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Cours - Compta inter I - Etudiants (1)

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COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Introduction à la comptabilité internationale
I.
Missions et présentation
Les normes IAS-IFRS correspondent à un langage financier international, c’est-à-dire
commun aux entreprises et aux pays. Le but est d’harmoniser les méthodes de valorisation
et d’évaluation applicables pour la comptabilité (bilan, CDR…)
Pourquoi un groupe aurait il intérêt à favoriser les normes internationales ?
-
-
Pour utiliser un langage commun en interne à toutes les filiales du groupe dans le
monde. Cela permettra ainsi de comparer les performances des filiales entre elles
(surtout pour des filiales étrangères) et d’établir les comptes consolidés du groupe.
Pour transmettre aux partenaires du groupe (clients, fournisseurs, investisseurs,
partenaires financiers, ...) un langage compréhensible quelle que soit leur nationalité,
l’objectif étant de leur permettre de comprendre les états financiers et la situation du
groupe (ou de l’entreprise) et ainsi de pouvoir prendre une décision
Pourquoi un pays aurait il intérêt à favoriser les normes internationales ? (138 pays sont en
faveur de ces normes)
- Pour favoriser l’implantation des groupes étrangers
Attention :
Les normes internationales sont des normes élitistes :
II.
Le développement des normes internationales
Dans ce développement, il y a eu trois dates clés :
-
C HURON
1973 : Des organisations professionnelles représentant plusieurs pays se regroupent
pour créer une organisation internationale ayant pour objectif de mettre en place un
langage comptable uniformisé au niveau de la scène internationale.
o IASC : International Accounting Standards Committee chargé de mettre en
place les normes IAS.
Le problème est que l’IASC va connaître un très fort développement auquel il
n’était pas adapté. En effet, l’IASC était adapté à une dizaine de membres, et
non une centaine. Il va s’enfoncer dans une paralysie au niveau de son
fonctionnement et n’arrivera plus à prendre des décisions pertinentes.
1
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
o En parallèle, les Etats-Unis vont se développer sur la scène internationale et
imposer leur référentiel, les US GAAP, qui vont alors être considérés comme
le langage financier internationalement reconnu pendant environ vingt ans
-
Années 1990 : La situation va évoluer au profit des normes internationales.
o 1995 : Deux organisations vont se prononcer en faveur d’un référentiel
unique au niveau international :
d’une part l’OICV (Organisation Internationale des Commissions de Valeur),
qui a pour rôle d’harmoniser le fonctionnement des marchés financiers, et qui
se prononce en faveur des normes IAS
et
d’autre part l’UE qui souhaite promouvoir un système comptable commun a
tous les pays de l’Union Européenne, idéalement les normes IAS
Néanmoins, avant de promouvoir officiellement ces normes et de les
appuyer, ces deux organisations vont demander à l’IASC de mener deux
réformes dans un délai de 5 ans :
 Une réforme sur sa structure et son mode de fonctionnement
 Une réforme sur les normes IAS existantes pour les rendre plus fiables
et pertinentes
o Fin des années 90 : Des éléments vont jeter un discrédit sur les normes
américaines. Il va y avoir une crise de défiance au niveau des US GAAP. Une
série de scandales financiers aux Etats-Unis entre 1998 et 2003 vont
discréditer les normes américaines, dont l’affaire Enron (mais pas
uniquement : il y en a eu beaucoup d’autres : Global Crossing, WorldCom, ...
Mais Enron sera l’affaire la plus médiatique)
-
C HURON
Années 2000 : En 2000, l’IASC annonce la fin des réformes qui avaient été
demandées.
Conséquences :

L’OICV reconnaît officiellement les normes internationales et recommande
leur acceptation sur tous les marchés financiers, ce qui permettra d’harmoniser
l’information financière

L’UE décide d’adopter les normes IAS-IFRS au sein du droit européen pour en
faire sa base comptable
Conséquences de ces 2 réactions :
Le manque de confiance dans les US GAAP et le soutien de ces deux organismes vont
faire que les normes IAS-IFRS vont devenir le référentiel international au niveau des
marchés internationaux et de la scène internationale
Au niveau du système international  Evolutions
2
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
- L’IASC va devenir l’IASB (International Accounting Standard Board).
- Les normes IAS vont évoluer en normes IFRS (International Financial
Reporting Standards).
