Alopécie iatrogène chez des patients traités par anti-TNF alpha : revue de la
base nationale de pharmacovigilance
Les anti-TNF α sont des médicaments couramment utilisés dans diverses pathologies
inflammatoires auto-immunes, telles que la Polyarthrite Rhumatoïde, le psoriasis et le
rhumatisme psoriasique, la spondylarthrite ankylosante, la maladie de Crohn,…
Avec l’augmentation des prescriptions d’anti-TNF α, de nouveaux effets indésirables, tels
que des cas d’alopécies, ont été récemment rapportés.
Dans la base nationale de pharmacovigilance (au 31/11/10), 36 cas d’alopécie associée à la
prise d’anti-TNF α sont enregistrés (31 femmes et 5 hommes, moyenne d’âge de 39 ans) : 11
cas avec infliximab, 10 cas avec étarnercept, 14 cas avec adalimumab et 1 cas avec
certolizumab (commercialisé depuis 2009). Le délai d’apparition est en moyenne de 180
jours. Plusieurs types d’alopécie sont enregistrés : perte de cheveux dans 16 cas, pelade
dans 16 cas (11 pelades en plaque, 4 pelades décalvantes et 1 pelade universelle) et 4
alopécies associées à un psoriasis.
Dans 37% des cas, l’alopécie est irréversible (13 cas) malgré un arrêt du traitement dans 5
cas (38,5%).
L’alopécie semble être un effet de classe, mentionné uniquement dans le RCP de l’infliximab
(perte de cheveux dans celui des autres anti-TNFα). Certains cas d’alopécies irréversibles ont
été observés que le traitement soit arrêté ou non.
Hyponatrémie iatrogénique : revue de la base nationale de pharmacovigilance
L’hyponatrémie est le trouble électrolytique le plus commun dont la cause peut être médicamenteuse.
Dans la base nationale de pharmacovigilance, 129 cas d’hyponatrémie sont enregistrés. Ils concernent
majoritairement des femmes et des sujets âgés. Les médicaments suspects sont majoritairement : les
diurétiques (28%), les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (15%)(ISRS), les
antiépileptiques (12%), les inhibiteurs de la pompe à protons (8%)(IPP), l’association sartan-
diurétique (7%) et les antidépresseurs autres qu’ISRS (5%).
Le délai d’apparition de l’hyponatrémie est d’un mois après le début de traitement et la régression
implique l’arrêt du traitement et la mise en place d’un traitement correcteur.
Lorsque les diurétiques sont suspects, 57% des cas impliquent un ou plusieurs diurétiques et 10%
une association diurétique + ISRS. Lorsque les ISRS sont suspects, 41% des cas impliquent un ISRS
seul. Lorsque les antiépileptiques sont suspects, 67% des cas impliquent carbamazépine et
oxcarbazépine.
Plus spécifiquement, les hyponatrémies sévères (natrémie < 120mmol/L) sont associées aux
diurétiques à 37% puis aux IPP à 13% et aux Inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion à 8%. Des signes
cliniques sont décrits dans 41% des cas.
Les professionnels de santé doivent être conscients du risque de survenue d’hyponatrémie avec
les médicaments suivants : diurétiques, ISRS, antiépileptiques, IPP, IEC, qu’ils soient prescrits seuls
ou en association, et particulièrement lorsque le patient est une femme et/ou un sujet âgé. Il devrait
être recommandé de contrôler la natrémie avant l’instauration du traitement, 7 à 15 jours après
le début du traitement puis tous les 1 à 2 mois.