IAS 39: Classement des actions échangées Extrait, Groupe de discussion sur les IFRS – Compte rendu de la réunion du 14 Mai 2015 Certaines entités du secteur minier au stade de la prospection ont de la difficulté à obtenir des capitaux au moyen de l’émission d’actions ordinaires en contrepartie de trésorerie. Certaines de ces entités ont donc recours à d’autres opérations de financement. L’émission d’actions ordinaires en contrepartie d’actions d’une autre entité (entité de financement) est un type d’opération de financement à laquelle ont recours un certain nombre d’entités au stade de la prospection (entité de prospection). Mise en situation L’entité de financement est une société d’investissement à capital fixe. Parallèlement à l’échange d’actions, les actions de l’entité de financement sont inscrites à la cote d’une bourse de valeurs. Dans la présente mise en situation, on part de l’hypothèse que l’opération a pour but de permettre à l’entité de prospection de générer de la trésorerie pour soutenir son exploitation grâce à la vente ultérieure des actions de l’entité de financement. Les actions de l’entité de financement sont d’abord soumises à des restrictions relatives à leur revente qui sont en vigueur pendant environ six mois. Ces restrictions comprennent notamment l’obligation de soumettre les ventes d’actions à l’approbation de l’entité de financement. Question : Les actions de l’entité de financement répondent-elles aux critères énoncés dans IAS 39 entraînant le classement comme détenues à des fins de transaction et, par conséquent, leur désignation comme étant à la juste valeur par le biais du résultat net? IAS 39 Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation exige que les actifs financiers soient classés, lors de leur comptabilisation initiale, dans l’une des quatre catégories suivantes : actifs financiers à la juste valeur par le biais du résultat net; placements détenus jusqu'à leur échéance; prêts et créances; et actifs financiers disponibles à la vente. Du point de vue de l’entité de prospection, les actions de l’entité de financement ne répondent manifestement pas aux critères entraînant le classement en tant que placements détenus jusqu’à leur échéance, ou en tant que prêts et créances. Pour déterminer si les actions de l’entité de financement devraient être comptabilisées à la juste valeur par le biais du résultat net, il faut vérifier si elles répondent aux conditions énoncées au paragraphe 9 d’IAS 39, l’une d’entre elles étant le fait d’être classées comme détenues à des fins de transaction. Point de vue A – Oui, les actions de l’entité de financement répondent aux critères entraînant le classement comme détenues à des fins de transaction. Selon ce point de vue, on considère que la principale raison pour laquelle l’entité de prospection conclut une telle opération est d’obtenir de la trésorerie à court terme. Puisque l’entité a l’intention de vendre les actions dans un avenir rapproché, le placement devrait être classé comme détenu à des fins de transaction et, par conséquent, désigné comme étant à la juste valeur par le biais du résultat net. Source: www.nifccanada.ca/groupe-de-discussion-sur-les-ifrs Point de vue B – Non, les actions de l’entité de financement ne répondent pas aux critères entraînant le classement comme détenues à des fins de transaction. Le paragraphe AG14 d’IAS 39 énonce que « la notion de transaction reflète généralement un mouvement actif et fréquent d'achats et de ventes, et les instruments financiers détenus à des fins de transaction sont généralement utilisés pour dégager un bénéfice des fluctuations à court terme du prix ou de la marge du contrepartiste ». Selon ce point de vue, on considère que la raison motivant l’acquisition des actions de l’entité de financement est d’obtenir de la trésorerie pour soutenir l’exploitation plutôt que pour dégager un bénéfice des fluctuations à court terme. En outre, les actions sont soumises à des restrictions concernant la revente, et la capacité de l’entité de prospection à vendre ces actions est donc limitée d’une certaine manière. Le paragraphe 9 d’IAS 39 indique que les investissements en instruments de capitaux propres qui ne disposent pas de cours coté sur un marché actif et dont la juste valeur ne peut être évaluée de façon fiable ne peuvent être désignés comme étant à la juste valeur par le biais du résultat net. Discussion du Groupe La plupart des membres du Groupe appuient le point de vue selon lequel les actions de l’entité de financement ne répondent pas aux critères entraînant le classement comme détenues à des fins de transaction, parce que la restriction concernant la revente a une incidence sur la capacité de vendre les actions dans un proche avenir (point de vue B). Le Groupe précise également que la mise en situation qui est présentée ne mentionne pas d’obligation de vendre les actions de l’entité de financement. Le point de vue A a fait l’objet de discussions, étant donné que la notion de « proche avenir » n’est pas définie dans IAS 39. Si les membres du Groupe font observer que l’exercice du jugement professionnel est nécessaire pour déterminer si les actions ont été acquises dans le but d’être vendues dans un proche avenir, certains membres sont d’avis que la restriction de six mois concernant la revente pose certaines difficultés dans la mise en situation. Les membres du Groupe font observer que même si les faits et circonstances propres à la situation peuvent varier, les exemples de ce type d’opération sont limités sur le marché. La discussion du Groupe permet d’attirer l’attention sur cette question. Aucune autre mesure n’est recommandée au CNC. (Pour bien comprendre ces discussions ainsi que les opinions exprimées, écoutez le clip audio [en anglais seulement].) Source: www.nifccanada.ca/groupe-de-discussion-sur-les-ifrs