Conclusion
De nos jours, plus de 138 pays dans le monde reconnaissent (voire obligent)
l’utilisation des normes IAS-IFRS.
Tous les marchés financiers de la planète les acceptent.
C HURON
3
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Chapitre 1 : Le cadre comptable international et son influence
On va s’intéresser aux référentiels internationaux qui existent et à leur influence au niveau
de l’UE et de la France
I.
Les référentiels internationaux
2 référentiels co-existent :
le référentiel américain : les US GAAP
Le référentiel international : les normes IAS/IFRS
1) Le référentiel américain
Le référentiel américain est mis en place par trois organisations :
- La SEC (Security Exchange Commission) :
- Le FASB (Financial Accounting Standard Board) :
- L’AICPA (American Institute of Certificate Public Accountant) :
Les nomes US sont créées par le FASB, en collaboration avec les autres organisations. Elles
comprennent :
- Le cadre conceptuel (les SFAC) :
- Les normes techniques ( les SFAS) :
- Les publications complémentaires du FASB : interprétations et bulletins techniques
- Les avis du Comité d’urgence
Application référentiel comptable américain :
Seules 3 catégories de sociétés sont tenues d’utiliser les normes US GAAP (c’est-à-dire de
tenir une comptabilité et publier des états financiers) et de faire certifier leurs comptes :
- Les sociétés américaines cotées sur un marché financier US
- Les sociétés d’investissement
- Les sociétés dépassant les 2 seuils : effectifs supérieurs à 500 salariés et total des
actifs supérieurs à 5 millions de $
Pour les autres sociétés, l’utilisation de la comptabilité est facultative
Particularités
- Les normes US sont déconnectées de la fiscalité. Celle -ci est indépendante et relève
de l’IRS
- Les sociétés étrangères cotées sur les marchés financiers US peuvent utiliser soit le
référentiel US soit le référentiel IAS-IFRS. De ce fait, de nos jours, le référentiel IFRS
C HURON
4
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
-
est devenu le référentiel dominant sur les marchés américains (ce qui n’est pas
possible pour les sociétés US).
La notion de GAAP (Generally Accepted Accounting Principles - Les principes
comptables généralement admis).
2) Le référentiel international
Ce référentiel a été développé par l’IASB. L’IASB est une organisation privée indépendante.
Elle comprend quatre organismes principaux :
-
-
Le conseil de surveillance (Foundation ou Trustee) chargé de définir la politique
générale et de contrôler le fonctionnement général
Le bureau (le Board) : c’est l’organe exécutif qui crée et révise les normes, et valide
les interprétations émises par le comité d’interprétation, le but étant d’assurer la
cohérence de l’information financière
Le comité d’interprétation (IFRS Interpretation committee) qui publie les documents
complémentaires, notamment des interprétations
Le comité consultatif de normalisation qui est un intermédiaire entre l’IASB et ses
partenaires
Les normes internationales correspondent à un ensemble de règles au nombre de quatre
catégories :
-
-
C HURON
Le cadre conceptuel qui reprend l’ensemble des principes comptables, les
définitions, etc.
(Pour mémoire - Celui-ci traite des points suivants :
- Objectifs de l’information financière
- caractéristiques qualitatives de l’information financière utile
- états financiers et entité comptable
- composantes des états financiers
- comptabilisation et décomptabilisation
- évaluation
- présentation des états financiers
- informations à fournir
- concepts de capital et de maintien du capital)
Les normes techniques qui sont les normes comptables. Il s’agit des normes IAS-IFRS
(il y a 41 normes IAS et 17 normes IFRS). Les normes IAS sont les normes qui ont été
publiées avant 2000 et les normes IFRS sont celles publiées après 2000. Ces normes
IAS demeurent obligatoires tant qu’elles ne sont pas remplacées par une norme IFRS.
Au niveau de la consolidation, nous pouvons citer 4 normes de référence :
5
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
-
- l’IFRS 3 sur les regroupements d’entreprises
- les IFRS 10, 11 et 12 relatives au processus de consolidation
Les interprétations qui viennent compléter les normes techniques
Les futurs projets de normes qui permettent de déterminer la tendance, l’évolution
de la comptabilité  il s’agit des exposés-sondages
Règles :
 Les normes forment un bloc indivisible : si on en applique une, on doit toutes les
appliquer. Le bloc comprend les 4 catégories précédemment citées
 Les normes IAS-IFRS n’ont pas d’incidence fiscale. La fiscalité relève d’un pays et non
de l’IASB
 Les normes internationales font l’objet de révision périodique afin de les ajuster à
l’évolution de l’économie, l’objectif est d’ajuster l’information financière à
l’économie  ces révisions ont lieu dans la pratique tous les 2 ans (en moyenne). Les
normes IAS/IFRS sont en constantes évolutions afin de s’ajuster à l’évolution de
l’économie.
