Israël face à ses contestations : Analyse des fondements du refus

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19/08/2025
Israël face à ses
contestations
Analyse des fondements du
refus
Dijoux Thomas
DT CONSULTING
Introduction ................................................................................................................... 2
Les quatre grands piliers idéologiques du refus arabo-musulman de l’État juif ...................... 3
La terre est exclusivement musulmane .......................................................................... 3
Les Juifs ne sont qu’une communauté religieuse ............................................................ 4
Les réfugiés palestiniens doivent revenir sur leurs terres................................................. 4
Israël serait un projet colonial européen ........................................................................ 5
Refus laïque-nationaliste et/ou antiimpérialisme ................................................................ 7
Israël serait une colonie étrangère en terre arabe .......................................................... 7
Le peuple palestinien est seul légitime sur cette terre ..................................................... 8
La Nakba rendrait Israël illégitime ................................................................................. 9
Israël serait un pion de l’Occident impérialiste ............................................................... 9
Refus ou distance asiatique vis-à-vis de l’État juif ............................................................ 12
Lhistoire du Proche-Orient nest pas lhistoire de lAsie ................................................. 12
Les Juifs ne sont pas un peuple civilisationnel asiatique ................................................ 12
Pragmatisme diplomatique et économique................................................................... 13
Refus d’inspiration chrétienne traditionnelle .................................................................... 15
Les Juifs ont été déchus de leur terre par Dieu ............................................................ 15
Jérusalem doit être internationale ............................................................................... 15
L’État juif est une tentation messianique dangereuse.................................................... 15
Israël risque de nuire à la coexistence interreligieuse ................................................... 15
Synthèse Globale .......................................................................................................... 17
Introduction
Depuis plus de sept décennies, l’existence de l’État d’Israël suscite, à l’échelle internationale,
diverses formes de contestation.
Ces refus ne constituent pas un ensemble homogène : ils trouvent leurs fondements dans des
traditions religieuses, des idéologies politiques, des récits historiques ou encore des calculs
géopolitiques. Certains s’appuient sur des interprétations sacrées de la terre et de l’histoire,
dautres sur des perspectives nationalistes ou anticoloniales, tandis que dautres encore
relèvent d’un pragmatisme dicté par des intérêts économiques et stratégiques.
Chaque discours mobilise ses propres piliers arguments centraux présentés comme légitimes
et incontestables qui, lorsquils sont confrontés aux faits historiques et au droit international,
révèlent fréquemment des contradictions, des incohérences ou des usages sélectifs de la
mémoire.
L’objectif de cette synthèse est de proposer un panorama analytique de ces formes de refus,
den examiner les origines, les logiques et les convergences, afin de mettre en lumière les
dynamiques qui structurent le débat sur la légitimité d’Israël.
Il convient de noter que la présente étude n’aborde pas le refus d’Israël relevant de
l’antisémitisme ontologique – cest-à-dire celui qui, indépendamment de l’histoire, de la
politique ou de la religion, repose sur une hostilité intrinsèque envers le Juif en tant que tel.
Ce type de rejet, essentiellement irrationnel, relève d’une logique identitaire pure et échappe
aux analyses rationnelles que mobilise le présent travail.
Les quatre grands piliers idéologiques du refus
arabo-musulman de l’État juif
La terre est exclusivement musulmane
Idée : Une fois qu’une terre a été conquise par l’islam, elle devient propriété sacrée de la
Oumma pour toujours, et ne peut pas être cédée à des non-musulmans.
Conquête musulmane (638)
La Palestine est conquise sous le calife Omar ibn al-Khattâb.
Dans la jurisprudence islamique classique, (fiqh), une terre conquise par la guerre sainte
devient propriété collective de la communauté musulmane (Oumma).
Certaines de ces terres peuvent être déclarées waqf : inaliénables, consacrées à Dieu, gérées
pour le bénéfice de lislam. À cette époque, ce n’était pas encore une règle religieuse absolue
pour toute la Palestine, mais plutôt un statut administratif.
