L’ESPIONNAGE PSYCHIQUE COLONEL JOHN B. ALEXANDER Chapitre extrait de ‘’Reality denied : Firsthand experiences with things that can’t happen – but did’’ ÉLOGES PRÉLIMINAIRES ‘’Le colonel John Alexander a récolté toute une collection fascinante de mystères défiant les normes conventionnelles de la recherche rationnelle. John est un individu stoïque doté d’un esprit militaire aiguisé qui a servi notre pays pendant plusieurs décennies. Il est rafraîchissant et intriguant de lire son point de vue d’initié sur des énigmes qui intriguent des millions de personnes dans le monde entier.’’ - Dr Raymond Moody, auteur de ‘’La Vie après la vie’’ *** ‘’J'ai rencontré John Alexander, il y a plusieurs décennies, et il est excessivement intelligent et véridique, alors quand il parle, j'écoute. Ma carrière m'a conduit vers ce que d'autres pourraient trouver difficile à croire. Par conséquent, je sais ce à quoi John Alexander est confronté dans ce livre. Lisez-le et sachez que je n'ai que du respect pour cet homme. Écoutez ce qu'il dit, et votre notion de la réalité pourrait très bien s'élargir." - Richard Bandler, PH.D., Co-développeur de la PNL (Programmation neurolinguistique) *** "Personne ne peut se considérer comme un citoyen du monde averti sans se confronter aux phénomènes décrits par John Alexander dans ce livre. Alexander apporte ses compétences de scientifique critique et de stratège militaire respecté à tout un éventail spectaculaire de phénomènes inexpliqués. En filigrane de cette étude captivante, il y a le principe d'une forme de conscience unitaire, interconnectée, non locale et infinie dans l'espace et le temps. Ce livre extraordinairement courageux s'inscrit dans la meilleure tradition de la science, dont le fondement est la provocation de l'émerveillement et la recherche avec un esprit ouvert." - Dr Larry Dossey, auteur de ‘’One mind : how our individual mind is part of a greater Consciousness and why it matters’’ *** ‘’Dans ce livre, John Alexander détaille des rencontres directes qui recouvrent les OVNI, la vision à distance, la guérison spirituelle, les EMI et des expériences post-mortem qui défient toutes la sagesse conventionnelle. Il a rencontré des chamanes du monde entier et vu des choses qui sont physiquement impossibles. Elles se sont pourtant produites et il les a documentées. Dans ‘’Déni de réalité’’, il met explicitement au défi les scientifiques traditionnels qui rejettent de tels phénomènes sans même jamais examiner les données concrètes qui existent dans de nombreux cas.’’ - George Noory, animateur de Coast to coast AM *** "Le colonel John Alexander, retraité de l'armée américaine, est un conteur hors pair. Sa pléthore de distinctions va de chef de la meilleure équipe des forces spéciales à directeur du programme du laboratoire national de Los Alamos et ufologue. Avec ‘’Déni de réalité’’, Alexander propose aux lecteurs sa vision remplie d'action et sidérante sur une vie vécue à la pointe de la recherche non conventionnelle. Depuis son travail avec les chamanes de Mongolie jusqu’à ses rapports avec les maîtres vaudous du Togo, du Ghana et du Bénin, le livre de John Alexander vous tiendra certainement éveillé pendant toute la nuit. Un plaisir rare". - Annie Jacobsen, autrice de ‘’Area 51 : an uncensored history of America’s top secret military base’’ et finaliste du Prix Pulitzer d’histoire en 2016 *** ‘’Dans ‘’Déni de réalité’’, le colonel John Alexander, témoin et enquêteur hautement qualifié ayant des dizaines d’années d’expérience, fait le récit de ses expériences directes d’événements et de phénomènes jugés impossibles par le paradigme scientifique actuel. Des chamanes, au fin fond de la jungle, à la macropsychokinèse en passant par les communications post-mortem et bien d’autres choses encore, Alexander explore le sens et la voie à suivre pour appréhender des choses qui ne sont pas censées se produire, mais qui se produisent quand même. En tant qu’autre voyageuse qui a également fait l’expérience de certains des mêmes phénomènes, je recommande vivement ce livre accessible, honnête et provocant qui constituera un formidable défi pour ceux qui s’obstinent à nier des données convaincantes – des données qui nous offrent à tous une nouvelle compréhension de la conscience et de sa relation avec le monde physique.’’ - Leslie Kean, autrice de ‘’Survivre à la mort’’ *** ‘’John Alexander a écrit un roman d’aventure et un vaudeville planétaire dans des sphères éludées par les plus conventionnels. Suivez le fascinant périple d’un esprit inlassablement curieux de tout et ne craignant pas de remettre en question les idées reçues, ni de faire l’expérience d’un profond mystère. Préparez-vous à faire basculer votre monde !’’ - William Bengston, PH.D., Président de la Society for Scientific Exploration *** ‘’Remuant ciel et terre et ne négligeant aucun détail, John Alexander, PhD, nous propose tout un assortiment de sujets stimulants allant du plus extravagant au plus tabou. Ce qui distingue ce livre, c’est son implication personnelle directe et même son immersion dans les événements et les sujets couverts au cours de ses recherches de globe-trotter. Avec un niveau de discernement sans égal, Alexander nous emmène dans un voyage fascinant à travers des territoires exotiques qui se trouvent juste au-delà du rideau de l'existence quotidienne." - Dr Harold E. Puthoff, Directeur de l’Institute for Advanced Studies, Austin *** "De temps en temps paraît un livre qui marque un moment décisif dans l'évolution de la science et de la société. Le livre de John Alexander présente et intègre un vaste éventail de phénomènes extraordinaires et apparemment anormaux de la vie réelle qui exigent collectivement que nous élargissions notre compréhension de l'esprit humain, du monde physique et de l'existence d'une plus grande réalité. John est un écrivain merveilleux, et la série d'histoires personnelles qu'il raconte justifie amplement l'achat et la lecture de ce livre. De plus, ses analyses, ses préoccupations, ses sages recommandations et ses visions de l'avenir sont inestimables. J'ai le privilège de connaître John professionnellement et personnellement depuis plus de deux décennies, et je puis attester du fait que c’est un observateur aussi compétent que sceptique. John ne déforme ou ne fabrique aucune information ; il dit les choses telles qu'elles sont, avec précision et clarté, mais aussi avec humour et grâce. Le livre de John présente une convergence historique de preuves inspirantes. Il est temps que la science et la société s'éveillent à cette opportunité de compréhension et de transformation." - Dr Gary E. Schwartz, professeur de psychologie, médecine, neurologie, psychiatrie et chirurgie, directeur du Laboratoire de la Conscience et de la Santé de l’Université