II.
L’influence en Europe
On va s’intéresser d’abord à l’impact sur l’UE puis au niveau de la France
1) La mise en place du système comptable européen
Les bases du droit comptable européen
A l’origine, il y avait ces 3 directives, ces directives ayant depuis été abrogées et remplacées
depuis :
 La quatrième directive 25/07/78 = s’intéresse à l’établissement et à la présentation
des comptes sociaux
 La septième directive 13/06/83 = s’intéresse à l’établissement et à la présentation
des comptes consolidés
 La huitième directive 10/06/84 = s’intéresse à l’exercice de l’audit légal
La 4ème et la 7ème directives ont été récemment remplacées par une nouvelle directive
comptable = directive comptable unique du 26/06/2013. Cette directive a pour objectif de
contraindre les états membres de l’U.E. à évoluer vers une approche comptable commune
fondée sur les normes IAS-IFRS. En France, elle vise à faire évoluer le PCG vers cette approche
commune
Quant à la 8ème directive, celle-ci a été remplacée par 3 documents européens :
C HURON
6
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
- la directive du 11 mars 2008 relative aux contrôles légaux des comptes
annuels et consolidés
- le règlement du 16 avril 2014 relatif aux exigences spécifiques applicables au
contrôle légal des comptes des entités d’intérêt public
- la directive du 26 juin 2013 relative aux états financiers annuels et consolidés
de certaines formes d’entreprises, et aux rapports y afférents
L’évolution du droit comptable européen
En 2000, l’UE a décidé d’adopter les normes IAS-IFRS. Cette adoption s’est faite au moyen
de deux règlements :
-
Le Règlement Européen du 19/07/2002 : Qui doit utiliser les normes et quand ?
o Qui ? Toute société émettant des valeurs mobilières sur un marché financier
réglementé européen devra utiliser les normes IAS IFRS et ce quelle que soit
sa nationalité
o Quand ? C’est devenu obligatoire depuis 2005
Pour les sociétés n’émettant pas de valeurs mobilières sur un marché financier, la liberté de
choix a été laissée aux Etats membres avec pour objectif une convergence vers les normes
IAS-IFRS
Pour les comptes consolidés, tous les pays de l’UE autorisent ou imposent les normes IASIFRS. Au niveau des CC, on peut dire qu’il y a une harmonisation
Pour les comptes individuels, chaque pays reste propre à son référentiel national avec la
mise en place d’une convergence progressive vers les normes IAS-IFRS. Le problème est que
la convergence avance à un rythme différent selon le pays.
-
Le Règlement Européen du 29/09/2003 (qui définit les normes applicables au sein
de l’UE) : De nos jours, toutes les normes sont utilisables en Europe. Aucune norme
n’est interdite.
Pour être obligatoire, une norme devra avoir été intégrée au droit européen. Tant
que cela n’est pas le cas, la norme reste applicable mais de manière facultative au
niveau de l’UE. Un groupe aura tout intérêt à utiliser l’ensemble des normes IAS/IFRS,
ceci afin de pouvoir utiliser ses états financiers au sein de l’UE mais aussi (et surtout)
en dehors de l’UE.
Les organisations comptables européennes
2 organisations interviennent au niveau de la normalisation comptable européenne :
C HURON
7
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
- L’EFRAG (European Financial Reporting Group) : il s’agit d’un groupe de
professionnels chargés de donner un avis sur les normes internationales. L’EFRAG
représente les professionnels du chiffre et de l’audit
- L’ARC (Accounting Reporting Committee) : il s’agit du Comité de réglementation
comptable européen (CRCE). Il est rattaché à la Commission Européenne. Il est chargé de
préparer l’intégration des normes internationales au sein du droit européen.
Néanmoins, c’et la Commission Européenne qui garde le dernier mot, en termes de choix.
Pour être obligatoire, une norme devra avoir fait l’objet d’une étude par ces 2 organisations,
puis être intégrée dans le droit européen par un règlement de la Commission Européenne.
