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Force Mentale - Robert Mercier

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FORCE MENTALE
LE SYSTÈME EN 8 ÉTAPES POUR SE FORGER UN
CARACTÈRE DE FER, SURMONTER L'ADVERSITÉ AVEC
COURAGE ET DÉVELOPPER UNE PROFONDE RÉSILIENCE
ROBERT MERCIER
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
1. Principes de base de la force mentale
2. Lien entre force mentale et maîtrise des émotions
3. Exercices pratiques pour contrôler son émotivité dans la vie professionnelle et
personnelle
4. L’influence de notre voix intérieure
5. Changez d’état d'esprit. Concentrez-vous sur la solution, pas sur le problème
6. La motivation ne suffit pas
7. Comment relever courageusement tous les défis
8. Qu'est-ce que la résilience et comment la développer ?
9. La clarté mentale, le secret de la performance sous pression
10. Comment gérer la pression, contrôler ses pulsions émotionnelles et aborder
l'inconfort émotionnel et psychologique qui accompagne la malchance
11. La technique des sportifs : gagner dans sa tête avant même de participer
12. Développer une discipline rigoureuse : contrôler ses pulsions et retarder la
gratification
13. Entraînez votre cerveau à gérer le stress et les tensions. Comment se défendre
contre la négativité, les attentes et les événements indépendants de notre volonté
?
Conclusion
Du même auteur
Copyright 2022 de Robert Mercier.
INTRODUCTION
La plupart des gens croient que la force mentale est un objectif en soi car
elle garantit une vie sans problèmes, mais ce n'est réellement pas le cas.
La force mentale nous permet de concrétiser nos projets et de mener une
vie aussi proche possible de celle que nous espérons malgré les difficultés
rencontrées. Parfois, vous pouvez regarder les autres et croire que Louis
ou de Marie, ou même quelqu'un que vous suivez sur les réseaux
sociaux, ont une vie "parfaite". Rappelons cependant que la perfection
n'existe pas, ce n’est qu’une conception erronée de la mentalité humaine
(surtout occidentale). Lorsque vous voyez des gens réussir, peut-être
régulièrement, cela ne suppose pas qu'on leur a tout offert sur un
plateau d'argent. Comme tout le monde, ils font face à des problèmes,
des pièges et des difficultés, mais ils démontrent une grande force
mentale qui leur permet de surmonter toutes les adversités et de réaliser
ce qu'ils veulent.
Les sportifs professionnels sont l’exemple même de ceux qui ont grande
force mentale, précisément parce qu'ils peuvent également motiver ceux
qui ne travaillent pas dans le sport à trouver leur propre force mentale.
Nous verrons leur cas plus en détail par la suite.
En résumé, la force mentale est donc le facteur clé pour atteindre et
garder le succès. Il est important de prendre le temps de réfléchir au
terme "succès". Dans notre société, il est souvent associé à un gros
compte en banque ou à un travail prestigieux, mais ce n'est pas
nécessairement le cas. Chacun a, ou devrait avoir, une idée personnelle
du concept de succès. Commencez donc par vous demander ce que c'est
pour vous. Il s'agit peut-être de passer plus de temps avec vos proches,
ou de voyager davantage.
Chaque domaine, depuis la famille jusqu’au travail en passant par la vie
personnelle (études, sport, etc.), nous offre la possibilité d'atteindre des
objectifs satisfaisants, mais sans force mentale, c'est tout simplement
impossible. La bonne nouvelle, c'est que tout le monde peut en apprendre
davantage sur sa force mentale et travailler pour la trouver et la
conserver. L'objectif de ce livre est précisément de vous offrir un guide
pratique, comprenant des exercices et des conseils, pour vous exercer à
cette pratique.
Lorsque nous devons intégrer à notre vie une nouvelle habitude, même
mentale, il nous faut du temps. Ne vous précipitez donc pas et ne faites
pas de comparaisons, chacun a son propre rythme. Concentrez-vous sur
vous-même et sur la répétition de ce que vous allez apprendre : pour
donner une nouvelle habitude à votre cerveau, vous devrez souvent
effectuer les mêmes actions. Si vous y réfléchissez, ce n'est pas différent
de ce que vous avez déjà fait lorsque vous étiez petit. Rappelez-vous
l'époque où, par exemple, vous deviez apprendre à faire du vélo. C'était
un concept étranger et inédit pour vous. Peut-être êtes-vous monté sur
la selle et avez-vous immédiatement compris comment pédaler ? Non.
