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Méthodes d'examen du Langage Oral

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Méthodes d’examen du
langage oral
2006-2007
Logo 1
Une phase de transition
• Reprise du cours de JA
• JL : Recherches sur la surdité et les
troubles spécifiques du langage (SLI) :
représentations phonologiques, lecture,
orthographe, habiletés
métaphonologiques; …
• À partir 2007-2008 : MA1 (15 heures)
5 cours de 3 heures !
•
•
•
•
•
Phonologie : 22 sept
Sémantique : 6 octobre
Syntaxe : 20 octobre
Pragmatique : 27 octobre
Précurseurs du langage : 10 novembre
• (!! 24 Novembre, symposium Alegria)
Evaluation
• Travail individuel, défense orale (janvier) +
remettre un rapport écrit
• Thèmes : non abordés au cours : évaluation du
« langage » et/ou des habiletés associées
(mémoire verbale, métaphonologie), par
exemple dans les populations atypiques :
syndrôme de Down, SLI, Williams, enfants à
risque pour dyslexie, les enfants sourds avec IC,
…
• Lien avec modèles présentés au cours (ex:
Stackhouse & Wells pour la phonologie)
Children’s speech and literacy difficulties
A psycholinguistic framework
Jay Stackhouse & Bill Wells, 1997
A1 : Ecrivez tous les mots qui décrivent ou
dénomment une difficulté de parole (speech)
• Perspective médicale
• Perspective linguistique
• Perspective psycholinguistique
Perspective médicale
– Dyspraxie : difficulté à initier, diriger, et contrôler la vitesse et la
durée des mouvements articulatoires
– Dysarthrie : déficience dans le mouvement et la co-ordination
des muscles requis pour parler, du à un tonus musculaire
anormal
– Bégaiement : parole non fluente
– Fente palatine : anomalie congénitale de la structure orale
– Déficience auditive
– Déprivation environnementale
– Conditions médicales associées avec difficultés de parole :
autisme, difficultés d’apprentissage, syndrôme de Down, trouble
psychiatrique
– NB : existe aussi en langue des signes ??
perspective médicale : Utilité et limitations
• Utilités
– Certaines conditions peuvent être « réparées » par intervention
chirurgicale
• Déficience auditive, fente palatine
– Savoir si l’enfant a un déficit progressif du point de vue
neurologique (ex: syndrome De Refsum Infantile : rétinite
pigmentaire + surdité progressive -> IC « préventif »)
• Limitations
– Souvent, pas de diagnostic médical possible : « trouble
spécifique de la parole et/ou du langage » quand tous les autres
termes ont été éliminés
– Le diagnostic médical ne prédit pas avec précision l’évolution au
quotidien des difficultés de parole et de langage : deux enfants
ayant le même diagnostic (dyspraxie par ex) peuvent différer
(traitement auditif, articulation, lecture)
Perspective linguistique
• Description du comportement langagier à différents
niveaux d’analyse; difficultés d’ordre
– Phonétique ou articulatoire : l’enfant a du mal à
prononcer les sons de la parole utilisés dans son langage
– Phonologique : difficulté à utiliser les sons de manière
appropriée pour transmettre la signification : l’enfant prononce
CHAT /sa/, même si il/elle peut prononcer le /ch/ dans d’autres
contextes; TEA et KEY prononcés /ti/: perte de contrastivité, qui
réduit l’intelligibilité
– Prosodique : se réfère à des caractéristiques telles que le
rythme, l’accentuation, l’intonation (opposée aux segments : C et
V)
Troubles du langage
• Grammaire : structure de phrase
• Morphologie : structure de mots
• Sémantique : signification des mots et des
phrases
• Pragmatique : aspects contextuels et
d’interaction de l’organisation linguistique
• Phonologie : l’interface entre la parole et le
langage : la façon dont on véhicule la
signification à travers la parole pour les besoins
de la communication
Perspective linguistique : Utilité et Limites
• Les analyses phonétique et phonologique
sont utilisées pour identifier des patterns
dans les données sur la parole, précondition pour une intervention appropriée
• Cela ne constitue qu’une description, et
non une explication du trouble : nécessité
de décrire les processus cognitifs sousjacents
