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INTRODUCTION
La pensée africaine et malagasy traditionnelle doit encore être reformulée en langage
philosophique scientifique, et ce qui est sûr et certain c’est que cette pensée a des choses à dire,
à révéler à la culture universelle. La question qui se pose souvent c’est est-ce qu’il y a une
philosophie malagasy ? La plupart des chercheurs a répondu que c’est de l’ethnophilosophie.
Le Famadihana ou exhumation est parmi les concepts centraux de la philosophie malagasy.
Son origine peut être retracée à deux grandes influences culturelles, les premiers habitants de
Madagascar, les peuples austronésiens (Bornéo, Sumatra, Philippines) possèdent une
cérémonie similaire au Famadihana. Egalement, Madagascar est influencé par les cultures
bantous, qui ont des traditions basées sur le culte des ancêtres. Il faut tenir compte aussi que
chez plusieurs sociétés africaines, les morts restent des membres actifs de la communauté.
Ainsi, à Madagascar le Famadihana varie d’une ethnie à l’autre. Notre travail se porte alors sur
le Famadihana Betsimisaraka
chez Eugène Régis MANGALAZA. Ce thème nous amène à
poser la question : comment les Betsimisaraka conçoivent-ils le Famadihana ? Pour pouvoir
apporter une réponse à cette question, il est pertinent d’établir un plan. Notre travail comporte
trois parties. Dans la première partie nous présenterons notre auteur. Puis dans la deuxième
partie, nous expliquons le Famadihana Betsimisaraka d’après notre auteur. Et enfin, nous
apportons l’apport critique.
1. Présentation de l’auteur
1.1 Biographie
Eugène Régis MANGALAZA est né le 13 juillet 1950 à Ambodivoanio, Vatomandry,
dans la partie nord de Madagascar. Il est un philosophe, anthropologue et homme d’Etat
malagasy. Il a un bon parcours académique et professionnel. Eugène Régis poursuit ses études
en philosophie après avoir terminé ses études secondaires. Quand il a eu son diplôme de
doctorat en philosophie, il devient professeur à l’université de Toamasina en 1980, et il a donné
le cours de philosophie et d’anthropologie.
Mangalaza s’engage aussi dans le domaine politique et pendant le crise politique très
chaud à Madagascar en 2009 il est nommé premier ministre par le président de la Haute Autorité
de la transition Andry Rajoelina. Son mandat n’était qu’entre le 10 octobre jusqu’au 20
Betsimisaraka signifie nombreux inséparable, Be : nombreux ; tsy misaraka : qui ne sépare point. Les
Betsimisaraka vivent sur la frange orientale de l’île, sur une étendu longue de 800 km, allant du fleuve Bemarivo
jusqu’au nord du fleuve Mananjary. Les Betsimisaraka comprenaient quatre groupes : les Antavaratra (ceux du
Nord), les Tsitambala (des gens qu’aucune palissade ne peut arrêter), les Varimo (les gens de sous bambous) et les
Antatsimo (ceux du sud).