Formations nouveaux programmes Bac Pro 2009-2010
Raphael Vaudoin Lycée Jean Monnet Yzeure
2.2.3 La quête de la souveraineté
Vichy est souvent contraint par l’occupant : les nazis imposent le contrôle des prix en 1940,
l’exécution d’otages en 1941. Mais pour donner l’illusion de l’initiative et de l’indépendance, Vichy
couvre la plupart des décisions de l’occupant par ses propres textes, légitimant ainsi le pire.
2.2.4 La collaboration économique
L’objectif, là encore, est d’obtenir une place dans l’Europe nouvelle. Vichy, qui met en place une
politique économique très dirigiste, va favoriser la production pour l’économie allemande dont
dépend pour une bonne part l’économie française, tout en essayant de limiter la pénétration des
capitaux allemands. Vichy favorisera également la spoliation des entreprises juives, en essayant de
maintenir ces richesses dans des mains françaises.
2.2.5 La violence d’état et la répression
Toutes les polices sont étatisées et centralisées. Les libertés sont suspendues, la population est
contrôlée, la presse est censurée en zone sud, et seule la presse favorable à l’occupant est autorisée
en zone nord.
La magistrature a été épurée, et de nombreuses juridictions d’exception sont mises en place,
notamment les sections spéciales pour réprimer les communistes et les résistants.
Vichy et les nazis partagent les mêmes ennemis : traque des communistes, des francs maçons, des
juifs, des étrangers, des résistants…de toute « l’anti France » (Maurras).
Le 21 aout 1941, l’attentat contre un soldat par les bataillons de la jeunesse du colonel Fabien
conduit à la mise en place par les nazis de la politique de représailles. Vichy essaiera de faire en sorte
que les otages soient juifs ou communistes, puis couvrira par des lois françaises cette politique
(création des sections spéciales pour juger les terroristes).
L’été 1941 constitue donc un tournant dans la collaboration policière : Vichy va coopérer en amont, à
la traque, plutôt que d’être à la remorque dans la politique de représailles.
2.2.6 De l’internement au génocide
En France comme dans le reste de l’Europe, le juif est le bouc émissaire commode aux maux
engendrés par le monde moderne. L’antisémitisme français s’appuie largement sur un sentiment
xénophobe. Ainsi, dans un premier temps, Vichy va distinguer les juifs français, qu’il faut seulement
exclure de la citoyenneté, et les juifs étrangers, qu’il faut exclure du pays.
Vichy va donc conduire une politique d’internement des étrangers : jusqu’en 1942, c’est le moyen
privilégié des politiques xénophobes. Après 1942, l’internement est une étape vers la déportation.
Vichy considère comme étrangers : les réfugiés juifs : 130000, les réfugiés espagnols et les membres
des brigades internationales restés en France : 125000, les réfugiés antifascistes allemands et
autrichiens : 20000, et ceux que le régime créé lui-même : les apatrides, les déchus de la nationalité :
15000 dont 8000 juifs. Les communistes sont aussi passibles d’internement.
Il est remarquable de constater que l’on compte avant 1942 15000 internés en zone Nord, et 50000
internés en zone sud.
Par delà la politique xénophobe, Vichy va participer au génocide car cela sert ses intérêts.