A psycholinguistic framework
(Stackhouse & Wells, 1997)
• Buts
– Exposer le Modèle de traitement de l’information
– Situer les tâches d’évaluation (répétition non mots,
jugement de rimes, …)
– Examiner comment le modèle rend compte du
développement
– Examiner comment le modèle rend compte des
troubles (= arrêts dans le développement, cf modèle
de Frith sur le développement de la lecture)
Perspective psycholinguistique
• Les troubles de la parole sont vus comme un déficit
possible au niveau de l’input, de la connaissance
stockée ou de l’output (Fig. 2.1)
– L’enfant reçoit de l’information de différents types (auditive,
visuelle) à propos d’un énoncé
– Entretient et stocke l’information dans des représentations
lexicales
– Sélectionne et produit des mots parlés et écrits
• Le but de l’approche psycholinguistique est de découvrir
où est le déficit dans le modèle et de quelle façon il peut
affecter le développement de la parole (et de la lecture)
A2 : Pensez au mot CHAT
Ecrivez tout ce que vous savez à
propos de ce mot
• Représentation sémantique : petit animal domestique, à
fourrure, avec moustaches
• Représentation phonologique : CHAT distinct de SA; on
peut repérer les erreurs de prononciation; contient
suffisamment d’information pour permettre la
reconnaissance du mot par l’information auditive et
visuelle (lecture labiale); passage obligé pour accéder à
la représentation sémantique
• Programme moteur : comment prononcer le mot
• Représentation grammaticale : noms, peut être utilisé
dans certaines positions dans la phrase, et pas dans
d’autres, être mis au pluriel (en anglais : CATS)
• Représentation orthographique
Un modèle psycholinguistique : utilité
• Problèmes d’Input et d’output peuvent être la source de
difficultés
• Déficience auditive : affecte la façon dont les mots sont
entendus, mais aussi stockés, classés, et donc aussi la
production (en l’absence d’un déficit spécifique du lien
entre le lexique et la production orale)
• Idem pour les dysphasies : difficultés de discrimination
de mots similaires du point de vue du son, ou mémoire
limitée pour les mots parlés
• DONC : les difficultés de parole ne sont pas TOUJOURS
le résultat de problèmes d’output; tout problème d’input
(côté gauche) va avoir des répercussions sur l’ouput
(côté droit)
• Certaines difficultés proviennent de difficultés d’output:
anomalie des organes phonateurs (la bouche): fente
palatine, labiale; enfants IMC, dysarthriques à cause
faiblesse ou spasticité musculaire
• L’assemblage de nouveaux programmes moteurs
(ensemble d’instructions pour la prononciation du mot)
est difficile pour les enfants qui ont une dyspraxie
articulatoire ou verbale : production inconsistente de
mots familiers
– CATERPILLAR : « capertillar », « taperkiller », « takerpillar » : «
ma bouche ne veut pas coopérer avec mon cerveau »
(Stackhouse, 1992)
• Les problèmes d’output ont aussi des répercussions sur
la formation des représentations phonologiques :
répétition de mots déformés; les enfants avec parole
dyspraxique ont souvent aussi des difficultés d’input
• L’évaluation psycholinguistique nous
permet de différencier les enfants en
fonction de leur profil psycholinguistique :
difficultés de traitement de l’ input, des
représentations, de l’output
Imaginez …
• Tâches de discrimination auditive
(traitement de l’input) qui fassent intervenir
(plus ou moins) les représentations
lexicales; placez-les sur le schéma
Tâches de discrimination auditive
• But : comparer et contraster un ensemble de tâches de
discrimination auditive et considérer où elles peuvent être placées
sur un modèle simple de traitement de la parole
• Mettre une croix près de la base du modèle (pas d’intervention des
représentations lexicales) ou près du sommet (intervention
représentations lexicales)
• Toutes les tâches sont des tâches d’input; on fait l’hypothèse que
l’audition (et la lecture labiale) ne posent pas de difficultés
• Posez vous les questions suivantes
– L’enfant a-t-il des représentations lexicales pour les stimuli utilisés dans
la tâche ?
