.). Les eaux de cette zone seront donc très instables et les échanges
entre ces faces sont constants ce qui provoque une certaine fertilité de ces eaux.
Le plancton de la zone néréthique est très abondant et très varié.
La zone néréthique est la zone la plus productive en pêche industrielle pélagique :
maquereaux, sardines, thons, espadons, bonites, liches, germons.
II. LA ZONE OCEANIQUE
La zone océanique est celle qui se situe au large après la zone du plateau continental. Les
eaux de cette zone sont généralement très bleues, les conditions physiquo-chimiques très
stables. Le plancton de la zone océanique est moins varié, moins abondant que celui de la
zone néréthique. De plus, il est constitué presque essentiellement d’organismes constamment
pélagiques. Les cétacés, requins, thons, etc. se promènent donc entre la zone océanique et
néréthique en fonction de paramètres étudiés après.
31
5)
Dans ce chapitre,
1. La quête alimentaire 2. l’instinct de reproduction 3. l’instinct de conservation 4. le territoire
LES QUATRE FONCTIONS ESSENTIELLES DES POISSONS
I. LA QUETE ALIMENTAIRE
L’une des premières préoccupations des poissons est, sans nul doute, sa quête alimentaire ;
cette quête alimentaire sera plus ou moins difficile suivant les endroits, mais en règle
générale, le poisson se tiendra de préférence dans des zones abondantes en nourriture.
On note donc l’intérêt de savoir la nourriture de prédilection de tel ou tel poisson pour
connaître sa zone de concentration.
Il est à remarquer que la croissance de ceux-ci est continue dans la mesure où ils se
nourrissent. Par contre, dans le cas contraire, cette croissance est stoppée.
Pour se nourrir, le poisson utilise des ruses incroyables. Il est d’une méfiance et d’une
curiosité à toute épreuve. Certaines techniques de pêche utilisent ces deux défauts.
Certains savants pensent que la faculté de reconnaître une proie comestible s’inscrit dans le
code génétique de l’animal et qu’il s’acquiert peu par l’expérience.
Une des règles de la pêche consistera à noter et à détailler le contenu stomacal de chaque
poisson pêché.
II. L’INSTINCT DE REPRODUCTION (On prendra le loup comme exemple)
Une chance pour le pêcheur, il s’agit là d’un poisson dont on connaît le mieux la
reproduction, notamment par les travaux de Gilbert BARNABE, conseiller scientifique et
biologiste.
Le loup fraye l’hiver : une femelle à trou généralement très grosse pond de 100 000 à 200
000 œufs qui ont doublé de diamètre en 48 heures dans les glandes sexuelles, ce qui provoque
chez cette dernière une dilatation de l’abdomen (c’est la forme du ventre qui nous aidera à
déterminer les mâles ou les femelles). De 30 à 48 heures plus tard, cette femelle pond les œufs
et plusieurs mâles, en général plus petits, éjectent leur laitance. Les œufs sont donc fécondés
d’une manière externe.
Ces œufs transparents relativement invisibles mesurent 1,15 millimètres de diamètre : on peut
les pêcher à l’aide d’un filet à plancton jusqu’à une vingtaine de mètres de profondeur mais
ceux-ci montent en surface. Ils éclosent 5 à 6 jours après et la larve d’environ 5 millimètres de
longueur qui dans l’œuf, se nourrissait des matières nutritives contenues, va puiser dans ses
32
réserves pendant une semaine jusqu’à ce qu’elle devienne capable de manger les minuscules
animaux présents dans le plancton.
Quatre mois plus tard, on peut dire que cette larve est devenue effectivement un petit poisson.
Les loups, contrairement à certains poissons, conservent le même sexe toute leur vie.
Lorsqu’ils ont deux ans, ils mesurent 28 à 31 cms. Ils sont en âge de procréer. Par contre, les
femelles ne pondent qu’à partir de la troisième année (35 à 42 cms). A 5 ans, le mâle peut
mesurer 45 à 50 cms, même mensuration qu’une femelle de 4 ans.
