
tent, en association avec les donn~es cytologiques, une sous-
classification en leuc~mie lympho'fde chronique B, leuc~mie
prolymphocytaire, leuc~mie & tricholeucocytes, lymphome
spl~nique & ly villeux, etc.
Les HL T expriment de fagon variable les antig~nes CD3,
CD7, CD2, CD5, CD4, CD8, les marqueurs de cellules natu-
ral killer. Dans certaines pathologies on retrouvera l'expres-
sion de mol~cules d'activation. L& encore, la confrontation des
donn~es cliniques, morphologiques et immunologiques est
indispensable pour le diagnostic : leuc~mie lympho'fde chro-
nique et leuc~mie prolymphocytaire & cellules T, leuc~mie-
lymphome T de l'adulte associ~e au r~trovirus HTLV-1, syn-
drome de S~zary (35).
2.2. Leuc~mies aigu~s
Le principe de l'immunoph~notypage des leuc~mies aigu~s
repose sur la notion que les cellules leuc~miques constituent
une proliferation fig~e & un stade donn~ de diff~renciation. Le
profil immunologique analys~ est compar~ aux diff~rents
stades connus des lign~es normales. L'apport de l'immuno-
ph~notypage a ~t~ particuli~rement important pour les leuc~-
mies aigu~s lymphoblastiques (LAL) puisque c'est le seul ~I~-
ment positif permettant de rattacher les blastes & une origine
lympho'fde B ou T puis de d~finir des sous-groupes de matura-
tion.
Les LAL & pr~curseurs lympho'fdes B, qui repr~sentent 75
80 % des LAL, expriment dans la plupart des cas les anti-
g~nes HLA-DR, CDI9, CD 22 cytoplasmique ou de surface,
CD10 et moins souvent l'antig~ne CD20. L'antig~ne CD34
est present dans 60 & 70 % des cas. L'expression des
cha~nes I~. d'immunoglobulines intracytoplasmiques caract~rise
les LAL I~:B. Les LAL B, qui ne repr~sentent que 2 & 3 %
des LAL,-~kpriment des cha~nes I~ ~ la surface des blastes et
correspondent dans une tr~s grande majorit~ des cas & un
aspect cyto~'.gique de LAL 3 (LAL de type Burkitt) de la classi-
fication du ~i'oupe coop~ratif franco-am~ricano-britannique
(FAB) ........
Les LAL T sont identifi~es par la presence des antig~nes
CD7, CD5, CD2, CD3 de surface ou surtout intracytoplas-
mique, diversement associ~s (13). Les antig~nes CD1, CD4
ou CD8 ne sont exprim~s que dans un nombre restreint de
cas repr~sentant des formes plus matures.
Parmi les leuc~mies aigu~s ne pr~sentant pas de signes cytolo-
giques et cytochimiques de diff~renciation my~Io'fde (absence
de granulations azurophiles dans le cytoplasme, de corps
d'Auer, de my~Ioperoxydase ou d'est~rases monocytaires),
l'immunoph~notypage a permis d'identifier un faible pourcen-
tage (1 & 2 %) de leuc~mies aigu~s n'exprimant que des anti-
g~nes associ~s aux lign~es my~Io'fdes et class~es leuc~mies
aigu~s my~Ioides tr~s peu diff~renci~es (LAM O dans la classi-
fication FAB) (6).
En ce qui concerne les autres leuc~mies aigu~s my~Io'fdes, le
diagnostic est d~j~ pos~ apr~s l'analyse cytologique et cytochi-
mique du sang et de la mcelle (17). L'immunoph~notypage
permet de conforter la classification en sous-groupes malgr~
l'absence de recoupement exact entre l'immunoph~notypage
et la classification morphologique. Les principaux antig~nes
exprim~s par les blastes my~Io'ides sont les CD33, CD13,
CD15 pour les blastes granuleux, les CD36 et CD14 Iorsqu'un
contingent monocytaire est present. Dans les leuc~mies avec
diff~renciation m~gacaryocytaire, on recherchera les CD41,
CD42, CD61, CD36 et pour les proliferations avec diff~ren-
ciation ~rythro'fde, le CD36 et diff~rentes antiglycophorines.
La presence de l'antig~ne CD34 dans environ 40 & 50 % des
LAMest en g~n~ral inversement corr~l~e au degr~ de matura-
tion des blastes, t~moignant du fait que le CD 34 est un~anti-
g~ne qui n'est present que Iors des premiers stades de diff,-
renciation de chaque lign~e.
3. Numeration des cellules souches circulantes
La presence de prog~niteurs h~matopo'f~tiques dans le sang
circulant, leur recirculation importante apr~s chimioth~rapie
permettent la constitution d'un greffon utilisable pour ]a r~ali-
sation d'autogreffe de moelle (3). Les cellules souches du sang
p~riph~rique sont collect~es chez les patients par cytaph~r~se,
apr~s une mobilisation par chimioth~rapie et/ou facteurs de
croissance (30). Elles sont ensuite r~inject~es au malade le
moment voulu et permettent une reconstitution h~matolo-
gique plus rapide que celle obtenue iors des allogreffes de
moelle. La qualit~ du greffon est classiquement contrSl~e par
culture avec d~compte des prog~niteurs (CFU-GM en particu-
lied. Mais cette m~thodologie n~cessite un d~lai de 14 & 18
jours pour l'obtention des r~sultats. II est possible de num~rer
rapidement et facilement les prog~niteurs h~matopo'i~tiques
en num~rant les cellules CD34+ dans les produits de cytaph~-
r~se avec des r~sultats satisfaisants (18).
