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Qu’est ce qu’une plante invasive?
Numéro 32
Rédaction : Céline Wattez Ménard et Jean-Louis Wattez
La Vieille Lys à Haveskerque en 2004
On considère comme invasives les plantes exotiques (plantes pro-
venant d’une autre région du monde) introduites dans le milieu,
volontairement ou non, qui se développent de façon naturelle,
perturbant le fonctionnement des écosystèmes par leur proliféra-
tion.
L’introduction des espèces exotiques est un phénomène qui existe
depuis de nombreux siècles. Toutefois, le rythme actuel et l’inten-
sité de leur propagation sont tellement importants qu’on observe
aujourd’hui une modification complète de certains écosystèmes
avec un remplacement des espèces indigènes (régionales) par des
espèces exotiques.
Les espèces invasives en France sont originaires de différents
continents : Amérique du Nord et du Sud, Est de l’Asie, Afrique du
Sud…La présence de plantes invasives est observée dans de nom-
breux habitats, mais dans le Nord de la France, les milieux humi-
des sont parmi les plus touchés.
Principales caractéristiques des plantes invasives :
Elles ont un développement rapide et sont très compétitives
Elles n’ont pas de parasites ou de consommateurs connus
dans les régions touchées
Elles colonisent préférentiellement les milieux perturbés ou
fragiles (invasion rapide des milieux artificialisés, dégradés
ou appauvris en espèces).
Non invasive
Non invasive
Non invasive
Non invasive
Pas de confusion!
Pas de confusion!
Il ne faut pas les confondre avec les plan-
tes pouvant être qualifiées
d’« envahissantes » comme les orties, les
ronces, le chardon des champs ou encore
la petite lentille d’eau, plantes indigènes
dont la prolifération témoigne d’un dys-
fonctionnement ou perturbation du mi-
lieu, parfois temporaire. Il ne s’agit pas
non plus de « mauvaises herbes » au
sens agronomique du terme.
Invasive
Invasive
Invasive
Invasive
Photos Pierre Rolin
L’hydrocotyle fausse
renoncule a envahi la
Vieille Lys à Havers-
kerque à la fin du
printemps 2004 cau-
sant la mort de nom-
breux poissons.
L’éradication a néces-
sité des moyens im-
portants et une sur-
veillance continue.
Plante rhizomateuse, la Renouée du Japon dévelop-
pe des tiges creuses et noueuses, semblables à celles
du bambou, de 3 m de haut en quelques mois. Ses
feuilles sont ovales, brusquement tronquées à la
base, pouvant mesurer 20 cm de longueur. Elle pos-
sède des rhizomes qui peuvent s'enfoncer à plus de
2 m de profondeur et s'étendre latéralement sur 7
m! Ces tiges souterraines libèrent des toxines qui
empêchent l'établissement d'autres végétaux. Les
fleurs dun jaune verdâtre à blanchâtre sont regrou-
pées en grappes dAoût à Octobre.
Sa reproduction se fait principalement par dissémi-
nation de fragments de rhizomes et de tiges.
La Renouée du Japon
La Renouée du Japon
La Renouée du Japon
La Renouée du Japon
Milieux colonisés :
La renouée du
Japon colonise les bords des plans
d'eau, les milieux humides, les fossés,
les canaux d'irrigation, les abords des
routes, et les milieux perturbés.
Problèmes posés :
Elle forme des
peuplements denses qui étouffent les
espèces indigènes, appauvrissant ainsi
la diversité biologique des écosystè-
mes. Elle ne fixe pas les berges et ac-
croît les risques d'inondation, en rai-
son des tiges mortes qui flottent à la
surface de l'eau au printemps
Fallopia japonica
Fallopia japonica
Fallopia japonica
Fallopia japonica
Cest lune des 100 pires es-
pèces envahissantes de la
planète selon l'Union mon-
diale pour la nature (UICN).
Aussi appelée Balsamine de lHimalaya, cette annuel-
le se distingue aisément des autres impatiences par
ses feuilles dentées opposées ou verticillées par 3,
ses grandes fleurs pourpres et sa taille pouvant at-
teindre 2 m. Les fleurs de 2,5 à 4 cm de long apparais-
sent de juillet à octobre, sont munies dun éperon
fortement courbé. Les fruits ressemblent à des capsu-
les allongées qui à maturité, éclate au moindre
contact, projetant de nombreuses graines (environ
800 graines par plantes) jusquà une distance de 2 m.
La Balsamine Géante
La Balsamine Géante
La Balsamine Géante
La Balsamine Géante
Impatiens Glandulifera
Impatiens Glandulifera
Impatiens Glandulifera
Impatiens Glandulifera
Milieux colonisés :
Elle se déve-
loppe sur les berges et les alluvions
des rivières, canaux, fossés ou sur
les talus humides. On la rencontre
rarement dans les milieux plus secs
à l’exception de certains jardins.