– L’enfant a-t-il besoin d’accéder à ces représentations lexicales pour
réaliser la tâche ?
Les tâches (exemples)
•
Discrimination auditive de mots (MDisc) on donne des paires de mots dits
par l’expérimentateur et l’enfant doit décider s’ils sonnent pareils ou
différents
– SAC-SAC, CAR-VILLE, SAC-LAC…
•
Discrimination auditive de non-mots (NMDisc)
– ZEB-ZEB, EUL-OL, …
•
Discrimination auditive de non mots complexes (CompNMDisc)
– IBIKUS-IKIBUS, BIKUT-BITUK, STEMP-STEMP
•
discrimination auditive de bruits (Br/Disc)
– L’enfant entend deux instruments de musique (ou deux bruits) derrière un écran
et doit dire si les deux bruits sonnent pareil ou pas
•
Discrimination auditive choix d’images (ChIm/Aud)
– L’enfant écoute l’expérimentateur nommer l’une de deux images, et doit pointer
l’image nommée
• SAC-LAC, BAR-BAL
•
Discrimination auditive Images oui/non (ImO/N) : l’enfant regarde une image
et doit répondre « oui » ou « non » à l’expérimentateur qui demande : image
d’un SAC : « est-ce un SAC » « est-ce un CHAC ? » « est-ce un « TSAC »
?
Points clés dans l’analyse des tests de
discrimination auditive
• Les tâches impliquant des mots dits oralement peuvent être
réalisées sans accéder aux représentations
• Les mots qui ne sont pas dans le lexique de l’enfant sont traités
comme des non mots
• Les non mots sont traités à un niveau plus bas du modèle
• Les tâches impliquant des images requièrent les représentations
lexicales
• Les tâches impliquant des stimuli complexes ne sont pas
nécessairement placées plus haut dans le modèle; mais la charge
de traitement est plus élevée
• On peut rendre une tâche plus complexe en augmentant la difficulté
articulatoire, la charge en mémoire et le nombre de niveaux de
traitement
• …
Imaginez …
• Tâches de production de parole qui
fassent intervenir (plus ou moins) les
représentations lexicales; placez-les sur le
schéma
• Questions utiles à se poser
– L’enfant a-t-il des représentations lexicales
pour les stimuli utilisés dans la tâche ?
– L’enfant doit-il avoir accès à ces
représentations lexicales pour réaliser la
tâche ?
Les tâches impliquant la parole
(exemples)
• Répétition de mots (RepM): répète après moi
– TRACTEUR, CHRYSANTHEME
• Répétition de non mots (RepNM)
– GLEV, TRECTEE
• Nomination d’images (NomIm)
• Examen du fonctionnement oral (FO)
– Bouge ta langue d’un côté à l’autre aussi vite que possible;
pousse tes lèvres en avant et étire-les dans un grand sourire,
trois fois le plus vite que tu peux
• Répétition de syllabes (RepSyll)
• Répétition de phrases (RépPhra) : répète après moi
– « son parapluie est rouge »
Analyse des tâches
• Répétition de mots (RepM): utilisation d’u programme moteur (partie
de la représentation lexicale) ou « répéter comme un perroquet » (si
l’enfant n’a pas de représentation lexicale
• Répétition de non mots (RepNM) : nécessité d’assembler un
nouveau programme moteur (absence de représentation lexicale); si
difficultés de traitement B-U : lexicalisations NUS répété « BUS »
• Nomination d’images (NomIm) : nécessité d’activer les
représentations sémantiques pour pouvoir activer le programme
moteur (ou activation de la représentation phonologique et
assemblage d’un programme moteur)
• Examen du fonctionnement oral (FO) : aucune intervention lexicale
• Répétition de syllabes (RepSyll) : idem (discutable!)