d’Arizona, auteur de ‘’Extraordinaires contacts avec l’au-delà – Les découvertes scientifiques irréfutables sur la vie après la mort’’ *** "Il existe une blague, que nous avons tous entendue à un moment ou à un autre, d’après laquelle la formule ‘’intelligence militaire’’ est un oxymore. L'exemple de John Alexander (un colonel de l’armée américaine à la retraite) réfute une telle suggestion de la manière la plus catégorique. J'ai terminé ma lecture de ce livre en souhaitant que mes collègues des départements scientifiques du monde occidental soient à moitié aussi bien informés et disposent d’une fraction de l’ouverture d’esprit d’Alexander concernant les nombreux phénomènes inexplorés qui sont étudiés dans ce livre. Ces phénomènes devraient intéresser les psychologues qui tentent de comprendre nos processus mentaux, les physiciens qui essayent de comprendre la composition et le fonctionnement du monde dans lequel nous vivons, et tous ceux qui se demandent si la mort est une fin ou une transition. À l'ère actuelle de la grande science, où l'importance d'un projet se mesure à sa sophistication technique, à la taille de l'équipe et à la grosseur du budget, il est rafraîchissant de rencontrer des personnes comme Alexander qui cherchent - et cherchent à comprendre - des mystères inexpliqués par la science actuelle, et qui sont en fait soigneusement évités par la communauté scientifique." - Peter Sturrock, PH.D., professeur émérite de physique appliquée et directeur émérite du ‘’Center for Space Science and Astrophysics’’ de l’Université de Stanford *** "Quand il s'agit de phénomènes inhabituels, John Alexander les a tous vus. Dans ce livre remarquable, ses lecteurs s’intéresseront à ses observations directes concernant la marche sur le feu, la vision à distance, la médiumnité, la psychokinésie, les dauphins télépathes, les méthodes de guérison non conventionnelles, le vaudou et l'évitement de la mort durant les combats en temps de guerre. Ils s’instruiront sur l'ayahuasca, la radiesthésie, les expériences en dehors du corps et de mort imminente, les OVNI, les esprits frappeurs et le "crâne de cristal". Ils recevront même des instructions sur la manière d'organiser une petite fête où l’on s’amuse à plier des cuillères. Cependant, ils découvriront également que certains prétendus "médiums" utilisent des tours de passe-passe et que beaucoup d’événements étranges peuvent s’expliquer par des attentes personnelles, l'effet placebo et d'autres processus naturels. Les références d'Alexander sont solides, son écriture est directe et ses histoires sont fascinantes. Les lecteurs peuvent accepter ou rejeter les conclusions qu'il tire dans son dernier chapitre, mais ils auront au moins apprécié le voyage et, peut-être, vu leur compréhension des gens et de l'univers confrontée, si pas transformée." - Stanley Krippner, PH.D., professeur de psychologie à l’Université Saybrook et coéditeur de ‘’Varieties of Anomalous experience’’ *** "John Alexander a mené de nombreuses enquêtes fascinantes concernant des événements que la science moderne nierait comme étant impossibles, car ils défient nos modèles théoriques. En fait, c'est la poursuite de telles anomalies qui aboutit à de véritables progrès dans la compréhension scientifique de l'univers. ‘’Déni de réalité’’ offre un trésor de ses expériences personnelles avec leur analyse pour offrir une vision beaucoup plus large de la nature de la réalité et simultanément propose au lecteur un sidérant voyage vers une plus grande ouverture d'esprit. Hautement recommandé !" - Dr Eben Alexander, neurochirurgien et auteur de ‘’Voyage d’un neurochirurgien au cœur de la conscience’’ et de ‘’La preuve du Paradis’’ *** Connaître les intentions de l'ennemi est l'objectif des agents de renseignement et des chefs militaires depuis le début des conflits, il y a quelque vingt millénaires. Pour acquérir cette connaissance, on a recours à un large éventail d'instruments, y compris des espions humains et des moyens techniques tels que l'interception de signaux et la photographie. Aujourd'hui, grâce aux systèmes satellitaires, un observateur peut avoir une vision de presque n'importe quel endroit du monde avec une précision étonnante. Des algorithmes informatiques sophistiqués, associés à des métadonnées, permettent de localiser et d'identifier des cibles avec un degré élevé de certitude. Mais quelle que soit la qualité de ces systèmes techniques, il existe toujours des objets cachés intéressants auxquels les systèmes satellitaires ne peuvent pas accéder. Au cours de la guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique s'intéressèrent à l'utilisation de la conscience humaine pour récolter des données à distance. Aux États-Unis, un programme, notoirement connu sous le nom de Star Gate, développa une procédure connue sous les termes de vision à distance. De nombreux livres ont été écrits sur le sujet. Je n'en donnerai donc qu'un bref aperçu. Mon intention est de démontrer que, non seulement une telle capacité est possible, mais qu'elle offre un terrain fertile pour l'exploration scientifique. En 1987, je participai à une étude de l'Académie Nationale des Sciences chargée d'évaluer la recherche par rapport à tout un ensemble de technologies humaines employées par l'armée américaine. La vision à distance était l'un des sujets abordés, bien que le panel ne lui accordait pas beaucoup de crédit. D'une part, des scientifiques du panel déclaraient qu'elle était impossible, alors que par ailleurs, l'armée américaine l'avait déjà utilisée. L'International Remote Viewer's Association (IRVA) définit la vision à distance comme "une faculté mentale qui permet à celui qui perçoit (un "visionneur") de décrire ou de donner des détails concernant une cible qui est inaccessible aux sens normaux en raison de la distance, du temps ou d'un moyen de protection". C'est une discipline qui permet l'acquisition de données à distance et qui inclut ce que les médiums appelaient jadis la clairvoyance, avec des aspects de précognition et de rétrocognition. Cela se fait depuis des siècles. La formalisation du processus et, plus récemment, sa promotion furent les nouveaux apports de Star Gate. Voici un peu d'histoire concernant l'application militaire de la vision à distance.1 Connu sous différents noms et auprès de différents organismes, ce programme fut d'abord nommé Gondola Wish, puis Grill Flame, Center Lane, Sun Streak, et enfin Star Gate. L'intérêt de la communauté du renseignement pour un programme de vision à distance remonte à 1972, lorsque le physicien théoricien, Hal Puthoff, du Stanford Research Institute (SRI), et ancien analyste de la National Security Agency, rédigea un article sur la manière dont un visionneur à distance avait influencé un magnétomètre soigneusement