Chapitre I Architecture des postes électriques Chapitre I : Architecture des postes électriques 1 Chapitre I Architecture des postes électriques I. Architecture des postes électriques I.1 Equipements et architecture des postes Les postes HTB/HTA, appelés aussi les postes sources, en général alimentés par le réseau de répartition à 63 ou 90 kV, Fig. I.1 : Schéma général d’un poste source HTB/HTA 90 ou 63/30 kV I.3 Les différents éléments de poste électrique Les principaux composants d'une sous-station consistent en : • Appareillage de liaison : jeu de barres; • Appareillage de manœuvre et protection ; • Appareillage de régulation : transformateur à réglage en charge - batterie de condensateurs; • Appareillage de conversion : surtout dans les sous-stations des chemins de fer (redresseurs); • Appareillage de mesure : transformateurs de potentiel et d'intensité (T.P. - T.I.) et relais ; On distingue parfois les éléments d'un poste en "éléments primaires" (les équipements moyenne tension) et "éléments secondaires"(équipements basse tension) Parmi les équipements primaires, on peut citer : ✓ Transformateur électrique, ✓ Autotransformateur électrique, ✓ Disjoncteur à haute tension, ✓ Sectionneur, ✓ Sectionneur de mise à la terre, ✓ Parafoudre. 2 Chapitre I Architecture des postes électriques ✓ Transformateur de courant. ✓ Transformateur de tension. ✓ Combiné de mesure (courant + tension). ✓ Jeux de barres. Parmi les éléments secondaires on peut citer : ✓ Relais de protection. ✓ Équipements de surveillance. ✓ Équipements de contrôle. ✓ Système de télé conduite. ✓ Équipements de télécommunication. ✓ Comptage d'énergie. • Transformateurs de mesure (courant et tension) : Ils sont utilisés pour permettre la mesure de la tension ou du courant quand ceux-ci ont une valeur trop élevée pour être mesurée directement. Ils doivent transformer la tension ou le courant de manière proportionnelle et sans déphasage. Ils sont destinés à alimenter des appareils de mesure, des compteurs, des relais et autres appareils analogues. Fig. I.2 : Transformateur de courant • Transformateur de tension Disjoncteurs : Ils protègent le réseau contre d'éventuelles surcharges dues à des courants de défaut (foudre, amorçage avec branche d'arbre) en mettant des portions de circuit sous ou hors tension. Fig. I.3 : Disjoncteurs 3 Chapitre I Architecture des postes électriques • Sectionneurs : Ils assurent la coupure visible d'un circuit électrique et aiguillent le courant dans le poste. Fig. I.4 : Sectionneurs • Jeux de barres Les jeux de barres désignent un conducteur de cuivre ou d'aluminium ils sont typiquement soit des barres plates, soit des tubes. Ils sont considérés comme des conducteurs de faible impédance auquel peuvent être reliés plusieurs conducteurs électriques en des points séparés. Fig. I.5 : Jeux de barres • Câbles de garde Les câbles de garde sont situés au-dessus des conducteurs de lignes aériennes à haute tension. Ils jouent un rôle de paratonnerre au-dessus de la ligne, en attirant les coups de foudre, et en évitant le foudroiement. Ils sont en général réalisés en acier. 4 Chapitre I Architecture des postes électriques Fig. I.6 : Câble de garde • Parafoudres Les parafoudres sont des appareils destinés à limiter les surtensions imposées aux transformateurs, par la foudre et par les manœuvres de commutation. • Éclateurs L'éclateur est un dispositif simple constitué de deux électrodes, la première reliée au conducteur, la deuxième reliée à la terre. Parafoudre Eclateur s Fig. I.7 : Parafoudre et éclateur I.2 Les postes électriques • Types de postes : On distingue, suivant les fonctions qu’ils assurent, plusieurs types de postes : • Les postes à fonction d’interconnexion, qui comprennent à cet effet un ou plusieurs points communs triphasés appelés jeu de barres, sur lesquels différents départs (lignes, transformateurs, etc.) de même tension peuvent être aiguillés. • Les postes de transformation : dans lesquels il existe au moins deux jeux de barres à des tensions différentes liés par un ou plusieurs transformateurs. 