des barbares et des paysans, elles avaient été saccagées et pillés, car le matériau dont ces voies
étaient faites, blocs de pierres d’excellente qualité s’était révélé d’une grande utilité pour la
construction des habitations. De nombreux manoirs furent construits à partir de la pierre
extraite des chaussées romaines. Toutes ces raisons firent qu’il restait bien peu de choses des
larges voies qui traversaient jadis les montagnes et franchissaient les rivières sur des ponts
ingénieux, la plupart détruits. Les chemins et les sentiers de l’Empire carolingien, s’ils
s’inspirèrent de la voie romaine étaient beaucoup plus modestes.
Carte de l'Europe de l'Ouest
Le féodalisme : localisation du commerce
Le féodalisme avait fait de timides apparitions dans la première moitié du VIIIe siècle, voici
qu’il resurgit avec toute sa vigueur au début du Xe siècle. A cette époque, le système féodal
de vassalité prédomine en Allemagne, en Angleterre et dans une grande partie de la France.
Système rigide dans lequel le paysan, serf de la glèbe, devait se plier au joug de la terre. Au
sommet régnaient les grands seigneurs féodaux, propriétaires d’immenses territoires et
auxquels devaient se soumettre d’autres propriétaires moins bien nantis, les vassaux. Le
féodalisme est un système très local qui est quasiment indépendant de l’extérieur. Les
seigneurs assurent la protection des vassaux car les routes ne sont plus très sûres. De ce fait, le
Xe siècle fut la période la plus obscure de l’histoire de l’Europe. Les chemins se vidèrent de
leurs voyageurs, seuls les troupes de soldats les parcouraient, lors d’inévitables incursions
guerrières. Les cités et les villes laissées à l’abandon, ressemblaient alors à des fantômes de
pierre. Rome qui, un siècle avant notre ère, avait hébergé un demi-million de personnes, selon
les calculs les moins optimistes, ne recensait au Xe siècle pas plus de cinquante mille âmes,
soumises à toutes sortes d’actes de violence et d’humiliations de la part d’une noblesse avide.
Les routes au service des pèlerinages
Malgré tout, à partir de la moitié du XIe siècle, l’activité commerciale commença à redonner
des signes de vies. Le chemin de Santiago, qui conduisait jusqu’aux confins du Nord-Est de
l’Espagne, là où selon la légende, reposait les restes de l’apôtre Jacques le Majeur, devint la
route la plus fréquenté d’Europe. Les pèlerins partant de France traversaient les Pyrénées pour
aller se recueillir sur la tombe du saint apôtre. Le chemin de Compostelle ou « chemin
français » était surveillé de manière efficace par le célèbre ordre militaire des Templiers, et
ses chevaliers avaient pour mission de nettoyer le chemin des pillards et des malfaiteurs,
bandits de grands chemins et filous de tout poil qui le hantaient. En fait, ce zèle se confondait
parfois à quelques excès, à tel point qu’en deux occasions le Pape dut mettre un frein à
l’excessive ferveur de certains chevaliers. En plus des pèlerins, qui voyagèrent habituellement
à pied et par groupes peu nombreux, beaucoup d’autres voyageurs en transit empruntaient le
chemin français : montreurs, acteurs, ambulants, bambocheurs, femmes de mœurs légères,
arracheurs de dents, barbiers, drapiers, commerçants en vin, marchants de bois, vendeurs
d’eau, vendeurs de reliques (toutes certainement fausses) ; toutes sortes de prêtres et de frères,
les membres d’ordres mineurs tels celui des frères mendiants.
L’activité commerciale au Moyen Âge
Le commerce au Moyen Âge
Le Moyen Âge se divise en deux grandes étapes :