protégé. À cette époque, certains scientifiques de la CIA s'inquiétaient déjà des efforts considérables déployés par les Soviétiques dans le domaine de l'espionnage psychique. Le bon sens ordinaire suggérait que les Soviétiques ne continueraient pas de dépenser d'importantes sommes d'argent, s'ils n'obtenaient pas des résultats. Cette année-là, la CIA finança un programme de recherche très modeste au SRI. Dans un premier temps, Puthoff et son co-chercheur Russell Targ, menèrent une série d'expériences de base en recourant à des personnes aux capacités psychiques connues. Parmi les personnes choisies, les plus notoires étaient l'artiste, Ingo Swann, la photographe, 1 Pour une histoire complète du programme militaire de vision à distance, je recommande le livre du Dr Paul Smith intitulé Reading the Enemy's Mind. Paul était l'historien de l'unité et il disposait des meilleures archives, NDA. Hella Hammid et un ancien commissaire de police appelé Pat Price. Les premières recherches furent couronnées de succès et les résultats des premières expériences étaient suffisamment prometteurs pour qu'elles continuent pendant plusieurs décennies. Les sujets des expériences ignoraient toujours totalement la nature et l'emplacement des cibles qui étaient choisies pour eux. Dans le cadre d'une expérience unique menée le 27 avril 1973, il fut demandé à Swann de quitter mentalement l'environnement contrôlé du SRI pour explorer une cible qui s'avéra être la planète Jupiter. Il n'avait reçu qu'un seul d'une série de nombres, qui faisaient tous référence à des cibles situées sur la Terre, sauf un ; il ne savait pas que son objectif était extraterrestre. Au cours de la séance, il put ''voir'' une série d'anneaux qui encerclaient une planète. Tout le monde savait que Saturne avait des anneaux, mais pas Jupiter, ce qui explique que la validité de sa séance de vision à distance fut remise en cause. L'iconoclaste qu'il était resta inflexible, lorsqu'il apprit que la cible était Jupiter : il y avait bien des anneaux autour de Jupiter, insista-t-il. Ce n'est qu'après mars 1979, quand Voyager I s’approcha de Jupiter et renvoya des photos d'un anneau, que l'observation faite par Swann, six ans auparavant, fut validée. Plus important encore, cette connaissance n'aurait aucunement pu être obtenue d'une manière conventionnelle et allait à l'encontre des connaissances scientifiques classiques. L'adjudant-chef, Joe McMoneagle, connu plus tard sous le nom de Remote Viewer 001, démontra tout le potentiel des applications stratégiques de la vision à distance, il y a près de trois décennies. Les premières images satellite d'une installation située à proximité du port de Severodvinsk, sur la mer Blanche, près du cercle polaire, avaient attiré l'attention de la communauté du renseignement. Le bâtiment visé était très grand, mais son contenu était protégé contre toute observation par des satellites de reconnaissance. Il était évident qu'il abritait un chantier de construction, mais les services de renseignement conventionnels étaient incapables de fournir des réponses sur ce qui se passait à l'intérieur de l'énorme bâtiment. McMoneagle et les autres visionneurs à distance ignoraient toujours complètement la nature et l'emplacement des cibles qui leur étaient assignées. À cette époque, le capitaine de corvette, Jake Stewart, était affecté au Conseil national de sécurité et il soutenait le programme de vision à distance. Il décida de solliciter le détachement de Fort Meade, où travaillait McMoneagle, afin qu’ils voient ce qu’ils pourraient trouver. Pendant plusieurs jours, McMoneagle et un autre visionneur à distance furent chargés d'examiner l'installation en utilisant uniquement leurs facultés mentales de vision à distance. Ne disposant que des coordonnées géographiques comme moyen de ciblage, McMoneagle décrivit d'abord avec précision une énorme structure artificielle. Puis, après qu'on lui ait montré une photo satellite du toit, on lui demanda de décrire le contenu du bâtiment. McMoneagle signala la présence de plusieurs sous-marins. L'un d'entre eux, qui était en cours de développement, fut décrit comme étant extrêmement grand et présentant des caractéristiques jusqu'alors inconnues dans la marine soviétique. Il décrivit un vaisseau lancemissiles, avec une double rangée de 20 tubes de lancement, et un nouveau mécanisme de propulsion. Les tubes, précisa-t-il, étaient disposés à l'avant du kiosque, un positionnement qui n’avait encore jamais été observé auparavant sur des sous-marins lanceurs d'engins. McMoneagle décrivit encore une double coque inhabituelle et l'utilisation de techniques de soudage spéciales. Aucune de ces informations n'avait de sens pour les experts en sousmarins, et les analystes professionnels du renseignement se gaussèrent de ce rapport. Les analystes soulignèrent qu'ils auraient pris connaissance de rapports des services de renseignements concernant un changement aussi radical dans l'architecture des sous-marins. En outre, les constructeurs de navires américains avaient conclu qu'un sous-marin de cette taille se briserait en plongeant. En plusieurs séances, McMoneagle fournira 12 croquis. Non seulement, il décrivit avec précision l'extérieur et l'intérieur du bâtiment en question, mais il prédit aussi le timing du lancement du sous-marin. Une fois encore, ses prédictions furent rejetées, car les experts pensaient que les Soviétiques étaient en train de construire leur premier porte-avions de grande envergure. Le dynamitage et l'excavation démarrèrent exactement comme McMoneagle l'avait prévu. Un canal artificiel avait été créé et le sousmarin fut mis à flot, puis conduit jusqu'à la mer. Quand les satellites repassèrent au-dessus de la zone, un énorme vaisseau apparut sur les images, à côté d'un sous-marin d'attaque de classe Oscar ; ce vaisseau deviendrait connu comme le bâtiment phare de la classe Typhoon. McMoneagle avait vu juste. Le nouveau bateau en titane à double coque dépassait les attentes de tout le monde, et il ne se briserait pas en plongeant, comme l'avaient prédit les experts. Swann, pour sa part, avait été engagé par l'INSCOM afin de former un groupe restreint de militaires qui ne possédaient pas ses capacités innées. Il contribua largement en développant un processus mental qui permit à ses élèves d'acquérir les capacités souhaitées. Pendant les deux décennies suivantes, les membres du détachement effectuèrent des missions d'entraînement et des missions opérationnelles en faisant usage de leurs compétences basées sur le modèle de Swann. Au nombre de leurs missions réussies figurent le ciblage de narcoterroristes et la localisation de personnes disparues. Bien que le programme ait été officiellement déclassifié en 1995, un nombre important de documents relatifs à la