B alade au pays des s aules Une promenade virtuelle pour découvrir les mystérieuses saulaies du Delta de la S auer E mmanuel R eymond 2007 Q uelques saules pleureurs devant la commune de M unchhausen. S aviez-vous que les arbres de pâques sont des saules horticoles chinois, le saule tortueux. Le Delta de la S auer Les saules ne craignent pas les inondations. Le grosswoerth, une prairie humide Beaucoup d’essences telles que le chêne ne poussent que sur les digues bordant le pré. Les saulaies sont liées à l’omniprésence de l’eau, il existe beaucoup de saules différents. Tous vivent près de l’eau. Les saules appartiennent tous au même genre : mâle femelle Les bourgeons sont protéger par une seule écaille. Les fleurs sont les chatons, il y a des arbres mâles et des arbres femelles. C ertains ont des stipules. Nos graines minuscules volent grâce à leurs duvet blanc. Comme de la neige en été. Les chatons varient selon les espèces mais tous sont visités par les abeilles au printemps. C eci signifie que la reproduction de ces arbres est assurée par ces insectes. Le S aule blanc (S alix alba) Le plus grand et le plus commun, feuilles étroites et petites avec une pilosité blanche sous les feuilles. Le saule fragile (S alix fragilis) Un peu moins grand que le saule blanc, feuilles plus grandes et glabre. C et arbre a une teinte jaune. S ur ce cliché vous pouvez voir le saule blanc et le saule fragile accompagnés de phragmites et d’euphorbe palustre une plante rare mais commune dans le delta. Le saule cendré (salix cinerea) Arbuste à feuilles larges, celles ci sont bien vertes et duveteuses. On le reconnaît a ses stipules comme une paire d’oreilles à la base des feuilles. L’osier rouge (S alix purpurea) Arbuste a feuilles lancéolées plus larges au bout, on le reconnaît à sa coloration rouge pourprée de ses feuilles jeunes. L’osier blanc (S alix viminalis) Arbuste au bois souple, ses feuilles sont les plus longues et les plus élancées de mon genre. Attention ! une identification certaine est quasiment impossible car chez les saules les différentes espèces sont nombreuses et peuvent s’hybrider en restant fertiles. Le saule têtard Au premier plan les saules blancs en boules ont été taillés en têtard. Au second plan les saules blancs non taillés. É tranges silhouettes Têtes de saules Saules en terre sorties de l’imagination des enfants cet été. G ustave Doré aussi ! Arbre à tout faire Et avec les troncs entiers ? Avec les fines branches de l’osier et du saule têtard on confectionne paniers et fascines. C es dernières sont des fagots préservant les berges des rivières de façon naturelle. Les anciens l’utilisait comme tisane, il contient l’acide salicylique précurseur de l’aspirine. Les sabots, le saule aux pieds ! Une arche vivante Un peuple discret Dans les feuilles Divers insectes pondent directement dans les feuilles ou les tiges. Il se forme une gale, ici gale en rosette du saule causée par une petite mouche. D’autres gales C es gales sont causées par différents insectes, souvent des hyménoptères du type tenthrède. Tout ces insectes participent au bon fonctionnement des écosystèmes. Les larmes du saule Les cercopes du saule (cousins des cigales), à l’état larvaire ils se protègent avec une écume appelée cracha de coucou, au printemps cette écume tombe comme la pluie sous ces arbres. Un bois tendre à pic C omme ceux qui sculptaient le saule ou en faisaient des sabots, les pics aiment creuser le tronc de ces arbres à bois tendre. Leurs nids seront par la suite un refuge pour beaucoup d’oiseaux et même de chauve-souris ! C hablis et racines Dans la galette racinaire émergée la terre accueil le terrier du martin pêcheur. Les poissons aiment l’abris offert par ses racines. P ot de fleur De l’humus se forme dans les troncs creux, cet excellent terreau abrite des larves d’insectes et d’autres plantes y poussent. Une liane peu connue, le tamier commun aux baies toxiques côtoie parfois le saule. A coté un magnifique champignon polypores jaune. E t chez vous ? Dans votre jardin une simple branche replantée peu devenir un arbre. Avec un peu d’astuce tipi et cabane de saule vivant ou une haie y apporterons charme et biodiversité. Les saules absorbent bien la pollution et nettoient les sols. Photos et illustrations : Emmanuel R eymond 2007 R ainette et papillon de nuit : S arah E berhardt C haton et arc en ciel : Natachat Macquet C ontes : G ustave Doré S abotier : L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert