IDÉALTYPE, IDÉAL TYPE ou TYPE IDÉAL
La notion d'idéaltype appartient aujourd'hui au bagage minimal dont tout étudiant en
sociologie doit prendre soin de se pourvoir pour affronter avec un semblant de compétence les
problèmes de méthode propres à sa discipline. Le terme est cependant devenu si commun qu'il
perd souvent toute signification spécifique dans l'usage contemporain, se confondant parfois
avec l'abstraction en général, avec le modèle scientifique, ou encore avec le concept générique.
Il convient par conséquent de revenir aux sources, c'est-à-dire à Max Weber, qui a proposé cette
notion dans le cadre d'une réflexion sur les particularités des concepts dont usent l'histoire et
les sciences sociales.
L’expression « type idéal » fait actuellement partie du vocabulaire courant de la sociologie.
Rares sont les ouvrages de référence manuels, dictionnaires, encyclopédies qui n’en font
pas mention. Rares sont pourtant les termes si chargés d’ambiguïté et si propices à susciter des
malentendus de tous ordres. Il y a près d’un demi-siècle, Don Martindale voyait dans la notion
ainsi évoquée et les débats qui l’entouraient « a major mystery story » ; il se demandait
ironiquement s’il ne conviendrait pas de « reconstruire la scène du crime » pour y voir plus clair
(1959, p. 57). Quelques années plus tard, Lazarsfeld jugeait « regrettable » l’incessante
discussion « confuse » au sujet des types idéaux (Lazarsfeld et Oberschall, 1965, p. 198). Dans
la même veine, Raymond Boudon estimait que la notion de type idéal contribuait davantage à
« décrire une difficulté » qu’à définir une méthode (1969, p. 101). À peu près à la même époque,
Pierre Bourdieu et ses collaborateurs présentaient le type idéal comme un instrument précieux
pour autant « que soient levées les ambiguïtés » qui l’entourent (1968, p. 79). Plus tard, Boudon
et Bourricaud reviendront sur la question, indiquant que cette notion, décidément, « paraît
résister à l’exégèse » (1982, p. 621).
De fait, la littérature exégétique en la matière est considérable. Ce n’est pas seulement la
signification et la portée méthodologique de la notion qui firent l’objet de débats récurrents :
c’est son origine même. Le plus souvent, celle-ci est située dans une tradition intellectuelle
allemande et l’on crédite Max Weber d’un apport méthodologique décisif à ce sujet. Plus
récemment, on fit toutefois observer que la traduction française de l’Idealtypus wébérien ne
comporte aucune innovation de sens par rapport à l’usage durkheimien du terme (Isambert,
1993, p. 361 ; Schnapper, 1999, p. 14). La référence courante à l’œuvre wébérienne recouvre
néanmoins un certain nombre de points de vue divergents. Le type idéal est tenu tantôt pour le
résultat d’un procédé de conceptualisation qui ne peut que s’imposer aux sciences sociales,
tantôt pour l’expression d’une volonté de réduction de complexité et d’un principe de sélection
des données lié à un rapport aux valeurs, tantôt, plus pragmatiquement, pour le noyau d’une
méthode particulière, dite « idéal typique ». Mais loin des débats érudits, dans la pratique de la
recherche empirique, une telle méthode idéal-typique se confond très fréquemment avec de
banales opérations de typologie. La distinction entre type idéal et type moyen s’estompe alors
et l’invocation de Max Weber ne sert plus qu’à parer le reproche de simplification abusive dans
l’analyse. Le type idéal devient ainsi trop souvent le terme fétiche du chercheur de terrain en
position défensive. Il n’est donc peut-être pas inutile de rappeler les particularités de ce mode
de conceptualisation, d’en retracer la genèse, d’indiquer dans quelle stratégie d’analyse il joue
un rôle, de préciser enfin sa fonction dans la réalité d’une séquence de recherche empirique.
C’est à quoi l’on s’emploiera ici.