Problèmes posés :
Réduction de la
biodiversité et limitation de la régé-
nération des ligneux en zone allu-
viale ; Gêne pour la circulation et
l’accès des usagers aux rives ; Fragi-
lisation des berges et favorisation
de l’érosion après disparition de la
plante l’hiver.
La Berce du Caucase
La Berce du Caucase
La Berce du Caucase
La Berce du Caucase
Heracleum mantegazzianum
Heracleum mantegazzianum
Heracleum mantegazzianum
Heracleum mantegazzianum
Cest une espèce hémicryptophyte, qui fleurit la 3
ème
ou 4
ème
année entre juin et juillet, puis meurt après la
fructification, donnant naissance à de nombreuses
graines qui germent au printemps. Cette plante herba-
cée peut atteindre 3 m de hauteur, avec une tige de
parfois 10 cm et une ombelle terminale atteignant
1,5m de diamètre ! Les feuilles segmentées ont égale-
ment des dimensions très importantes.
Quelques plantes invasives de la région
Milieux colonisés :
Cette plante se -
veloppe sur les talus, le long des routes,
et chemins, dans les terrains vagues et
friches, de préférence en terrain riche et
fertile, plutôt frais
.
Problèmes posés
: la Berce du Caucase
est une espèce très compétitive, elle
élimine la plupart des espèces régionales
elle s’implante, de par sa croissan-
ce rapide et sa grande taille.
Attention, toutes les parties de la plante contiennent des subs-
tances chimiques qui provoquent, suite à un contact direct
avec la peau, de fortes réactions allergiques, voir des brûlures
si exposition au soleil!
La Jussie à grandes
La Jussie à grandes
La Jussie à grandes
La Jussie à grandes
fleurs ou rampante
fleurs ou rampante
fleurs ou rampante
fleurs ou rampante
Milieux colonisés : Eaux stagnantes ou à
faible courant tel que les étangs, mares,
canaux, prairies humides.
Problèmes posés : Réduction de la biodi-
versité ; ne vis-à-vis des écoulements
et des usages liés à l’eau (navigation,
pêche, sports nautiques) ; Comblement
des milieux ; Modification de la qualité
physico-chimique des eaux.
Ludwigia grandiflora
Ludwigia grandiflora
Ludwigia grandiflora
Ludwigia grandiflora
Ludwigia peploides
Ludwigia peploides
Ludwigia peploides
Ludwigia peploides
Actuellement, la Jussie est clas-
sée parmi les plantes les plus
envahissantes des milieux aqua-
tiques français.
Milieux colonisés et problèmes po-
sés : Cette plante de la famille des
ombellifères est une espèce très com-
pétitive vis-à-vis des autres végétaux.
Elle prolifère dans les eaux stagnan-
tes ou à débit lent elle forme des
herbiers denses et étendus qui étouf-
fent les espèces régionales.
Elle accélère la sédimentation des
plans d’eau et constitue un frein hy-
draulique important pouvant accroî-
tre le risque d’inondation. Elle pertur-
be fortement les activités et loisirs
nautiques.
Hydrocotyle ranunculoides
Hydrocotyle ranunculoides
Hydrocotyle ranunculoides
Hydrocotyle ranunculoides
Milieux colonisés : Ces plantes peu-
vent coloniser des milieux aquatiques
variés, à eaux stagnantes ou faible-
ment courantes.
Problèmes posés : obstacle à l’écoule-
ment des eaux, anoxies temporaires
(manque d’oxygène) lors de la com-
position des tiges si la plante est très
abondante ; augmentation de la sédi-
mentation ; concurrence fortement
les espèces aquatiques locales jusqu’à
leur élimination ; gêne pour la prati-
que de certains loisirs liés à l’eau.
LHydrocotyle fausse
LHydrocotyle fausse
LHydrocotyle fausse
LHydrocotyle fausse-
-
-
-
renoncule
renoncule
renoncule
renoncule
Plante fixée aquatique ou amphibie à longues tiges por-
tant des racines aux nœuds. Feuilles alternes, arrondies
en forme de cœur. Floraison discrète, daoût à octobre,
avec de petites fleurs blanches au ras de leau, mas-
quées par le feuillage. Lhydrocotyle se propage par
bouturage.
Elodée du Canada
Elodée du Canada
Elodée du Canada
Elodée du Canada
Elodée de Nuttall
Elodée de Nuttall
Elodée de Nuttall
Elodée de Nuttall
Elodea Canadensis
Elodea Canadensis
Elodea Canadensis
Elodea Canadensis
Elodea Nuttalli
Elodea Nuttalli
Elodea Nuttalli
Elodea Nuttalli
Il sagit dune plante immergée à tiges ramifiées. Les
feuilles, finement denticulées aux bords, sont dispo-
sées par 3 autour de la tige. L’Elodée à feuilles étroites
se distingue de lélodée du Canada par ses feuilles li-
néaires plutôt arquées vers le bas et qui senroulent
sur elle-même à la manière dun tire-bouchon.
