
INTRODUCTION
Les tumeurs du système nerveux central (SNC) sont des proliférations anormales de cellules
dans l’encéphale et dans la moelle épinière (1). Elles représentent malgré leur rareté relative,
un problème de santé publique à cause de la mortalité et de la morbidité qui les accompagnent
chez les enfants ainsi que les adultes, et elles sont une cause possible d'incapacités et de
handicaps importants, et génèrent un fardeau élevé dans les systèmes de santé (2).
En effet, chaque type de cellule qui constitue le système nerveux central (SNC) peut donner
lieu à une tumeur (3). Elles sont divisées en 2 groupes distincts : les tumeurs primitives du
système nerveux central (TPSNC) et les tumeurs secondaires ou métastases, issues d’un cancer
primitif situé à l’extérieur du SNC. L'incidence de chaque tumeur varie en fonction de l'âge et
des tissus impliqués. Ces tumeurs comprennent les gliomes (notamment les astrocytomes), les
tumeurs embryonnaires, les méningiomes et les médulloblastomes (1).
La tumeur de haut grade (grade IV) la plus fréquente parmi les tumeurs du SNC est le
glioblastome qui a le taux de mortalité le plus élevé. D'autre part, le méningiome est connu
comme la tumeur bénigne la plus courante (2).
Une revue systématique sur l'incidence mondiale des tumeurs du SNC a été publiée en 2024
concluant que ces tumeurs représentent environ 2 % de la charge globale de cancer en
pathologie humaine (3).
En France, entre 2006 et 2011, 57 816 cas recensés de tumeurs primitives du système nerveux
central (SNC) histologiquement confirmés. L'incidence brute était de 15,5 pour 100 000
personnes-années (4).
L’incidence des tumeurs encéphaliques reste faible en Afrique avec une incidence de 1,4/100
000 habitants (5).
En Afrique subsaharienne, les données épidémiologiques sur les tumeurs cérébrales sont rares
et parcellaires. Cependant les prévalences étaient de 0,29% à Madagascar en 2019 et de 11,15%
au Congo-Brazzaville en 2018 (6,7). En République démocratique du Congo (RDC), il existe
peu de données épidémiologiques sur cette affection. En 1995, Chirimwani B. et al., ont réalisé
une étude aux cliniques universitaires de Kinshasa (CUK) et ont trouvé cinq méningiomes (31
%), trois glioblastomes (18,7 %) et un oligodendrogliome (18,7 %) (8). Plus récemment, Kisile
O. et al. ont rapporté que les tumeurs du système nerveux central représentaient 0,18 % de
l'ensemble des pathologies recensées à Kinshasa. Les méningiomes constituaient 60,9 % de
toutes les tumeurs nerveuses enregistrées suivis d’oligoastrocytomes (12,5 %) (9).
Les données épidémiologiques sur ces tumeurs restent rares en Afrique, et particulièrement en
RDC. Cette étude vise à contribuer à une meilleure connaissance de cette pathologie dans notre
contexte.
Ainsi donc, la présente étude avait comme objectif de décrire les aspects épidémiologiques et
histopathologiques des tumeurs du système nerveux central aux Cliniques Universitaires de
Kinshasa (CUK).