Vous êtes plutôt tombé plusieurs fois, vous vous êtes peut-être mis en
colère, vous avez même pensé à abandonner, vous vous êtes fait mal,
mais vous n'avez jamais laissé tomber. Puis à un moment, à force de
répéter les mêmes actions un certain temps, vous avez réussi à faire du
vélo et maintenant vous savez en faire pour le reste de votre vie de
manière inconsciente, c'est-à-dire sans devoir utiliser des pensées
conscientes pour atteindre votre objectif. Si on reprend l'exemple du vélo,
vous n’avez plus besoin de dire "je vais monter sur la selle", "je vais
mettre mon pied droit sur la pédale", etc. Il vous suffit d'effectuer ces
actions inconsciemment, comme en pilote automatique, pour pouvoir faire
du vélo sans tomber, même en téléphonant, en écoutant de la musique
ou en pensant à autre chose.
Il en ira de même avec le principe de force mentale et avec l'intégration
de cette nouvelle façon de penser et de vivre dans votre vie.
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persuasive".
Un petit guide pratique qui vous donnera les connaissances
nécessaires pour améliorer vos compétences en matière de
communication, parfaitement complémentaire au livre que vous
allez lire.
1
PRINCIPES DE BASE DE LA FORCE MENTALE
A
yez confiance en vous.
Notre façon de penser influence nos
résultats. Si face à un défi, vous vous dites que vous ne pouvez
pas le relever et que vous vous persuadez de ne pas être assez
bon, assez vif ou assez intelligent, etc. pour atteindre l'objectif,
soyez sûr que c'est bien ce qui se produira. Une célèbre citation d'Henry
Ford dit : "Que vous pensiez que vous être capable ou ne pas être
capable, dans les deux cas vous avez raison". Commencez par faire un
examen objectif de votre mode de pensée. Rappelez-vous d’une récente
difficulté, petite ou grande, et demandez-vous comment vous avez réagi
en termes de réflexion. Vous êtes-vous écroulé, convaincu que vous ne
pourriez pas surmonter l'obstacle ou au contraire, étiez-vous déterminé à
réussir ?
Ne vous focalisez pas sur vos erreurs.
La plupart des gens ont
tendance à s'attarder sur ce qu'ils considèrent comme des erreurs. Prenez
quelqu’un d’ordinaire qui a connu de nombreuses réussites mais un seul
échec, vous constaterez qu'il se concentre sur ce dernier. Il est cependant
important de ne pas trop penser à vos erreurs. Pour commencer, l'erreur
est humaine, et les seuls à ne jamais commettre d'erreur sont ceux qui ne
prennent aucun risque et ne se mettent pas en danger. Votre état
émotionnel est donc déterminé par ce sur quoi vous concentrez votre
attention. Comprenez donc qu'en vous attardant sur vos erreurs, vous ne
serez ni à l’aise, ni confiant. Dans notre culture occidentale, les erreurs
ou les échecs sont souvent considérés comme exclusivement négatifs, il
faut en avoir honte, ils nous donnent l’impression d’être mauvais ou
inférieurs, alors que ce ne sont simplement que des moments passagers
dont nous devrions tirer des leçons. Henry Ford nous offre à ce sujet
une autre perle de sagesse : "Les échecs sont des bleus, pas des
tatouages". Tâchez de ne plus donner autant de temps et d'attention à
"ce qui n'a pas marché", mais considérez les soi-disant erreurs comme
autant de motivations pour avancer.
Sortez de la norme.
Ce concept est si complexe dans sa simplicité qu'il
faudrait un livre entier pour l'explorer correctement. Pour le moment, il
suffit de réaliser que la plupart des gens passent plus de 95 % de leur
vie en pilotage automatique, ils font des choix et prennent certaines
décisions non pas conformément à leur for intérieur, mais conformément
aux paradigmes qui leur ont été inculqués par la société. Sortir du
cadre demande du courage, cela implique de quitter sa zone de confort,
même partiellement, c'est-à-dire toutes ces situations qui même si elles
nous étouffent, nous mettent à l'aise parce que nous nous sommes
habitués à vivre de cette façon. Si vous voulez atteindre un objectif, c’est
en sortant des sentiers battus que vous pourrez découvrir des idées
passionnantes et non conventionnelles.
Refusez.
Quelqu’un de mentalement fort se caractérise aussi par sa
capacité à dire "non" à toutes les personnes et toutes les situations qui ne
lui apporteront aucun bénéfice. Il se demande si cette situation ou cette
personne l'aidera à atteindre son objectif ou à bien se sentir et si ce n’est
pas le cas, il décline tout simplement l'invitation. La plupart d'entre nous,
en revanche, acceptent toutes les propositions ou toutes les situations.