• Répétition de phrases (RépPhra) : idem RepM, mais davantage de
charge de traitement
Interprétation de profils contrastés
• Répétition de mots meilleure que la nomination
• La nomination est meilleure que la répétition de
mots
• La répétition de mots est meilleure que la
répétition de non mots
• La répétition de non mots est meilleure que la
répétition de mots
• Répétition de mots et de non mots sont
également faibles
• Répétition de mots isolés meilleure que la
répétition de phrases
Hypothèses pour rendre compte de la
performance de l’enfant à des tâches de parole
(45-48)
• Répétition de mots meilleure que la nomination
– Check : représentations lexicales et récupération
• La nomination est meilleure que la répétition de mots
– Check : traitement auditif
• La répétition de mots est meilleure que la répétition de non mots
– Check : programme d’assemblage moteur
• La répétition de non mots est meilleure que la répétition de mots
– Check : mise à jour lexicale
• Répétition de mots et de non mots sont également faibles
– Check : capacités articulatoires
• Répétition de mots isolés meilleure que la répétition de phrases
– Check : grammaire, mémoire auditive
Construire un modèle de traitement
de l’information
• Traitement auditif périphérique : Habiletés auditives
générales, non liées à la parole en particulier
– Cas de la surdité : évident
– Troubles du langage : davantage discuté
• Tallal : déficit dans le traitement rapide
• Bishop : Les performances faibles à des tâches de traitement rapide
de stimuli auditifs et de détection fréquentielle peuvent être
l’indicateur de réponses inappropriées du cerveau pour les sons en
général (Bishop & McArthur, 2004)
• Le déficit de traitement auditif se résout avec l’âge : cela dépend de
la sensibilité à l’âge de la tâche psycho-acoustique
• Sous-groupe de jeunes avec SLI (40%?) ont des réponses
physiologiques anormales à une tâche de détection fréquentielle de
sons purs (25 et 250 ms); le traitement déficient est associé à la
complexité spectrale des stimuli auditifs plutôt qu’à leur signification
phonétique (McArthur & Bishop, 2005)
• Discrimination parole/non parole
– Agnosie auditive : Certains enfants, suite à un
accident routier, ou à des convulsions,
gardent leur acuité auditive, mais sont
incapables de distinguer entre la parole et les
bruits environnementaux
• Reconnaissance phonologique
– Enfant monolingue : l’input parole est reconnu comme
étant du français et envoyé pour un décodage
ultérieur, tandis que la parole non familière (par ex.
anglaise) n’est pas traitée davantage
– Ex: capacité à discriminer des non mots légaux dans
la langue, qui se conforment au patron phonologique
(BLIK) de non-mots non légaus (BNIK), et de nonmots exotiques, qui contiennent des sons qu’on ne
trouve pas dans la langue
– L’enfant réalise cette tâche en confrontant l’input à un
inventaire de patrons phonétiques familiers (français)
– Études ??
• Discrimination phonétique
– On peut reconnaître et produire des « sons », qui ont
une valeur phonologique dans certaines langues et
paralinguistique dans la nôtre; ex: click pour
encourager les chevaux, et autre pour exprimer le
désaveu (‘tut tut’)
– Ces habiletés phonétiques générales sont
essentielles pour reconnaître et apprendre des
distinctions et patrons sonores non familiers (ex:
distinction entre les voyelles arrondies du français
LUNE, PEU, PEUR qui n’existent pas en anglais)
– Essentiel pour reconnaître des mots prononcés avec
accent (ex: BOOK prononcé « BUCH » (allem) à
Liverpool
Le problème de la segmentation
• Une fois le matériel accepté comme familier, il peut être
traité afin d’identifier les patrons sonores qu’il contient
• les enfants anglophones sont sensibles au patron S/W
(‘RABBIT vs GI’RAFFE)
• Suite de consonnes illégales à l’intérieur d’une syllabe
mais qui peuvent se produire à la jonction de syllabes
(ou de mots) = aide à la segmentation (BLACK SHOES)
• Lorsque l’input parlé a été segmenté en constituants
(mots, syllabes), les unités phonologiques individuelles
doivent être identifiées
• Certains enfants sont capables de discriminer
des paires de mots, mais pas des paires de nonmots (VOST vs VOTS) ??
