
Aspects scanographiques des accidents vasculaires cérébraux au CHU Campus de Lomé, Togo -
(A propos de 314 cas).
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J. Rech. Sci. Univ. Lomé (Togo), 2011, Série D, 13(2) : 31-36
Dans notre étude, une nette prédominance de l’atteinte
de l’artère cérébrale moyenne profonde a été observée
dans les AVC ischémiques. Ces résultats sont
conformes à ceux de la littérature [14] où l’atteinte de
l’artère cérébrale moyenne profonde a été la plus
habituelle avec 53 % des AVC ischémiques.
Cependant RACHID [15] a trouvé que les infarctus
cérébraux sylviens étendus représentaient 10 %
environ de la totalité des AVC ischémiques en France.
Dans les AVC hémorragiques l’artère cérébrale
moyenne est la plus atteinte avec une prédominance
de sa branche profonde dans 70% des cas. Ce résultat
est confirmé par MASSON et al. [16]. La lésion de la
cérébrale antérieure qui a représenté 6,67 % dans notre
série a été estimée à 15,38 % par ROPPER et al. [17]
aux Etats Unis.
La TDM en urgence sans injection de produit de
contraste est l’examen de choix en pathologie
vasculaire [3, 5], le but étant d’éliminer un AVC
hémorragique.
Dans notre étude 35 examens TDM (10,18 %) étaient
normaux ; ceci oriente vers le diagnostic d’AVC
ischémique et en même temps pose le problème des
limites de la TDM en pathologie vasculaire.
MANELFE C. et al. [18] ont rapporté un taux plus
élevé de 20% de TDM normales au cours des AVC.
AHMAD et al. [8] ont trouvé à Madagascar un taux
de 26,32% ; ce taux faible dans notre série s’explique
par la réticence des parents à réaliser la TDM à la
phase initiale.
La TDM, comme tous les autres moyens d’exploration
radiologique a des limites. MANELFE et al. en France
[18] les a classées en 3 groupes : AVC ischémiques
mineurs ou la positivité du scanner ne dépasse pas
20 % ; infarctus hémorragiques, difficiles à
différencier d’un hématome lobaire et les lacunes,
dont beaucoup passent encore inaperçues.
Dans notre étude 10,18% des examens TDM
demandés pour un déficit neurologique d’installation
brutale chez des hypertendus étaient normaux.
La normalité du scanner en pathologie vasculaire
cérébrale n’élimine pas le diagnostic, mais confirme
l’absence d’hématome et donc conduisait à la mise du
patient sous traitement anticoagulant, si la clinique et
les facteurs de risque sont évocateurs.
La normalité de la TDM, dépend aussi de la durée qui
sépare la survenue des signes cliniques et le temps de
réalisation de l’exploration tomodensitométrique.
Avant 24-48 heures, la TDM en pathologie vasculaire
cérébrale ischémique est le plus souvent normale.
Certains auteurs [19] ont noté un taux de positivité
compris entre 12 et 25 %. Plus sensibles [20], les
séquences d’IRM en pondération T2 peuvent
reconnaître les lésions ischémiques dans les premières
heures en particulier depuis l’apparition de la nouvelle
séquence FLAIR. Certains auteurs [21] ont même dit
que « l’IRM de diffusion est l’ECG de l’attaque
cérébrale ».
De plus, ce temps de réalisation de l’examen TDM par
rapport à la survenue des signes cliniques était
important dans la différenciation des AVC hémor-
ragiques, à savoir : hémorragie cérébro-méningée et
infarctus hémorragique. La première est spontanée et
primitive tandis que la deuxième est une complication
des AVC ischémiques, survenant lors de la
revascularisation secondaire du foyer infarcis. Il est
donc difficile de distinguer un hématome primitif d’un
remaniement hémorragique en l’absence d’un scanner
précoce.
La lacune par définition a une taille inférieure à un
millimètre. Certaines lacunes sont passées inaperçues
à la TDM et ont constitué de ce fait ses limites. Ceci
se concevait facilement, puisque les épaisseurs de
coupe variaient de 5-10 mm. Donc les lacunes de taille
inférieure à 5mm peuvent passer inaperçues.
CONCLUSION
Le diagnostic des AVC, malgré le problème de
l’urgence qu’ils avaient posé, était clinique, mais sa
nature hémorragique ou ischémique est scano-
graphique.
La TDM en urgence sans injection de produit de
contraste de préférence dans un délai de 6 heures par
rapport au début des troubles est indispensable pour
différencier un AVC ischémique d’un AVC
hémorragique. La prise en charge adéquate et suivie
du patient dans un service d’urgence en dépend.