2) L’influence au niveau de la France
Le référentiel français est défini par l’ANC (Autorité des Normes Comptables). Cet organisme
comprend 2 commissions spécialisées en charge du référentiel comptable et un comité
consultatif :
-
Une Commission en charge des normes comptables privées, elle a la charge de
l’évolution du droit comptable français
-
La Commission des normes comptables internationales, elle représente la France au
niveau des institutions internationales et européennes. Elle donne sa position sur
l’évolution de la réglementation européenne et internationale. Elle est chargée de
l’évolution du PCG vers les normes internationales
-
Un comité consultatif qui émet des conseils, des avis sur l’évolution de la
comptabilité
Au-delà de ça, il est à noter qu’une convergence du PCG vers les IFRS a été mis en place.
Cette convergence concerne aussi bien les comptes sociaux que les comptes consolidés.
En France, cette convergence se réalise mais de manière relativement lente, la France ayant
beaucoup de difficultés avec les normes internationales.
Pour une société française, quel référentiel comptable peut-elle choisir ?
-
C HURON
Pour les comptes individuels, quelle que soit la société (cotée, non cotée, grosse
entreprise, artisan…), le PCG demeure la seule et unique référence obligatoire. Rien
8
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
n’empêche de publier également des comptes individuels en IFRS, mais cela ne la
dispensera de comptes format PCG
-
Pour les comptes consolidés :
 La société émet des valeurs mobilières sur un marché financier français :
o Pour Euronext classique qui est un marché financier réglementé
européen, les normes IAS-IFRS sont obligatoires.
o Pour Euronext Growth (Ex-Alternext), qui est un marché financier régulé
réservé aux PME et aux petits groupes, l’AMF laisse le choix entre les
normes internationales et les normes françaises mais recommande les
IFRS. L’objectif est d’éviter que le référentiel comptable soit un obstacle à
l’accès au marché financier
Pour une société ayant pour vocation à rester sur Euronext Growth, le choix demeure
Pour une société ayant pour vocation à s’introduire sur Euronext Growth pour ensuite
évoluer vers Euronext Classique, le référentiel IFRS est plus que recommandé. Cela
permettra de se préparer au référentiel IFRS de manière anticipée.
 La société n’émet aucune valeur mobilière sur un marché : pour ses comptes
consolidés, elle aura le choix entre le PCG, les IFRS et les US GAAP. Cela dépendra
de ses besoins au niveau de l’information financière : nationalité de ses
investisseurs, localisation géographique de ses activités, de son financement, ...
On peut synthétiser ce choix ainsi :
Groupe émettant
des VM sur un
marché fi
Groupe n'émettant
pas de VM sur un
marché fi
Sté ne publiant pas
de
CC
C HURON
CC
Euronext classique : IFRS
Euronext Growth :
CI
IFRS ou PCG
Mais IFRS
recommandées
PCG
obligatoire
Choix entre :
PCG, IFRS ou US
GAAP
Néant
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COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Pour les comptes consolidés établis en normes françaises, les sources seront les suivantes :
Le PCG 2020-01 du 6 mars 2020 qui est venu remplacer le PCG du 22 juin 99 et le Code de
Commerce.
Ces 2 sources forment les R.M.C.C. (Règles et méthodes des comptes consolidés).
C HURON
10
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Chapitre 2 : Méthodes de valorisation et états financiers
I.
Les méthodes de valorisation
1) Les fondements des normes internationales
Il y a trois fondements à développer :
-
La transparence : Les normes internationales ont pour objectif d’assurer un
maximum de transparence au niveau des états financiers. C’est l’application du
principe d’image fidèle.  C’est un des principes majeurs des normes IFRS. Ce
principe répond aux lacunes du système américain.
> En conséquence, les états financiers internationaux devront réintégrer tous les
engagements hors bilan d’une entreprise. Un engagement hors bilan est un
engagement ferme de l’entreprise mais n’ayant pas encore d’incidence sur la
situation comptable et financière (ex : les engagements de retraite, les promesses de
rachat d’actions, les stocks-options, …). Dès lors que la probabilité de l’entreprise à
payer ses engagements est importante, l’entreprise devra les faire apparaître dans
son bilan.
