Olympe de Gouges : Analyse de texte BAC Français

Telechargé par Gabrielle Teissonnière
Une adresse virulente aux hommes
Prendre Nature comme modèle de la société
-> Ouverture du texte sur une apostrophe : question rhétorique, mise au défi des hommes.
-> Ouverture à la manière d’un réquisitoire / tribunal : ODG accuse comme au tribunal. Lexique juridique
“droit”.
-> ODG utilise le tutoiement : dialogue d’égal à égal
-> Porte- parole des femmes et utilise “je” pour se placer comme la représentante du sexe féminin.
-> Succession d’interrogations/ questions rhétoriques : mise au défi des hommes. ODG n’attend pas de
réponse mais veut démontrer l’absurdité de la domination masculine, repose sur rien.
-> Champ lexical de la force : comparer la domination masculine au pouvoir tyrannique. Domination
masculine contraire aux valeurs de la Révolution (monarchie, société d’ordres).
Sous entendu : acquérir Révolution, faut mettre en place égalité des sexes.
-> Double argument d’autorité : prend Dieu à témoin
-> Champ lexical de la nature : démontrer domination masculine pas fondée sur le droit naturel.
-> Idée des Lumières : prendre nature comme modèle de société, ou sexes sont confondus.
-> Champ lexical de la recherche, de l’étude : invite homme à observer de lui-même.
-> Mise au défi Homme, ODG veut mettre à l’évidence : impossible de trouver une inégalité h/f
dans la nature, Homme seul à avoir fagoté cette inégalité.
-> Anaphore “partout” pour insister
-> Lexique de lé nature mélioratif : contraste avec le lexique péjoratif de l’Homme dans la 3e
partie
Homme, monstre contre-nature et contre-révolutionnaire
->Oppose pluriel (les animaux, les végétaux..) au singulier (adj “seul”) : isoler homme de nature
pour montrer domination masc. contraire aux valeurs Nature.
-> Connotation négative “fagoter” et énumération adjectifs péjoratifs : montrer Homme est
monstre contre-nature.
->Antithèse : montrer que malgré Révolution, Homme a mis en place une norme contre-
révolutionnaire : domination mascu.
->“dans l’ignorance ” : souligne l’aveuglement de l’homme face à son acte.
->Métaphore : homme-tyran
-> Antithèse : mettre en valeur les femmes
->pronom “il” renvoie homme ou femme : si homme alors ton sarcastique, si femme alors ton
combattif.
BAC de français
Texte 1/16 : Homme es-tu capable d'etre juste ?
Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en
fait la question; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi?
qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe? ta
force? tes talents? Observe le créateur dans sa sagesse;
parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles
vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet
empire tyrannique¹.
Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les
végétaux, jette enfin un coup oup d'œil sur toutes les
modifications de la matière organisée; et rends-toi à l'évidence
quand je t'en offre les moyens; cherche, fouille et distingue, si tu
le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout tu
les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble
harmonieux à ce chef-d'œuvre
immortel.
L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception.
Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce
siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus
crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu
toutes les facultés intellectuelles; il prétend jouir de la
Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de
plus.
BAC de français
Texte 2/16 : Préambule + 4 premiers articles
-> Contraste dans titre et phrase qui suit « à décréter » : sous-entend projet doit être soumis au vote.
->Énumération « mères, filles, sœurs » : évoque totalité des femmes, accentue leur importance, rappelle
proximité familiale car chaque homme est lié à au - une femme dans sa famille.
-> Même statut que les hommes
-> Montre leur exclusion des changements révolutionnaires et leur refus de rester passives.
-> Enumération termes péjoratifs : critique gestion gouvernement et dénonce oubli droits féminins.
-> Symétrie solennelle entre termes péjoratifs et termes « droits naturels, inaliénables et sacrés » : souligner
importance des droits des femmes.
-> Répétition conjonction subordination « afin que » : structure trois objectifs de cette Déclaration.
-> 1re but : rappeler droits devoirs pour tous(tout les membres du corps social), en tout lieu(constamment),
toujours(sans cesse).