Le type idéal : ce qu’il est et ce qu’il n’est
pas
Même si l’œuvre wébérienne n’inaugure vraiment ni le recours à la notion ni l’usage du terme
qui lui sont tous deux antérieurs, c’est incontestablement dans les écrits de Max Weber, et tout
particulièrement dans le texte Die « Objektivität » sozialwissenschaftlicher und
sozialpolitischer Erkenntnis de 1904 que l’on trouve la tentative la plus élaborée bien qu’un
peu laborieuse de préciser en quoi consiste le type idéal, tout à la fois résultat d’un certain
mode de conceptualisation, expression d’une certaine conception de l’activité scientifique et
instrument d’une stratégie d’analyse spécifique. Le type idéal, on l’a répété à satiété, est une
construction intellectuelle obtenue par accentuation délibérée de certains traits de l’objet
considéré (Weber, [1922] 1988, p. 191 ; 1965, p. 181). Cette création conceptuelle n’est pas
sans lien avec la réalité observée mais elle en présente une version volontairement stylisée.
Weber lui-même, et divers commentateurs à sa suite, mettent l’accent sur le « caractère
fictionnel » de l’objet sélectivement construit de la sorte (Hennis, [1987] 1996, p. 150 ;
Martuccelli, 1999, p. 224).
L’idée de fiction tout comme le terme « utopie » également employé par Weber ([1922], 1988,
p. 191 ; 1965, p. 181) pourrait prêter à confusion si les écrits wébériens ne nous offraient
plusieurs illustrations détaillées de ce qu’il faut entendre par . Il y a, d’une certaine façon,
fiction dans la mesure les objets définis de manière idéal-typique n’émergent pas de la réalité
empirique. Ils en offrent une représentation « purifiée de variations contingentes » (Rocher,
1993, p. 629), réduite à ce qui est « strictement nécessaire » pour comprendre « la logique d’une
certaine conduite » (Weinreich, 1938, p. 99). Mais le lien avec la réalité empirique reste un
impératif, au point que Weber assigne au chercheur la tâche d’apprécier dans chaque cas
« combien la réalité se rapproche ou s’écarte de cette représentation idéale » ([1922], 1988,
p. 191). Et si le terme « utopie » s’impose, c’est parce que la réalité présentée de façon idéal-
typique relève de ce que l’on a appelé une « Soziologie des Als-Ob », une sociologie du
« comme si » (Tenbruck, 1959, p. 625). Cette formule n’a rien de dépréciatif. Il faut entendre
par que la présentation ainsi faite serait conforme à la réalité empiriquement observable si
les actions et interactions en cause obéissaient à une logique pure que ne viendrait affecter
aucun facteur extérieur à cette logique. Ceci fait dire à Philippe Raynaud que le type idéal
suggère le déroulement de l’action « qu’il aurait fallu attendre dans l’hypothèse d’un
comportement rationnel » et met a contrario en évidence les « irrationalités de toutes sortes »
qui interviennent dans l’activité réelle (1987, p. 51). Et, certes, Raynaud est fondé à affirmer
que l’économie classique a « valeur paradigmatique pour la méthodologie des types idéaux »
(ibid., p. 54). La théorie économique offre à Weber un terrain de choix pour l’illustration de sa
conception du type idéal. Elle présente en effet « un cosmos non contradictoire de
relations pensées » ([1922], 1988, p. 190 ; 1965, p. 180, terme souligné par le traducteur). Le
« sujet économique » construit à l’encontre de l’individu empirique, fait observer Weber, n’est
en aucune façon affecté par des motivations qui ne seraient pas spécifiquement économiques
mais qui influencent bel et bien le comportement des êtres humains réels (Weber, [1922] 1925,
pp. 2-3). Martuccelli a raison de souligner que « de manière sournoise, l’action rationnelle en
finalité devient le modèle d’où découle la construction significative » (1999, p. 226). Il n’en
reste pas moins que la prise en compte de la rationalité axiologique autorise à passer la
référence exclusive à la rationalité économique. C’est l’idée de logique pure dépouillée de
tout élément parasite qui est à la base de la notion de type idéal, quelle que soit par ailleurs la
logique prise en considération. Et c’est également cette idée qui justifie l’expression « type
idéal ». Bien sûr, comme on l’a dit souvent, il s’agit d’un type « idéel », c’est-à-dire abstrait,
pensé, construit. Et Guy Rocher juge opportun d’écrire à ce propos qu’il est « idéel plutôt
qu’idéal » (1993, p. 629). Mais le qualificatif « idéal » exprime aussi la référence à des notions
qui ne deviendraient réalité que dans un univers social gouverné entièrement par des logiques
abstraites. C’est cognitivement, et sans aucune visée normative, que cette création conceptuelle
est tout à la fois idéelle et idéale.
