Identifier et maîtriser ces ennemis du maraîcher

L
e cycle de développement
classique des lépidoptères
comprend les papillons
adultes partant en vol nuptial, la
ponte des œufs par les femelles,
l’éclosion des œufs, le développe-
ment des larves consommatrices
des tissus végétaux en plusieurs
stades larvaires, la pupe et enfin
l’éclosion des papillons adultes.
Dans la parcelle, des pièges at-
tractifs peuvent être installés : le re-
levé régulier des adultes piégés
donne une idée de l’évolution des
populations et permet de cibler les
éventuels traitements insecticides.
Ce sont cependant les observations
régulières en parcelles qui guide-
ront vraiment les interventions.
Espèces
les plus fréquentes
Plusieurs espèces sont poly-
phages, mais, en maraîchage, les
gros dégâts proviennent d’espèces
liées à une catégorie de plantes.
La Noctuelle ipsilon ( Agro-
tis ipsilon
)
La Noctuelle ipsilon peut venir
du Sud et pondre chez nous au dé-
but de l’été. Une deuxième généra-
tion est possible, avec migration
vers le Sud.
Très polyphage, nous la rencon-
trons sur plusieurs grandes cultures
(céréales, maïs, betterave, pomme
de terre) et sur cultures maraîchères
(chicorées, laitues, oignons, etc.).
Les vols migrateurs sur de
grandes distances se font de nuit.
La chenille est de mœurs nocturnes
également, elle ronge les feuilles la
nuit et se dissimule le jour, dans le
sol. Le développement larvaire se
déroule sur environ 6 semaines.
La Noctuelle gamma ( Auto-
grapha gamma
)
La Noctuelle gamma est aussi
une migratrice venant du Sud. Son
extension vers le Nord dépend de la
météo de l’année. Elle peut cibler
les champs de pomme de terre, de
betterave, mais aussi de légumes.
Les pontes se font souvent sur les
plantes adventices, comme les char-
dons ou les repousses de pommes de
terre sauvages par exemple. Les
chenilles s’étendent ensuite sur les
plantes voisines.
Les vols peuvent être isolés ou en
essaims de quelques centaines voire
de milliers d’individus. La larve est
surtout active de nuit et se cache en
face inférieure des feuilles le jour.
Son développement dure environ 1
mois. La pupe se forme sous la
feuille et l’adulte en sort deux se-
maines plus tard.
Une première migra-
tion est possible au dé-
but de l’été et une se-
conde au milieu de l’été.
La Noctuelle du chou ( Ma-
mestra brassicae
)
La Noctuelle du chou s’attache
aux crucifères, en particulier les
choux et les navets, mais aussi à la
betterave, la laitue et les chicorées.
Les œufs sont déposés par groupes
et les chenilles restent groupées sur-
tout au premier stade larvaire. Le
développement larvaire dure envi-
ron deux mois. La larve descend en-
suite dans le sol pour la nymphose.
Deux générations peuvent être ob-
servées par année.
Les dégâts sont surtout impor-
tants en juin et en septembre
(feuillage rongé surtout à l’intérieur
de la pomme, excréments souillant
l’intérieur des choux).
La piéride de la rave ( Pieris
rapae
)
La Piéride de la rave s’attaque
aux crucifères sauvages ou culti-
vées.
Les larves comme les adultes
sont d’activités diurnes. Les
adultes, qui sortent du sol en juin,
déposent leurs œufs isolément sur
les crucifères. Les larves se dévelop-
peront en juillet et août. Les chrysa-
lides seront formées sur la plante
hôte en septembre et hiverneront.
Les larves rongent d’abord les
feuilles extérieures et dégagées des
choux. Cette espèce provoque de
gros dégâts chez nous.
La Piéride du chou ( Pieris
brassicae
)
Elle s’attaque aux crucifères
avec une préférence pour le chou-
fleur et le navet.
Le papillon est surtout actif le
jour, par belle journée chaude et en-
soleillée. Les œufs sont déposés par
groupes de quelques dizaines. Après
l’éclosion, les larves restent très
groupées durant le premier stade
larvaire, puis formeront des
groupes de quelques individus lors
des stades suivants. Le premier vol
est observé en mai, suivi de la ponte
et du développement très rapide des
chenilles. Les chrysalides sont for-
mées en juin sur les supports les
plus divers. Les adultes de seconde
génération apparaissent en juin-
juillet et donnent une génération
L ES CHENILLES DÉFOLIATRICES
Plusieurs espèces de lépidoptères peuvent provoquer des dégâts aux
cultures maraîchères, leurs chenilles grignotant les feuilles des plants.
L’ampleur des dégâts dépend toutefois du nombre de chenilles présentes
sur la parcelle.
Identifier et maîtriser
ces ennemis du maraîcher
Après l'éclosion, il faut peu de temps à une forte colonie de larves pour
provoquer des dégâts sur feuille, comme ici en culture de tomate de serre.
L'avis du maraîcher LE SILLON BELGE 7/8/2015
30 - www.sillonbelge.be
Les chenilles sont les larves des papillons.
Leur corps mou est composé d’une tête, d’un
thorax pourvu de trois paires de pattes et
d’un abdomen pouvant comporter jusque
cinq paires de fausses pattes. Leur cycle de
vie part de l’œuf, la larve ou chenille qui se
développe en plusieurs stades larvaires
(jusque 5), la pupe ou chrysalide et enfin
l’adulte ou papillon. Certaines sont poilues,
d’autres pas. Les mœurs sont diurnes ou
nocturnes.
Elles se nourrissent de végétaux et principa-
lement de feuilles pour les chenilles défolia-
trices.
F.
Cycle de vie
Les pontes sont souvent déposées avec soin sur la face inférieure des
feuilles. D’ici quelques jours, l'éclosion donnera naissance à une belle
population de larves au stade L1.