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VISION EXTRÊME - DAVID CARSE

VISION EXTRÊME
DAVID CARSE
‘’Si quelqu’un me demande qui il est
Ou ce qu’est Dieu,
Je souris intérieurement et je murmure à la Lumière,
‘’Te voilà encore qui fait semblant !’’
-
Adyashanti
Peut-être qu’une raison pour laquelle la Compréhension n’est pas une occurrence
plus courante est qu’elle est trop simple, trop proche, trop subtile. Toute la recherche
s’effectue dans une autre direction, vers autre chose, vers quelque chose de plus
‘’grandiose’’. Considérez ceci : une réaction courante, quand la Compréhension
survient, c’est le rire. Une réaction courante, c’est : ‘’Oh, c’est donc ça !’’ Ici même,
ce qui vous est le plus familier, mais qui a été ignoré, car la recherche était de
quelque chose d’autre, ‘’au-delà’’. C’est pourquoi la découverte s’effectue dans le
renoncement, dans le silence. ‘’Soyez tranquille et sachez que Je suis Dieu’’. C’est
votre état naturel et subtil. Il est perdu et ignoré, s’il y a un mouvement affirmatif, une
recherche directe, une pensée active, tout sauf un profond silence.
Voici une métaphore. Dans la rétine de votre œil, il y a deux types de cellules : les
cellules coniques et les cellules en bâtonnets. Les cônes sont regroupés au centre
de la rétine. Ce qui se trouve au centre de votre champ de vision est focalisé sur eux
et ils enregistrent les nuances de lumière et particulièrement, de couleurs. Les
bâtonnets sont plus nombreux au bord de la rétine et ils captent ce qui se trouve à la
limite de votre champ de vision, dans votre vision périphérique. Ils ne distinguent pas
la couleur, ils ne peuvent discerner que le noir et blanc, mais ils relèvent mieux le
contraste que les cônes. C’est pourquoi les bâtonnets sont importants pour la vision
nocturne, et ceci explique un curieux phénomène : la vision nocturne est meilleure
dans votre vision périphérique.
La nuit, en circulant dans les bois du Vermont, j’ai appris dans ma jeunesse que ce
que l’on pouvait distinguer dans l’obscurité, que ce que l’on pouvait voir dépendait de
la manière dont on regardait. Souvent, je percevais un mouvement dans ma vision
périphérique et je me tournais pour regarder directement et ne voir que l’obscurité.
En fin de compte, on apprend à ne pas se tourner, à ne pas regarder directement,
mais à le maintenir dans sa vision périphérique, juste au point où l’on ne regarde
presque plus. C’est quand on voit le mieux.
Subtil. C’est perdu et ignoré, s’il y a un
mouvement affirmatif, une recherche
directe, une pensée active, tout sauf un
profond silence. Focalisez-vous dessus
et cela disparaît. Toutes les
discussions, les questions que l’on
pose, les lectures de livres, les
méditations, les réflexions, la
concentration, la recherche sont
contreproductives, car c’est pousser
dans la mauvaise direction en générant
de l’activité, des turbulences et du
bruit. De même qu’il y a wei wu wei,
l’action qui n’est pas une action,
l’action qui n’est pas voulue, qui n’est
pas volontaire, mais qui est vue
comme se produisant spontanément,
de même, il y a une vision qui n’est pas
une vision, une vision qui se produit
sans essayer, sans regarder.
Endormis dans le Rêve, l’activité journalière, c’est regarder sans réellement voir. Ce
qui est requis, c’est de voir sans regarder, la vision se produisant sans qu’il y ait
quelqu’un qui regarde.
La poésie de Rumi, d’Hafiz, de Kabir et de Tagore, c’est tout cela, cette vision
parallèle qui génère une ouverture tranquille où la subtilité qui serait loupée dans la
vision directe peut apparaître.
‘’Ne désirez pas l’union !
Il existe une intimité au-delà de cela…
Tomber amoureux d’une manière telle
Qu’elle vous libère de tout rapport.
L’amour est la lumière de l’âme,
Ni moi, ni nous, aucune prétention ou revendication à l’existence.