4. Mise en ~vidence de modifications
des antig~nes de surface
Des modifications d'antig~nes membranaires peuvent ~tre
observ~es en pathologie et ~tre facilement analys~es en CMF.
C'est le cas de rh~moglobinurie paroxystique nocturne (HPN).
II s'agit d'une maladie clonale des cellules souches my~Io'fdes,
dont la traduction clinique la plus caract~ristique est une an~-
mie h~molytique r~sultant d'une sensibilit~ accrue des h~ma-
ties au compl~ment. Cette particularit~ est h la base du test
classique de Ham Dacie. On sait maintenant que rh~molyse
est secondaire h une perte des glycoprot~ines membranaires
CD55 (decay-accelerating factor ou DAF) et CD59 (mem-
brane inhibitor of reactive lysis ou MIRL), prot~ines qui
contr61ent la d~sactivation du compl~ment. Le d~faut de ces
deux prot~ines & la surface de la membrane ~rythrocytaire
r~sulte d'un d~ficit de leur mol~cule d'ancrage, le glycosylpho-
phatidyl-inositol (GPI) (25). A l'aide d'anticorps monoclonaux,
on peut mettre en ~vidence l'absence des prot~ines li~es & la
membrane cellulaire par des liaisons GPI que ce soit les glyco-
prot~ines CD55, CD59, CD58 pour les h~maties mais aussi
CD16 pour les polynucl~aires ou CD14 pour les monocytes.
Cette m~thode en CMF, gr&ce fl l'analyse des diff~rentes
lign~es my61o'fdes, permet de porter un diagnostic d'HPN
m~me apr~s des transfusions de culots ~rythrocytaires (10).
Une grande vari~t6 de mol~cules glycoprot~iques (gp) est pr~-
sente & la surface des plaquettes. Ces mol~cules ont ~t~ identi-
fi~es d'abord par des techniques de biologie cellulaire et sont
maintenant reconnues par des anticorps monoclonaux, ce qui
donne lieu & une double appellation (5). L'expression de cer-
taines mol~cules est secondaire au ph~nom~ne d'activation
plaquettaire (par exemple, les CD62p, CD63, CD107) tandis
que d'autres mol~cules sont exprim~es m~me sur les pla-
quettes au repos, comme les CD9, CD31 ou gp lla, CD36 ou
gp IV, le complexe CD41/CD61 ou gp llb/llla et les 4 mol~-
cules du CD42 (CD42a ou gp IX, CD42b ou gplb c~, CD42c
ou gp Ib if, CD42d ou gp V). Ces mol~cules jouent un rSle
important dans les processus d'adh~sion et d'agr~gation pla-
quettaire qui initient la formation du thombus h~mostatique.
Des anomalies quantitatives et/ou qualitatives, acquises ou
cong~nitales, de ces gp peuvent ~tre & rorigine de la survenue
de syndromes h~morragiques.
Le diagnostic de ces thombopathies peut ~tre approch~ de
fagon rapide et simple en quantifiant ces gp par CMF & l'aide
d'anticorps monoclonaux sp~cifiques (34). Ainsi dans la thom-
basth~nie de Glanzman, on observe, dans les sous-types Iet II,
un d~ficit plus ou moins important des mol~cules
CD41/CD61 (< 5 % pour le type I, entre 5 et 25 % pour le
type II). Dans les rares types III ou variants, off ranomalie du
complexe CD41/CD61 est qualitative, la fluorescence peut
~tre normale (34). Dans la maladie de Bernard-Soulier, c'est
l'absence de gp Ib (CD42 bet c) qui sera facilement raise en
~vidence par CMF. Certaines de ces mol~cules plaquettaires
pr~sentent des variations antig~niques, constituant des
syst~mes allotypiques de groupes plaquettaires. Dans la classi-
fication internationale HPA (human platelet alloantigens), cinq
syst~mes sont identifies, dont le syst~me HPA 1 (ancienne-
ment d~nomm~ PLA1/PLA2) qui consiste en un polymor-
phisme de la mol~cule CD61. Ce syst~me est fr~quemment
impliqu~ dans les thrombop~nies alloimmunes, post-transfu-
sionnelles ou n~o-natales. La CMF peut @tre utilis~e comme
m~thode de d~pistage de ces anticorps anti-plaquettes (7).
Apr~s incubation du s~rum ~ tester avec des plaquettes-cibles,
on r~v~le l'~ventueUe fixation d'un anticorps sur les plaquettes
par une anti-globuline fluorescente. Cette technique de d~pis-
tage doit @tre suivie d'autres techniques permettant l'identifica-
tion precise de rallo-anticorps.
Revue frangaise des laborateires, avril/mai 1995, N ° 275
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