jours. Ces situaons évoquées dans le cadre d’un groupe de travail hebdomadaire,
interne à l’établissement, et que j’anime, ont été l’occasion d’entendre pour Madame
D.T que le paent, quelque soit son parcours personnel, risque durant une
hospitalisaon de perdre son identé à plusieurs niveaux, sociale, professionnelle,
privée. Ces arguments donnent une autre explicaon que celle qu’elle évoquait, et
qu’elle idenait un peu rapidement comme un manque d’éducaon, puis comme un
manque de respect envers les soignants. Ces diérents niveaux de pertes, qui sont pour
le paent des passages obligés, y compris durant une courte durée d’hospitalisaon,
n’ont pas calmé la virulence de Madame D.T. Elle a pu insuer au groupe la nécessité
d’aller plus loin dans les descripfs. Je l’ai laissé faire. Ainsi chacun a pu témoigner
d’avoir en face de soi « un tas », « un être humain qu’il faut porter », « qui demande à
être porté », « des paents passifs », « un corps avec personne dedans », « une volonté
d’être assisté », « un refus d’être responsable de soi », « une absence totale de erté »,
« un manque total de pudeur », « un corps sans identé », « un corps posé là », « un
désir d’être servi ». Le paent peut y être décrit comme « un bras tendu à la demande,
une jambe levée à la demande, avec un désintéressement total pour soi-même et ce
qu’il impose au soignant en se montrant ainsi ». Autrement dit, reste incompréhensible
pour Madame D.T. et pour ses collègues, dont elle réveille la réexion sur ce focus, que
de nombreux paents n’aient pas honte de leur envie d’une prise « charge absolue ».
Dans cet espace-temps auprès du paent, plus aucune place pour un traumasme
quelconque, ni pour une anxiété envahissante, pour un rejet incontrôlable de son
corps, etc. Au contact de celui qui ne s’annonce plus comme un autre, l’absence de
collaboraon à deux, suscite une véritable révulsion et une révoluon. En eet est fait
menon de la nécessité de mere des limites, à la prise en charge, de celui qui
liéralement fait honte, de ne pas en mere. Les limites envisagées ne seront pas
structurées, elles consisteront juste dans le droit du soignant à dire non à la demande
d’un paent, même non formulée, dès que le soignant ressenra un manque de
respect à son égard, à l’occasion d’une excessive aente. En quoi l’aente, si elle est
désubjecvaon chez le paent, est-elle irrespectueuse à l’égard de celui qui fait
profession d’aider ?
A quoi sommes-nous confrontés, dans ce cas clinique, d’un soignant qui exprime plus
librement que d’autres et qui est soutenu par les autres (alors qu’il n’est pas un