->2e but : permettre femmes de participer aux décisions politiques et être respectées comme les hommes
(adverbe “plus” dans « plus respecté »).
-> 3e but : prendre en compte demandes femmes pour maintenir unité de l’État et garantir le bonheur de
tous.
-> Triple effet visé : montre que femmes capables veiller aux lois, morale et bonheur de chacun.
-> But de la déclaration : répondre à l’oubli et au mépris femmes dans société + rendre femmes visibles
respectées par tous, partout et tout le temps.
Origines et intentions du projet
-> Ouverture sur une conjonction « en conséquence » : annonce articles comme suite logique des
constatations.
-> Périphrase satirique : renversement idée femme comme « sexe faible », notion courante au XVIIIe siècle +
courage, vertu masculine à l'époque associé aux souffrances maternelles (accouchement).
-> Repises termes de DDHC/ texte miroir de la DDHC : montrer pas question de s'opposer à tout en
permanence/ volonté d’établir totale égalité entre les 2 sexes.
-> Texte placé sous l’autorité de Dieu : même si la Rév. dénonce hypocrisie hommes d’Église, elle fait pas
disparaître l'idée de Dieu.
->”Egale à l’homme” au lieu de “Egaux entre eux” : si hommes égaux entre eux, femmes doivent égales aux
hommes.
-> Utilisation de ces verbes : montrer que ce sont droits naturels.
-> Enumération des droits femmes obtenus à la naissance comme hommes, peut pas perdre avec le temps.
-> “Surtout” met en valeur “oppression” : souligne importance de résistance à l'oppression (exercée par
hommes sur femmes)
-> Subordonnée relative “qui n’est que” : Nation n’est d’autre que la réunion des hommes ET des femmes.
ODG souligne que le pouvoir provient de la Nation, donc pouvoir supervisée par l’homme ET la femme.
-> Constat : la société est paradoxale (contradictoire) car son objectif est justice et liberté, pourtant droits
des femmes limités par hommes.
-> Champ lexical de la violence : souligne oppression des hommes sur les femmes
->Impose un changement avec verbe « devoir » : se base sur “les lois de la nature”, les droits naturels et
de la raison.
-> Conclusion : ODG cherche pas à prouver la supériorité des femmes, mais demande leur égalité avec les
hommes.
Modalités de mise en œuvre du projet
Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne
A décréter par l’Assemblée Nationale
dans ses dernières séances ou dans celle
de la prochaine législature.
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en
Assemblée Nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont
les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer
dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que
cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans
cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des
hommes pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des
principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes
mœurs, et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles,
reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'être suprême, les Droits suivants de la
Femme et de la Citoyenne.
ARTICLE PREMIER
La Femme nait libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être
fondées que sur l'utilité commune.
II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la
Femme et de l'Homme ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à
l'oppression.
III
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la réunion de
la Femme et de l'Homme nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité, qui n'en émane
expressément.
IV
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui; ainsi
l'exercice des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme lui
oppose; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.
-> Apostrophe “Femme”: s’adresse femmes directement, fait écho à l’exhortation des hommes
-> Impératif : ordre donné au femmes de réagir, ouvrir les yeux, plus se laisser faire
-> Métaphore : son de cloche qui répète pour pousser à agir comme Lumières pousse peuple à agir face au roi tyran.
-> Métaphore : fait référence Lumières
->Enumération champ lexical péjoratif stupidité : renvoie Ancien Régime
->Métaphore homme esclave (homme pendant Ancien Régime) libéré chaines grâce aide femme (manifestation femmes
pendant la Rév) mais qui la reniée par suite : montre que Rév. favorable aux hommes mais pas femmes
-> Femme trahie/ pas reconnue alors qu’a permis homme de émanciper monarchie.
->Interpelle femmes + passage singulier au pluriel : montre que collectif permet de révolter.
-> Questions rhétoriques : attend pas de réponses mais que femmes ouvrent les yeux
-> Réponse ironique : montre femmes ont été oubliées pendant la Rév. et cherche provoquer prise de conscience.