-
L’approche économique : Dans les normes internationales, on doit favoriser
l’approche économique sur les approches juridiques et fiscales. C’est l’application
du principe de prééminence du fond sur la forme.  C’est le principe majeur des
normes IFRS
En France, on repose une approche opposée : la dimension juridique et fiscale prime
sur la dimension économique
Conséquence,
o un actif ne pourra être inscrit au bilan que s’il a une valeur économique pour
l’entreprise. L’actif doit contribuer à l’enrichissement de l’entreprise. Une
opération devra être comptabilisée selon son approche économique.
o Il faudra retraiter toutes les écritures à caractère fiscal (ex : amortissement
dérogatoire.
o Les normes anglo-saxonnes privilégient la notion de contrôle économique. En
PCG, c’est le contrôle juridique qui est privilégié. Le contrôle juridique est
matérialisé par le droit de propriété alors que le contrôle économique est
matérialisé par la possession et l’utilisation d’un bien.
Le contrôle économique présente trois caractéristiques :
 Une gestion effective et permanente sur le bien
C HURON
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COMPTABILITE INTERNATIONALE 1

L’entreprise doit supporter les risques et obligations inhérents au bien
(qui doit l’assurer, qui doit l’entretenir …)
 L’entreprise doit bénéficier des avantages économiques générés par le
bien
Le contrôle économique est caractérisé dès lors que ces conditions sont
respectées.
Au niveau des états financiers, c’est l’entreprise qui a le contrôle économique
sur le bien qui l’inscrira dans ces états financiers
- Les fondements de l’information financière :
Selon le cadre conceptuel, « l’objectif de l’information financière à usage général est de
fournir, au sujet de l’entité qui la présente, des informations utiles aux investisseurs en
capitaux propres, aux prêteurs et aux autres créanciers actuels et potentiels aux fins de leur
prise de décisions sur l’apport de ressources de l’entité. Ces décisions concernent l’achat, la
vente ou la conservation d’instruments de capitaux propres, l’obtention ou le règlement de
prêts ou autres formes de crédit. »
(Pour mémoire :
Quelles sont donc les caractéristiques qualitatives de l’information financière ?
* les caractéristiques qualitatives essentielles :
Ces caractéristiques sont les suivantes :
- la pertinence : l’information financière doit avoir une valeur prédictive afin
d’anticiper l’évolution future, ou une valeur de confirmation, c’est-à-dire permettre de
confirmer une évaluation, voire les 2.
- la fidélité : l’information doit donner une image fidèle de la situation économique de
l’entité. Elle devra donc être exhaustive, neutre et exempte d’erreurs.
* Les caractéristiques qualitatives auxiliaires :
Il y en a 4 :
- la comparabilité
- la vérifiabilité
- la rapidité
- la compréhensibilité
Les caractéristiques traitées par la norme IAS 1 – Présentation des états financiers
Cette norme traite des concepts et principes suivants : l’image fidèle, la continuité
d’exploitation, la méthode de comptabilité d’engagement, la permanence de la présentation,
l’importance relative et les possibilités de regroupement, le principe de cohésion, la
compensation et la non-compensation, la nécessité d’informations comparatives)
Cf. Support d’exercices – Etude de cas 4
C HURON
12
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
2) Les différentes méthodes de valorisation
Il y a deux méthodes générales et une méthode d’exception.
Les méthodes générales :
Au nombre de 2, ces méthodes s'appliquent selon les circonstances C’est à l'entreprise de
décider quelle méthode elle devra appliquer.
-
La méthode du coût historique : Un bien acquis à titre onéreux sera valorisé à son
coût d’acquisition et un bien produit par l’entreprise sera valorisé à son coût de
production. Cette méthode est commune au système comptable français.
-
La méthode de la valeur actuelle (VA) propre aux normes anglo-saxonnes : Cette
méthode est applicable dès lors qu’il existe un différé de paiement ou que la valeur
du bien dépend de flux de trésorerie futurs. L’incidence de l’actualisation sera portée
en éléments financiers (charges ou produits financiers)
La méthode d’exception : La méthode de la juste valeur : La juste valeur peut être définie
comme la valeur que des parties consentantes et éclairées accepteraient de donner pour
acquérir un actif ou éteindre un passif dans des conditions de marché actif et concurrentiel.
Selon cette méthode, un bien sera valorisé systématiquement à sa valeur de marché. Tous
les ans, il y aura lieu à un ajustement de la valeur du bien à la hausse comme à la baisse 
tous les ans, on constatera une plus ou moins-value.