vision à distance restent classifiés. Et même si de nombreux visionneurs à distance de l'armée sont désormais connus du public, d'autres souhaitent rester dans l'ombre. Certains d'entre eux s'inquiètent toujours de représailles de la part de ceux qu'ils ont découverts. Malheureusement, la plupart des commanditaires de la communauté du renseignement considéraient la vision à distance comme une solution de dernier recours. Ils n'utilisaient ces techniques que lorsqu'il n'existait aucun autre moyen d'obtenir des informations sur la cible. Bien que certains projets de vision à distance réussis aient donné lieu à des évaluations positives de la part des utilisateurs de la communauté du renseignement, de nombreux autres projets ne purent être validés. En raison de l'emplacement ou de la nature de certaines des cibles, il était compliqué, voire impossible, d'obtenir une vérité de terrain. La validation était alors exclue. Néanmoins, le fait que des commanditaires revenaient sans cesse à la charge avec de nouvelles cibles à explorer atteste du succès du détachement. La vision à distance est associée à une impasse. Personne ne peut fournir une théorie adéquate, scientifiquement acceptable, pour expliquer comment les données peuvent s'acquérir à distance. On a tenté de formuler des modèles électromagnétiques, qui impliquent généralement des ondes radio de très basse fréquence, comme vectrices des données entre la cible et le visionneur à distance, mais des expériences contrôlées ont exclu de façon concluante l'électromagnétisme comme mécanisme possible pour expliquer la vision à distance. Par ailleurs, dans certaines conditions, les visionneurs à distance ont démontré leur capacité à performer avec précision lors de sessions précognitives et rétrocognitives. Même si l'on accepte que certaines ondes puissent transmettre des informations sur de grandes distances, la perturbation temporelle est une autre histoire. Les défenseurs de la vision à distance au sein de l'armée comprennent l'importance de cette aptitude et ils pensent qu'elle pourrait avoir des implications stratégiques. La plupart ont un intérêt personnel en la matière et apprécient d'être tenus informés. Parfois, ils acceptent la contribution de pratiquants à la retraite pour résoudre des problèmes compliqués. Ces responsables font rarement des commentaires publics par crainte du ridicule, mais quelques-uns ne s’en privent pas. Après avoir pris sa retraite, l'ancien chef du projet Star Gate de l'Agence de renseignement de la défense (DIA), Dale Graff, a écrit un livre sur ses expériences, et il donne des conférences publiques sur le sujet.2 En 2001, dans le cadre de ses études au Marine War College, le commandant Rick Bremseth, un SEAL de la marine américaine, qui a fait une longue et brillante carrière, rédigea sa thèse sur la vision à distance.3 Au terme d’une étude approfondie et d’entretiens avec de nombreux anciens participants du projet Star Gate, il en a conclu que les preuves justifiaient la poursuite des recherches et le recours à la vision à distance. Aujourd'hui à la retraite, Bremseth continue de plaider en faveur de la poursuite des recherches et des applications militaires de la vision à distance. Il estime que cette précieuse capacité stratégique a été négligée Dale Graff, Tracks in the Psychic Wilderness: An Exploration of Remote Viewing, ESP, Precognitive Dreaming, and Synchronicity, Element Books, 1998 2 Commander L.R. Rick Bremseth, “Unconventional Human Intelligence Support: Transcendent and Asymmetric Warfare Implications of Remote Viewing,” U.S. Marine Corps War College, 28 April, 2001. 3 au détriment de la communauté du renseignement. Même si la vision à distance est loin d'être parfaite, son importance réside dans le fait qu'elle offre des options, lorsque rien d'autre ne peut accomplir la mission. Au moyen des techniques appropriées, elle peut fournir des informations sur des forteresses et sur des avancées technologiques inaccessibles. Plus important encore, une fois le processus mieux compris, ceux qui ont soigneusement développé ces compétences devraient être en mesure de déterminer l'intention d'un adversaire et de prévoir les événements futurs. Depuis la déclassification officielle du programme Star Gate, la vision à distance a gagné en popularité dans le secteur civil pour devenir l'objet d'allégations insoutenables de la part de partisans trop enthousiastes. Pourtant, les principes de base sont solides et un grand nombre d'ouvrages scientifiques et militaires crédibles sont disponibles dans le domaine public. Certaines des sessions opérationnelles restent classifiées et ne sont accessibles que via la CIA. Le programme a cependant toujours eu ses détracteurs. Des objections d'ordre religieux émanaient d'individus très haut placés, qui croyaient que ces aptitudes étaient possibles, mais qui les considéraient "comme étant l'œuvre du diable". Une tactique favorite des détracteurs était le ridicule et les attaques personnelles contre ses partisans. Certains scientifiques qui restaient des observateurs superficiels se plaignaient de l'absence de théorie scientifique pertinente, mais d'autres étaient disposés à s'engager intimement dans les projets et cherchèrent à comprendre comment le processus fonctionnait. Pour citer l'un de ces chercheurs, "Tout ce qui se produit, peut se produire", comme nous l'avons noté dans l'introduction. Dans de nombreux cas, quand le projet Star Gate était opérationnel, les responsables des agences qui utilisaient les renseignements obtenus par la vision à distance étaient plutôt favorables. Toutefois, ce suivi était limité en raison d'un cloisonnement excessif des informations. En définitive, le projet n'a pas réussi à être largement accepté par les hauts fonctionnaires. La plupart d'entre eux n'avaient pas eu accès au programme et ils n'avaient donc aucune idée du concept ou de ses réussites. Il a aussi été rejeté par d'autres officiers dont la vision du monde était bousculée par le programme. Lorsque d'importantes coupes budgétaires furent effectuées, Star Gate passa à la trappe. La fin est arrivée en 1995, avec la publication du rapport AIR.4 L'histoire du programme de vision à distance est typique de nombreuses entreprises créatives. Elle procède d'une curiosité personnelle soutenue par un besoin. Les premiers résultats se révélèrent dignes de recherches et d'applications plus poussées. Certains hauts responsables, aussi bien militaires qu'au Congrès, manifestèrent de l'intérêt et ils fournirent des ressources et une protection. Dans le même temps, la résistance augmenta à plusieurs niveaux. Tant que le programme restait modeste et paraissait avoir peu d'importance, les détracteurs ne prêtaient guère attention. Cependant, lorsque certaines plates-bandes