-> Montre non seulement femmes pas gagné avantages après la Rév. mais en ont même perdus
-> Succession questions/ réponses : comme dialogue avec femmes
->Question rhétorique/ réponse ironique : cherche provoquer prise de conscience
-> -> Référence idée Lumières droit naturel ( droits fondamentaux accordés chacun par nature elle-même, pas lois créées
par hommes) : invite femmes revendiquer ce qui leur revient de droit.
-> Référence épisode biblique noces de Cava (Jésus dit à sa mère “Que veux-tu, femme ?”= veut lui rappeler sa position,
suggère ne pas intervenir) : reprise scène montrer que hommes également, demandent aux femmes ce qu’elles veulent,
sans prendre sérieux leurs demandes d’égalité.
-> Constat de ce que Rév. apporter aux femmes : rien, cherche à ouvrir yeux femmes, injuste !
-> Critique hommes politiques, maintenues morale religieuse.
-> Métaphore arbre : compare morale religieuse (comme noces de Cava) à quelque chose accroché à arbre (arbre=
politique) trop longtemps. Sous-entendu : morale religieuse restée présente trop longtemps dans politique.
-> Pense que morale religieuse devrait plus influencer politique prcq selon elle, Rév. les a séparées.
->Emploi conditionnel : montre faux dialogue mais invite qd même femmes réclamer leurs droits
->Hypothèse : si hommes politiques s'accrochent à leurs idées (obstination) même si n'ont pas bonnes raisons (faiblesse)/
idées illogiques (contradiction)
-> Réponse hypothèse par verbes impératif : ordonne femmes de se révolter
-> Intelligence doit emporter sur simple domination
->Métaphore : philosophie Lumières présentée comme pays avec drapeaux (doit se rassembler dessous)
->Montre femmes doit être déterminées, courageuses.
->Emploi future : si elles suivent, fin de la domination mascu.
-> Vocabulaire péjoratif hommes : montrer renversement situation possible
->Verbes “pouvoir” et “vouloir” : montre pouvoir de la volonté permet aux femmes d’acquérir droits.
BAC de français
Texte 3/16 : Postambule "Femme, réveille-toi !"
Ouvrir les yeux face à sa condition de femme
Femmes, grandes perdantes de la Révolution
Postambule
Femme, réveille-toi !
Femme, réveilletoi ; le toscin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais
tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de
fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les
nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu
besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste
envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserezvous d'être aveugles ?
Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus
marqué, un dédain plus signalé.
Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre
empire est détruit. Que vous restetil donc ? La conviction des injustices de l'homme. La
réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature.
Qu'auriezvous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des
noces de Cana ?
Craignezvous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps
accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne nous répètent
: « Femmes, qu'y atil de commun entre vous et nous ? » -- Tout, auriezvous à
répondre. S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en
contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux
vaines prétentions de supériorité, réunissezvous sous les étendards de la philosophie,
déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces
orgueilleux, non serviles adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec
vous les trésors de l'Être suprême. Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose,
il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.
Passer à l’action face à la tyrannie des hommes
Utilisation de cet conjonction de subordination + verbe au conditionnel : Montesquieu prend position théorique
hypothétique, annonce qu’il se met à la place du défenseur de l’esclavage de façon ironique pour mieux montrer
l’absurdité de cet pratique
Distance avec ces arguments : faire comprendre aux lecteurs, ce n’est pas sa position réelle
Premiers arguments se basent sur l'économie : la main-d'œuvre esclave serait nécessaire pour cultiver les terres et
produire du sucre sans qu’il devient trop cher. Mais cette logique économique est dénoncée comme immorale : car
compare vie d’hommes à le prix du sucre.
Verbe négatif pour montrer que Européens assassins.
Verbe ironique pour les présenter comme des victimes alors qu’ils sont les responsables.
Passe arguments économiques à esthétiques : arguments choquants pour aujourd’hui mais normaux au XVIIIe siècle
Absurdité de l’argument : parce qu’ils ont des nez aplatis, il est impossible d’éprouver de la compassion pour eux
”Si” : adjectif intensif pour exagérer et ainsi dénoncer ces arguments
Dénonce arguments qui selon eux : noirs devraient perdre humanité car ne rentrent pas dans les critères de beauté
européens.