• Cette tâche implique la perception des traits
phonétiques saillants, et la formation d’un patron
auditif, puis synthèse d’un patron phonétique
pour chaque mot et comparaison (récapitulation
articulatoire) : les enfants avec problème
d’output peuvent avoir des difficultés avec le
traitement d’input, surtout quand il s’agit de non
mots (152)
Exercices (155; 173)
• quelles « boîtes » sont activées ?
• détection de paires minimales (EDP 4-8) : mots
et pseudo-mots
• Décision lexicale auditive : l’enfant regarde
l’image d’un BUS. L’expérimentateur demande :
« Est-ce un /pys/ ?
• Discrimination de non parole : l’enfant entend
des sons générés électroniquement, avec des
intervalles temporels différents.
L’expérimentateur demande « entends-tu un son
ou deux ? «
Composantes de la représentation
lexicale (Fig. 6.6)
• Représentations lexicales
– R phonologique
– R sémantique
– Programme moteur
– R grammaticale
– R orthographique
– Programme orthographique
Structure onset/rime de la syllabe
• Tâche de jugement de rimes à partir d’images
– L’enfant doit activer les représentations
phonologiques correspondant aux deux mots
– Segmenter ces représentations en onset/rimes
– Décider si les deux représentations ont ou non la
même rime (partie finale)
– L’information dans la représentation phonologique se
réfère principalement aux caractéristiques auditives,
articulatoires, mais aussi visuelles (surtout utilisée par
les sourds)
• Cf sourds non LPC : LIT et NEZ riment-ils ? OUI ! (Charlier &
Leybaert, 2000)
LPC et habiletés métaphonologiques (Charlier
& Leybaert, 2000)
– Paires d’images : est-ce que ce sont des “amis” ou
“pas amis”?
– Similitude orthographique
• rime Ortho identique : mouche-bouche
• rime Ortho différente: glace-tasse
– Similitude labiale
• NR, LL identique : nez-lit; bus-bouche
• NR, contrôle : nez-cou
LPC et jugement rimes : résultats des
enfants lecteurs
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
RO+
RONRLL+
NRLL-
Ent
LPC+
LPC-
LS+
LS-
LPC et jugement de rimes : pré-lecteurs
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
RO+
RONRLL+
NRLL-
ENT
LPC+
Jugement de rimes et surdité
• Les enfants non-LPC se laissent
influencer par la similitude
labiale/articulatoire
• Apport du LPC : précision de la
représentation phonologique, davantage
spécifiée -> effet sur le jugement de rimes
Illus 2 : Jugement de rimes et TSL
• Littérature : Enfants avec TSL < contrôles
– Même âge chronologique : dans toutes les
épreuves métaphono (Fazio, 1997, Joffé,
1998)
– + jeunes, appariés sur le niveau vocabulaire
et la connaissance des lettres : TSL <
Contrôles dans la production & détection de
rimes, mais pas de déficit dans tâches
phonémiques (Joffé, 1998) : déficit au niveau
de la sensibilité à la rime
Jugement de rimes à partir de
mots présentés oralement
Ponchau, 2000; Leybaert et al (2004)
• Tâche : détection d’intrus parmi trois
stimuli présentés oralement
• Tasse/mer/glace
– Accès aux représentations phonologiques
(accès sémantique non obligatoire)
– Séparer l’attaque de la rime
– Comparer les rimes entre elles : programme
moteur
Représentation
sémantique
Représentation
Phonologique
Attaque/rime
Mot 1
tasse
Mot 2
mer
Programme
Moteur
(comparaison)
Mot 3
glace
Décision
mer
Méthode
– Structure syllabique
• CV (lait – fou – mes)
• CVC (père – terre – bague)
– CVC : Distracteur
• Rime (père/terre/bague), voyelle (tasse/caisse/laisse), consonne
(pelle/guerre/quelle)
• Articulatoire (proche) ou Neutre (très contrasté)
– Articulatoire (Rime) : père – terre – bague
– Neutre (Rime) : louve – faire – cher
Facteurs articulatoires
• Adultes anarthriques et dysarthriques = Contrôles dans les tâches
de conscience phonologique (Bishop & Robson, 1989)
• Rarement pris en compte dans l’explication des
différences inter-individuelles chez les enfants!
