TP 3: La commande de la motricité volontaire Objectif : Démontrer l’existence d’une commande corticale du mouvement et connaître l’organisation motrice du cerveau Montrer l’activité intégratrice d’un motoneurone Activité 1 : Commande corticale du mouvement volontaire et localisation des aires motrices du cerveau Matériel : - Logiciel « eduanatomist » logiciel de visualisation d’images du cerveau obtenues par exemple par les techniques d’IRMf (Imagerie par Résonnance Magnétique fonctionnelle). Fiche aide au repérage dans l’espace avec le logiciel Eduanatomist - Fiche technique du logiciel Eduanatomist Activités et déroulement des activités Exigences Comprendre ou proposer une démarche de résolution 1) Proposer une démarche d’investigation permettant de relier l’hémiplégie du patient à un dysfonctionnement de la commande motrice volontaire par le cerveau. proposer une démarche de résolution. Utiliser des techniques et Appliquer une démarche explicative 2) Lancer le logiciel Eduanatomist. *Ouvrir le fichier « image IRMsujet12212anatpathologieAVC_T2_J1 » relative au sujet 12212 acquise un jour après la survenue de l’AVC. Régler le seuil de sensibilité : inf =70 /sup = 38 *Faire défiler à l’aide du curseur les coupes de façon à localiser la zone lésée (rmq : le maillage 3D permet de définir un volume) Compléter la fiche fournie (doc 1) en localisant l’emplacement de la lésion occasionnée par l’AVC du patient 12212. Expliquer en quoi les troubles présentés par ce patient nous permettent de conclure à une commande corticale du mouvement. Utiliser l’annexe 1 afin de préciser cette localisation. 3) * Charger l’image IRMsujet13112 anat (sujet sain) : image du fond anatomique. Régler le seuil de sensibilité : niveau inférieur 0 et niveau supérieur 40 * Charger et superposer l’image IRMsujet13112fonctionmotriciteMainGaucheVersusDroite : image des tests fonctionnels. Régler le seuil de sensibilité : niveau inférieur 75 et niveau supérieur 100. Faire défiler à l’aide des curseurs les coupes de façon à localiser les zones activées dans le cerveau lors de cette action motrice. (Elles apparaissent en dégradé de bleu à rouge). Relever le « maillage 3D » afin d’apprécier le volume de la zone impliquée. Utilisation maîtrisée des fonctionnalités du logiciel : -Ouverture des fichiers demandés -Superposition correcte des images -Réglage des seuils de sensibilité -Repérage des structures -Manipulation des curseurs de coupe * Répéter l’opération pour l’image IRMsujet13112fonctionmotriciteMainDroiteVersusGauche. Situer, sur les images de la fiche réponse (doc 2), les aires motrices mises en jeu dans les tests réalisés sur le patient 13112. (motricité doigt-index) A l’aide de l’ Homoculus moteur cf doc 2 p 377, expliquer l’existence d’une « carte motrice » à la surface du cerveau. - mise en évidence de la commande controlatérale de la motricité volontaire Activité 2 : Du cerveau aux motoneurones de la moelle épinière Appliquer une démarche explicative Les axones des neurones du cortex moteur forment des faisceaux qui se croisent au niveau du bulbe rachidien avant d’établir des connections synaptiques avec les motoneurones de la moelle épinière. Compléter le schéma bilan du document 3 en indiquant les structures cérébrales impliquées dans la motricité volontaire et les voies motrices en vert : neurones issus du cerveau, en rouge : motoneurones -Mise en relation des informations tirées des différentes observations -lisibilité du schéma, légendes et symboles utilisés corrects Activité 3 : Intégration du message nerveux au niveau du motoneurone Matériel : Logiciel somspat Activités et déroulement des activités Exigences Comprendre ou proposer une démarche de résolution 1) Proposer une hypothèse expliquant, au niveau cellulaire, pourquoi le réflexe Achiléen n’a pas lieu lors de la contraction volontaire du jambier avant le choc sur le tendon d’Achille. Utiliser des techniques 2) A l’aide du logiciel Somspat, positionner l’électrode réceptrice sur l’axone du motoneurone, et rechercher les conditions expérimentales permettant d’obtenir une contraction musculaire en utilisant obligatoirement les deux types de neurones présynaptiques (inhibiteurs et excitateurs) et en considérant que tous les neurones sont actifs. Compléter le doc 4. Mise en relation des informations et des connaissances pour proposer une hypothèse. Utilisation maîtrisée des fonctionnalités du logiciel Appliquer une démarche explicative 3) Expliquer comment le réflexe myotatique achilléen peut-il être inhibé par la contraction volontaire du muscle antagoniste : compléter le schéma (doc 5) en représentant le neurone sensitif en bleu, le neurone issu du cortex moteur en vert et les neurones médullaires : les 2 motoneurones en rouge et l’interneurone inhibiteur en noir. Préciser par un signe + ou – le type de synapse intervenant. Tenir compte du fait que la contraction d’un muscle est associée au relâchement de son antagoniste. Replacer sur le schéma les neurones impliqués dans la réalisation du réflexe, et ajouter le mécanisme