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1. Il sait à plusieurs reprises tourner la tête vers la voix humaine, et son
visage s'éveille lorsqu'il en cherche la source ;
2. il est sensible à la hauteur de la voix de femme qu'il préfère à toute autre ;
3. à hauteur égale, il préfère les sons humains aux sons purs, mais, de plus,
si l'on prend comme test de réponse la succion continue, on observe qu'à
l'émission d'un son pur, il s'arrête brièvement de téter puis reprend fermement
son activité, tandis qu'après un son humain il s'arrête de téter, puis reprend, mais
en alternant des périodes de pause (comme s'il attendait une autre information
plus importante, et comme si les pauses dans la tétée devaient lui permettre
d'accorder attention à cette autre information) ;
4. il va observer et suivre des yeux avec attention, en tournant la tête de 90
º, l'image d'un visage humain mais ne le fera pas si on lui présente un visage
flou, bien qu'il le regarde avec des yeux écarquillés pendant un long moment
(ceci en salle d'accouchement avant tout soins) ;
5. il se tournera vers l'odeur du lait de préférence à l'eau ou à l'eau sucrée
6. en tétant, il fera la distinction par mode différent de succion entre le lait
humain et le lait de vache modifié dans sa formule pour avoir exactement la
même composition que le lait maternel ».
"Comme la tendance naturelle des parents est de prendre soin du nouveau-né,
ils risquent de sous-estimer ses réactions si nous-mêmes, médecins, ne les
valorisons pas chez le nouveau-né. Si, pour ce faire, nous transformons les
pouponnières et l'agencement de nos maternités afin de pouvoir mieux saisir
les moments d'éveil et de sensibilité du nouveau-né, nous soutenons à la fois
l'attention que portent les parents à leur nouveau-né et le fait que ce dernier
soit considéré dès le début de sa vie comme une personne importante et
capable d'interaction. Nous donnons aux nouveaux parents, parfois
désorientés, un moyen de communiquer avec leur bébé. Nous leur indiquons
que le nouveau-né peut lui-même leur montrer le chemin lorsqu'ils sont
hésitants". T.B. Brazelton
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Le besoin d'échanges affectifs: les effets de la carence maternelle
précoce. - Nous n'envisagerons que les effets de la carence maternelle
quantitative, le nourrisson étant brusquement, à un stade précoce de son
développement, séparé - pour une période donnée - de sa mère. Les premières
publications portant sur des observations d'enfants séparés précocement de leur
mère ont été celles d'Anna Freud et Dorothée Burlingham de 1942 à 1944 quand
il fut nécessaire de placer des enfants en pouponnière et ainsi de les séparer de
leur famille pendant le bombardement de Londres. Un peu plus tard Spitz, aux
États-Unis, publiait ses premières observations dont il a tiré des films
impressionnants. Toutes ces observations ont des résultats concordants. C'est
ainsi que tout enfant de quelques semaines à 30 mois, qui a une relation stable
avec sa mère et qui n'a pas été précédemment séparé d'elle, réagira à une