Les poissons de plus de 60 cms sont presque toujours des femelles, un spécimen de 92 cms et
11 kgs serait âgé d’après BARNABE de 16 ans. L’espérance de vie d’un loup atteindrait 30
ans.
Retenons que la reproduction en général des poissons fait partie à certaines époques de
l’année du premier souci de l’espèce.
III. L’INSTINCT DE CONSERVATION
La volonté de vivre au même titre que la quête alimentaire est l’une des préoccupations du
poisson. Certaines réactions de défense ou d’attaque font également partie du code génétique
du poisson. Cette défense est ensuite affinée par l’expérience.
Le succès d’une bonne défense dépend de la détection d’une menace (un nuage effraie le
gobie). Ici apparaît une forme d’intelligence chez le poisson. Ainsi le prédateur et une victime
peuvent vivre côte à côte mais au moindre changement d’attitude du prédateur, il y a une
réaction automatique.
L’ART DU CAMOUFLAGE
Cette arme constitue pour les poissons une technique aussi bien offensive que défensive.
La forme la plus répandue est dite « passive » : c’est la contre ombre : le ventre est blanc, le
dos sombre. Vu d’une haut, le dos se confond avec le bleu sombre ; vu d’en bas, le ventre se
confond avec la lumière.
La deuxième forme de camouflage est dite « coloration disruptive » (stries, raies, points) qui
casse la forme du poisson pour l’intégrer dans son milieu (saupes effrayées).
La troisième forme de camouflage est dite « coloration criptique » : il s’agit de prendre
rapidement la couleur du sol ou de la roche ou plus lentement (un loup sur sable est clair, un
mérou idem).
La quatrième forme est la coloration tapageuse de certaines zones pour éviter que les
prédateurs attaquent les parties sensibles (l’œil, la tête) ainsi un sargue effrayé dans une rague
voit son museau s’assombrir pour se confondre avec la pénombre du trou.
33
La cinquième forme de camouflage est le « mimétisme ». Le poisson copie la forme et la
couleur de l’environnement pour se confondre avec lui (rascasses). Le mimétisme est
amélioré par l’animal qui positionne son corps de façon à bien épouser la forme qu’il veut se
donner. La couleur joue un rôle très important, à titre d’exemple :
La seiche se change très rapidement et sa couleur traduit son humeur (blanc = j’ai peur, rouge
= je suis en colère, arc-en-ciel = je cherche un partenaire pour frayer).
Si un poisson a été quand même repéré par un prédateur, une seule solution s’impose à lui : la
retraite stratégique dans un abri rocheux, sableux, etc.
IV. LE TERRITOIRE
On distingue en général cinq types d’habitat en mer.
1) Les poissons côtiers
Le poisson côtier vit, bien entendu, en bordure du plateau continental jusqu’à une profondeur
de 40 mètres : les fonds sont rocheux ou sablo-vaseux. Poisson très sédentaire, il se déplace
très lentement. Leur corps est difforme. Ce sont de mauvais nageurs. Ils vivent cachés dans
les anfractuosités des rochers ou à demi-enfouis dans le sable, la vase ou les herbiers.
Généralement omnivores, ils chassent souvent à l’affût. Leur coloration est en rapport avec le
milieu. Ils ont un instinct très familial très développé et leurs œufs sont souvent demersaux.
Principaux poissons côtiers : les gobies, blennies, rascasses, vives, labridés, soles, turbots, etc.
2) Les poissons nérétiques
Ces poissons habitent plus au large, au dessus du plateau
continental. Ils sont de relatifs bons nageurs mais ne parcourent pas de longues distances.
Leurs œufs sont pélagiques.
Principaux poissons nérétiques : mérous, daurades, sars, labridés adultes, rougets barbets,
grondins, etc.
3) Les poissons benthiques ou démersaux
Ces poissons vivent sur le fond du plateau continental, beaucoup sont plats et très vivaces. Ils
se nourrissent de mollusques, de crustacés, etc.
Principaux poissons benthiques : raies, roussettes.