Arguments sur la couleur de peau : Montesquieu fait exprès de ne pas montrer de lien/rapport entre couleur de peau et
humanité pour dénoncer l’absurdité
Argument spirituel pour choquer et dénoncer l’idéologie des esclavagistes : pourquoi Dieu aurait-il mis une bonne
personne dans un corps noir ?(péjoratif selon eux)-> les nègres sont donc tous des mauvaises personnes.
Continue de dénoncer en montrant que cette idée de discriminer des personnes pour leur couleur semble évidente dans
certaines cultures : les asiatiques qui ont discriminé des noirs et les égyptiens qui ont tué des personnes aux cheveux roux.
Périphrase -> contraste ironique : même les civilisations les plus avancées intellectuellement (égyptiens) peuvent se livrer
à des pratiques ridicules et cruelles.
Montesquieu cherche à montrer l’absurdité et la folie de nos actes : l’humain se définit il par une couleur de peau?
Passe arguments esthétiques à intellectuelles : remet en question l’humanité des noirs car ils ne s’intéressent pas a l’or ->
ici c’est une critique des esclavagistes qui sont attachés aux choses matérielles, ils sont des mauvais chrétiens
“Preuve” : ironique car il n’y a aucun rapport
Antiphrases qui cherchent à montrer que les esclavagistes sont des mauvais chrétiens
Antiphrase pour insinuer que cruauté peut être remis en question : en réalité, il sous entend que c’est absurde de
remettre en question cette pratique atroce
Question rhétorique qui dénonce le manque de compassion des dirigeants et appel à abolir l’esclavage
La dernière phrase fait éclater le véritable objectif de ce texte, emmenant a tout relire depuis le début : il faut abolir
l’esclavage.
BAC de français
Texte 4/16 : "De l'esclavage des nègres"
Des arguments économiques pour justifier l'esclavage
Lier le physique et le spirituel pour dénoncer l'absurdité
De l’esclavage des nègres
De l’esprit des lois (1748), livre XV, chapitre V
Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce
que je dirais :
Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en
esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des
esclaves.
Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé,
qu'il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme,
surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.
Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que
les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont
avec nous d'une manière plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les
meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient
mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un
collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande
conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si
nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas
nous-mêmes chrétiens.
Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains : car, si elle était
telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font
entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la
miséricorde et de la pitié.
Dénoncer les esclavagistes et appel à l'abolition de l'esclavage
BAC de français
Texte 5/16 : "Sido, les Vrilles de la Vigne" - L'anecdote du merle
L’anecdote du Merle
Sido et les Vrilles de la Vigne, Colette
Je l'ai vue suspendre, dans un cerisier, un épouvantail à effrayer les
merles car l'Ouest, notre voisin enrhumé et doux, secoué
d'éternuements en série ne manquait pas de déguiser ses cerisiers en
vieux chemineaux et coiffait ses groseilliers de gibus poilus. Peu de jours
après, je trouvais ma mère sous l'arbre, passionnément immobile, la
tête à la rencontre du ciel d'où elle bannissait les religions humaines ...
- Chut ! .... Regarde ...
Un merle noir, oxydé de vert et de violet, piquait les cerises, buvait le jus,
déchiquetait la chair rosée ...
- Qu'il est beau ! ... chuchotait ma mère. Et tu vois comme il se sert de
sa patte ? Et tu vois les mouvements de sa tête et cette arrogance ? Et
ce tour de bec pour vider le noyau ? Et remarque bien qu'il n'attrape
que les plus mûres ....
- Mais, maman, l'épouvantail ...
- Chut ! ... L'épouvantail ne le gêne pas ...
- Mais, maman, les cerises !...
Ma mère ramena sur la terre ses yeux couleur de pluie :
- Les cerises ?... Ah ! oui, les cerises ...
