Actes des journées scientifiques de l’INRGREF, Hammamet 11,12et13novembre 2008
La biodiversité dans les aires protégées
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Annales de l’INRGREF(2008), 12 (2), Numéro spécial, (363-372) ISSN 1737-0515 S. Dhahri et ML Ben Jamaa
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introduit dans plusieurs pays où il a causé des dégâts catastrophiques. En
Afrique du Sud, les premiers dégâts ont été signalés en 1906 (Tooke, 1928),
alors qu’en Amérique du Sud en 1917 (De Santis, 1945) et en Californie en
1984 (Scriven et al., 1986). Dans le Bassin Méditerranéen, les premières
observations ont été faites en Palestine en 1945 (Bytinski-salz, 1952).
Ensuite, l’insecte a été noté en Egypte en 1950 (Lepesme, 1950), puis en
Turquie en 1959 (Acatay, 1959). Il a été signalé en Italie en 1969 (Ferreira
and Ferreira, 1991), au Portugal et en Espagne au début des années quatre-
vingts (Rodriguez, 1981). Au Afrique du Nord, P. semipunctata a été détecté
en premier lieu en Tunisie en 1962 (Biliotti et Schoenenberger, 1962), alors
qu’au Maroc, les manifestations massives de Phoracantha semipunctata
n’ont été constatées qu’en 1981 malgré la présence de l’insecte depuis 1972
(Fraval et Haddan, 1989).
En Tunisie, P. semipunctata été signalé en Tunisie pour la première fois
pendant les années soixante dans les peuplements d’Eucalyptus du Cap Bon
(Biliotti et Schoenenberger, 1962). Actuellement, l’insecte se trouve du Nord
au Sud, dans toutes les plantations d’Eucalyptus. D’après Chararas (1969), la
gravité des infestations est la résultante de causes multiples liées à la
mauvaise adaptation des Eucalyptus aux milieux dans lesquels ils ont été
introduits et au potentiel de multiplication très élevé du ravageur en absence
de ses ennemis naturels. Les dégâts occasionnés par Phoracantha pendant
les années 60 étaient catastrophiques : 70 à 80 % des arbres sont morts.
Actuellement, l’insecte continue de produire des dégâts importants, surtout
pendant les années de sécheresse.
L’imago est aérien, de forme élancée. Sa longueur est très variable, elle
varie de 15 à 30 mm (Haddan, 1987). Sa couleur est d’un brun roux, très
foncé à la tête, se dégradant légèrement vers l’abdomen (Fraval et Haddan,
1989). Sur les élytres de cet adulte, on retrouve des tâches claires
caractéristiques (Biliotti et Schoenenberger, 1962 ; Fraval et Haddan, 1989).
En effet, ces élytres sont barrés obliquement d’une tâche ivoire vers le milieu
de l’abdomen, puis une tâche de même couleur vers l’extrémité postérieure
de celles ci. La femelle dépose ses oeufs par paquets plus au moins lâches
comptant d’une dizaine à plus de 100 oeufs (Fraval et Haddan, 1989). Ces
pontes sont cachées dans une fissure de l’écorce ou sous une languette du
rhytidome. La larve sort de l’œuf 3 à 5 jours de la ponte, par une fente
latérale qu’elle a déchirée au moyen d’une épine, puis pratique une phase de
décapage extracorticale, avant de s’enfoncer dans l’écorce (Scriven et al.,
1986 ; Fraval et Haddan, 1989). Après avoir traversé l’écorce et le liber, la
larve vit dans une galerie qu’elle creuse entre le liber et l’aubier puis
s’enfonce dans ce dernier. Cette action de nutrition de la larve à partir des
tissus conducteurs engendre l’interruption de la circulation de la sève d’où,
généralement, la mort rapide de l’arbre (Chararas, 1969 ; Hanks et al., 1993).
La nymphose a lieu dans une logette dans le bois. Le vol des adultes débute