ou orthodoxies conventionnelles furent menacées, les opposants réagirent vigoureusement. C'est exactement ce qui se produisit dans le cas du système américain de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) MX, basé sur un concept de traçage élaboré à la fin des années 1970. La proposition consistait à Michael Mumford, et al, “An evaluation of Remote Viewing: Research and Applications,” American Institutes for Research, 29 Sept, 1995 4 monter ces missiles sur des plates-formes mobiles, puis à les déplacer d'un abri à l'autre de façon aléatoire pour qu'un ennemi ne puisse pas prédire quel abri abritait effectivement les missiles à un moment donné. Mais, alors que ce projet coûteux était en cours de développement, une expérience rondement menée démontra que la visualisation à distance était en mesure de réduire considérablement la marge d'erreur dans le choix de l'abri correct où les missiles étaient cachés. La possibilité que des visionneurs à distance soviétiques puissent accroître la vulnérabilité du système ICBM de cette façon souleva de grandes inquiétudes. Les partisans des MX n'étaient pas vraiment heureux d'entendre parler d'une technique qui pourrait réduire l'efficacité de leur programme. Finalement, le programme MX devint le programme Peacekeeper, d'une valeur de 20 milliards de dollars, raboté du concept d'implantation en circuit. La leçon tirée de la vision à distance, pour ceux qui s’impliquent dans des projets créatifs, c'est que des résultats démontrables ne suffisent pas pour pérenniser un projet. Même les urgences les plus pressantes ne permettent pas de surmonter les préjugés personnels d'observateurs peu avertis et qui sont toujours prêts à faire des commentaires négatifs. Trop souvent, les superviseurs recourent à des critiques non fondées pour justifier l'abandon de projets qu'ils n'aiment pas ou qu’ils ne comprennent pas. Trop de scientifiques partent du principe que "si les données ne sont pas conformes, on doit les ignorer". Ce qui était le cas de la vision à distance. Il ne fait aucun doute que la vision à distance remet en question notre paradigme scientifique du temps et de la distance, comme le montrent clairement les travaux de Bob Jahn et de Brenda Dunne, à Princeton. En tant que doyen de l'école d'ingénierie, le Dr Robert Jahn s'était laissé entraîner avec une certaine réticence dans le monde de la recherche psi. Il mérite des félicitations pour avoir suivi des données expérimentales qui allaient à l'encontre de son système de croyances. Si le laboratoire PEAR est surtout connu pour ses travaux sur la psychokinésie, il a également réalisé des recherches de premier plan sur la vision à distance. Dans un cas, ils ont démontré qu'un visionneur à distance pouvait non seulement obtenir des données à plus de mille kilomètres de distance, mais également d’une manière précognitive, c'est-à-dire avant qu'elles ne se produisent. La cible choisie était le pont de Bratislava, situé dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie et qui est aujourd'hui la capitale de la Slovaquie. Le visionneur à distance se trouvait dans le Wisconsin et il n'avait aucune connaissance de l'emplacement de la cible. En fait, au moment de la séance de visionnage à distance, le site n'avait pas encore été choisi. À une distance de 9000 km, le visionneur indiqua : "J'ai l'impression que (l'observateur sur place) est près de l'eau. Il pourrait y avoir des bateaux. Plusieurs lignes verticales, un peu comme des poteaux. Elles sont étroites, pas épaisses. Peut-être des lampadaires ou des mâts de drapeau. Un genre de forme circulaire. Presque comme un manège ou un chapiteau. Une grande chose ronde. Elle est ronde sur le côté, comme un disque, plate, mais elle a aussi une certaine hauteur. Peut-être avec des poteaux. Je sens encore des lignes verticales. Aucune idée de ce qu'elles peuvent être... La sensation nette d'être à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur. Encore de l'eau... Sur le côté où se trouve (l'observateur), j'ai l'impression qu'il y a un petit bâtiment. Cela pourrait être un hangar... Les couleurs qui prédominent sont le bleu et le vert... Encore de l'eau... Une impression très fugace d'une barrière, d'une barrière basse... Des marches. Je ne sais pas où elles conduisent. Les marches conduisent à une sorte de passage ou de passerelle. Comme une promenade. Et il y a une balustrade le long de celle-ci. Il y a des gens qui l'empruntent, et il y a des lignes verticales le long de cette passerelle."5 Au cours de cette session, la personne qui allait devenir l'observateur sur place était encore en route pour la Tchécoslovaquie. La visualisation avait eu lieu environ 24 heures avant son arrivée. Ce que le visionneur à distance décrivait, c’était un événement futur, ce que l'observateur verrait à son arrivée. 5 La description de cette vision à distance est empruntée à Margins of Reality: The Role of Consciousness in the Physical World, de Robert Jahn et Brenda Dunne, NDA. Il existe aussi des cas d'intuitions spontanées qui présentent de nombreuses caractéristiques de la vision à distance classique. Dans ce livre, j'ai déjà parlé d’une expérience extracorporelle salvatrice en rapport avec le combat vécue par le pilote de porte-avions de la marine américaine, Scott Jones, mais il a vécu d'autres expériences presque aussi incroyables, et qui ont finalement conduit à la fin de sa carrière.6 En sa qualité d'officier de renseignement, Scott fut affecté en Inde pendant deux ans et demi pendant la guerre du Vietnam. Si nous entretenions des relations cordiales avec l'Inde, elle était également proche de l'Union soviétique et lui achetait souvent du matériel. Comme les observateurs des affaires internationales le savent, l'Inde est presque paranoïaque en ce qui concerne ses relations avec le Pakistan et vice versa. Non sans raison, car elle s’est engagée dans quatre guerres violentes, et il y a encore de fréquentes escarmouches à la frontière, au Cachemire. Alors que Scott était en poste à l'ambassade américaine de Delhi, le ministère indien de la Défense entreprit d'acheter des missiles antiaériens SA-2 fournis par les Soviétiques. Bien qu'étant un allié, les ÉtatsUnis avaient malgré tout un très fort intérêt national à surveiller cette évolution notable du gouvernement indien. Si les attachés militaires pouvaient survoler l'Inde, ils étaient tenus de faire approuver leurs plans de vol avant tout déplacement. Le ministère indien de la Défense veillait à ce que ces itinéraires ne passent pas à proximité de ses sites sensibles, y compris ceux des SA-2. 