Regard silencieux,
L’amour est indicible.’’ (Rumi)
Indicible, parce que dire, c’est regarder directement. Votre véritable nature, Ce-quiest est la pure Conscience subjective. Ainsi, si vous devenez un observateur pour
tenter de la découvrir, de l’observer, pour tenter de la transformer en objet, vous ne
la verrez nulle part, puisqu’en tant qu’objet, Elle n’est pas. La pure Conscience dans
laquelle tout apparaît est ce que vous êtes déjà. Ainsi, comment pourrait-Elle donc
être découverte ? Ceci est connu dans le Silence.
L’énormité de la fausse perception et la méprise sont hallucinantes. C’est la raison
pour laquelle on rit, lorsque la Vision est enfin là. Presque tous les efforts, toutes les
entreprises humaines de la vie quotidienne, les pensées et les actions journalières,
la philosophie, la théologie, la psychologie, la sociologie, la biologie, la physique,
l’histoire, la politique…, tout est basé sur un postulat totalement faux et se dirige
sauvagement, allègrement et inconsciemment dans la mauvaise direction.
Ce n’est que par le non-agir que quelque chose de sensé peut survenir et c’est le
sens de l’exhortation de Krishna dans la Bhagavad Gita à ‘’être éveillé à ce à quoi le
monde est endormi et endormi à ce à quoi le monde est éveillé’’. Etre tranquillement
silencieux dans le non-agir et conscient est l’unique chose qui n’est pas perdre son
temps.
Attendez. Qu’en est-il de l’inconscient ?
L’inconscient ?
Ce que l’on appelle l’inconscient. L’esprit inconscient, le moi inconscient.
C’est ce que je veux dire par ‘’tout est basé sur un postulat totalement faux’’. Une fois
que vous acceptez la croyance qui est largement répandue, mais non fondée d’un
moi individuel et d’un esprit personnel, vous pouvez ensuite opérer et subdiviser cet
esprit en n’importe quel nombre de parties – consciente, subconsciente, inconsciente
et supraconsciente – et développer tous types de sciences pour traiter chacune
d’entre elles, mais vous vous dirigez vers une voie sans issue avec tout ça. Cela
vous gardera occupé dans le Rêve durant de nombreuses générations, mais cela ne
vous conduira nulle part.
Mais quand je travaille à découvrir les raisons inconscientes pour lesquelles je fais
les choses que je fais ou pour lesquelles je me sens, comme je me sens, cela
semble contacter un niveau qui est plus réel et plus profond, le niveau inconscient
qui est ce qui stimule et motive ce niveau conscient plus superficiel.
Bien sûr. Et faire ce type de travail peut aboutir à un niveau de fonctionnement plus
élevé de l’organisme corps/esprit, une fois que les forces qui opèrent sont
comprises ?
Oui, sans aucun doute.
Oui, mais tout ceci se situe dans le cadre du Rêve, dans la construction mentale où
ces phénomènes que sont les organismes corps/esprits, le moi individuel et l’esprit
divisé en plusieurs niveaux ont tous une réalité apparente. Dans ce Rêve, il y a des
choses qui sont expérimentées comme agréables et des choses qui sont
expérimentées comme douloureuses. S’il y a une enfance troublée chez l’un des
personnages du Rêve, une bonne part de la vie ultérieure de ce personnage pourra
être malheureuse. Si celui-ci suit une thérapie qui fonctionne, il se peut que le restant
de sa vie soit plus heureux. Il y a beaucoup de choses dans le Rêve qui peuvent
rendre une partie du Rêve moins déplaisante, si elles se produisent. Si le
personnage suit des cours de cuisine, il aura peut-être l’opportunité de savourer des
mets plus goûteux que des haricots en boite. S’il suit un séminaire et s’il apprend une
nouvelle stratégie ou une nouvelle manière de penser ou d’agir, le Rêve sera
expérimenté d’une nouvelle façon que le personnage fictif pourra davantage ou
mieux apprécier. Le monde est rempli de moyens pour améliorer votre expérience du
Rêve, du plus trivial au plus précieux et utile.