4) Les poissons pélagiques
Ces poissons vivent en haute mer mais dans les couches superficielles. Ils s’approchent des
côtes pour pondre ou pour chasser. Nageurs rapides, ils ont des corps parfaitement
hydrodynamiques. On les appelle fréquemment les poissons « bleus ».
Très sensibles aux variations de température et salinité, ils sont donc classés parmi les
poissons sténothermes et les sténolins. Ils se déplacent dès que les conditions du milieu
changent et sont capables de parcourir de très longues distances. Leurs œufs sont pélagiques.
34
6)
Dans ce chapître,
1. Les paramètres dont dépendent la pêche 2. Cahier des « enseignures »
LES PARAMETRES DONT DEPENDENT LA PECHE
I. LES PARAMETRES GENERAUX
Les paramètres généraux découlent, comme nous allons le voir, des quatre fonctions
essentielles du poisson. Ceux-ci peuvent être classés au nombre de deux :
A) Le choix de la zone de pêche
Cette zone doit avoir en premier lieu les ressources alimentaires recherchées par telle ou telle
espèce. Ainsi, par exemple, une daurade adore les coquillages, inutile donc de rechercher
celle-ci dans une zone où il n’y en a pas, sauf chance inespérée. Donc, chaque espèce préfère
une zone particulière en fonction de la nourriture qu’elle apprécie.
Dans cette zone, le poisson se sentira heureux si de plus il a la possibilité d’y trouver un
habitat qui le sécurisera, c’est-à-dire de belles ragues, de belles épaves, de belles pierres, de
belles mattes, etc.
En troisième lieu dans cette zone, son instinct de conservation ne doit pas être mis à rude
épreuve (zone peu chassée, peu de trafic maritime, etc.).
En résumé, la zone la plus abondante en tel ou tel poisson s’avère être la zone qui remplit ces
trois conditions essentielles (nourriture, habitat, protection).
B) La saison ou le mois
La saison ou le mois conditionne les différents états de la mer puisque le climat n’est pas
constant. Les poissons frayent particulièrement à certaines saisons : il est donc très utile de
connaître les mœurs de chaque espèce en fonction de chaque saison, par exemple le loup fraie
l’hiver, le sar au printemps, etc.
II. LES PARAMETRES PARTICULIERS
Ces paramètres particuliers vont tenter de déterminer avec plus de précision ou tout au moins
plus de probabilité la rencontre de tel ou tel poisson recherché.
A) Les différents états de la mer
Les différents états de la mer sont conditionnés par les vents, les courants. Il est donc très
précieux de connaître l’incidence de tel vent, de tel courant dans la zone choisie, et de ne pas
se tromper sur le type de courant.
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La mer peut être :
- calme et claire, sans houle, - calme et trouble sans houle, - agitée et claire sans houle, agitée et trouble, - agitée et trouble après tempête, - agitée avec houle de surface, - agitée
avec houle de fond.
Chaque espèce réagit différemment suivant les états de la mer.
B) La température de l’eau de mer
La température de l’eau de mer constitue un paramètre fondamental de la pêche. Nous avons
vu (Cf biologie) que les poissons sont très sensibles à la température de l’eau. Ainsi, ces
fonctions vitales –nourriture, fraie- sont conditionnées par celles-ci.
Il serait souhaitable que le pêcheur marin ait une idée précise de la température de l’eau de
mer au cours d’une partie de pêche.
C) La composition chimique de l’eau de mer
Nous avons vu que les poissons peuvent être euryphalins ou stenolins. Nous avons vu
également que la composition chimique de l’eau de mer très stable en règle générale, peut
varier notamment en salinité lorsqu’il y a apport d’eau douce par un cours d’eau, par la pluie,
etc. Il apparaît donc évident que cette composition chimique et ses variations constituent des
paramètres fondamentaux.
D) Le temps avant et après une partie de pêche
Le temps avant et après peuvent être considérés comme des paramètres puisqu’ils influencent
la température, l’état, la composition chimique de l’eau. Ainsi, par exemple, deux jours de
beau temps avant une partie de chasse vont réchauffer la température de l’eau.