6 Scott Jones est un ami personnel depuis des décennies. Ces péripéties m'ont été rapportées au cours de nombreuses conversations personnelles avec lui, NDA. Mais un jour, quelque chose d'étrange se produisit, quand Scott décolla en suivant la trajectoire de vol qui lui avait été assignée. Cela débuta par un malaise au niveau de l'estomac, au point qu'il se demanda s'il serait en mesure de poursuivre son vol. Ce malaise physique céda rapidement la place à des pensées très claires à partir desquelles il décida d'agir. Malgré quelques protestations de la part du copilote, Scott s'écarta délibérément de la route prévue, en contrevenant ainsi aux restrictions imposées par le gouvernement indien, et à leur grand étonnement, ils repérèrent un site SA-2. Sur la base de son intuition psychique et en y répondant, Scott apporta la première confirmation tangible, photographiée depuis le ciel, de la présence de SA-2 en Inde. Ce qui prouva à la communauté du renseignement que l'Inde installait alors ces sites de missiles anti-aériens. Scott put par la suite localiser tous les sites de défense antimissile. Mais au prix fort. Ses photos étaient tellement réussies qu'il fut convoqué par ses supérieurs pour expliquer comment il avait obtenu ces informations. Veuillez noter que tout cela s'est produit bien avant que nous ayons une couverture satellite étendue du monde, et que les espions risquaient souvent leur vie pour obtenir de telles informations. Ses supérieurs lui ordonnèrent de révéler la source qui lui avait fourni les informations sur l'emplacement des sites, et il déclara catégoriquement qu'aucun agent secret indien ne travaillait pour lui. En réalité, lorsqu'il volait, il pressentait où se trouvait le site et il s'y rendait. Il est intéressant de noter que ce pressentiment ne se manifestait qu'une fois qu'il était en vol. Ses explications ne plurent guère à son officier supérieur. Peu convaincu, et malgré la qualité de son travail, son évaluateur le sanctionna par des éloges mitigés, ce qui signifiait qu'il était peu probable qu'il obtienne une nouvelle promotion. Face à un tel constat, Jones préféra prendre sa retraite. Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la façon dont le fait d'admettre l'existence d'un sens psychique pouvait avoir des effets négatifs. USAGE CIVIL Des civils effectuaient aussi des recherches sur la vision à distance. Stephan Schwartz créa le groupe Mobius et se lança dans des expériences très convaincantes. Il est intéressant de noter qu'il employait certains des visionneurs à distance qui étaient recrutés par l'armée. L'une des premières hypothèses émises pour déterminer comment la vision à distance pouvait fonctionner supposait une forme d'ondes électromagnétiques encore inconnues. Bien que la perturbation temporelle ait exclu cette possibilité, il s’agissait d’un point de départ raisonnable. On apprit ultérieurement que les chercheurs soviétiques avaient fait le même raisonnement. En raison de sa nomination antérieure en tant que conseiller spécial au bureau du directeur des opérations navales, Schwartz avait accès à des ressources dont ne disposaient pas la plupart des chercheurs. Pour tester la théorie, il monta le projet Deep Quest7, qui nécessitait l'utilisation d'un submersible qui transporterait les visionneurs à distance. L'eau de mer protège efficacement contre toutes les émanations électromagnétiques. C'est l'une des raisons pour lesquelles les communications avec les sousmarins immergés sont si difficiles. La première phase de l'expérience consista à faire descendre des visionneurs à distance dans un submersible pour qu’ils accèdent mentalement à des cibles inconnues en surface. 7 https://www.youtube.com/watch?v=BEC-GBTTLBg Mais pendant qu'il préparait l'expérience, il perdit ses médiums habituels à la dernière minute. Averti des travaux du SRI, Schwartz les contacta et il sollicita l'aide de leurs visionneurs à distance. L'un d'entre eux était Ingo Swann, qui devait acquérir un statut légendaire dans la communauté des visionneurs à distance. Hella Hammid, la seconde collaboratrice, identifia précisément la cible sélectionnée par l'équipe de surface du SRI, située à environ 600 km. Les résultats répondirent à deux questions. La projection mentale traversait bien l'eau de mer, éliminant par-là la théorie de la transmission électromagnétique. L'autre était que l'effet pouvait se produire sur de longues distances, au moins des centaines de km. Schwartz s'attela alors à une tâche encore plus ardue : localiser une épave quelque part au large de l'île Catalina, en Californie. Il est vrai qu'il existe de nombreuses épaves dans cette région et que beaucoup ont été cartographiées, mais la tâche confiée à Ingo et Hella Hammid était de localiser une épave inconnue jusqu'alors. C'est ce que Schwartz appelle une étude en triple aveugle ; il ne pouvait y avoir de fuite intentionnelle d'informations, car nul ne savait où une telle embarcation pourrait se trouver au fond de la mer. Cette fois encore, en descendant sous la surface de l'océan Pacifique, Ingo guida pratiquement le pilote vers une zone où son impression psychique lui indiquait que l'objet se trouvait. Avec Schwartz, ils réussirent à trouver le bateau coulé, lourdement recouvert d'incrustations et perdu depuis longtemps. Schwartz poursuivit ses recherches et développa le secteur de l'archéologie psychique, qu'il décrit dans son livre, Le Projet Alexandrie.8 Le titre du livre fait référence à une expédition en Égypte, où il avait 8 https://www.youtube.com/watch?v=klCzHhYYQjQ emmené des médiums à la recherche de plusieurs sites. L'une des cibles était le légendaire phare de Pharos à Alexandrie, la ville aujourd'hui submergée où résidaient Marc-Antoine et Cléopâtre. En 1979, l'expédition réussit à localiser la cité perdue, ce qui fut documenté dans un programme télévisé réalisé à l'époque. Il fut malaisé d'obtenir la documentation nécessaire, puisque les eaux étaient tellement polluées qu'il était interdit aux plongeurs de rester dans l'eau pendant de longues périodes, mais ils réussirent à filmer suffisamment pour prouver l'exactitude de l'emplacement. Incroyablement, plus de trois décennies plus tard, en 2013, une autre équipe de plongeurs s'attribua le mérite de la découverte en grande pompe. Avant l'arrivée de ses plongeurs, les eaux avaient été considérablement assainies, ce qui permettait de rester plus longtemps sous l'eau en toute sécurité. Ils n'accordèrent aucun crédit à Schwartz, ni à son équipe, même si ceux-ci les avaient devancés de plusieurs décennies. Ce ne fut pas la seule fois où les efforts de Schwartz rencontrèrent la résistance des scientifiques et des égyptologues. Il entreprit d'explorer une autre cible, cette fois sur terre. Comme pour le bateau coulé, il voulait localiser un site dont l'emplacement avait été perdu. Là encore, son équipe releva des impressions psychiques d'un tel site. Pour documenter le projet, Schwartz fit estampiller