Spodoptera littoralis Noctuelle méditerranéenne Filières concernées : Grandes Cultures, Cultures Légumières et Cultures Ornementales Périodes à risque : J F M A MJ J A S ON D GC et CL Statut réglementaire : Organisme réglementé pour l'importation et organisme nuisible de lutte obligatoire Spodoptera littoralis : Adulte Que faire en cas de suspicion, à qui le signaler ? Signalement à la DRRAF/SRAL et à la FREDON de votre région • Distribution géographique Afrique, Asie et en Europe et notamment Espagne, Italie, Portugal, Grèce, etc ..... En France, elle est présente depuis 2009 en Corse où ce ravageur a causé des dégâts très importants aux cultures maraîchères et d'ornement. Cette noctuelle est également signalée dans le Sud-Est de la France. Carte : • Description et cycle biologique Spodoptera littoralis fait partie de l'ordre des Lépidoptères et de la famille des Noctuidae. L'adulte de Spodoptera littoralis : le papillon a une envergure de 3,5 à 4 cm, les ailes antérieures sont brunâtres avec des reflets violacés et du jaune paille le long de la nervure médiane ; l'ocelle est marquée de 2 ou 3 rayures obliques blanchâtres. A l'extrémité de l'aile, vers l'arrière, on peut observer une tache noirâtre, plus nette chez le mâle. Les ailes postérieures sont blancgrisâtre avec des bordures grises. Les adultes peuvent apparaître très tôt au printemps (dès février dans les serres). Les papillons sont nocturnes et se nourrissent du nectar des fleurs. Durant le jour, ils se tiennent à la face inférieure de feuilles. Cette noctuelle peut voler sur de grandes distances, ce qui facilite sa dispersion. Les femelles pondent en moyenne 1000 œufs. Les œufs son pondus en paquets de 30 à 300 et couverts de poils brun-jaunâtre détachés de l'abdomen de la femelle. Les œufs sont déposés sur la face inférieure des feuilles de la plantes hôte. L’œuf est plus ou moins sphérique de 0,6 mm de long environ, la couleur est jaune blanchâtre. Ils éclosent en 4 jours sous conditions douces et en 12 jours en hiver. La fécondité est affectée par les fortes températures et une faible humidité (environ 960 œufs pondus à 30°C et 90% HR et 145 œufs à 35°C et 30% HR). La chenille au premier stade larvaire est vert-clair, avec la tête brunâtre. A son complet développement (quatrième stade), elle atteint 3.5 à 4.5 cm de long. Sa couleur est variable de gris à rougeâtre ou à jaunâtre, avec une ligne dorsale médiane bordée de chaque côté par 2 filets jaunâtre roux ou grisâtre, avec, sur chaque segment, de petits points jaunes. Les côtés, gris plus ou moins foncé, portent des taches triangulaires qui, sur les premier et huitième segments abdominaux, se transforment en 2 + 2 grosses taches triangulaires noires veloutées. Le dessous de la chenille est gris-rougeâtre ou jaunâtre. Le développement de la chenille passe par 6 à 7 stades larvaires., Elle se développe entre 15 et 23 jours en fonction de la température (25°C). Les jeunes larves s'alimentent en groupe, et laissent l'épiderme opposé de la feuille intact. Ensuite, les larves se dispersent et passent la journée dans le sol sous la plante-hôte, se nourrissant la nuit et tôt le matin. A la fin de son cycle, la larve descend dans le sol (entre 2 et 10 cm de profondeur). Spodoptera littoralis : Chenille La chrysalide est de couleur rouge brique et une taille de 15 à 20 mm de long. Elle porte deux petites épines sur l’extrémité de l'abdomen. La période nymphale se déroule dans des cellules dans la terre et dure environ 11 à 13 jours à 25°C. Le cycle complet se fait entre 5 et 8 semaines en fonction des conditions climatiques.. • Plantes hôtes, symptômes et nuisibilité Cette espèce est très polyphage : elle attaque les cultures de maïs, sorgho, soja, cultures fourragères, luzerne, pois-chiche, pommes de terre, tomate, tabac, fraisier, ainsi que de nombreuses cultures légumières et cultures ornementales. Les pertes économiques peuvent être très importantes. Les principaux dégâts sont provoqués par l'alimentation excessive des larves, ce qui provoquent une destruction complète des plantes. Les chenilles restent groupées pendant quelques temps près de l'endroit de ponte et forment une colonie qui se disperse petit à petit. Dès le second ou troisième stade larvaire, elle se dispersent et creusent des trous de plus en plus larges dans les feuilles. En fin de développement, leur activité devient nocturne ; elles se cachent sous les feuilles basses ou s'enterrent au pied des plantes. Les chenilles sont surtout défoliatrices bien qu'elles puissent s'attaquer aux graines et aux organes fructifères, Le véritable risque phytosanitaire que présente cette espèce est l'introduction de plantes infestées dans les serres, où elle peut nuire à de nombreuses cultures horticoles, ornementales et légumières. Tomate : les fruits rongés, percés et des infections secondaires provoquent un pourrissement des fruits. Maïs : les larves dévorent les feuilles et soies ainsi que les grains, souvent les tiges sont minées. Haricot vert : elles s'attaquent aux feuillages et font des trous dans les gousses de haricot. • Confusions possibles Elle peut être confondue avec Spodoptera litura : espèce non présente en Europe. La distinction fiable des adultes ne peut se faire que par l'étude des organes génitaux des mâles. On peut également confondre les dégâts avec ceux de Spodotera exigua, Autographa gamma, Helicoverpa armigera, etc....... • Méthodes d'observations • Mode de gestion Prophylaxie: • Éviter l'introduction du ravageur dans les serres, lors de l'importation de plants ou de plantes via des pays déjà contaminés (Espagne, Italie, etc....) . • Il faut limiter les sites de reproduction en maintenant propre les parcelles et leurs abords (destruction des adventices et des résidus de cultures). • Il faut favoriser la préservation des auxiliaires (larves et adultes de carabes par exemple). Stratégie de protection : • Moyen de biocontrôle : ◦ Bacillus Thuringiensis : nombreuses spécialités pour les doses ; se reporter à e-phy. A utiliser sur les premiers stades larvaires. • Protection conventionnelle : de nombreuses substances actives sont autorisées sur noctuelle défoliatrice. Il est indispensable d'alterner l'utilisation des familles chimiques pour éviter l'apparition de résistances (de nombreux cas de résistance sont mentionnées dans la bibliographe). Bien respecter les mentions des étiquettes, le nombre d'application, les délais avant récolte et les zones non traitées. Réalisation de la fiche coordonnée par : Bernard GUERY DRAAF/SRAL Aquitaine et Raphaël ROUZES : Entomo-Remedium Sources : OEPP Edition novembre 2015 – crédit photos : www.ppis.moag.gov.il ; www.pyrgus.de Méthodes de piégeage : le piégeage se fait à l'aide de pièges Delta, pot piège et une phéromone spécifique de l'espèce ou piège lumineux. Ces pièges permettent un suivi des émergences et une détection de la présence de l'insecte dans les cultures. Les relevés se font deux fois par semaine.