Lorsque l’on applique la juste valeur, il n’y a plus lieu de constater ni amortissement, ni
dépréciation.
Selon la norme, la variation de valeur sera comptabilisée soit au bilan, dans les capitaux
propres, dans « gains ou pertes latentes », soit directement au CDR (en charge ou en
produit).
Il y a deux conditions cumulatives à respecter pour appliquer la juste valeur :
o L’utilisation de la juste valeur doit être prévue par une norme IAS ou IFRS
o Il faut que la valeur de l’actif ou du passif soit liée à la valeur de marché :
 Soit le marché définit la valeur de l’actif (exemple : matières
premières, ressources minières, blé)
 Soit Le bien est acquis dans un but spéculatif pour le revendre à
terme, en tirer des revenus (locations), voire les deux (ex : VMP)
Pour accompagner la mise en œuvre de la juste valeur, une norme spécifique a été publiée =
c’est l’IFRS 13 qui est un mode opératoire sur la juste valeur à destination des entreprises
devant appliquer la JV
Comment déterminer la juste valeur la plus pertinente ? :
C HURON
13
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Selon IFRS 13, il y a 3 niveaux pour déterminer la JV
- 1er niveau : le cours de cotation sur un marché
- 2eme niveau : la valeur obtenue à partir d'observations sur le marché ou valeur
probable de négociation issue des cessions précédentes
- 3ème niveau : une valeur obtenue à partir d'hypothèses
du niveau le plus pertinent au niveau le moins pertinent
A défaut de pouvoir estimer la JV, nous retiendrons le coût historique par dérogation
Cf. Support d’exercice – Etudes de cas 3, 5 et 6
II.
Les états financiers anglo-saxons
Selon l’IAS numéro 1, un dossier financier comporte 5 documents :
-
C HURON
Le bilan ou état de situation financière (balance sheet)
Le compte de résultat (income statement / profit and loss account : P&L) qui sera
accompagné par l’état global des gains et des pertes (ou état du résultat global)
Le tableau de flux de trésorerie (cash-flow statement)
Le tableau de variation des capitaux propres (statement of change in stockholders
equity)
Les annexes (notes)
14
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
PCG
IAS/IFRS
-Bilan
-CDR


-TFT
CI : pas d’obligation
CC : choix entre tableau de financement du PCG ou
TFT

-TVCP
CI : pas d’obligation
CC : Intégré à l’annexe

Doc comptable à part entière
-Annexes


Régies par un principe comptable : principe
d’importance relative selon lequel les annexes
comportent toutes les infos nécessaires à la
compréhension des comptes et de la situation
de l’entreprise  De ce fait, les annexes sont
généralement plus développées en IFRS
Destinataires
CDR prime sur le bilan
Cadrées et normées
Etat et dirigeants


Bilan prime sur le CDR
Partenaires de l’entreprise
1) DIFFERENCES – CDR :
 Le CDR anglo-saxon sera présenté en liste. Il n’y aura pas la présentation à
l’horizontale présentant charges d’un côté et produits de l’autre.
 La mise en évidence de soldes intermédiaires : Le CDR anglo-saxon intègre une
approche financière pour faciliter la compréhension liée à la formation du résultat de
la part des partenaires de l’entreprise.
5 soldes :
o Marge brute
o Résultat opération courant : il s’agit d’un résultat économique (récurrent).
C’est l’équivalent de l’EBITDA (Earnings Before Interest Tax Depreciation and
Amortisation) : On le rapproche de l’EBE avec un certain nombre de
différences.
o Résultat opérationnel : Résultat d’exploitation élargi
o Résultat financier : Résultat dégagé par l’activité financement avec un poste
particulier, le coût de la dette financière nette (charges d’intérêt – revenus
des placements de trésorerie)
o Résultat net avant part des minoritaire = RNC
 Les charges d’exploitations ne sont pas classées de la même manière. Selon l’IAS 1, il
y a 2 présentations possibles pour les charges d’exploitation :
o La présentation par nature, proche de la présentation française (achats entre
eux, charges de personnel entre elles…).