De même, une pression atmosphérique en baisse fera s’enfuir les poissons non prédateurs et
accourir les carnassiers.
E) Le choix des heures de pêche
Comme il a été vu ci-avant, les animaux diurnes et les animaux nocturnes sont en perpétuel
mouvement. Cependant, la mutation diurne, nocturne ne s’opère pas d’une façon brutale et
rapide, ainsi au lever du soleil et au coucher, pendant un certain temps, toute la chaîne
alimentaire est là. Il est donc évident que c’est à ce moment là que l’on a la probabilité de
rencontrer le plus de poissons.
f) influence de la pêche professionnelle :
Ce paramètre ne doit en aucun cas être néglige car la pêche professionnelle exerce une
prédation extrêmement importante et peut déplacer les compagnes de poissons( par exemple
une zone chalut la veille verra une pénurie de poissons ou un déplacement de celui ci.
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Ces paramètres généraux et particuliers vont nous permettre avec plus de probabilités la
rencontre de telle ou telle espèce recherchée.
Il est bien évident que ces paramètres doivent être affinés lors de pêche de chaque espèce
particulière.
Remarque : Les grands pêcheurs, les champions et même les anonymes tiennent ce que l’on
appelle un « cahier des enseigneurs » où ils consignent leurs différentes observations. Nous
donnons ici, à titre indicatif, compte tenu de ce qui a été dit avant, une méthode de
consignation de ces diverses observations.
CAHIER DES ENSEIGNURES
ZONE DE PECHE :
Nature physique du fond (fond à roche dure, à roche tendre, sableux, sablo-vaseux, etc.) ;
profondeur ; endroits précis de l’habitat avec enseignures exactes.
SAISONS, MOIS JOURS :
ETAT EXACT DE LA MER : Vent (direction et force) ; courant (nature du courant, pente,
dérive, géotrophique, etc.) nature et force.
TEMPERATURE DE L’EAU : (variations)
COMPOSITION CHIMIQUE DE L’EAU
TEMPS AVANT ET APRES : Il convient de noter ici si possible les pressions
atmosphériques et si possible le degré d’ensoleillement.
LUNAISONS : (heure de coucher, heure de levée)
TRANCHES HORAIRES DE PECHE
NATURE, ESPECES, QUANTITÉ PECHEE
TECHNIQUE DE CHASSE, MATERIEL UTILISE
POSITIONS ET REACTIONS DES POISSONS DANS LEUR ELEMENT
PETITS SECRETS PERSONNELS
37
7)
La boussole solaire, la boussole astrale, la boussole lunaire sont des moyens d’orientation
largement répandus dans le règne animal. Ainsi, grâce à un rythme physiologique endogène,
le poisson fait varier au cours de leur journée l’angle qu’il fait avec le soleil, la lune ou les
astres afin de compenser le mouvement apparent de ceux-ci et maintenir ainsi le cap inchangé.
Lorsque le soleil ou la lune sont cachés, les animaux sont capables de se servir de la lumière
polarisée du ciel pour s’orienter avec la même précision. Pour la population d’un habitat
donné, la direction à prendre en fonction du soleil, de la lune ou des astres apparaît inscrite
dans le patrimoine héréditaire.
En conclusion, le pêcheur doit savoir que la lune et le soleil constituent entre autres, un
moyen de guidage des poissons !!!!!
Des paramètres donc a intégrer dans les observations. Aussi par lune montante, on observe un
déplacement des poissons erratiques et pélagiques
Ces déplacements sont connus des pêcheurs professionnels qui placent alors des filets de
poste !!!! (dès la ½ lune montante)
Les pélagiques, poissons migrateurs par excellence s’orientent par les astres
(expériences effectuées in vitro) : dans l’eau au large point de repère visuel, sauf le ciel !!!!!
38
8)
On sait, à l’heure actuelle, que les poissons et les animaux en général manifestent une
prédisposition à apprendre certains types de comportements.