Max Weber place toutefois sous la rubrique « type idéal » des objets de diverses natures : actes
singuliers, états de choses ou dispositions d’esprit (Weinreich, 1938, p. 101) ; il n’y a, en
principe, pas de limite à leur diversité (Albrow, 1990, p. 154). Ceci nous invite à distinguer des
variantes du type idéal. Un des premiers exégètes de l’œuvre wébérienne, Alexander von
Schelting, y relève la présence de types idéaux individualisants et généralisants en y voyant
d’ailleurs une source de confusion. Dans le même esprit, Watkins distinguera ultérieurement
chez Weber des types idéaux « holistes » et « individualistes ». Les premiers sont construits en
mettant en évidence les aspects majeurs d’une situation historique prise dans son ensemble,
organisés de façon à faire apparaître une image cohérente. Les seconds résultent de l’examen
de la situation d’acteurs individuels et se fondent sur l’abstraction d’éléments tels que des
schèmes de préférences personnelles, des modes de connaissance de la situation ou des types
de relations entre individus (1952-1953, p. 723 et sq.). C’est notamment sur l’examen critique
de ces deux procédés de conceptualisation que Watkins fonde son adhésion au principe de
l’individualisme méthodologique (ibid., p. 729). Talcott Parsons, qui s’appuie fortement sur
Schelting, reprend à son compte la distinction entre types individualisants et types généralisants.
La catégorie individualisante recouvre pour lui des processus historiques singuliers ou des
mouvements d’idées apparaissant dans l’histoire comme des phénomènes singuliers. Le
caractère idéal-typique du concept tient alors à la sélectivité dans les critères de définition,
laquelle dépend de la nature des intérêts scientifiques en cause. La catégorie généralisante a une
autre fonction logique : elle vise à dégager des traits essentiels. Dans ce cas, le concept est dit
« idéal-typique » parce qu’il permet la construction d’une séquence événementielle
hypothétique (Parsons, 1937, pp. 604-605). De façon analogue, Runciman propose une
distinction entre types idéaux descriptifs et types idéaux explicatifs (1983, pp. 291-294). Le
type idéal descriptif est « idéal » en ce sens qu’il ne correspond à aucun exemplaire
empiriquement observable mais qu’il peut servir de critère (yard stick) pour la définition et la
comparaison des objets individuellement observables (ibid., pp. 291-292). On se trouve ici dans
la logique opératoire du type individualisant de Schelting et Parsons. Le type idéal explicatif
n’émerge pas davantage de la réalité empirique mais il est exigé logiquement par extrapolation
à partir d’une théorie qui s’adapte au monde de nos observations (ibid., p. 292).
