
5
1 Introduction
La prévalence du diabète traité pharmacologiquement (insuline ou antidiabétiques
oraux) était estimée fin 2002 à 3,4% de la population française, soit 2 050 000 individus
(131 000 diabétiques de type 1 et 1 919 000 de type 2) auxquels s’ajoutent environ 100 000
diabétiques de type 2 traités exclusivement par régime (1, 2). On assiste à une explosion du
diabète de type 2 traité pharmacologiquement: entre 2000 et 2002, sa prévalence a augmenté
de +3,4% chaque année (1). Le nombre de diabétiques de type 1 reste en revanche stable (1).
Les lésions ulcérées du pied sont une complication grave et fréquente du diabète, qu’il
soit de type 1 ou 2. Aux Etats-Unis, on estime que dans la population diabétique, le risque de
développer un lésion ulcérée du pied au cours de sa vie est de 15% (3). Ces lésions exposent
notamment au risque d’amputation, 85% des amputations non traumatiques chez les
diabétiques sont précédées d’une lésion ulcérée du pied (4). Enfin ces lésions engendrent un
coût économique considérable. Une étude française de 1993 a estimé que le coût de la
pathologie du pied diabétique représentait le quart du coût annuel total de la prise en charge
du diabète (5). Ainsi, l’amélioration de la prise en charge du pied diabétique est un des
objectifs prioritaires dans le programme d’actions, de prise en charge et de prévention du
diabète type 2, mis en place par le Ministère délégué à la Santé en 2002 (6).
Pour prévenir l’apparition des lésions ulcérées du pied, il est nécessaire avant tout
d’identifier les patients diabétiques à risque. La neuropathie est le facteur causal principal
dans l’apparition de ces lésions, du fait d’une diminution de la sensibilité et donc d’une
suppression de l’alarme douloureuse (7). Le monofilament est un outil simple et validé de
dépistage de cette perte de sensibilité et ainsi du risque de lésion ulcérée des pieds chez le
diabétique (7). Son utilisation s’intègre dans le cadre de l’évaluation clinique du risque
podologique pour tout diabétique. Elle est recommandée actuellement en France par l’HAS
(Haute Autorité de Santé, anciennement dénommée ANAES, Agence Nationale
d’Accréditation et d’Evaluation de la Santé) (8). Une stratégie de prévention des lésions
ulcérées du pied est proposée en fonction du niveau de risque mesuré (9).
Les médecins généralistes sont les acteurs principaux dans la prise en charge des
patients diabétiques. Selon des données de la CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance
Maladie des Travailleurs et Salariés), 97,6% des diabétiques de type 2 sont suivis par un
généraliste (1). Il n’existe pas de données concernant le diabète de type 1 (1). L’étude
française ENTRED portait sur 10 000 bénéficiaires du régime général des travailleurs salariés