Mais aucun n’a quoi que ce soit à voir avec ce dont nous parlons ici. Nous ne parlons
pas d’améliorer votre expérience du Rêve. Nous parlons de voir le Rêve pour ce qu’il
est : une construction mentale, une fantaisie produite par le mental, une projection de
ce qu’on appelle ‘’l’esprit’’, mais qui en fait n’existe pas, qu’il soit conscient ou
inconscient.
Que voulez-vous dire par l’esprit n’existe pas ?
Quel esprit ? Qu’appelez-vous votre ‘’esprit’’ ?
Eh bien, je serais probablement d’accord avec le fait qu’il n’y ait pas de ‘’chose’’
appelée ‘’esprit’’. Ce n’est pas un organe, parce que je pense que c’est dans tout le
corps et pas juste dans le cerveau, mais c’est la partie mentale de l’organisme
corps/esprit.
Ainsi, au lieu d’une ‘’chose’’, vous appelleriez l’esprit une fonction ?
D’accord, la fonction de la pensée, la fonction du raisonnement et plus que cela : il y
a des choses intuitives et d’autres choses qui se passent subconsciemment et qui
sont également l’esprit.
Je suis d’accord avec la fait qu’il y ait un fonctionnement dans ces organismes
corps/esprits. Il y a un fonctionnement physique et il y a un fonctionnement mental.
Le fonctionnement physique est expérimenté sous la forme d’une activité corporelle
d’ordres différents. Le fonctionnement mental est expérimenté sous la forme de
pensées et d’activité mentale. Et c’est en raison de ces activités, ce que la tradition
bouddhiste appelle les skandhas, les processus de pensée, les perceptions
sensorielles, etc., le fonctionnement de l’organisme corps-esprit, qu’il y a une
supposition qui est faite qu’il y a quelque chose, quelqu’un ici qui fait ces choses.
Mais c’est une hypothèse non fondée. Percevoir que les skandhas sont vides,
dénués d’un moi individuel qui les active est s’éveiller. Tout ce qu’il y a, c’est la
Conscience. Il y a le fonctionnement apparent de la Conscience dans et via ces
organismes corps/esprits apparents, mais ils n’existent pas comme des entités
séparées, en tant que telles.
C’est la raison pour laquelle nous appelons ceci le Rêve. Toute chose, y compris
l’organisme corps/esprit que vous appelez vous-même, n’existe pas en tant que
quelque chose de séparé en soi, mais uniquement comme un fonctionnement
apparent dans la Conscience. Il n’y a pas de moi, ni d‘esprit séparé, seulement des
personnages fictifs dans la Conscience. La pensée ne fait que survenir dans cet
organisme apparent, dans ces personnages fictifs et c’est ce que nous
expérimentons. Nous expérimentons des pensées qui surgissent, mais l’hypothèse
qu’elles trouvent leur origine à l’intérieur de ces têtes et dans quelque chose que
nous appelons un esprit est un bond déplacé. C’est la perception erronée de base à
partir de laquelle suit tout le reste, tout le dualisme, toute l’illusion de la séparation,
tout le samsara.
Alors, ce…(Pause) Attendez. Ce que je dis maintenant, je ne le dis pas, cela ne vient
pas de cet esprit ?
Exactement.
(Pause)…OK, vous n’arrêtez pas d’appeler ceci un Rêve. Je comprends l’analogie
qui est vraiment simple, mais je ne vois pas comment elle s’applique.
La valeur de l’analogie du Rêve, c’est qu’elle propose un sens en ce qui concerne la
manière dont la réalité physique, toute la réalité consensuelle n’est
fondamentalement pas réelle, mais est aussi réelle dans un sens. L’analogie est
dans la façon dont nous pensons à nos rêves du sommeil. Si vous avez rêvé de
quelque chose, la nuit, quand vous dormiez, lorsque vous vous réveillez, vous ne
diriez pas que ce qui s’est passé dans le rêve s’est ‘’réellement’’ passé. Ce n’était
qu’un rêve. Par ailleurs, c’était un rêve ‘’réel’’. Vous racontez à quelqu’un un rêve que
vous avez réellement eu. Vous ne mentez pas ou vous ne l’inventez pas, vous avez
réellement eu ce rêve. Ce que nous voulons dire en disant que le rêve n’est pas réel
dans le sens où la réalité consensuelle est réelle, c’est que le rêve n’existe pas
indépendamment, tout seul, comme on croit que c’est le cas pour d’autres objets. Il
n’existe que sous la forme d’un rêve de celui qui l’a rêvé.