5 Chapitre I Architecture des postes électriques • Les postes mixtes : les plus fréquents, qui assurent une fonction dans le réseau d’interconnexion et qui comportent en outre un ou plusieurs étages de transformation. Les actions élémentaires inhérentes aux fonctions à remplir sont réalisées par l’appareillage à haute et très haute tension installé dans le poste et qui permet : D’établir ou d’interrompre le passage du courant, grâce aux disjoncteurs ; D’assurer la continuité ou l’isolement d’un circuit grâce aux sectionneurs ; De modifier la tension de l’énergie électrique, grâce aux transformateurs de puissance. I.4 Réseau de transport THT Le réseau de transport qui permet de transporter de l'énergie électrique depuis les centres éloignés de production vers les consommateurs. Les réseaux de transport constituent une vaste grille couvrant le territoire, à laquelle sont raccordées les sources et les utilisations. Ces réseaux sont, pour la plupart, aériens et souterrains. Ils sont étudiés pour un transit donné correspondant à la limite thermique de la ligne. Les protections de ces réseaux doivent être très performantes. Quant à leur exploitation, elle est assurée au niveau national par un centre de conduite ou de dispatching à partir duquel l’énergie électrique est surveillée et gérée en permanence. I.5 Le transport et la répartition : Son rôle est de répartir la puissance vers les centres de charges dans un rayon d'environ 100 kilomètres d'un poste de répartition. Le réseau de répartition est donc formé des lignes et des postes alimentant le réseau de distribution à partir du réseau de transport. Les lignes de transport assurent aussi l’interconnexion des réseaux régionaux, ce qui permet, non seulement d’assurer une répartition économique de l’énergie électrique dans les régions elles-mêmes dans les conditions normales d’exploitation. Font partie du réseau de transport toutes les lignes dont le niveau de tension est supérieur à 60 kV. En Algérie les tensions de transport sont de 60 KV, 90 KV, 220 KV et 400 KV. Toutes les lignes de transport aboutissent à des sources dites de répartition. Ces dernières permettent d’assurer la commutation des lignes d’une part, et d’abaisser la tension à des niveaux permettent la répartition de l’énergie électrique d’autre part. Il est à noter que de très grands centres de consommation industriels sont directement alimentés à partir du réseau de transport. 6 Chapitre I Architecture des postes électriques Fig. I.8 : Vue globale du réseau électrique. I.6 Le réseau Distribution: Le réseau de distribution est la partie de réseau reliant les postes sources de distribution aux postes de consommateurs. Les lignes du réseau primaire de distribution sont d’un niveau de tension compris entre 5.5 kV et 36 kV et alimentent les charges d’une zone géographique bien précise. Le réseau secondaire de distribution est généralement à basse tension pour un usage commercial et résidentiel. En Algérie, la basse tension est de 380/220V triphasé-4 conducteurs. Le réseau de distribution est à la fois, aérien et souterrain. Pour que l’énergie électrique soit utilisable, le réseau de transport et de distribution doit satisfaire les exigences suivantes : ✓ Assurer au client la puissance dont il a besoin. ✓ Fournir une tension stable dont les variations n’excèdent pas ± 10% de la tension nominale. ✓ Fournir une fréquence stable dont les variations n’excèdent pas ± 0.1 Hz. ✓ Fournir l’énergie à un prix acceptable. ✓ Maintenir des normes de sécurité rigoureuses. ✓ Veiller à la protection de l’environnement. I.7 Topologies des réseaux électriques Les topologies diffèrent d’un type de réseau à un autre. La topologie est dictée par : le niveau de fiabilité recherché, la flexibilité, la maintenance, ainsi que les coûts d’investissement et d’exploitation. Les différentes topologies sont résumées comme suit : ➢ Réseau maillé 7 Chapitre I Architecture des postes électriques Cette topologie est presque la norme pour les réseaux de transport. Tous les centres de production sont liés entre eux par des lignes THT au niveau des postes d’interconnexion, ce qui forme un maillage. Cette structure permet une meilleure fiabilité mais nécessite une surveillance à l’échelle nationale voire continentale. Fig. I.9 : Structure maillé ➢ Réseau bouclé Cette topologie est surtout utilisée dans les réseaux de répartition et distribution MT. Les postes de répartition HT ou MT alimentés à partir du réseau THT sont