CHAPITRE 1 • corrigés • Se raconter, se représenter 5
Le livre du professeur • Français • 3e
Propositions de corrigés
OUVERTURE
POUR ENTRER DANS LE CHAPITRE
1. Une autobiographie est le récit écrit de sa propre vie. Le mot est
formé sur un préxe auto (qui signie «soi-même»), bio (la vie)
et graphie (l’écriture).
2. Dans une autobiographie, auteur, narrateur et personnage prin-
cipal sont une seule et même personne.
3. L’élève a déjà étudié quelques extraits d’œuvres autobiogra-
phiques. Par exemple, en 5e, dans le même thème du programme
(«Se chercher, se construire»), il a étudié des journaux de bord
de grands explorateurs.
Les élèves qui ont travaillé avec les manuels Le Livre scolaire en
5e ont également étudié un extrait du Gone du Chaâba d’Azouz
Begag (chapitre intitulé «Bandes de jeunes») ; en 4e, ils ont lu
un extrait de La plus que vive de Christian Bobin (chapitre intitulé
«Dire toutes les nuances de l’amour»).
Remarque: Il pourra être utile de demander aux élèves pourquoi
des poèmes, dans lesquels le poète s’exprime à la première per-
sonne pour se raconter (on peut penser par exemple aux poèmes
lyriques dans le questionnement «Dire l’amour»), ne sont pas à
proprement parler des autobiographies (parce qu’une autobiogra-
phie, au sens restreint du terme, est un récit).
IMAGE D’OUVERTURE
1. Cette photographie ressemble à une grande partie des photogra-
phies que l’on voit de nos jours: une personne se prend elle-même
en photo. Cette mode, cette manie, est presque un symbole de
notre époque. Pourtant, quand on lit la légende de la photographie
reproduite p.25, on se rend compte qu’elle a été prise il y a plus
d’un siècle, à une époque où la photographie est encore rare et où
les appareils photographiques étaient de très grandes dimensions
(on les appelait d’ailleurs des chambres photographiques).
2. Aujourd’hui, on appelle ce type de photographie un sele.
3. On peut proposer différentes réponses, ou suggestions.
❱ Avec les smartphones, on a toujours un appareil photo sur nous
et on fait de plus en plus de photos souvenirs. La photographie
n’est plus réservée aux «artistes» (comme peut l’être la peinture)
et on l’utilise de plus en plus comme moyen de garder une trace
d’un moment (voilà où j’étais, voilà avec qui j’étais), voire comme
moyen de communication (voilà où je suis, voilà avec qui je suis).
❱ Les réseaux sociaux invitent à parler de soi, à partager des choses
de sa vie. Or le sele est un moyen pratique et rapide de dire sur
les réseaux sociaux ce que l’on fait, où et avec qui l’on est.
❱ Faut-il en déduire que la société actuelle est particulièrement
narcissique ? On peut en tout cas noter une évolution dans la
manière d’utiliser l’appareil photo. En caricaturant, on peut dire
que devant un lieu touristique:
› avant les personnes regardaient ce lieu, puis le prenaient en
photo pour en garder un souvenir;
› puis les gens ont pris des photos dès leur arrivée sur le lieu, le
regardant principalement à travers l’écran de leur téléphone;
› aujourd’hui, on remarque que la plupart des personnes sont
de dos par rapport au lieu qu’elles étaient venues regarder. En
caricaturant toujours: elles ne regardent plus le lieu, mais se
regardent dans l’écran du téléphone, avec le lieu en arrière-
plan. Ce qui compte n’est nalement plus ce que l’on voit ou
ce que l’on vit, mais ce que l’on donne à voir de sa vie.
Se raconter, se représenter
THÈME I: SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
1
CHAPITRE
TEXTES ET IMAGES
TEXTE 1: Chercher à se connaitre (Michel de Montaigne, Essais)
1. Le texte d’introduction est destiné au lecteur: «Ce livre, lec-
teur, est un livre de bonne foi.» (l.1), «il t’avertit, dès le début
[...]» (l.2).
2. Il s’adresse au destinataire sur un ton très direct, très simple,
comme s’il connaissait son lecteur. Ainsi, on peut remarquer que
dès l’ouverture il l’interpelle directement («Ce livre, lecteur, est un
livre de bonne foi»), interpellation qu’il réutilise à la n du texte
(l.18). De plus, Montaigne tutoie son lecteur, comme si celui-ci
était l’un de ses intimes.
3. a) Montaigne dit écrire ses Essais pour ses proches: «Je le
destine particulièrement à mes parents et à mes amis». (l.5) b)On
peut bien sûr penser qu’il est sincère en disant cela, mais on peut
également considérer qu’il vise un public plus large, puisque dès
l’ouverture il s’adresse à un lecteur qui justement ne fait pas partie
de son cercle d’intimes: «Il t’avertit, dès le début, que je ne l’ai
écrit que pour moi et quelques intimes, sans me préoccuper qu’il
pût être pour toi de quelque intérêt».
4. La phrase de conclusion de cette introduction est l’expression de
la modestie de Montaigne. Elle est aussi peut-être le témoignage
d’une certaine gêne de la part de l’auteur qui emploie son temps à
se peindre lui-même et qui semble ainsi s’en excuser.
5. Montaigne exprime ainsi les raisons pour lesquelles il écrit:
«[...] an que, lorsque je ne serai plus, ce qui ne peut tarder, ils
[ses parents et amis] y retrouvent quelques traces de mon caractère
et de mes idées et, par là, conservent encore plus entière et plus
vive la connaissance qu’ils ont de moi.» (l.5 à 8)
Il s’agit donc pour lui d’essayer de se peindre le plus dèlement
possible, de manière que ses proches puissent garder un souvenir
exact de lui lorsqu’il sera décédé.