Cousteau dit « qu’il existe chez les animaux une forme d’apprentissage très élevée qui
restreint les performances individuelles. Elle concerne l’acquisition par l’animal de réactions
types vis-à-vis d’un objet déterminé. L’imprégnation ne peut intervenir que pendant une durée
assez brève de la vie postnatale. Si l’apprentissage n’a pas lieu pendant cette période sensible,
l’animal reste à jamais incapable d’identifier l’objet ».
Le savoir se transmettrait par le code génétique
39
9)
Dans ce chapitre,
1- LES ZONES BENTHIQUES
2- LES GRANDES ZONES PELAGIQUES
LES ZONES BENTHIQUES (SOL)
La vie marine de la zone benthique est très importante, très variée, particulièrement dans la
zone des continents. Cette zone est également riche en nourriture, nourriture qui provient soit
du fonds lui-même, soit de la couche d’eau qui se situe au-dessus de ce fonds.
La concentration nourriture en matière organique est plus constante que dans le secteur
pélagique.
La conséquence la plus importante pour nous, pêcheurs, sera que les poissons benthiques
n’auront pas l’obligation d’effectuer de grands déplacements pour rechercher la nourriture et
de ce fait seront beaucoup plus sédentaires.
Classements des zones benthiques :
I. LA ZONE SUPRALITTORALE OU LA BORDURE IMMEDIATE DE LA MER
C’est la partie du littoral qui n’est jamais atteinte par la mer mais reste soumise à son
influence.
Elle intéresse le pêcheur dans la mesure où la configuration de ce sol, la nature physique et
chimique du littoral se retrouveront sous l’eau : un cap laisse présager des hauts fonds.
II . LA ZONE EULITTORALE( sols)
C’est la zone accessible à l’homme. Elle s’étend approximativement de 0 à 60 m c’est-à-dire
jusqu’à la profondeur où la photosynthèse s’effectue. C’est cette zone qui intéresse tout
particulièrement le pêcheur : c’est notre territoire usuel.
La nature physique des fonds va être très variée mais on peut tenter une classification simple
(zone sableuse, zone vaseuse, zone rocheuse, zone combinée).
La vie marine benthique ne sera pas la même suivant les différents fonds. Il y a donc une
interdépendance entre la nature physique des fonds et la répartition de la vie benthique.
a) La vie sur la roche, les pierres, les galets
C’est là que la végétation, la flore auront le plus tendance à se fixer. Ainsi, on y rencontre
essentiellement les algues.
40
La faune y sera relativement sédentaire et fixe
b) La vie sur les vases et sable :
Contrairement aux zones rocheuses, les zones meubles sont extrêmement riches en vie
microscopique et macroscopique.
Les sables et les vases se distinguent facilement. En effet, les sables sont généralement clairs,
jaunes ou gris, formés principalement de quartz, de micas, etc.
Les vases sont jaunes, noires ou grises et sont fermées de quartz, mica, argile mais aussi de
matières organiques plus ou moins décomposées.
La nature physique ou chimique des sédiments déterminera la répartition de la faune et de la
flore.
Il est à remarquer que le sable dominera de façon presque exclusive dans les fonds battus aux
grandes houles du large.
Du fait de l’agitation et de manque de matières qui en découlent : la faune ne peut être que
temporaire.
Nota bene : Les vers marins vivent essentiellement dans les fonds sablo-vaseux.
III. LA ZONE SUBLITTORALE : ou zone du plateau continental
C’est la zone qui se situe entre 60 et 200 m environ, voir plus. Sur ces fonds, plus de
végétation abondante, plus de photosynthèse. L’extension de cette zone est en dépendance
étroite avec la géologie régionale. Cette zone n’est donc pas uniforme et la profondeur varie
avec la nature physique des sédiments.
Cette zone est traditionnellement riche en faune car c’est la zone de la pêche industrielle au
chalut.elle devient accessible grâce aux matériels nouveaux proposes ( moulinets électriques
par exemple)
IV. LES ZONES PROFONDES (zones archi benthiques et abyssales)
Ces zones intéressent peu le pêcheur mais sachant qu’elles possèdent une faune
particulièrement bien adaptée aux dures conditions du milieu.