À la suite de Bernhard Pfister (1928, p. 170 et sq.), Judith Janoska-Bendl estime quant à elle
que les deux variantes de la notion de type idéal recouvrent une dimension historique et une
dimension proprement sociologique. Le type idéal sociologique reposerait dès lors sur des
propositions à caractère intemporel, exprimant soit le sens subjectivement possible
überzeitliche Aussagen über möglichen gemeinten Sinn ») de certaines catégories d’actions
soit la probabilité qu’elles interviennent. Le type idéal historique isolerait au contraire une
configuration empiriquement donnée en lui conférant une signification culturelle anhand der
Kulturbedeutung ») (1965, p. 39). D’un point de vue sociologique, le mode de
conceptualisation idéal-typique correspond incontestablement à des intentions théoriques
variées (Saegesser, 1975, p. 107 et sq.). Il peut s’agir de proposer une interprétation crédible de
l’émergence d’un phénomène social particulier. Il peut s’agir de construire des catégories
fondées sur des logiques de comportement diverses, souvent extraites de leur contexte
d’origine. Il peut s’agir enfin de comprendre la signification d’écarts observés par rapport à une
logique de comportement donnée.
Les origines de la conceptualisation idéal-
typique
La diversité des intentions théoriques véhiculées par la conceptualisation idéal-typique reflète
la diversité des influences intellectuelles qui s’exercèrent en la matière. Celles qui viennent le
plus directement à l’esprit et qui sont le plus fréquemment citées émanent des controverses de
méthode dans lesquelles fut impliqué Max Weber dans l’Allemagne de son temps. De
nombreux auteurs attribuent son choix du terme Idealtypus à l’influence de Georg Jellinek,
juriste et spécialiste de l’étude comparative des systèmes politiques, avec qui il était lié
(Albrow, 1990, p. 151 ; Antoni, 1938, p. 282 ; Ringer, 1997, p. 110). Cette opinion peut se
prévaloir du témoignage de Marianne Weber qui note que Jellinek utilise l’expression dans le
même sens que Weber après lui ([1926] 1989, p. 327). Elle gagne toutefois à être soumise à la
critique car elle a donné lieu à des exégèses contestables, comme le fait observer Tenbruck
(1959, p. 620). En fait, si Weber a emprunté le terme à Jellinek, il ne lui donne pas le même
contenu conceptuel ; ceci est souligné non seulement par Tenbruck (op. cit.), mais aussi par
Fleischmann (1964, p. 199), Pfister (1928, pp. 138-139) et Runciman (1972, p. 9). Weber
applique le terme « type idéal » à ce que Jellinek qualifie de « type empirique » (1905, p. 34).
C’est toutefois le Methodenstreit opposant les économistes néoclassiques aux tenants de l’école
dite « historique allemande » qui fournit le stimulant principal aux réflexions méthodologiques
de Weber (Burger, 1976, p. 140 ; Käsler, 1988, pp. 180-181 ; Ringer, 1997, p. 110 et sq.). La
science économique allemande avait longtemps été dominée par une tradition de pensée
historisante, mettant principalement l’accent sur l’historicité des faits économiques. Cette
orientation était poursuivie par Gustav Schmoller qui occupait une position influente dans
le Verein für Sozialpolitik dont faisait également partie Weber. Ce dernier considérait les
options de politique sociale défendues par Schmoller comme excessivement paternalistes et
bureaucratiques. Il les tenait en outre pour le fruit de compromis ad hoc davantage que pour le
résultat de visées socioculturelles solidement étayées (Ringer, 1997, p. 15). Il en résulta un
débat sur le rôle des jugements de valeurs dans l’activité scientifique, auquel Weber participa
et dont on retrouve l’écho dans la conférence Wissenschaft als Beruf ([1919] 1959). Les
conceptions de Schmoller furent également critiquées d’un autre point de vue par Carl Menger,
figure importante de l’école néoclassique autrichienne. Celui-ci était d’avis que la science
économique ne pouvait être fondée ni sur l’accumulation de données historiques relatives aux
activités économiques ni sur des choix de politique économique non fondés en théorie.
