Telechargé par Mustapha HMIMOU المصطفى حميمو

Mustapha HMIMOU : ATTENTES DES PARENTS DE LA REFORME DE NOTRE SYSTÈME ÉDUCATIF

publicité
ATTENTES DES PARENTS
DE LA REFORME DE NOTRE SYSTEME EDUCATIF
Mustapha HMIMOU
Pour rappel, l’efficacité de tout service public veut dire satisfaction d’une part des
attentes de la société qui sont d’une nature stratégique et d’autre part des intérêts des
citoyens-usagers qui sont plutôt palpables et quantifiables dans le court terme. Transposé à
l’échelle du secteur éducatif, nous nous demanderons alors quelles sont les attentes de la
nation de sa réforme et quels en sont les intérêts immédiats des parents de ses élèves ? Ou
bien le reformer pour satisfaire quelles attentes de la société et quels intérêts des citoyensusagers ? Dans l’article précédent nous avons vu les premières. Quid alors des secondes ?
De prime abord, comme tout autre service public, l’enseignement public n’est pas
du tout gratuit. L’idée de sa gratuité n’est qu’une chimère de l’esprit qui n’a nulle réalité
dans les faits. Il s’agit d’une formidable méprise qui fait énormément de tort aux citoyensusagers quand elle les fait passer pour des quémandeurs et quand elle favorise surtout et
par voie de conséquence toute normalisation injustifiée et injustifiable avec la médiocrité
des prestations de tout service public.
Un tel service prétendu ainsi gratuit est en fait prépayé par la société rubis sur
l’ongle de gré ou de force via les différentes taxes directes et indirectes. Le trésor public
n’est pas la caisse d’une fondation de mécènes. En principe tout service public est censé
être prépayé par chacun des citoyens selon ses moyens pour satisfaire les intérêts de
chacun d’eux selon ses besoins. C’est le b.a.-ba du fameux principe de la redistribution des
richesses. Mais à cette fin il doit être nécessairement efficace.
Et de nos jours, même le mendiant paie des taxes indirectes chaque fois qu’il achète
certains produits manufacturés sur la consommation. Il s’agit de la fameuse Taxe sur la
Valeur Ajoutée (TVA) en plus des droits de douanes sur les produits importés. Cela
revient à dire que le service public est de nos jours prépayé en partie même par les
citoyens indigents.
L’Etat est donc, pour tout service public prépayé par les différentes sortes de taxes,
l’intermédiaire entre la société qui le finance de gré ou de force et les citoyens qui en
usent. Il s’occupe d’une part de la collecte des fonds à allouer audit service et s’occupe
d’autre part et en même temps de sa gestion et de son administration.
Les citoyens-usagers du service public sont donc des ayants droit et non pas des
quémandeurs. Leurs intérêts bien légitimes doivent donc être nécessairement satisfaits. En
d’autres termes toute Administration chargée de dispenser ce service public se doit d’être
efficace. Or les intérêts des citoyens-usagers de l’enseignement public à satisfaire sont de
deux sortes.
1
En amont, l’administration chargée du système éducatif public, se doit d’offrir à
leurs enfants un enseignement de qualité doublé d’assez d’opportunités de formation
possibles afin de les dispenser d’aller les payer par nécessité dans l’enseignement privé.
Le choix de celui-ci doit être un simple luxe et pas plus. Sinon l’Administration qui gère le
service public prépayé est inefficace. Et son inefficacité se mesure de nos jours à l’aune du
nombre des citoyens-usagers qui lui préfèrent par nécessité l’enseignement privé. Et ce,
même quand faute de moyens, ils ne peuvent se payer ses onéreux services.
Ce fait déplorable fut relevé dans le discours royal de l’anniversaire de la
Révolution du Roi et du Peuple, du 20 août 2013. Il fut signalé avec force en ces termes :
«Néanmoins, il est navrant de voir que la situation actuelle de l’enseignement s’est
dégradée encore davantage, par rapport à ce qu’elle était il y a plus d’une vingtaine
d’années. Ce recul a conduit un grand nombre de familles, en dépit de leur revenu limité,
à supporter les coûts exorbitants de l’inscription de leurs enfants dans les établissements
d’enseignement relevant des missions étrangères ou dans le privé, et ce, afin de leur
épargner les problèmes rencontrés dans l’enseignement public et leur permettre de
bénéficier d’un système éducatif performant».
Et de ce fait, en matière d’efficience pour la société et pour le trésor de l’Etat, une
bonne partie des deniers publics allouée au système éducatif s’en trouve dépensée en pure
perte, même quand le coût par élève est bas. Et quand ce coût, purement comptable, est
élevé la perte s’en trouve phénoménale.
En aval, soit à la sortie des jeunes du système éducatif public, chacun d’eux doit être
titré d’un diplôme crédible et gratifiant. Il s’agit du diplôme qui atteste pour de vrai d’une
formation qui répond bel et bien aux besoins réels du marché du travail et qui permet par
conséquent à son porteur une insertion rapide et stable dans la vie active.
Sinon, une fois de plus l’Administration qui gère ce service public prépayé s’avère
inefficace. Et son inefficacité se mesure alors à l’aune du nombre de jeunes qui ont quitté
le système éducatif, avec ou sans diplôme, sans pouvoir pour autant être inséré dans la vie
active d’une manière stable et gratifiante.
Et une fois encore en matière d’efficience pour le trésor de l’Etat, une bonne partie
des deniers publics allouée à un tel système éducatif s’en trouve dépensée en pure perte,
même quand le coût par élève est bas. Et quand ce coût purement comptable s’avère élevé
la perte s’en trouve une fois de plus exorbitante. Pour la société la perte est alors double, à
savoir une perte en capital humain valorisé et une perte financière en deniers publics.
En plus des attentes de la société précitées dans l’article précédent, tels sont ici les
intérêts des citoyens-usagers à satisfaire par un système éducatif public et privé efficace et
performant. Et c’est une telle efficacité qui doit être en point de mire de toute réforme de
ce système.
2
Or à cette noble fin, un système éducatif efficace et performant est tout à fait
envisageable et surtout bien possible dans notre pays, et nullement utopique. Et une fois
son efficacité et sa performance retrouvées, une pépinière de nouvelles générations, pour
lesquelles tout ce qui est beau, gratifiant et meilleur, ne sera plus jamais utopique.
A cette fin il convient de commencer par faire de notre système éducatif le bon
diagnostic. Car, comme en médecine, qui se trompe de diagnostic se trompe ipso facto de
remède. Et le bon diagnostic doit commencer par l’évaluation du rendement et de la
qualité du service presté par l’école primaire.
Or l’évaluation de sa prestation doit tenir compte de ce qui est requis comme service
spécifique à la base de l’ensemble du système éducatif. C’est ainsi que par après l’on peut
détecter ses dysfonctionnements, leurs conséquences sur le reste du système post primaire
et enfin leurs causes.
Puis de l’ensemble de ces causes il convient enfin de filtrer et dégager celles qui
sont déterminantes, à savoir celles qui une fois éliminées disparaissent avec elles les
causes secondaires de son dysfonctionnement ainsi que leurs conséquences pour faire
place nette à un système éducatif efficient et performant. Qu’en est-il donc de cette
efficacité de l’école à rechercher et à rétablir par toute réforme. Tel sera l’objet de l’article
suivant.
Source : POUR UN SYSTEME D’ENSEIGNEMENT EFFICACE ET PERFORMANT
Version française de mon ouvrage
‫مقترح حل أزمة التعليم بالمغرب بتحديث هندسته التنظيمية‬
3
Téléchargement