o La présentation par fonction, seule existante aux USA, repose sur une
approche fonctionnelle de l’entreprise qui relève du contrôle de gestion. Les
C HURON
15
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
charges sont regroupées par catégorie, par fonction dans l’entreprise. Toute
entreprise comporte 4 fonctions :




Approvisionnement
Production
Distribution
Administration
Coût des biens et
services vendus
Charges commerciales
-Entreprise industrielle : CPPV coût de prod des pdts vendus
-Entreprise commerciale : CAMV coût d’achat des
marchandises vendues
Charges administratives & Frais généraux
 Dans les normes IFRS, il n’y a pas d’élément exceptionnel. Ils sont donc directement
incorporés dans les éléments d’exploitation s’il y a lieu. A défaut, nous les inscrirons
dans le poste « Autres produits et charges opérationnels ». Les raisons :
o Le dirigeant doit maîtriser l’ensemble de l’entreprise et de son activité
o L’exceptionnel peut permettre au dirigeant de se déresponsabiliser (car les
charges exceptionnelles peuvent être dues à une faute de gestion)
En US GAAP, il existe un poste « élément extraordinaire ». Ce poste reprend toutes
les conséquences nettes d’impôts des cas de force majeure (exemple : les
intempéries, un incendie).
 Le système anglo-saxon comportera le BPA (Bénéfice Par Action ou Résultat par
Action) > anglais : EPS (Earnings Per Share). Le BPA est régi par une norme IAS33.
BPA basique
𝑅𝑁 𝑎𝑡𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑎𝑢𝑥 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
𝐴𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑛 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
BPA dilué
Le BPA dilué va tenir compte des instruments
financiers dilutifs, c’est-à-dire ouvrant droit de
manière ferme ou conditionnelle à des actions
d’entreprise)
IAS33
RNC – RN affectable aux actionnaires de
préférence
Actions ordinaires – Actions propres
2) DIFFERENCES – Etat Global des Gains et Pertes Consolidés :
L’objectif est d’analyser la performance globale réalisée par le dirigeant sur un exercice
grâce à la stratégie mise en œuvre .
Performance opérationnelle
Activité
cf CDR & RNC
Performance globale
Performance issue de la gestion du patrimoine de l’E : Ce sont les OCI :
Other Comprehensive Income
3) DIFFERENCES – Le bilan consolidé :
Le bilan est présenté en liste et de manière simplifiée en grande masse. On réunit les postes
entre eux.
C HURON
16
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
Le bilan IAS-IFRS repose sur la différence entre éléments courants et non courants.
Eléments courants – Critères (non cumulatifs) :
- 1er critère : Il est rattaché au cycle d’exploitation
- 2ème critère : Il est détenu dans le but d’être cédé
- 3ème critère : Son échéance est inférieure à 1 an
- 4ème critère : Il est réalisable à moins d’1an
- 5ème critère : Il s’agit de trésorerie ou équivalent de trésorerie
Un élément non courant est défini par défaut.
BILAN PCG
-Actifs immo
-Actifs circulants
-Capitaux propres
-Prov pour risques et charges
-Dettes
BILAN IFRS
-Actif non courant
-Actif courant
-Capitaux propres
-Passif non courant
-Passif courant
Dettes financières : Dettes financières simples courantes ou non courantes
Dettes
Dettes d’exploitation courantes
Remarque : Aux USA, le bilan est présenté par degrés de liquidité et d’exigibilité.
4) DIFFERENCES – Le tableau des variations des CP :
Ce document a pour objectif d’expliquer aux actionnaires comment a évolué la part de
l’entreprise leur revenant, c’est-à-dire les capitaux propres. Il a un objectif purement
actionnarial (informer l’actionnaire).
Postes des capitaux propres
01/01
Causes
variation
31/12
de
5) DIFFERENCES – Le tableau de variation de la trésorerie :
C’est un document extrêmement important dans les normes anglo-saxonnes. Il est régi par
l’IAS N°7. Il a deux objectifs :
C HURON
17
COMPTABILITE INTERNATIONALE 1
-
Expliquer comment l’entreprise crée la trésorerie
Expliquer comment l’entreprise a utilisé la trésorerie
La trésorerie va être analysée ainsi :
TI au 01/01
+ Variation de trésorerie de l’ex
= TF au 31/12
+ Placements de trésorerie à très court terme
= Trésorerie et équivalents de trésorerie
 Poste se retrouvant au bilan
La variation de trésorerie sera analysée sous trois angles :
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Exploitation (CFO)  trésorerie issue de l’activité  doit être positive
Investissement (CFI)  trésorerie rattachable aux activités de développement de
l’entreprise  négative
o Investissements d’exploitation (croissance organique et interne à l’E)
o Investissements financiers (placements financiers et croissance externe de l’E)
Financement (CFF) gestion des ressources financières de l’entreprise)  négative
ou positif selon la situation générale de l’entreprise
o Capitaux propres
o Endettement
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Chapitre 3 : les incidences sur les entreprises
I.