reliés entre eux pour former des boucles, ceci dans le but d’augmenter la disponibilité. Cependant, il faut noter que les réseaux MT ne sont pas forcement bouclés. Fig. I.10 : Structure bouclé ➢ Réseau radial C’est une topologie simple qu’on trouve usuellement dans la distribution MT et BT. Elle est composée d’une ligne alimentée par des postes de distribution MT ou BT alimentés 8 Chapitre I Architecture des postes électriques au départ par un poste source HT ou MT. En moyenne tension cette structure est souvent alimentée des deux côtés afin d’assurer la disponibilité. Fig. I.11 : Structure radiale ➢ Réseau arborescent Fig. I.12 : Structure antenne Cette structure est très utilisée en milieu rural et quelque fois en milieu urbain où la charge n’est pas très sensible aux interruptions. Elle est constituée d’un poste de répartition qui alimente plusieurs postes de distribution (BT) grâce à des piquages à différents niveaux des lignes alimentant les postes MT/BT. Poste à couplage de barres où les jeux de barres couplent en eux les différents départs ; D1 D1 D2 (a) Couplage de barres. D2 D3 D3 S (b) Couplage de disjoncteurs. Fig. I.13 : Les deux principales architectures des postes. D : Disjoncteur, S : Sectionneur, Simple jeu de barres, simple antenne et plusieurs départs. 9 Chapitre I Architecture des postes électriques (a) Double antenne avec sectionnement de (b) Double antenne avec barres en tronçons barres Fig. I.14 : Schémas d’un poste à couplage de barres Fig. I.15 : Schéma d’un poste à couplage de barres avec double antenne et deux jeux de barres. Fig. I.16 : Architecture à couplage de disjoncteur-Schéma à deux jeux de barres et deux disjoncteurs 10 Chapitre I Architecture des postes électriques I.8 Pour quoi la Haute Tension dans les réseaux électriques ? Les centrales de production d'énergie électrique sont fréquemment situées à de grandes distances de lieux de consommation. Dans ces conditions, on recourt au transport de l'énergie électrique à moyenne de 20 à 100 km et grandes distances de 100 à 1000 km. Soit une ligne de transport monophasée où l'on néglige en première approximation les capacités et les conductances transversales. La puissance délivrée en un point de consommation (2) située à une distance l vaut: P2 = U2.I2. cos ϕ ave I1 = I2 = I et ϕ : est l'angle de déphasage (tension, courant) P1 U1 P2 Rll + JLll w U2 l R+jLw Rl et Ll sont respectivement la résistance linéique et l'inductance linéique de la ligne On constant d'après la relation de la puissance que deux variables entre en jeu afin d'augmenter la puissance électrique transporté soit: • l'élévation du courant : ⇒ augmentation de l’échauffement (maximum admis: 60°C) ⇒ augmentation de la section, ⇒ augmentation du poids • l'élévation de la tension : ⇒ augmentation du champ électrique, ⇒ augmentation des distances d’isolement, ⇒ apparition de phénomènes potentiellement perturbants Le rendement de la ligne de transport est un autre paramètre entre en jeu et qui nous a permet de choisir la bonne technique pour augmenter la puissance transportée. = P2 P2 + Pe avec Pe = R l lI 2 donc = 1 R l P2 1+ cos 2 U 22 dans le cas d'une ligne triphasée et pour Rl = 0.1 mΩ/m , l = 100 km , cos ϕ = 0.8 , P2 = 300 MVA En fonction des niveaux de tension composée on trouve : Tableau : I.1 valeur de la tension en fonction du rendement 11 Chapitre I Architecture des postes électriques U (kV) 132 220 380 750 0.79 0.91 0.97 0.99 Il est clair qu'avec l'augmentation de la tension le rendement s'améliore, c'est pour quoi on utilise la haute tension pour le transport de l’énergie électrique. La stabilité des isolants utilisés en haute tension, ainsi que leurs propriétés macroscopiques sont en grande partie déterminées par les champs électriques qui règnent à l’intérieur des atomes et entre les atomes. On doit donc s’attendre à ce que l’application d’un champ électrique sur la matière puisse en modifier les propriétés, telles que les caractéristiques optiques, mécaniques, etc…. En pratique, un champ élevé peut survenir : ✓ lorsqu’une tension élevée est appliquée sur un matériau de dimensions ✓ macroscopiques ; ✓ lorsqu’une tension relativement faible est appliquée sur un matériau en couches très fines. Ainsi, les phénomènes traditionnellement attribués