«Mayotte : sous la menace des gangs». Lundi 5 décembre, BFM TV diffusait un reportage alors que
les violences sur l’île, en proie à une «délinquance hors norme» selon l’Insee, atteignaient un pic, au
mois de novembre avec des affrontements particulièrement violents entre bandes rivales. Les
journalistes se sont rendus à Kaweni, «plus grand bidonville de France». La séquence présente le
témoignage de «Jordan, 23 ans et chef de gang». Le jeune homme raconte face caméra et – fait
particulièrement rare – à visage découvert, la façon dont lui et ses «camarades», selon ses mots, se
positionnent pour surveiller la police et la boîte aux lettres dans laquelle la bande cacherait des
stupéfiants. «Les agents de police essaient tant bien que mal de faire respecter l’ordre, mais dans le
bidonville, c’est Jordan qui fait la loi et lui qui ordonne de les attaquer», décrit la voix off.
Dans une autre séquence, Jordan apparaît accompagné d’un garçon comorien de 14 ans armé d’une
machette qu’il aurait recruté. L’adolescent au visage flouté manie l’arme devant les journalistes mais
se défend d’être à l’origine d’attaques. «C’est pas pour attaquer, c’est pour me défendre. […] Quand il
y a la bagarre, il faut que je me protège, mais je ne vais pas frapper quelqu’un pour rien», assure-t-il.
«Jordan dit vouloir renoncer à cette vie de vols et d’agressions, mais difficile de trouver une
échappatoire à la violence dans une île plombée par la pauvreté», achève le commentaire. Il est aussi
précisé que ces vols et délits lui permettent de toucher environ 3 000 euros par mois. La séquence
est diffusée sur les réseaux sociaux, notamment Twitter.