Ce que je vous dis, c’est que c’est le cas pour tout ce que vous pensez être la réalité,
ce que l’on appelle la réalité consensuelle, ce que l’humanité admet généralement
comme étant réel. Ce n’est pas réel, comme vous pensez que cela l’est. Cela
n’existe que comme un Rêve dans la Conscience. Cela possède une certaine réalité,
oui, cela existe, d’une certaine façon. Tout ce qu’il y a, c’est la Conscience, et cela
existe dans la Conscience, comme une expression de la Conscience et donc, cela
possède une certaine existence, mais cela n’existe pas tout seul, indépendamment.
Cela n’est ici que comme une expression, une projection dans la Conscience, la
Rêveuse absolue. Cela n’a pas d’autre existence que cela.
Une autre analogie similaire qui n’est pas là depuis aussi longtemps, c’est
l’hologramme. Un hologramme n’est réellement qu’une illusion créée en projetant un
faisceau de lumière cohérente. Toutefois, un hologramme très sophistiqué aurait la
faculté d’avoir l’air très ‘’réel’’, aussi réel que la réalité physique, de sorte que vous
pourriez interagir avec un hologramme d’une personne, comme s’il y avait là une
personne ‘’réelle’’, ce qui ne serait bien sûr pas le cas.
Oui, mais un hologramme ne paraîtrait réellement pas réel, parce qu’il n’est pas
substantiel. Vous pourriez passer votre main à travers lui ou marcher à travers, par
exemple. Et c’est pour cela que je dis que je ne vois pas comment cela s’applique. Je
ne pense pas que vous ou que ce mur soyez des rêves ou des hologrammes, parce
que vous êtes très substantiels. Je ne peux pas passer à travers vous.
Exactement. Alors je vous demande dans quelles circonstances un hologramme
paraîtrait-il très substantiel ? Ou, exprimons-le autrement, à qui un hologramme
paraîtrait-il solide ?
Un autre hologramme…
Précisément.
Je…(Longue pause)…
Prenez votre temps.
Le…(Pause) Je suis désolée. Il me semble avoir perdu le fil de mes pensées.
Restez juste avec cela pendant quelques instants. Détendez-vous, n’essayez pas de
lutter avec cela, restez simplement silencieuse pendant une minute…(Pause)
Pouvez-vous me dire de quoi nous parlions ?
Hum…D’advaita, de non-dualité.
Quelle était la dernière chose qui a été dite avant que vous ne perdiez le fil de vos
pensées ?
Je crains d’avoir eu un blanc, ici.
Pas de problème. Un peu désorientée ?
Oui, ça va, mais c’était certainement étrange.
Faites un bon accueil à cette étrangeté. Restez simplement un peu avec cette
désorientation avant qu’elle ne s’estompe. Savourez-la, ressentez-la. C’est très
beau. C’est en réalité ce que vous cherchez, sans le réaliser.
La dernière chose que vous avez dite avant d’avoir eu un blanc, c’était d’admettre la
possibilité que tout ceci ne paraît réel que parce que ‘’vous-même’’ n’êtes pas non
plus réelle. Vous avez dit que seul un autre hologramme verrait des hologrammes
comme substantiels ou ‘’réels’’. L’idée vous est venue que ‘’vous’’ n’êtes peut-être
qu’un hologramme.
Ah, oui.
Maintenant, si vous n’aviez pas réellement pris cela comme une possibilité sérieuse,
cela aurait simplement paru être une idée intéressante et vous auriez poursuivi sans
problème, mais à cause de ce qui se passe ici, l’ego, ce sentiment d’un moi
individuel constitué et renforcé a été confronté à la possibilité réelle que ce que vous
avez toujours pensé être ‘’vous’’, cet instrument corps/esprit qui opère dans le
monde, n’existe pas au vrai sens du terme comme quelque chose de réel, mais
uniquement comme un hologramme, une projection, un rêve et l’ego n’est pas en
mesure de gérer cela et il disjoncte.