au domaine de la haute tension sont en réalité des phénomènes liés à des champs électriques élevés. I.9 Quelles sont les Perturbations dues à la haute tension ? Différents phénomènes potentiellement perturbants sont propres à la haute tension (champs électriques élevés) : Claquage diélectrique ⇒ Détérioration provisoire ou définitive des spécifications de l’isolant Une isolation est dite autorégénératrice si elle retrouve ses propriétés isolantes à peu près intactes après le claquage. Ce n’est pas le cas des solides qui, une fois perforés, doivent être remplacés. L’effet de couronne ⇒ Perturbations sonores, rayonnement électromagnétique, perte d’énergie active, production d’ozone Décharges partielles ⇒ Détérioration des isolants, dangers des tensions et des champs électriques pour l’être humain. I.10 Le réglage du réseau, la structure du réseau d’énergie électrique Un réseau d'énergie électrique est un système comprenant production, transport, répartition et distribution de l’énergie, étape finale pour l'alimentation des consommateurs domestiques. Le système est stratifié depuis la haute tension (150 - 765 kV (maximum 400 kV en Algérie)) conçue pour interconnecter les centrales de production et transmettre la puissance de ces 12 Chapitre I Architecture des postes électriques centres de production vers les points de charges les plus importantes. La répartition s'effectue à un niveau plus faible (HT 70 - 220 kV) reliant le niveau de transport et le niveau de distribution (MT de 1 à 70 kV, BT < 1 kV). Le choix de la tension dépend de nombreux facteurs, les pertes, la stabilité, etc... Des niveaux intermédiaires se justifient pendant une certaine période correspondant à une plage de densité de charge, se qui a conduit a apparaitre des niveaux proches de 20 kV (nouvelle tension de distribution), 70 kV, 150 kV, 220 kV et 400 kV. Les réseaux de transport et de répartition (tous les niveaux de tension sauf la distribution- au niveau des quartiers) sont maillés. Il en résulte une augmentation progressive, dans le temps, des courants de court-circuit. (L’impédance de « Thévenin » diminue continuellement et la fem de « Thévenin » augmente vu la multiplication des moyens de production. Au niveau de la distribution trois stratégies peuvent être rencontrées : 1) systèmes purement radiaux (réseaux ruraux) 2) fortement maillés mais utilisés en fonctionnement de manière radiale 3) modérément maillés (simple boucle) mais utilisés en réseau (la distribution se fait 200-300 maisons /transformateur de distribution). • Avantage : moins d’interruption de service, • inconvénient : plus de chute de tension, plus cher) Les raisons d’un réseau radial plutôt que maillé sont triples : • Le coût (équipement.), les protections sont plus complexe en maillé. • La réduction des courants de court-circuit • La réduction des périodes de chute de tension en cas de défaut Postes : Par définition, un poste (une sous-station) est une installation d’organes de liaison et d'organes de manœuvre où parvient l'énergie des centrales et d'où cette énergie est orientée vers les centres de consommation. On distingue généralement des sous-stations : a) directes (ou d’aiguillage) : qui assurent les liaisons entre lignes a même tension ; b) de transformation : qui relient des réseaux à tensions différentes; c) de conversion : où l'on réalise une modification des caractéristiques de la tension, de la fréquence; passage de l'alternatif au continu... Le schéma (topologie) de ces postes dépend principalement de deux aspects : 13 Chapitre I Architecture des postes électriques 1) Niveau de sécurité d’exploitation, en cas de défaut sur le jeu de barres ou sur une ligne, il faut veiller à éliminer ce défaut par des disjoncteurs aussi peu nombreux que possible en vue de garder en service le plus d’ouvrages sains possible. 2) Niveau de souplesse désiré ; facilité d’exploitation relative aux manœuvres volontaires et aux changements de la configuration électrique du poste. Fig. I.17 : Poste à un jeu de barre (à gauche) et à deux jeux de barres (à droite) à un disjoncteur par départ, avec sectionnement. Fig. I.18 : Poste à deux jeux de barres, un disjoncteur (à gauche), (à droite) jeu de barre simple (MT) avec sectionnement (deux niveaux de tension) 14