LES GRANDES ZONES PELAGIQUES (EAU)
I . LA ZONE NERETHIQUE
La zone néritique est la zone des eaux qui recouvrent le plateau continental : c’est donc la
zone qui se situe de 0 à 200 m. La topographie du plateau continental est tourmentée (hauts
fonds, sillons, vallées, etc.). Les eaux de cette zone seront donc très instables et les échanges
entre ces faces sont constants ce qui provoque une certaine fertilité de ces eaux.
Le plancton de la zone néritique est très abondant et très varié.
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La zone néritique est la zone la plus productive en pêche industrielle pélagique maquereaux,
sardines, thons, espadons, bonites, liches, et en peche plaisance pour les erratiques( sars ,loup,
dorades).
II . LA ZONE OCEANIQUE
La zone océanique est celle qui se situe au large après la zone du plateau continental. Les
eaux de cette zone sont généralement très bleues, les conditions physico-chimiques très
stables. Le plancton de la zone océanique est moins varié, moins abondant que celui de la
zone néritique. De plus, il est constitué presque essentiellement d’organismes constamment
pélagiques.
Les cétacés, requins, thons, etc. se promènent donc entre la zone océanique et néritique en
fonction de paramètres étudiés après.( suivi du poisson fourrage)
42
10)
Les poissons nérétiques et pélagiques, et parfois benthiques, vivent généralement en banc.
En Provence, on dit que le loup se groupe en campagne de même que le sar, la daurade, etc.,
et pourtant, il nous arrive souvent que l’on n’aperçoive que quelques individus isolés.
Les poissons vivent généralement en banc pour trois raisons avancées par les spécialistes :
• la première explication est que le milieu marin est tellement vaste qu’il faut se grouper pour
assurer la survie de l’espèce.
• la deuxième explication est que le banc constitue une défense contre les prédateurs. Ainsi, il
a été remarqué que la fréquence des rencontres
banc - prédateur diminue en raison
inverse de la densité du banc.
• la troisième explication serait que le banc soit une mémoire collective, un milieu
d’apprentissage.
Le banc en tout état de cause est un super organisme dont toutes les parties fonctionnent avec
l’ensemble et la coordination d’un unique individu.
43
11)
Dans ce chapître,
1. Survenue d’un problème médical à bord 2. Les accidents mettant la vie en danger 3. Les
accidents ne mettant pas la vie en danger 4. Les aides médicales en mer
SURVENUE D’UN PROBLEME MEDICAL A BORD (A moins d’une demi journée d’un
port)
A. LES ACCIDENTS METTANT LA VIE EN DANGER
1) Noyades. 2) Les traumas avec perte de connaissance immédiate. 3) Les traumas avec
perte de connaissance secondaire. 4) Les problèmes cardiologiques aigus. 5) Les réactions
allergiques graves.
B. LES ACCIDENTS NE METTANT PAS LA VIE EN DANGER
1) Les fractures de membres. 2) Sectionnement d’une extrémité. 3) Brûlures : - par
contact, - solaires. 4) Allergies. 5) Intoxications alimentaires 6) Coups de Chaleur. 7)
Plaies diverses.
C - ASSISTANCE MEDICALE EN MER : VHF, Tél. cellulaire
LES ACCIDENTS METTANT LA VIE EN DANGER
A. LES NOYADES
Avant toute chose, faire rendre l’eau qui a pénétré dans les poumons (pression sur la cage
thoracique dans une position où la bouche est plus basse que la poitrine).
Si absence de respiration spontanée, pratiquer le bouche-à-bouche :
1) Vérifier la liberté des voies respiratoires (si un élément se trouve dans la bouche ou la
gorge, le flux d’air ne passera pas).
2) Tête en hyper extension afin d’ouvrir les voies respiratoires en évitant que la langue ne les
obstrue. La position du sauveteur est généralement :
- à droite du blessé allongé sur le dos, - main gauche posée sur le front du blessé, - main
droite sous le cou du blessé pour le soulever et obtenir l’hyper extension de la tête.
3) Le sauveteur inspire amplement pour emmagasiner de l’air.
