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> Présentation
Créé fin 2014, le SSMSI produit et dif-
fuse régulièrement des indicateurs
sur les violences à partir des procédures
enregistrées par les services de police et de
gendarmerie ainsi qu’à partir de l’enquête
de victimation « Cadre de vie et sécurité »
(CVS) conduite chaque année entre 2007 et
2021 par l’Insee en co-maîtrise d’ouvrage
avec le SSMSI et l’Observatoire national
de la délinquance et des réponses pénales
(ONDRP, jusqu’à sa disparition en 2020).
En 2018, le service a rejoint la task force
d’Eurostat dédiée à la conception d’une
enquête sur les violences liées au genre
(Gender-based violence « GBV » survey), mise
en place en 2017 par la Commission euro-
péenne dans le sillage des recommandations
adoptées en 2011 lors de la convention du
Conseil de l’Europe sur la prévention et la
lutte contre la violence à l’égard des femmes
et la violence domestique. Dans le cadre d’un
appel à projets européen, le SSMSI a obtenu
fin 2019 une subvention européenne pour
réaliser une enquête en population géné-
rale sur la base du questionnaire validé par
la task force.
En réalisant sa première enquête en popu-
lation générale, l’enquête Genese, auprès
d’un très large échantillon de femmes et
d’hommes, le SSMSI s’est inscrit dans la lignée
des grandes opérations statistiques nationales
conduites spécifiquement sur la thématique
des violences : d’abord l’enquête sur les vio-
lences envers les femmes en France (Enveff)
menée en 2000 par l’Ined puis l’enquête
Évènements de vie et santé (EVS) co-réalisée
par la Drees et l’Insee et plus récemment
enfin, l’enquête Violences et rapport de genre
(Virage) conduite en 2015 par l’Ined.
Dans le cadre de la refonte de l’enquête CVS
pilotée par le SSMSI à partir du printemps
2019 pour l’horizon 2022, le service a égale-
ment eu pour ambition de préparer l’avenir
en concevant l’enquête Genese comme une
expérimentation grandeur réelle combinant
plusieurs modes de collecte (internet, télé-
phone, papier et face-à-face) pour recueillir
les principaux indicateurs de victimation et
de perception en matière de sécurité. Malgré
le contexte difficile de la crise sanitaire liée à
l’épidémie de covid-2019, la conception et la
mise en place de l’enquête Genese ont été
menées à bien et les objectifs de participation
ont été atteints et même dépassés. L’évalua-
tion méthodologique de l’expérimentation
Genese, en termes d’efficacité du protocole
et des biais liés à l’introduction de différents
modes de collecte, a fait l’objet de commu-
nications scientifiques publiées au premier
semestre 2022 dans le cadre des Journées de
Méthodologie Statistique de l'Insee (JMS).
Cette publication présente un panorama iné-
dit des violences en France métropolitaine,
mesurées à partir de l'enquête Genese. Elle
décrit trois familles de violences : les violences
subies dans l'enfance, les violences commises
au sein du couple (par partenaire) et les vio-
lences commises par non-partenaire. Pour
chacune d’elles, le nombre et la proportion
de femmes et d'hommes victimes de ces vio-
lences au cours de la vie ou sur des périodes
plus récentes sont mesurés. En outre, le
vécu des victimes sur vie entière est systé-
matiquement exploré, selon une approche
genrée, afin de caractériser finement les vio-
lences subies (psychologiques, physiques ou
sexuelles) et de décrire la fréquence, la durée
des faits et le lien entre l'auteur et la vic-
time. Les principales caractéristiques socio-
démographiques des victimes sont égale-
ment fournies. Enfin, cet ouvrage présente
des premiers éclairages sur les comporte-
ments à caractère sexiste ou sexuel au travail.
Les principaux enseignements de ces pre-
mières analyses révèlent qu’en 2021 les femmes
restent plus touchées que les hommes par
les violences, en particulier par les violences
sexuelles. De fait, à l’exception des violences
physiques commises par les parents dans
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