Des hibernacles, bourgeons spécialisés, permettent la
survie de lespèce pendant lhiver et sa multiplication.
Les tiges se développent dès le réchauffement des
eaux à la fin du printemps et pendant tout lété.
Les tiges sont rigides et noueuses et présentent de
nombreuses racines adventives. Les feuilles alternes et
brillantes possèdent des nervures bien visibles. Les
feuilles des tiges aériennes sont lancéolées et poilues
alors que celles qui flottent à la surface de leau sont
ovales et glabres, formant des rosettes. Les fleurs de 3
à 5 cm de diamètre possèdent 5 pétales jaune vif.
Les Jussies possèdent des atouts pour une colonisation
rapide des milieux aquatiques : croissance rapide
(jusquà 2 cm/jour), multiplication végétative très acti-
ve (bouturage) et dissémination par l'eau, résistance à
plusieurs semaines de sécheresse sous une forme pros-
trée. Elles survivent l'hiver grâce à leurs rhizomes. Elles
ont une grande capacité dadaptation vis-à-vis des nu-
triments et du substrat. Le mode de reproduction des
Jussies est essentiellement végétatif. Chaque fragment
de tige comportant un nœud peut se bouturer et for-
mer rapidement un nouvel individu.
Il est difficile, pour un regard
non averti, de différencier
l’une de l’autre espèce.
L’impact économique des plantes invasives des zones humides est important : les risques d’inondation et
la gêne pour les usages (agriculture, navigation, pêche et loisirs…) nécessitent un entretien coûteux des
zones envahies.
Imprimé sur papier recyclé
1 tonne de papier recyclé économise 17 arbres, 1m
3
d'espace en décharge, 30 kg de polluants atmosphériques,
consomme 6 fois moins d'énergie et 9 fois moins d'eau pure.
Mobilisation
Des espèces invasives
introduites pour leur esthétique...
Les asters américains
Aster lancéolé (Aster lanceolatus Willd.)
Aster de Virginie
(Aster novi-belgii L.) Aster à feuilles de
saule (Aster salignus Willd.)
Ce sont des espèces très compétitives,
formant des colonies denses qui concur-
rencent fortement les végétations prai-
riales ou les mégaphorbiaies dans les
zones humides, dont certaines présen-
tent un grand intérêt patrimonial.
le Buddleia de David (Buddleia davidii)
également appelé « Arbre à Papillon ».
Découvert en Chine par le missionnaire
français Armand David et importé à la
fin du XIXème siècle, il a aujourd’hui
envahi de nombreux milieux, notam-
ment la quasi-totalité des voies de che-
min de fer.
Comment lutter?
Dans des milieux aquatiques (mares, bassins, aquariums…) :
- Les oiseaux sont capables « d’exporter » des plantes invasives vers les milieux naturels ! Arrachez les plantes
invasives avec toutes les précautions nécessaires pour éviter la dissémination de fragments de tiges, de racines
ou de feuilles. Faites les sécher avant de les incinérer.
- Veillez à ne pas vous débarrasser n’importe comment de vos déchets d’aquariums. Ne jetez aucun fragment
de ces plantes dans le milieu naturel ou dans une mare, un étang….
Dans vos jardins :
-
Coupez ou arrachez plusieurs fois par an les plantes produisant des rhizomes en veillant en particulier à ex-
traire les parties souterraines et éviter la dissémination de fragments.
- Ne les laissez pas fleurir et propager leurs graines
- La fauche répétée plusieurs fois par an peut faire diminuer les surfaces envahies, notamment si elle a lieu
avant maturation complète des semences.
- Installez d’autres plantes et arbustes associés à un paillage pour limiter le retour des invasives.
- La lutte biologique reste pour le moment une voie d’expérimentation, elle présente un espoir mais aussi des
dangers (introduction de nouvelles espèces exotiques).
- Ne jetez aucun fragment de ces plantes en milieu naturel ; ne les compostez pas, préférez le séchage et l’inci-
nération !
- Ne déplacez pas les terres contaminées.
De nombreux organismes se mobilisent
pour faire face à cette menace. A l’échelle
internationale, de multiples conventions
ratifiées par la France (Convention sur la
Diversité Biologique, Convention de Bonn,
de Berne ou de Washington...) ont identi-
fié les espèces exotiques envahissantes
comme une menace majeure.
C’est également au niveau national que la
prise de conscience évolue : qu’il s’agisse
du Grenelle de l’Environnement ou de la
stratégie nationale du
Ministère de l'Eco-
logie, de l'Energie, du Développement
Durable et de la Mer, la restauration de la
biodiversité passe inévitablement par une
lutte contre les invasives (constitution de
différents réseaux de surveillance, renfor-
cement des moyens de prévention, volet
communication...) .
Dimanche 9 octobre 2011
Dimanche 9 octobre 2011
22ème Marché du Mieux Vivre
22ème Marché du Mieux Vivre
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