C’est la différence entre la compréhension intellectuelle, où l’on jongle avec et l’on
discute de telles idées et la Compréhension qui s’approfondit. Celle-ci touche un
autre niveau, où l’ego, le sentiment d’un moi individuel explose et est anéanti. Il ne
fait aucun doute que cela soit expérimenté comme étant un peu désorientant, n’estce pas ? Le sentiment égotique du moi passe tout son temps à tenter de garder le
contrôle, et cela veut dire s’efforcer de vous garder loin de ces moments de
désorientation où le sol se dérobe et où il ne sait plus quoi faire.
C’est si beau. C’est ce que j’entends, lorsque je parle de vous poser la question
dangereuse, la question qui pourrait mettre un terme à ‘’votre’’ vie. Cette idée que ce
‘’vous’’ n’est pas réel, qu’il n’est qu’une pensée, qu’une projection vous a stoppée.
C’est pourquoi je vous ai dit de savourer ce sentiment de désorientation. Apprenez à
le connaître, à ne pas en avoir peur, à l’accueillir. Vous retournerez encore là-bas.
Cet endroit où l’ego est complètement désorienté est ce que vous recherchez. La
pratique du zen de méditer sur des koans insolubles, par exemple, est conçue pour
amener l’ego/mental en ce lieu où il ne peut pas faire face et où il a un trou. Un jour,
à la place de rebondir de là et de revenir à ce qui vous est familier, vous ne le ferez
plus. Vous resterez ici, vous tomberez plus profondément et passerez pour du bon
de l’autre côté. Alors, ‘’vous’’ ne reviendrez plus. ‘’Vous’’ ne serez plus là. Il sera
parfaitement clair qu’il n’y a ni esprit, ni ‘’moi’’, ni ‘’vous’’, ni ce côté-ci, ni l’autre côté.
C’est ce que l’on appelle l’Eveil.1
Bien sûr, n’essayez pas de vous désorienter vous-même. C’est encore l’erreur de la
prescription et de la description. C’est juste décrire ce qui survient et pas quelque
chose que vous puissiez faire. Vous ne pouvez pas le provoquer. Accueillez
simplement ceci, quand cela arrive.
Cela a l’air un peu effrayant, en fait, comme si je pouvais perdre l’esprit.
Il n’y a aucun esprit que vous puissiez perdre. Vous perdrez simplement l’idée fausse
que vous en avez un. Mais c’est certainement effrayant. C’est l’ego, c’est le
sentiment d’être un individu à part entière qui se réaffirme et qui ne veut pas se
rendre où il n’officie plus. C’est pourquoi je dis parfois que, laissé à nous-même,
personne ne choisirait ceci. L’ego ne peut pas choisir son propre anéantissement.
Fort heureusement, cela ne dépend pas de ‘’vous’’.
Nous avons tous été conditionnés pour nous effrayer, à ce stade, et nous demander
si nous ne devenons pas fou. Quand vous allez au-delà des limites des paramètres
du Rêve qui sont presque universellement acceptés, au-delà de la réalité
consensuelle, et quand des pensées apparaissent qui sortent réellement des
schémas établis ou des sentiers battus, il est alors très possible qu’il puisse y avoir
l’expérience d’une peine ou d’une turbulence psychologique. Et aussi, tous ceux qui
sont encore dans le Rêve vont penser que vous êtes très étrange ou très bizarre.
Mais faites-moi confiance, l’endroit qui est réellement dingue, c’est l’endroit où vous
vous situez actuellement, croyant que vous êtes séparée, ignorant votre propre et
véritable nature, pensant que vous êtes cette chose et ne réalisant pas que vous
êtes la Totalité, la pure Conscience dans laquelle tout ceci apparaît, l’EtreConscience-Félicité (Sat-Chit-Ananda) qui se déploie.
(Référence : David Carse, Perfect brilliant stillness beyond the individual self)
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1
Ainsi que le dit le maître zen, Houang-po : ‘’Quand on sait avec certitude que rien n’a, au fond, d’existence,
qu’on ne peut rien trouver et qu’on n’a alors rien sur quoi s’appuyer, se fixer, qu’il n’y a pas de sujet ni
d’objet, plus aucune pensée erronée ne s’agite et l’on atteste l’Eveil’’, NDT.