4) Il place sa bouche largement ouverte sur la bouche du blessé en essayant de boucher les
narines du blessé avec sa joue gauche. Ceci permet à l’air qui va être insufflé de passer vers
les poumons au lieu de ressortir par le nez. Si l’obstruction des narines du blessé est
impossible avec la joue, il convient alors de pincer les narines avec le pouce et l’index de la
main gauche qui appuie sur le front.
44
5) Expirer alors afin de remplir la cage thoracique du blessé en surveillant son gonflement.
Cette surveillance est obligatoire afin de s’assurer de l’efficacité de la manœuvre.
6) A la fin de l’expiration, le sauveteur ne change pas la position des mains (toujours pour
laisser libres les voies aériennes) mais soulève sa propre tête afin que l’air puisse sortir des
poumons du blessé. Un aide peut faciliter l’expiration du blessé en appuyant sur les côtés de
la cage thoracique du blessé.
7) Faire une douzaine de manœuvres assez rapidement, puis instaurer un rythme de 15
manœuvres par minute.
B. LES TRAUMATISMES AVEC PERTE DE CONNAISSANCE IMMEDIATE
Les traumatismes crâniens
Type : Coup de bôme sur la tête.
A éviter : Mobiliser le dos ou la tête – Relever le blessé.
A faire : Ramener le blessé à l’abri (cockpit ou cabine). Le coucher sur le côté gauche afin
d’éviter une inondation bronchique en cas de vomissement. Si la perte de connaissance se
prolonge au-delà de 10 minutes, chercher une assistance médicale.
L’évanouissement dû à une douleur
Type : Choc violent sur les extrémités (ou certaines réactions allergiques).
A faire : Ramener le blessé à l’abri (cockpit ou cabine). Le coucher sur le côté gauche afin
d’éviter une inondation bronchique en cas de vomissements. Si la perte de connaissance se
prolonge au-delà de 10 minutes, chercher une assistance médicale.
C. LES TRAUMATISMES AVEC PERTE DE CONNAISSANCE SECONDAIRE
Les traumatismes crâniens
Type : Coup de bôme sur la tête.
A faire : Identique au cas précédent (cas avec perte de connaissance immédiate) mais
nécessité d’une assistance la plus rapide.
Les hémorragies
A éviter Garrot
A faire : Un pansement compressif au point de saignement.
Traumatisme sur l’abdomen
Type : Equipier tombant à plat sur le ventre sur un winch.
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A faire : Allonger le blessé au calme. L’apparition d’une soif intense, la persistance de la
douleur, une sensation d’ébriété doivent FAIRE penser à une hémorragie interne et
nécessitent une assistance médicale urgente.
D. LES PROBLEMES CARDIOLOGIQUES AIGUS
Type : Infarctus. Douleur en barre dans la poitrine, irradiation parfois dans l’épaule gauche
et/ou dans le maxillaire inférieur gauche.
A faire : UNE vaporisation d’un spray coronaro-dilatateur de type Natyspray fort 0,40 mg.
Une céphalée sans gravité et passagère peut alors être déclenchée.
E. LES PHENOMENES ALLERGIQUES GRAVES
Type : Œdème de Quincke après piqûre.
A faire : Utilisation d’un kit type Anahelp ou Anakit en injection sous-cutanée. Le plus facile
: face antérieur de la cuisse. Pincer avec deux doigts et piquer avec aiguille parallèle au
membre.
LES ACCIDENTS NE METTANT PAS LA VIE EN DANGER
A. FRACTURES DES MEMBRES
A éviter : Mobiliser la fracture.
A faire : Transporter le blessé à l’abri sans mobiliser la fracture. L’installer le plus
confortablement possible en maintenant la zone de fracture immobile (avec coussins, lattes,
écharpe, attelles, etc.).
L’immobilisation ne doit jamais serrer.
Calmer la couleur en utilisant des calmants de la pharmacie de bord ou à défaut de la glace
pilée dans un sac en plastique entouré d’une serviette.
B. SECTIONNEMENT D’UNE EXTREMITE
Type : Sectionnement d’un doigt dans un winch, un guindeau, un accouplement d’arbre, etc.