d’inhibition du réflexe Annexe 1 – Organisation générale du cerveau Le cerveau ou encéphale comprend : -deux hémisphères cérébraux réunis par les commissures interhémisphériques. -le tronc cérébral réalisant la jonction entre le cerveau et la moelle épinière. -le cervelet en arrière du tronc cérébral. Deux grands types de tissus sont retrouvés dans le cerveau : la substance grise qui est composée essentiellement des corps cellulaires des neurones et substance blanche composée des prolongements des neurones. La substance grise est souvent regroupée en noyaux et est également retrouvée en surface du cerveau au niveau du cortex. Morphologie du cerveau La commande de tous nos mouvements volontaires provient de notre cerveau. Une des régions les plus impliquées dans le contrôle de ces mouvements volontaires est le cortex moteur. Le cortex moteur est situé à l’arrière du lobe frontal, juste avant le sillon central qui sépare le lobe frontal du lobe pariétal. On subdivise le cortex moteur en deux grandes aires, l’aire 4 et l’aire 6. L’aire 4, que l’on désigne aussi comme le cortex moteur primaire, forme une mince bande qui longe le sillon central alors que l’aire 6 s’étend immédiatement en avant de l’aire 4. L’aire 6 est plus large et se subdivise encore en deux sous-régions distinctes. Pour réaliser des mouvements dirigés vers un objectif, notre cortex moteur va recevoir de l’information des différents lobes du cerveau. Ainsi, il sera renseigné sur la situation du corps dans l’espace par le lobe pariétal, sur les objectifs à atteindre et le choix d’une stratégie appropriée par la partie antérieure du lobe frontal, sur les souvenirs d’anciennes stratégies par le lobe temporal, etc. En 1870, Hitzig et Fritsch stimulent électriquement certaines parties du cortex moteur d'un animal. Selon la région stimulée, ils observent la contraction de parties différentes du corps. Puis ils constatent qu'en détruisant la même petite région corticale, ils créent une paralysie de la partie du corps correspondante. C'est ainsi que l'on découvrit que chaque partie du corps est associée à une région précise du cortex moteur primaire qui en contrôle le mouvement. Mais ce qu’il y a de particulier avec cette « carte motrice », c’est que certaines parties du corps y occupent beaucoup plus de place que d’autres. C’est pourquoi ces parties, qui sont celles qui ont le plus de finesse dans le mouvement, sont représentées en plus gros sur le dessin. Appliqué au mouvement de lancer d’une balle par exemple, ces trois niveaux s’intégrerait un peu de la façon suivante. Le cortex cérébral est d’abord informé de la position du corps dans l’espace par l’entremise de l’information sensorielle visuelle, auditive, somatique et proprioceptive qu’il reçoit. Le cortex effectue des échanges d’information avec les ganglions de la base quant à l’objectif visé par le lancé (lancer loin, haut, fort ?) et la stratégie à adopter selon entre autre l’expérience du sujet dans ce domaine. Les aires motrices secondaire du cortex cérébral et le cervelet prennent alors des décisions appropriées concernant l’amplitude, la direction et la force du mouvement à effectuer par le bras. Ils transmettent ces instructions au tronc cérébral et à la moelle épinière cervicale qui va provoquer un mouvement coordonné de l’épaule, du coude, du poignet et des doigts de la main. Simultanément, les ordres donnés à la moelle épinière thoracique et lombaire à partir du tronc cérébral déterminent des ajustements posturaux qui vont permettre à la personne de garder son équilibre tout en optimisant son mouvement durant le lancer de la balle. Les motoneurones du tronc cérébral sont également activés pour maintenir le regard du lanceur sur sa cible. Les mécanismes cérébraux derrière la préparation et l’exécution d’un mouvement dépassent la vision simpliste du cortex moteur qui donne les ordres que les motoneurones exécutent. En effet, imaginez que vous voulez prendre un verre d’eau fraîche qui est en réalité rempli d’eau bouillante. Dès que vous touchez le verre, vous retirez immédiatement la main de façon réflexe, sans y penser. Sachant maintenant que le contenu du verre est chaud, vous pourriez tout de même le soustraire à votre enfant qui tente de l’attraper grâce au contrôle volontaire du mouvement. Vous contrez alors consciemment le réflexe de retrait et saisissez tout de même le verre d’eau bouillante car l’enjeux est d’une grande importance pour vous. Enfin si l’on vous dit que le verre est en cristal et non en verre. La façon dont vous le prendrez sera sans doute plus délicate. Autrement dit, votre cerveau tiendra compte de cette information et adaptera sa façon de saisir le verre en conséquence. L’idée que l’exécution motrice est le résultat d’une construction très élaborée s’impose donc sur l’idée que le contrôle moteur serait une simple commande qui dirait « go » aux motoneurones de la moelle épinière. De plus, la remarquable adaptabilité de l’activité motrice révèle l’intervention de puissants mécanismes de régulation et de rétroaction.