et valider tous les documents par des fonctionnaires égyptiens, et pour garantir ses recherches, un égyptologue qui travaillait pour le gouvernement les accompagna, lorsqu’ils commencèrent à fouiller la cible. Schwartz et son équipe se rendirent dans le désert en un lieu qui correspondait à leurs critères. En arpentant la zone, ses médiums délimitèrent les contours du site et plantèrent des piquets dans le sol pour indiquer l'emplacement des fouilles. La tâche achevée en fin d'aprèsmidi, il fut convenu que tout le monde se retrouverait sur place le lendemain matin à 10 h. Intuitivement, Stephan emmena l'équipe sur le site avant l'heure prévue. A leur arrivée, ils surprirent l'égyptologue qui était en train de déplacer les piquets méticuleusement disposés l'aprèsmidi précédent. Voilà qui est révélateur de l'opposition à laquelle les chercheurs psychiques peuvent s'attendre. Des données archéologiques qui contredisent les chronologies établies, ou l'histoire publiée, ne sont officiellement pas les bienvenues. Beaucoup plus tard, Schwartz dirigea une expérience encore plus étonnante, mais cette fois-ci, au lieu de s'appuyer sur des personnes ayant des compétences particulières, il utilisa des personnes qui avaient participé à ses ateliers de vision à distance. Le concept était brillant. Alors que l'invasion de l'Irak se poursuivait, la recherche de Saddam Hussein devint une priorité absolue. Les forces de la coalition n'avaient clairement aucune idée de l'endroit où le trouver. Il fut donc demandé aux participants du séminaire d'identifier l'endroit et de recueillir d'autres informations en lien avec la capture de Saddam. Les participants à l'atelier avaient divers degrés d'expertise en matière de vision à distance, certains étant même totalement novices. Leurs croquis et leurs observations furent collectés et marqués avec l'heure et la date, afin que personne ne puisse prétendre qu'ils ont été faits a posteriori. Quand Saddam fut capturé le 13 décembre 2003, les résultats de la vision à distance furent examinés. L'exactitude de certaines observations était tout simplement remarquable. Les participants avaient dessiné un bâtiment qui décrivait précisément cet endroit. C’était si détaillé qu'il ne pouvait pas correspondre à n'importe quelle immeuble de la région. Certains des résultats corrects étaient contre-intuitifs. Par exemple, les agents de renseignement avaient toujours supposé qu'il serait bien protégé par des membres de sa garde rapprochée. Le rapport de vision à distance indiquait qu'une ou deux personnes seulement seraient présentes à ses côtés. Ils décrivirent avec précision le lieu souterrain où il se cachait, le fait qu'il était armé, mais qu'il ne résisterait pas, et qu'il avait de l'argent sur lui. Ce qui rendait cette expérience si particulière, c'était sa composante émotionnelle. Les chercheurs supposent depuis longtemps que les qualités numineuses sont importantes, surtout en présence de cibles précognitives. Il était prévu que l'arrestation de Saddam s'accompagnerait d'une réaction mondiale. C'était vrai. Pareil pour le souvenir de l'endroit où je me trouvais au moment de l'assassinat de Kennedy. Je peux dire que je me trouvais dans la salle à manger du complexe militaire de Kaboul, en Afghanistan, lorsque la nouvelle tomba à la télévision. Ce degré d'émotion étant difficile à prévoir, il s'est avéré très difficile de créer un test similaire. LA COMPÉTITION MILITAIRE Pendant la guerre froide, il y avait une compétition considérable autour du contrôle et de I‘exploitation des capacités psychiques. Un livre intitulé, Fantastiques recherches parapsychiques en U.R.S.S., de Sheila Ostrander et Lynn Schroeder contribua largement à sensibiliser le public à cette question. Mon article, "Le nouveau champ de bataille mental", parut dans le numéro de décembre 1980 de la Military Review, une publication grand public du ministère de la Défense.9 C'était le premier article militaire à mentionner ouvertement la vision à distance et d'autres phénomènes psychiques. Cet article nous attira l’ire du chroniqueur Jack Anderson, qui écrivit dans le Washington Post que nous étions "les guerriers vaudous du Pentagone". Récemment, un livre unique intitulé ESP Wars : East and West 10 a été publié, dans lequel des participants des deux côtés de la guerre froide partageaient leurs points de vue. En se penchant sur les racines des guerres du type "perception extrasensorielle", les auteurs notent à juste titre que le recours aux médiums est presque aussi ancien que les conflits eux-mêmes. Les mystiques, les oracles et d’autres chefs religieux étaient souvent consultés avant les batailles pour tenter d'en prédire l'issue et obtenir des conseils de sources extérieures quant à l'opportunité de s'engager dans la guerre. Il est question de l'Oracle de Delphes demandant à Apollon de le guider, des efforts du roi Cyrus, fondateur de l'Empire perse, et même de citations bibliques détaillant le recours à des médiums avant le combat. Les traditions russes racontent qu'on employait des chamanes pour soutenir les opérations, une pratique qui se poursuit encore aujourd'hui chez les peuples indigènes. Le tour d'horizon historique du livre, qui n'est généralement pas connu en dehors des mythologues et de quelques théoriciens complotistes, mentionne même la fascination des nazis pour l'occulte. 9 John B. Alexander, “The New Mental Battlefield,” Military Review, December, 1980. Une copie est accessible sur mon site web, www.johnbalexander.com, NDA. 10 Edwin C. May, et al, ESP Wars: East and West: An Account of the Military Use of Psychic Espionage as Narrated by the Key Russian and American Players, Crossroads Press, 2016 En 1992, mon ancien patron, le général de division à la retraite Bert Stubblebine, et moi-même sommes allés dîner dans la région de Washington avec le chef d'une organisation russe baptisée "Institute for Theoretical Problems". Celui-ci nous dit qu'il avait dirigé les recherches sur la vision à distance pendant de nombreuses années. À cette époque, la Russie était dans une situation économique très difficile, et il était autorisé à vendre n'importe quoi pour que son organisation reste fiscalement viable. Bert et moi, nous étions tous deux des retraités de l'armée guère en mesure de l'aider à résoudre ses problèmes de financement. Pourtant, ce soir-là, pendant le dîner, nous discutâmes de questions qui, une décennie plus tôt, auraient été inimaginables. Les temps ont décidément changé. TOUT N’EST PAS ROSE Les adeptes de la vision à distance aiment mettre en avant leurs succès, mais ils admettent rarement leurs échecs, et c'est une grave lacune. Lorsque j'ai été interrogé par des journalistes, mon commentaire a toujours été : "Parfois, ça marche". D'un point de vue