Spodoptera exigua

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Spodoptera exigua
Noctuelle de la betterave ou légionnaire de la betterave
Filières concernées : Grandes Cultures, Cultures Légumières et
Cultures Ornementales
J F M A MJ J A S ON D
Périodes à risque :
GC et CL
Statut réglementaire :
Danger sanitaire de catégorie 3 (organisme de qualité)
Spodoptera exigua : adulte
Que faire en cas de suspicion, à qui le signaler ?
Signalement à l'animateur de chaque filière et à la FREDON de votre région
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Distribution géographique
Elle est originaire de l'Asie du Sud-Est. On rencontre cette espèce dans les régions tropicales et subtropicales mais également
dans les régions chaudes et tempérées du monde entier.
En France, elle est présente depuis de nombreuses années notamment dans les cultures de maïs doux. Dans le Sud-Ouest, on
observe les premiers dégâts en 2006 sur maïs doux, tournesol, tabac, avec des pertes économiques conséquentes. En 2015, on
observe 4 générations de Spodoptera exigua sur de nombreuses cultures y compris sur une pépinière de pins.
Aurore Tailleur : FREDON Aquitaine
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Description et cycle biologique
Spodoptera exigua fait partie de l'ordre des Lépidoptères et de la famille des Noctuidae. Cette espèce est migratrice de la région
méditerranéenne. Elle a été signalée de nombreuses fois dans le nord de l'Europe ; par sa bonne aptitude au vol, elle est capable
de rejoindre les régions dans lesquelles elle ne peut hiverner.
Adulte de Spodoptera exigua : le papillon a une envergure de 17 à 32 mm, les ailes antérieures sont gris brun envahi de marron
foncé ou noir éclatant et d'un dessin jaunâtre réniforme. Les ailes postérieures sont blanches et ont une nervation clairement
visible, soulignée de marron. La tête et le thorax sont marron et l'abdomen gris-marron.
Les adultes sortent entre mai et mi-octobre. Dans notre région, on observe 3 générations par an. En 2015, suite aux conditions
climatiques chaudes de l'été une quatrième génération a eu lieu. Toutefois, le nombre de génération est difficile à fixer de manière
absolue, par rapport au chevauchement des populations.
Les femelles pondent 2 à 6 jours plus tard jusqu'à 1500 œufs. Les œufs sont gris, parfois verdâtres ou rosâtres. Les œufs sont
pondus en amas de 10 à 150 sur la face inférieure des feuilles. Le paquet d’œufs est recouvert d'une masse de poils blancs
cotonneux et d'écailles du corps de la femelle.Ils éclosent de 3 à 5 jours plus tard.
Les larves sont vertes pâles à jaunes au cours des premiers stades, avec des
rayures pâles au cours du troisième stade larvaire. Au quatrième stade, les larves
sont plus sombres et possèdent une bande latérale foncée. Les larves du
cinquième stade ont des couleurs et dessins très variables, et dépendent de la
plante hôte, du stade de développement, mais aussi du climat. De ce fait, il est
facile de confondre S.exigua plus petite avec d'autres espèces, A.gamma,
H.armigera. A la fin de son développement, elle mesure entre 25 et 38 mm de
long et arbore des lignes foncées sinueuses sur la face dorsale ainsi qu'une
bande jaune de chaque coté du corps. Le corps est pratiquement dépourvu de
poils et d’épines. Les jeunes larves ont un comportement grégaire ; elles se
cachent durant la journée et sont actives la nuit. A partir du stade larvaire L3, les
chenilles ont une activité isolée.
Spodoptera exigua : Larve
La chenille se développe entre 14 et 22 jours en fonction de la température. A la fin de leur développement, les chenilles se
dirigent vers le sol et se préparent pour se nymphoser. Il arrive que la nymphose ait lieu dans la culture, mais elle se passe dans le
sol (entre 2 et 10 cm de profondeur), dans un cocon constitué de particules de terre.
La nymphe atteint une taille de 15 à 20 mm de long, de couleur brun clair. La durée du stade pupe est de 6 à 7 jours par temps
chaud. Le cycle complet se fait entre 30 et 40 jours.
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Plantes hôtes, symptômes et nuisibilité
Cette espèce est très polyphage et apparaît dans de
nombreuses cultures sous serre et plus particulièrement
dans les plantes ornementales et les cultures légumières.
Elle s'attaque également aux cultures de maïs, tournesol,
sorgho, soja, cultures fourragères, luzerne, pois de
conserve, tabac, carotte, vigne, mais les pertes
économiques les plus marquées dans notre grande région
sont sur la tomate d'industrie, le haricot, le maïs doux et les
pépinières de jeune pins.
Les chenilles se nourrissent principalement des zones de
croissance. Elles forment de grands trous dans les feuilles
et ne laissent derrière elles que les nervures. Les dégâts
provoqués affectent considérablement la croissance des
plantes. Lors de fortes infestations, les dégâts peuvent
s'étendre aux tiges et aux fruits que les chenilles
consomment entièrement de l'intérieur. En cultures
ornementales, les pertes sont très importantes lorsqu'elles
s'attaquent aux fleurs et aux bourgeons.
Dégâts de Spodoptera exigua sur maïs
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Confusions possibles
Elle peut être confondue avec de nombreuses espèces de cette famille. On peut également confondre les dégâts avec ceux
d'Autographa gamma, d'Helicoverpa armigera, etc.
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Méthodes d'observations
Méthodes de piégeage : Le piégeage se fait à l'aide de pièges Delta, pot piège et une phéromone spécifique de l'espèce. Ces
pièges permettent un suivi des émergences et une détection de la présence de l'insecte dans les cultures. Les relevés se font
deux fois par semaine.
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Mode de gestion
Stratégie de protection :
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Moyen de bio-contrôle :
◦ Bacillus Thuringiensis : nombreuses spécialités ; pour les doses se reporter à e-phy. A utiliser sur les premiers
stades larvaires.
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Protection conventionnelle : de nombreuses substances actives sont autorisées sur noctuelle défoliatrice. Il est
indispensable d'alterner l'utilisation des familles chimiques pour éviter l'apparition de résistances (de nombreux cas de
résistance sont mentionnées dans la bibliographe). Bien respecter les mentions des étiquettes, le nombre d'application,
les délais avant récolte et les zones non traitées.
Réalisation de la fiche coordonnée par : Bernard GUERY DRAAF/SRAL Aquitaine et Raphaël ROUZES : Entomo-Remedium
Sources : OEPP
Edition novembre 2015 – crédit photos : www.ppis.moag.gov.il
Prophylaxie :
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Il faut limiter les sites de reproduction en maintenant propres les parcelles et leurs abords (destruction des adventices et
des résidus de cultures).
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Il faut favoriser la préservation des auxiliaires.
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Installer des toiles insect-proof aux ouvertures des abris et utiliser des voiles pour constituer une barrière physique et
empêcher les pontes.
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