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INTRODUCTION
Dans un environnement économique de plus en plus mondialisé, la concurrence entre les
entreprises constitue un moteur essentiel de performance, d’innovation et de baisse des prix. Mais
encore faut-il que cette concurrence soit exercée dans des conditions loyales et équitables. C’est
là qu’interviennent les principes de concurrence licite et transparente, piliers du droit de la
concurrence et garants du bon fonctionnement du marché.
La concurrence est la situation dans laquelle plusieurs acteurs économiques (entreprises,
vendeurs, prestataires) se disputent un même marché en cherchant à attirer les consommateurs
par des offres plus avantageuses en termes de prix, de qualité, d’innovation ou de service. Elle
repose sur le libre jeu de l’offre et de la demande, et constitue un mécanisme fondamental de
régulation de l’économie de marché, stimulant la performance, limitant les abus de pouvoir
économique, et favorisant le progrès au bénéfice du consommateur.
La concurrence, en tant que processus par lequel plusieurs acteurs économiques cherchent à se
distinguer pour attirer les consommateurs, joue un rôle essentiel dans l’efficience des marchés,
l’innovation, et la baisse des prix. Cependant, pour que ce mécanisme fonctionne de manière juste
et efficace, il est crucial que les règles du jeu soient clairement établies et respectées par tous. Sans
une régulation appropriée, la concurrence peut être perturbée, ce qui nuirait à son bon
fonctionnement et à la confiance des consommateurs. C’est pourquoi l’État intervient pour
réglementer et réguler la concurrence, en veillant à ce que les acteurs économiques jouent selon
des règles équitables, garantissant ainsi un marché transparent, équilibré et au service de l’intérêt
général. Dans cet ordre d’idée, des règles d’organisation de la concurrence ont été établies dans et
entre plusieurs Etats africains ; c’est l’exemple du Bénin qui a adopté la loi n°2016-25 portant
organisation de la concurrence en République du Bénin, et des règlements pris par l’UEMOA.
Historiquement, l’État n’est pas toujours intervenu dans la régulation de la concurrence. Dans les
sociétés traditionnelles, le commerce était encadré par des règles locales ou corporatives, sans
réelle notion de libre concurrence. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle, avec l’émergence du
libéralisme économique, que l’idée d’un marché autorégulé s’impose. Cependant, la Révolution
industrielle et la montée de grandes entreprises dominantes ont révélé les limites de cette liberté
totale. Face aux manœuvres déloyales, les États ont progressivement mis en place des lois et des
institutions pour encadrer et protéger la concurrence. Aujourd’hui, cette régulation est considérée
comme indispensable au bon fonctionnement des économies de marché.
La concurrence est essentielle pour assurer l'efficacité des marchés et la protection des
consommateurs. Au Bénin, elle repose sur un cadre juridique qui combine des règles nationales et
des régulations communautaires, notamment celles de l'UEMOA. Cependant, la question de leur
articulation et de leur application soulève des interrogations. Ainsi, la question principale peut être
orientée autour des règles d’organisation de la concurrence dans l’ordre juridique béninois.