Sacralisation progressive de Jérusalem
Jérusalem prend une importance religieuse accrue avec les traditions liées au voyage nocturne
de Mahomet. Des califes comme Abd al-Malik (fin VII siècle) renforcent cette sacralité en
construisant le Dôme du Rocher et en liant la ville à l’identité islamique.
Période ottomane
Les Ottomans utilisent le statut de waqf pour administrer de nombreux biens religieux, y
compris à Jérusalem. Certaines zones entières sont inscrites comme waqf au registre impérial,
ce qui les rend juridiquement inaliénables.
Reformulation au XX siècle
Pendant le Mandat britannique, puis face au sionisme, des leaders musulmans comme le mufti
Hajj Amin al-Husseini proclament que toute la Palestine est waqf islamique. Cette doctrine est
explicitement reprise dans la Charte du Hamas (1988), qui cite : la terre de Palestine est un
waqf islamique appartenant aux générations de musulmans jusqu’au Jour du Jugement.
Lobjectif est de donner au conflit une dimension religieuse non négociable, qui rend impossible
toute cession ou partage territorial.
Faits qui contredisent :
- Historiquement, la région a étour à tour habitée ou dominée par les Cananéens, les
Philistins, les Israélites, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les
dynasties juives hasmonéennes, les Romains, les Byzantins chrétiens, les Arabes
musulmans, les Croisés, les Ayyoubides, les Mamelouks, les Ottomans, puis administrée
par les Britanniquesdonc aucune continuité exclusive musulmane.
- Le droit international moderne ne reconnaît pas la notion religieuse de waqf comme
base de souveraineté.
- Les accords internationaux (San Remo 1920, Mandat de la SDN) ont explicitement
reconnu la création d’un foyer national juif sur cette terre.
L’idée que la Palestine entière est waqf est une construction postérieure à l’époque de
Mahomet, renforcée par la jurisprudence islamique et surtout politisée au XXᵉ siècle pour
bloquer toute reconnaissance d’Israël.
Les Juifs ne sont qu’une communauté religieuse
Idée : Si les Juifs ne sont pas un peuple, ils n’ont aucun droit à l’autodétermination.
Contexte coranique et premiers siècles
Le Coran reconnaît les Enfants d’Israël comme un groupe ayant reçu une révélation et des
prophètes. Mais cette reconnaissance est religieuse et spirituelle, pas politique : le statut dun
groupe, dans la loi islamique classique, dépend de sa religion, pas dune nationalité. Dans
l’ordre islamique, les Juifs deviennent protégés : une minorité religieuse ayant des droits limités
et vivant sous souveraineté musulmane.
Absence de souveraineté reconnue
L’histoire biblique de la souveraineté d’Israël est vue comme une époque révolue. Pour les
juristes musulmans médiévaux, la Oumma est la seule nation légitime, les autres groupes
n’ayant pas droit à un État indépendant. L’idée d’un retour national juif est considérée comme
théologiquement et juridiquement illégitime.
Idéologie moderne
Au XX siècle, le nationalisme juif, le sionisme, est perçu non pas comme le rétablissement
dun peuple ancien, mais comme un projet colonial européen imposé en terre d’islam et une
rupture de l’ordre islamique traditionnel les Juifs étaient une minorité religieuse sans
souveraineté.
Faits qui contredisent :
- Les Juifs partagent une langue historique (hébreu), une culture, une mémoire
collective, et un lien territorial continu avec la Terre d’Israël.
- Le mouvement sioniste a été reconnu comme national par la SDN et par lONU en 1947
(résolution 181).
- Refuser le statut de peuple aux Juifs tout en le reconnaissant aux Palestiniens est une
contradiction évidente.
La tradition islamique dominante ne nie pas que les Juifs aient existé comme un peuple dans
lAntiquité, mais elle rejette qu’ils puissent aujourdhui revendiquer un statut national
indépendant, surtout sur une terre perçue comme faisant partie du territoire de lislam.
Cest pourquoi le sionisme est vu non seulement comme une menace politique, mais aussi
comme une transgression religieuse de l’ordre établi depuis plus de 1 300 ans.
Les réfugiés palestiniens doivent revenir sur leurs terres
Idée : Le droit au retour pour tous les descendants de réfugiés de 1948.
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