– Enfants de 3 ans avec troubles d’articulation (langage réceptif et
intelligence N) < contrôles dans la détection d’intrus sur la rime
(Webster & Plante, 1992)
– Enfants de 5 à 7 ans avec déficits phonologiques expressifs <
contrôles (même niveau de langage et articulation correcte) dans
l’appariement de mots sur base attaque/rime (Bird, Bishop & Freeman,
1995)
– À 3 ans, les enfants qui ont une articulation précise de phonèmes (/r/,
/l/, /m/) sont meilleurs dans des tâches métaphono impliquant ces
phonèmes (Thomas & Sénéchal, 1998)
Voyelles et consonnes cibles et distracteurs utilisés dans la
tâche de détection de rime
Methode (Ponchaux, 2000)
Appariement des sujets TSL et contrôles
Enfants avec TSL < Contrôles pour la
détection de rimes et de phonèmes
Effet distracteur articulatoire plus important
chez les enfants avec TSL
Détection de rimes : TSL < C pour conditions avec
distracteur articulatoire
Jugement de rimes et TSL : Conclusions
• Retard dans le développement de la sensibilité à
la rime
• Par rapport au groupe contrôle « langage »
– jugements de rimes corrects lorsque le distracteur est
contrasté (on ne peut donc pas supposer des
problèmes au niveau de l’input)
– Détérioration lorsque rimes proches du point de vue
articulatoire : représentation phonologique et/ou
programme moteur trop peu spécifié ?
Programme moteur
• La représentation lexicale ne contient pas
nécessairement toutes les instructions
nécessaires pour produire un mot, mais les
instructions suffisantes pour distinguer ce mots
des mots similaires
• Erreur CHAT / SA : si l’enfant a des
représentations phonologiques exactes et des
capacités de production adéquates : le
programme moteur est déficient. Parfois « gelé
»: une réalisation enfantine n’est pas « remise à
jour » TEA KEY
PROCESSUS DE SORTIE
• Motor programming : impliqué dans des activités
telles que les « spoonerisms » et la production
de rimes
– Ex: grand frère -> franc grère
– Bouche: /b/ + /ouche/-> touche, louche, couche,
mouche, vouche, souche, nouche
• Construction de nouveaux programmes moteurs
: répétition de non-mots (affecté chez les enfants
dysphasiques, cf Ponchau, 2000)
• Motor planning
– Les différents gestes doivent être assemblés
dans une séquence correcte en temps réel,
en tenant compte des influences
contextuelles qui influencent la production
finale
– Niveau où se placent les « slips of the tongue
» de locuteurs qui ont par ailleurs une parole
sans déficiences
• Exécution motrice
– Toute déficience des organes phonateurs
(lèvres, voile du palais, langue, cordes
vocales, poumons) va avoir un impact
– Innervation de ces organes, comme dans le
cas de la dysarthrie
Exercice (167-170)
• Tracez les routes de traitement impliquées
• (a) nomination : l’enfant reçoit l’image d’un
TIMBRE et on lui demande : « qu’est-ce
que c’est? »
• (b) répétition de non mots : répète «
plumagrouflutoc »
• © production de rimes : l’enfant doit
générer autant de mots que possible qui
riment avec « lapin » (et avec « lacin »? )
Appréciation du modèle
• Utile pour décomposer des tâches, cerner où est
le déficit, contraster des profils
• Apport de l’information visuelle n’est pas traité
de façon détaillée. Or, l’intégration audio-visuelle
(la perception multi modale) pourrait être une
source importante de différences interindividuelles
– Enfants avec SLI : peu d’intégration audio-visuelle
(McGurk) : pourquoi ?? Effets sur la représentation
phonologiques, les programmes moteurs, …