Une nouvelle approche de la comptabilité et de l’entreprise
1) Nouvelle conception de la comptabilité et des métiers comptables
On va évoluer vers une comptabilité anglo-saxonne. On va passer d’une comptabilité
juridique et fiscale à une comptabilité économique.
Cette comptabilité appelle de nouvelles techniques relevant du CDG et de la finance. C’est
une comptabilité qui évolue en permanence. En effet, tous les 2 ans, il y a publication d’une
mise à niveau des normes IFRS. Les techniques comptables font appel à une remise en cause
des acquis (cela change d’une année sur l’autre).
Les métiers comptables vont donc devoir évoluer vers ces nouvelles approches (nouvelles
compétences, techniques, façons de travailler…).
2) Une nouvelle approche de l’entreprise
Chez les Anglo-saxons, l’entreprise repose sur une approche systémique. Cela signifie que
pour eux, l’entreprise est un système en interaction permanente. C’est une remise en cause
des systèmes d’information puisqu’il faudra favoriser un système d’information favorisant la
circulation des informations fluide  avènement des ERP en entreprise (Ex. : SAP)
II.
Le passage aux normes IFRS
Actuellement en France, toute entreprise n’a pas pour vocation de passer aux normes IFRS
(tant que le PCG demeure obligatoire). Il faut analyser le rapport coût (formation, expertise,
coût lié au temps de mise en forme)/avantages (ouverture des marchés internationaux,
financements internationaux).
Le passage aux IFRS nécessite la mise en place d’une équipe projet. Cette équipe se
composera des contrôleurs de gestion, comptable et financier, mais également le
représentant des RH pour gérer les besoins de formation et l’adaptation des compétences,
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et de représentants de la DSI pour les impacts sur le système d’information de l’entreprise.
L’équipe projet devra se faire accompagner par un cabinet conseil afin de bénéficier d’un
effet d’expérience et d’un regard extérieur. Dans l’idéal, l’équipe projet devra être rattachée
à la DG afin de bénéficier d’une approche transversale de l’entreprise. Néanmoins, dans la
pratique, l’équipe est souvent rattachée à la DAF.
Le passage aux IFRS s’effectuera en 4 étapes :
1) Audit de la situation existante afin de mettre en évidence les ressemblances et les
différences avec ce nouveau référentiel, les besoins de formation et l’évolution
nécessaire du système d’information...
2) Préparation de la convergence : on définit un mode opératoire avec les dates,
personnes concernées…
3) Le passage aux IFRS : l’entreprise va basculer vers le nouveau référentiel. Il faudra
procéder aux ajustements qui s’avéreraient nécessaires.
4) La veille documentaire : les modalités de mise à jour. Etape postérieure au passage
mais permanente.
Pour gérer le passage, il existe une IFRS spécifique : IFRS n°1 FTA. Elle définit les modalités
techniques de mise en œuvre des normes IFRS.
Au niveau du timing, théoriquement, le passage peut se faire en un an. Dans la pratique,
c’est plutôt trois ou quatre ans.
Exemple : passage aux IFRS au 01/01/2016
- 1er trimestre 2016 : Comptes individuels 2015 en PCG
- 2ème trimestre 2016 : Comptes consolidés 2015 PCG
- 3ème trimestre 2016 : Comptes pro-formas
o Mise en forme des comptes 2015 en IFRS, pour préparer 2016)
o Base de comparaison pour les actionnaires mais comptes approuvés par
aucune assemblée (publiés avec pour unique but d’informer)
- 1er trimestre 2017 : Comptes individuels 2016 IFRS
III.
Les incidences sur la stratégie
La finalité des IFRS est de transmettre une information financière aux partenaires de
l’entreprise (dont les investisseurs). Il y a une double incidence sur la stratégie de
l’entreprise :
- Elle devra adopter une stratégie d’ouverture (informations faciles à trouver pour les
partenaires)
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-
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Elle devra adopter une stratégie de transparence (communiquer sur tout, éviter de
masquer l’information financière) mise en place par le service communication
financière
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