scientifique, les aspects de réussite et d'échec sont déroutants. En réalité, beaucoup de résultats sont loin d'être aussi bons que les protagonistes le prétendent souvent. Deux exemples frappants nous viennent de Courtney Brown et de son Institut Farsight. Brown, qui est professeur à l'université Emory, a fait plusieurs présentations dans le cadre des conférences annuelles de la Society for Scientific Exploration (SSE). Au cours de la réunion de juin 2008 à l'Université du Colorado, Brown annonça que, selon ses visionneurs à distance, l'aéroport de Los Angeles (LAX) serait physiquement détruit en décembre de la même année. Pourtant, neuf ans plus tard, l'aéroport de Los Angeles est toujours opérationnel. Pour expliquer cet échec évident de la vision à distance, Brown nous informa au cours d'une présentation l'année suivante que l'aéroport de Los Angeles avait en réalité été détruit ; cela s'était simplement produit dans un univers parallèle… En juin 2010, au cours d'une autre conférence de la SSE, Brown déclara avoir des preuves que l'armée américaine avait une base souterraine sur Mars. Selon un visionneur à distance, il s'agissait d'une installation opérationnelle, et des preuves photographiques montraient que des émanations étaient émises à partir de cet endroit. Au cours de son exposé, il déclara : "Il y a des vols non répertoriés qui décollent tout le temps de Cap Canaveral et qui ne sont jamais comptabilisés." C'est totalement absurde. Quand il y a un lancement depuis Cap Kennedy, la moitié de la Floride est au courant. Manifestement, ses collaborateurs n'ont aucune idée des exigences logistiques nécessaires pour maintenir une base extraterrestre. Même si je m’insurge contre les scientifiques qui n'acceptent pas les données concrètes, ces exemples constituent quelques-unes des raisons pour lesquelles ils ne le font pas. J'admets avoir été l'un des collègues critiques ayant bloqué l’article sur ce sujet soumis par Brown au Journal of Scientific Exploration de la SSE. Je m'en voudrais de ne pas mentionner que le domaine de la vision à distance a été envahi par des personnes qui font des déclarations non fondées sur leurs antécédents. À Las Vegas, j'ai rencontré l'un de ces individus qui prétendait être chirurgien cardiaque, pilote de SR-71 de l'armée de l'air américaine et visionneur à distance dans le cadre du programme Star Gate. L'un des problèmes du secret entourant le programme de vision à distance du ministère de la Défense est que les gens croient qu'ils peuvent faire des déclarations que personne ne peut vérifier. En interne, la liste des participants était plutôt restreinte, et la plupart se connaissaient entre eux. Le meilleur conseil que je puisse donner à toute personne qui souhaiterait suivre une formation est le suivant : caveat emptor.11 Une grande visibilité n'est pas synonyme de compétences. L’IRVA ET LA FORMATION En mars 1999, lors d'une réunion au domicile de Lyn Buchanan à Alamogordo, au Nouveau-Mexique, nous avons fondé l'International Remote Viewer's Association (IRVA). En tant que membre fondateur du conseil d'administration, j'avais bon espoir que l'association évoluerait et établirait des normes et une éthique pour ce domaine en pleine émergence. Malheureusement, elle est devenue une organisation commerciale, dont l'objectif principal est la publicité et le marketing. Il y a encore des gens bien dans cette association, mais l'imprimatur de l'IRVA ne doit pas être confondu avec compétence ou qualité. De nombreuses discussions ont eu lieu sur la nature de la vision à distance et sur le fait de savoir s'il s'agit ou non d'une compétence qui peut être enseignée. Sur le plan commercial, il existe un certain nombre d'instructeurs qui dépendent de la réponse "oui, on peut l’enseigner". Le débat est similaire à la controverse sur l'inné et l'acquis. Certains pensent que ces capacités psychiques sont innées, que l'on naît avec ou sans. En 11 Expression latine souvent employée en droit et signifiant littéralement ‘’que l'acheteur soit vigilant’’, NDT. faveur de cette thèse, il y a les rares individus qui démontrent des capacités extraordinaires. Ingo Swann serait d'un autre avis. L'une de ses principales contributions à la vision à distance impliquait son concept de la matrice. Tout comme dans le film de Keanu Reeves du même nom, la matrice était un concept mental permettant au pratiquant de circuler indépendamment du temps et de l'espace consensuels. La plupart des visionneurs à distance militaires qui ont été spécifiquement formés pour cette tâche ont appris à utiliser le concept d'Ingo. Par conséquent, la plupart des visionneurs à distance de deuxième ou troisième génération qui ont été formés par d'anciens membres du personnel de Star Gate utilisent le concept de la matrice, qu'ils le sachent ou non. Cette méthode rigoureuse exige beaucoup de temps et de travail. Ce n'est pas un truc que l'on apprend en un après-midi. S'engager réellement dans la vision à distance réclame beaucoup d'efforts. Il y a également débat sur la question de savoir s'il est préférable de se fier à un seul visionneur à distance fort ou de rechercher un consensus entre plusieurs visionneurs à distance. Joe McMoneagle plaide en faveur d'un unique visionneur à distance. Il affirme que lorsque plusieurs visionneurs à distance sont impliqués, il peut se produire un fort attachement à la mauvaise cible, et il pense que les autres suivront un mauvais signal plutôt que d'agir indépendamment en fonction du vrai signal. Stephan Schwartz, quant à lui, préfère l'approche qui repose sur plusieurs visionneurs à distance, par laquelle l'analyste recherche un consensus dans les rapports, et suggère qu'elle est plus fiable que la méthode avec une seule personne. À mon sens, les capacités psychiques sont comme les autres activités humaines : chacun est doté d'un certain niveau de compétence, et avec de l'entraînement et de la pratique, on peut s'améliorer. Ma propre expérience m'a démontré que certaines données peuvent être acquises. Je n’ignore pas que je n'ai pas le sens artistique nécessaire pour transférer des observations mentales sous une forme reconnaissable sur papier, car j'ai du mal à dessiner de simples lignes, et je n’arrive pas à faire mieux que des personnages en bâtonnets. La plupart des gens peuvent marcher ou courir. Grâce à l'éducation physique à l'école, les élèves courent plus vite, sautent plus haut, plus loin, etc. Néanmoins, la plupart d'entre eux ne pourront jamais réaliser des performances olympiques, quel que soit leur niveau d'entraînement. En matière de vision à distance, la plupart des pratiquants n'atteindront jamais le niveau de compétence d'Ingo Swann ou de Joe McMoneagle. Ce qui ne veut pas dire que l'on ne devrait pas s'y essayer... Partage-pdf.webnode.fr