Le développement
• Approche : se calquer sur le modèle
développemental de la lecture de Frith (1980)
(logo, alpha, ortho) et l’explication des troubles
en termes d’arrêts du développement
• Expliquer comment les différentes composantes
du modèle émergent dans le développement
normal, au cours de phases caractérisées par
un âge chronologique moyen
– Phase prélexicale
– Phase du mot entier
– Phase de simplification systématique
La phase prélexicale
• Nouveau-né
– Sont capables de faire la différence entre /pa/
et /ba/
– Meilleurs que les adultes à distinguer les
contrastes non-natifs (perte à partir de 6-8
mois jusqu’à 1 an) Werker & Tees, 1984
• À 6 mois
– Babillage canonique; les vocalisations prennent la marque du langage
– Reconnaissance de quelques mots
– Préférence pour liste de mots de leur propre langue, sur base des
indices prosodiques
Représentation phonologique, sémantique
Mais pas la reconnaissance phonologique ni le programme moteur
Motor programming : car ils produisent des syllabes CV, et même des sons
« exotiques » : speech output n’est pas nécessairement lié à speech
input
Motor execution : actif; peut être affecté par anomalies anatomiques ou
neurologiques (dysarthrie, fente palatine)
DONC : composantes séparées, pas encore un modèle intégré
Illus : Cas de Mike (p. 194)
• Faiblesse articulatoire
• Transformation des plosives (qui nécessitent
fermeture plus marquée) par des fricatives
• Problème au niveau de l’exécution motrice, arrêt
au niveau de la phase développementale
prélexicale
• « children with dysarthria are not particularly at
risk for later difficulties with literacy and
metaphonological skills such as rhymes (…) The
same is true for children with cleft palate » (p.
194) …
• À 9 mois
– Vocalisations fonctionnelles (pour exprimer le désir, la
colère), souvent en conjonction avec des gestes; pas
de ressemblance par rapport aux mots du langage
ambiant
– Le babillage prend les caractéristiques de la langue
ambiante (qualité de la voix, fréquence fondamentale,
rythme)
– Fréquence importante des consonnes labiales,
importance de la vision pour le développement phono
– Input : sensibilité aux mots familiers vs non-familiers
– Préférence pour structure phonotactique de leur
propre langue
Composantes développées à 9
mois
• Input : phonological recognition, le stock des
représentations phonologiques a aussi
augmenté
• Output : le stock des syllabes dans le motor
programming est devenu plus important
• Motor planning : s’est développé
• Lien entre l’input et l’output : le babillage des
enfants sourds diffère de celui des entendants
• Programme moteur se lie à la représentation
sémantique
Les enfants sourds
• Déficit au niveau périphérique du traitement auditif, avec ses
conséquences inévitables pour tous les niveaux plus élevés du
traitement, et pour le speech output
• L’enfant sourd sera incapable d’établir des représentations
phonologiques correctes (sauf s’il est exposé au LPC de façon
précoce)
• Obstacle majeur à la création de programmes moteurs pour les
mots, donc parole peu intelligible, avec des sons « exotiques »
• « this does not mean that there are problems with the components
themselves – only with the input they are receiving. Thus, the vocal
tract of the deaf child may be perfectly normal (motor execution) …
as well as the ability to form semantic and grammatical
representations »
• NB : changements importants avec l’implant cochléaire !!