Pour Menger, la science économique devait viser à une connaissance à portée générale. Ceci
posait le problème du degré d’abstraction dans l’analyse. La théorie ne pouvait prétendre
appréhender la réalité dans toute sa complexité ; elle se devait de dégager des éléments
essentiels, de façon à mettre en évidence des acteurs, des comportements, des processus
typiques qui auraient valeur de modèles mais dont la réalité empiriquement observable
s’écarterait nécessairement. Max Weber fut sensible aux arguments de Menger et le construit
du type idéal rive en partie des conceptions modélisantes de Menger. Mais Weber avait
également pratiqué l’étude historique à la manière de Schmoller et de ses prédécesseurs ; il se
préoccupait donc aussi de l’introduction de normes de scientificité dans l’analyse historique
quoi qu’ait pu en penser Lazarsfeld. Dès lors, la question de l’abstraction sélective se posait à
lui de deux façons et pour deux raisons. Il s’agissait certes de fournir aux sciences sociales des
procédés de conceptualisation propices à la généralisation en vue de permettre l’attribution
causale. Mais il s’agissait aussi de se donner des règles présidant à l’indispensable sélection
dans la reconstitution de séquences historiques. Cette double préoccupation rend compte du
caractère apparemment hétérogène du concept wébérien de type idéal.
Le type idéal généralisant est certainement celui qui doit le plus aux impulsions intellectuelles
provoquées par le Methodenstreit. C’est plus particulièrement par le souci de généralisation que
Weber rejoint certains des principes énoncés par Durkheim, comme on l’a rappelé plus haut.
L’évolution du type généralisant vers des formes intemporelles doit beaucoup à l’influence de
Simmel et à l’orientation formaliste de celui-ci ; ceci est signalé par Tenbruck (1959, p. 620 et
sq.) et par Fleischmann (1964, p. 201). Le type individualisant, quant à lui, a une longue histoire
qui doit beaucoup moins aux controverses théoriques et méthodologiques traversant les
sciences humaines allemandes et qui remonte aux classifications aristotéliciennes. L’intention
première qui s’y rattache est avant tout comparative. La principale source d’inspiration est à cet
égard l’œuvre de Montesquieu. Boudon et Bourricaud nous mettent sur sa piste lorsqu’ils
suggèrent que « par bien des côtés, Max Weber est le Montesquieu du XXe siècle » (1982,
p. 624). Or, nous le savons car Marianne Weber nous l’indique ([1926], 1989, p. 267), Max
Weber lisait Montesquieu. Il s’y réfère explicitement dans Wirtschaft und Gesellschaft ([1922]
1925, p. 166 et p. 393). De fait, Montesquieu adopte des procédés de raisonnement fondés sur
des principes de compatibilité ou d’incompatibilité, qui préfigurent la démarche idéal-typique.
Ainsi, par exemple, écrit-il dans De l’esprit des lois que « dans une nation libre, il est très
souvent indifférent que les particuliers raisonnent bien ou mal ; il suffit qu’ils raisonnent : de
sort la liberté qui garantit des effets de ces mêmes raisonnements. De même, dans un
gouvernement despotique, il est également pernicieux qu’on raisonne bien ou mal ; il suffit
qu’on raisonne pour que le principe du gouvernement soit choqué » (1748, Livre XIX, chapitre
27). Ce qui est en cause est ici le matériau historique : comme le fait observer Raymond Aron,
il s’agit pour Montesquieu de « passer du donné incohérent à un ordre intelligible » ([1967]
1991, p. 28) ; c’est également l’objectif déclaré de Max Weber.
L’influence bien réelle de Montesquieu plus que n’importe quelle activité d’ordre performatif
ultérieure aide également à comprendre la parenté de méthode qui lie Weber à Tocqueville et
qui pousse parfois les commentateurs à l’anachronisme. Tocqueville se situe également dans la
lignée de Montesquieu pour lequel il ne cachait pas son admiration et auquel on le comparait à
son époque. Sainte-Beuve, par exemple, évoque De la démocratie en Amérique comme
l’ouvrage qui fait « naturellement songer à Montesquieu » ([1860] 1948, p. 94). Au surplus,
l’œuvre de Tocqueville était connue dans les milieux que fréquentait Max Weber (Lepenies,
[1985] 1990, p. 288). On pouvait y trouver une stratégie idéal-typique avant la lettre, au service
de l’analyse comparative, genre dans lequel Tocqueville excellait.
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