A éviter : Mettre en contact la partie arrachée en contact avec de l’eau (qu’elle soit douce ou
de mer).
A faire : Mettre la partie arrachée dans un sac plastique SANS LIQUIDE DANS LE SAC puis
mettre l’ensemble au froid (entouré de glace par exemple mais jamais dans un freezer).
C. BRULURES
Type : Huile chaude de la cambuse, combustible dans la cale.
A faire : Eteindre le feu sur le blessé (couverture). Déshabiller le blessé (au besoin en
coupant ses vêtements). Nettoyer les lésions avec une solution antiseptique moussante MAIS
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JAMAIS AVEC DE L’ALCOOL OU DE L’EAU OXYGENEE. Couvrir les lésions avec un
tulle gras. Faire un pansement non compressif, calmer la douleur.
D. ALLERGIES
Type : Méduses, araignées (vives).
A éviter : Frotter la région contaminée.
A faire : Pour les méduses et les araignées, annuler ou diminuer la puissance de la substance
toxique par l’application immédiate et locale de chaleur (cigarettes, briquet, sèche-cheveux,
etc.), la distance de ces sources (pharmacie de bord). Mettre sur la lésion une pommade antiallergique de contact, donner des anti-allergiques par voie buccale.
E. INTOXICATION ALIMENTAIRE
Type : Conserves avariées, coquillages pollués, etc. On note vomissements, diarrhées, fièvre.
A faire : Faire boire par petites quantités un désinfectant intestinal.
F. LES BOBOS POUVANT DEVENIR GRAVES
Brûlures solaires
Type : Le coup de soleil.
A faire : Crème et faire boire.
Coup de chaleur
Type : Rare chez l’adulte, il peut être grave chez l’enfant. Il n’est pas obligatoirement dû à
une exposition prolongée au soleil mais à la chaleur. L’enfant devient progressivement
somnolent, très fiévreux, avec ou sans coup de soleil.
A faire : L’installer au frais dans un endroit aéré, couché (sur le côté gauche si possible). Le
faire boire s’il n’est pas trop somnolent. Faire baisser la température en utilisant des sacs de
glace entourés de serviettes sur les plis fémoraux ou sous les aisselles ou des médicaments
anti- thermiques.
Agressions oculaires ou cutanées
A faire : Collyre antiseptique et décongestionnant simple. Pommade type Biafine ou
Parfenac.
Les plaies diverses
Il faut savoir qu’à la mer, la cicatrisation est longue et difficile. On aura donc intérêt à isoler
les plaies de l’humidité et des projections d’eau au moyen de pansements étanches mais aussi
à les aérer de temps en temps pour éviter les mêmes effets causés alors par la sudation
naturelle.
47
La pharmacie de bord (recommandée pour les 1ère, 2ème et 3ème catégories)
- coton hydrophile, - paires de gants chirurgicaux, - paire de ciseaux, - pansements et
compresses de gaze 30 x 30, - produits antiseptiques local, type ammonium quartermaire, instruments pour parer et nettoyer les plaies, - pansement gras, - pansements stériles, - sutures
adhésives, - bandes adhésives 10 x 6 et 6 x 4, - bandes de crêpe 4 m x 5 cms et 5 m x 20 cms,
- attelles malléables, collier cervical rigide, - produit antalgique utilisable sans prescription
médicale paracétamol, - couverture isolante en aluminium, - compresse auto-chauffante à
utilisation instantanée, - embout bouche-à-bouche avec clapet anti-reflux, - épingles de sûreté,
- doigtier, - crème antiactinique, - alcool à 90°, - aspirine, - fulfamides ou antibiotiques de
contact, - collyre antiactinique, - comprimés antinaupathiques, - antihémorragique de contact,
- comprimés antidiarrhétiques, - antibiotiques par voie buccale, - antispasmodiques (Spasfon
Lyoc 40 mg).
LES AIDES MEDICALES EN MER
VHF
Crossmed et sémaphores sur le canal 16.
Internavires.
TELEPHONE CELLULAIRE
N° 112
48
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