La phase « whole word »
• 12 mois : la structure de base du modèle est
présente
– Émergence des premiers mots, simultanément au
babillage varié (surtout plosives et nasales)
– Lien entre l’input et l’output du modèle : l’enfant
produit des mots qu’il a entendus et compris
– La représentation lexicale contient : info sémantique,
phonologique, programme moteur
• Ce qui se passe ensuite : précision dans les
traitements à l’intérieur de chacune des
composantes
• Production, avec des significations différentes, peu
systématiques du point de vue phonologique : l’enfant
utilise un minimum de ressources phonétiques,
combinées de façon maximale
• Le lexique = liste de représentations lexicales non
structurées, non segmentées, basées sur les
caractéristiques saillantes (parallèle: représentations
logographiques en lecture); l’enfant a stocké un
programme moteur pour chaque mot comme un tout
• Aussi durant la seconde année
• Production variée du même mot PEN à 1;3 ans
(Ferguson & Farwell, 1975) : l’enfant sélectionne un/des
fait(s) saillant(s) de la cible, et le(s) reproduit, pas
toujours dans le bon ordre (198) : incapacité à
coordonner les gestes articulatoires pour réaliser le
programme moteur d’une manière cohérente
Illus : M (10) & C (11) : dyspraxie
verbale développementale
• Erreurs de séquence et erreurs
segmentales; arrêt à la phase « whole
word »
Phase « whole word »
• L’enfant évite les patterns adultes qui diffèrent
de ceux qu’il préfère; ils produit beaucoup
d’homophones : TRUCK, JUG, STICK, CRAB,
CART, DUCK, CAKE /g k/
• « for production purposes children mainly
confine themselves to adult words than can be
accomodated within their current motor
programming abilities »
• À mesure que le lexique se développe, il
contient plus de mots similaires, qui peuvent être
confondus en reconnaissance
Illus: Michaêl, 7 ans (202)
• Difficulté à retrouver le nom de mots qu’il
comprend
• Représentations phonologiques trop
imprécises que pour permettre programme
moteur efficace
• Accepte les non mots qu’il a produit, qu’il
accomode à sa représentation
Phase de simplification
systématique
• Entre 2 ½ et 3 ans, les enfants peuvent
distinguer des paires minimales pour des mots
connus (BACK BAG), mais ont davantage de
difficultés lorsqu’un des mots est inconnu
(FROG FROCK) : la reconnaissance est
toujours aidée par le lexique, et la boite «
phonological recognition » ne contient pas
encore un inventaire de tous les segments
phonologiques possibles
• La perception se développe graduellement (<>
idée que les segments sont « innés » ou très
précoces)
Illus : (204)
• Des enfants plus âgés ont des difficultés à distinguer des
paires de non mots, lorsque les items contiennent des
séquences de consonnes /st/ /ts/ VOST vs VOTS
• « This suggests that the deficit of the older speechdisordered child may derive from a failure to pass
satisfactorily through this developmental phase, where
the child progressively learns to abstract phonological
units from words and store them for phonological
purposes, thus permitting accurate discrimination and
segmentation of unfamiliar speech material »
Simplification systématique du
speech output
• A 7.4 (205)
• Détecter ce qui arrive à des consonnes
particulières ou des types de consonnes
dans différentes positions dans la syllabe.
Pourquoi CRAB est-il anormal ?
Solution 7.4
• (1) dans tous les groupes consonantiques, et aussi pour les
affriquées, en position initiale, seule la plosive est maintenue :
réduction de groupes consonantiques
• (2) toutes les consonnes non voisées en position initiale sont
réalisées comme voisées; voisement sensitif au contexte
• (3) toutes les consonnes voisées autres que des nasales, en
position coda, sont réalisées comme non voisées; dévoisement
sensitif au contexte
• (4) quand la coda est une vélaire, la consonne initiale est aussi
réalisée comme une vélaire; harmonie consonantique
• (5) quand la coda est une bilabiale, l’onset est aussi réalisée
comme une bilabiale; harmonie consonantique
• (6) quand la coda est une alvéolaire, elle est réalisée au même lieu
d’articulation que l’onset; harmonie consonantique
• CRAB est anormal car ne se conforme pas à (5)
• RQ: ces simplifications se retrouvent dans la parole des sourds
profonds (non IC), cf Dodd, 1976
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