TD03 Suite (1)

TD03 Suite
Question 9 : D'un point de vue psychologique, le texte que vous avez partagé aborde plusieurs
concepts et dynamiques importantes liées à la réaction des parents de Gilbert à sa maladie et à
l'évolution de leur compréhension de la situation. Voici une explication en termes de
psychologie :
1. Réaction initiale de sidération et angoisse : Lorsque les parents de Gilbert ont
découvert sa maladie, leur première réaction a été la sidération, suivie d'une angoisse
importante. Cela s'explique par le choc de la nouvelle et les préoccupations concernant
l'avenir de leur enfant.
2. Expérience familiale antérieure : La mère de Gilbert, Mme T., a déjà eu une
expérience similaire dans sa famille avec son frère Alain, qui souffre d'une affection
similaire ayant entraîné un retard mental. Cette expérience préalable peut influencer sa
réaction et ses préoccupations à propos de Gilbert.
3. Relation parent-enfant fusionnelle : Au départ, les parents ont une relation très
fusionnelle avec Gilbert. Ils se sentent préoccupés par les risques liés à sa maladie et
ont tendance à le surprotéger.
4. Ambiguïté maternelle : Mme T. éprouve de l'ambiguïté quant à encourager Gilbert à
grandir. Elle se surprend à vouloir le garder comme un bébé, ce qui reflète une forme
de réticence à accepter son développement.
5. Psychothérapie : Les parents décident d'entamer une psychothérapie pour Gilbert en
raison de l'insuffisance du suivi médical pour l'aider à grandir. Cela montre leur
volonté de comprendre et d'accompagner Gilbert dans son développement malgré les
défis.
6. Évolution de la perception : La psychothérapie aide Gilbert à s'exprimer sur sa
maladie, à s'intéresser positivement à son image, à remettre en question sa rééducation
et à développer une identité plus affirmée. Cela conduit les parents, en particulier
Mme T., à voir Gilbert différemment et à reconnaître son individualité.
7. Inquiétante étrangeté : Mme T. éprouve un sentiment d'inquiétante étrangeté face
aux réactions symptomatiques de Gilbert, ce qui signifie qu'elle perçoit des aspects de
son fils qui la mettent mal à l'aise et qui semblent éloigner son image de lui.

8. Transformation de la relation parent-enfant : À travers la psychothérapie, les
parents développent une nouvelle compréhension de Gilbert, voient en lui des "enfants
incroyables" et entretiennent une relation moins fusionnelle. Ils reconnaissent
davantage son individualité et sa singularité.
9. Évolution de l'identité parentale : La transformation de la relation avec Gilbert
renforce l'image des parents en tant que figures parentales, et Mme T. développe une
nouvelle identification narcissique qui lui permet de s'affirmer en tant que mère.
En somme, ce texte illustre comment la réaction des parents face au handicap de leur enfant
évolue au fil de la psychothérapie, passant d'une réaction initiale marquée par la peur et la
fusion à une compréhension plus nuancée de l'individualité de leur fils, de leur rôle parental,
et de leur propre identité. La psychologie joue un rôle central dans cette évolution en aidant
les parents à mieux comprendre et à soutenir leur enfant.
Question 10 : D'un point de vue psychologique, ce cas met en évidence la dynamique
émotionnelle complexe de Mme C., mère d'une jeune fille atteinte de trisomie 21, Isabelle.
Mme C. éprouve une culpabilité profonde liée au handicap de sa fille et exprime un désir de
fuir sa famille pour être seule avec Isabelle, ce qui s'interprète comme un fantasme de
séparation d'elle-même. Elle maintient une relation fusionnelle avec sa fille et la perspective
de l'orientation d'Isabelle vers un établissement pour adultes la bouleverse, car cela signifie
une séparation inévitable.
Le travail psychique en thérapie permet à Mme C. de mieux gérer sa culpabilité, son
ambivalence et son fantasme de relation fusionnelle. Elle commence à s'ouvrir à la
communication avec son mari, reconnaît leurs différences d'approche du handicap et évolue
vers une nouvelle image d'elle-même en tant que mère d'une jeune femme handicapée en
devenir. L'inquiétante étrangeté survient lorsque Mme C. perçoit la nouvelle réalité d'Isabelle
comme étrangère à l'image qu'elle avait projetée. Le travail psychique l'aide à mieux intégrer
son ambivalence, à exprimer son amour pour sa fille tout en acceptant sa croissance et sa
future autonomie.
En résumé, ce cas montre comment la psychologie a permis à Mme C. de faire face à sa
culpabilité, à sa relation fusionnelle avec sa fille et à la perspective de la séparation. Le travail
psychique a favorisé une meilleure compréhension de la situation et une évolution positive de
la relation entre la mère et sa fille handicapée.

Question 11 : Lorsque Freud parle de "sa majesté l'enfant," il fait référence au fait que les
parents, dans la période initiale de la vie de leur enfant, ont tendance à idéaliser ce dernier. Ils
voient l'enfant comme un être parfait, une sorte d'empereur ou d'impératrice de leur monde.
Cependant, cette idéalisation est souvent confrontée à la réalité, car l'enfant ne correspond
jamais exactement aux rêves et aux attentes des parents.
Le passage met en évidence deux aspects :
1. Désillusion parentale : Les parents, à un moment donné, sont confrontés à la
désillusion. Ils réalisent que l'enfant ne correspond pas à l'image idéalisée qu'ils
avaient de lui. Cela peut être particulièrement vrai dans le cas d'un enfant handicapé,
car les parents peuvent avoir des attentes spécifiques qui ne se réalisent pas.
2. Nouveaux supports à l'idéalisation : D'un autre côté, l'enfant, malgré ses
imperfections et son handicap éventuel, offre de nouvelles occasions d'idéalisation.
Les parents continuent de célébrer les réalisations de leur enfant, telles que les
premières étapes du développement, comme la marche et le langage. Ces succès
servent de nouveaux supports à l'idéalisation des parents.
En résumé, le passage illustre comment le narcissisme des parents évolue face au handicap de
leur enfant. Ils passent de l'idéalisation initiale à la désillusion, mais trouvent ensuite de
nouvelles raisons de célébrer les réussites de leur enfant, offrant ainsi un équilibre entre l'idéal
et la réalité.