Dans ses yeux passa une sorte de frénésie riante, un universel mépris,
un dédain dansant qui me foulait avec tout le reste, allégrement ... Ce
ne fut qu'un moment, - non pas un moment unique. Maintenant que je
la connais mieux, j'interprète ces éclairs de son visage. Il me semble
qu'un besoin d'échapper à tout et à tous, un bond vers le haut, vers une
loi écrite par elle seule, pour elle seule, les allumait. Si je me trompe,
laissez-moi errer.
Sous le cerisier, elle retomba encore une fois parmi nous, lestée de
soucis, d'amour, d'enfants et de mari suspendus, elle redevint bonne,
ronde, humble devant l'ordinaire de sa vie :
- C'est vrai, les cerises ...
Le merle était déjà parti, gavé, et l'épouvantail hochait au vent son
gibus vide.
Verbe au passé composé : souvenir d’enfance
Description de Sido en action dans la nature
Personnification du point cardinal “ouest” : désigne voisin réel
Personnification de la nature
“car” : explique pourquoi Sido met un épouvantail -> les oiseaux ne peuvent plus manger dans arbres des voisins donc
protège son cerisier de ces derniers.
Contemplation face à la nature
Oxymore : montre la passion/ contemplation de Sido
Périphrase : veut dire qu’elle regarde vers le haut, montre son ascension en dehors de la réalité
Pas de connotation religieuse mais montre que Sido voit monde comme quelque chose de sacré.
Onomatopée “chut” : appel à se taire et observer
Contradictoire avec la fonction de l’épouvantail installé plus tôt : montre que sa mère se soucie plus de l’oiseau que de ses
cerises (regard poétique sur la nature).
Utilisation imparfait pour description oiseau : Colette a hérité du regard de sa mère car utilise verbes action (piquait, buvait,
déchiquetait), adjectifs/ substantifs de couleur pour décrire les détails plumage (noir, vert, violet)
Exclamation et 3 petits points : montre admiration de la Sido
Succession interrogations avec anaphore “et tu vois” : montre admiration Sido face intelligence merle, sa façon d’agir
incroyable.
Champ lexical de la vue : appel sa fille à observer
Négation restrictive : capacités de l’oiseau
Avertissement de Colette enfant avec phrases exclamatives : avertir Sido que oiseau mange les cerises
Réponse de sa mère qui ne comprend pas l’avertissement, trop absorbée par la beauté de l'oiseau et ses mouvements.
Anaphore “mais maman” : dimension comique, dialogue sur un malentendu : contraste entre mère dans un autre monde avec
vision poétique et fille sur terre avec vision rationnelle qui se soucie de la perte des cerises.
Emploi passé simple “ramena” : montre retour à la réalité, Sido retourne monde réel comme si elle était dans autre monde
Métaphore yeux Sido et pluie : montre que Sido appartient au Ciel (autre monde) et tristesse qu’elle éprouve quand elle
retombe dans le vrai monde, ou elle n’admire plus l’oiseau mais se soucie des cerises.
Cherche à interpréter l’expression du visage de Sido lorsqu’elle est revenue à la réalité.
Explication de l’expression du visage par une approximation : mélange entre joie, énergie et anticonformisme.
Moment bref dans le passé mais qui s’est répété plusieurs fois.
Présent d’énonciation pour tenter de déchiffrer son visage : montre que mère pour la fille est comme merle pour mère
(émerveillement)
Tournure impersonnelle pour hypothèse : cause du comportement de Sido.
Métaphore : Sido reliée au ciel/ nature
Besoin d’échapper à la réalité
Répétition : montrer sa puissance dans le monde dans lequel elle se réfugie
Champ lexical de pesanteur : monde céleste/ autre monde dans lequel Sido se refugie.
Métaphore : Sido est devenue elle-même arbre par sa contemplation
Retour à la réalité : adjectifs mélioratifs qui la décrit, elle réalise trop tard.
Antithèse pour montrer que le mal est fait : merle est “gavé”/ épouvantail a son gibus “vide”, oiseau a gagné.
Cadre de l’anecdote : Sido dans la nature
Tentative déchiffrement visage maternel
Une scène d’initiation : l’importance du regard
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!