Pensez à ces derniers mois et demandez-vous combien de fois vous avez
dit oui alors que vous auriez préféré dire non. Des phrases comme "Je
ferai de mon mieux pour y arriver" ou "Je ne suis pas sûr de pouvoir le
faire" sont à éviter absolument. Une personne très forte mentalement
choisit soigneusement ses engagements afin qu'ils l'aident à atteindre son
objectif et s'y consacre avec soin et attention. Elle rejette donc les autres
engagements inutiles afin de garder son temps et son énergie pour ce
qui l'intéresse vraiment.
Ne laissez personne gâcher votre joie.
Supposons que vous veniez de
recevoir des compliments de votre chef, en retournant à votre bureau,
votre collègue vous décoche une phrase empoisonnée qui démolit votre
enthousiasme. On peut penser qu’on ne peut rien faire pour changer ces
situations ni ce qu’elles vous font ressentir parce que c'est votre collègue
qui a lâché cette phrase perfide. En réalité, on choisit tous de se laisser
influencer ou non par ce qui se passe à l'extérieur de nous. L'opinion des
autres nous est bien sûr extérieure. La plupart des gens accordent
cependant beaucoup d'importance à ce que les autres pensent ou disent
d'eux, au point de souvent finir par prendre une décision plutôt qu'une
autre également ou surtout sur cette base. Les personnes mentalement
fortes restent concentrées sur leur objectif et ne se laissent pas distraire
par l’opinion des autres.
Ne gâchez pas la joie des autres.
De la même manière, vous ne
devez pas être celui qui gâche le plaisir des autres. Lorsque quelqu'un
réussit, surtout dans un domaine qui nous intéresse également, on peut
facilement être envieux et exprimer des félicitations qui ne sont pas
sincères la plupart du temps. On peut aussi facilement dire ou faire
quelque chose qui calme l'enthousiasme de celui qui vient de réaliser ce
qu'il considère comme important. Il n'est pas non plus recommandé de
dire des phrases comme "Tu n’y arriveras jamais" à celui qui approche au
contraire à grands pas de son objectif. Féliciter sincèrement quelqu’un
montre que vous êtes tous les deux des vainqueurs. Ceux qui ont une
grande force mentale ne se laissent pas aller à l'envie et à la jalousie.
Pardonnez aux autres.
C'est une des choses les plus difficiles à faire,
surtout si on vous a fait beaucoup de tort. Nombreux sont ceux qui
attendent les excuses des autres pour éventuellement leur pardonner. En
revanche, ceux qui ont une grande force mentale pardonnent a priori,
précisément parce qu'ils savent que la colère, le ressentiment et le désir
de vengeance ne nuisent pas à leurs "ennemis" mais à eux-mêmes.
Soyez positif.
Il ne s'agit pas d’afficher en permanence une expression
béate sur la figure, mais de faire le choix d'avoir chaque jour des
pensées positives plutôt que de ressasser ce qui ne va pas, que vous
n'êtes pas assez bien et que la situation pourrait mal tourner par la suite.
Il est essentiel de réaliser qu'il y a des situations que nous ne pouvons
pas contrôler : ce sont toutes celles qui se produisent en dehors de nousmêmes. Ce que les autres pensent, disent ou font, comment le
gouvernement va se comporter, quel temps il fera demain... ce ne sont là
que quelques exemples de facteurs extérieurs que vous vous entêtez à
vouloir contrôler, mais sur lesquels vous n'avez en réalité aucun
pouvoir. Commencez à lâcher prise sur tout ce que vous ne pouvez
contrôler et concentrez-vous sur votre moi intérieur, ce n'est que là que
vous avez le contrôle.
Comme nous l'avons mentionné, devenir mentalement fort est à la portée
de tous. Nous ne devons pas être ou devenir parfaits ou des super-héros.
Nous devons analyser objectivement notre vie actuelle, notre situation de
départ, afin d'apporter les changements nécessaires dans notre façon de
penser pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est
ainsi que nous aurons une meilleure estime de nous-mêmes, que nous
serons plus satisfaits de ce que nous faisons et que nous apprécierons les
résultats obtenus. Vous êtes le pivot central de ce processus de
changement. Peut-être êtes-vous encore convaincu que les facteurs
externes sont très importants, voire décisifs, pour déterminer votre vie
jusqu'à présent et à partir d'aujourd'hui. Répétons-le, le changement ne
peut se produire qu'en vous. Il faut vous concentrer sur l'introspection
pour vous demander si vous pensez et agissez en ce moment comme une
personne mentalement forte et, si ce n'est pas le cas, vous devez vous
engager à commencer à le faire. Rien n'est impossible. Devenir
mentalement fort est à la portée de tous, et vous ne faites pas exception.
2
LIEN ENTRE FORCE MENTALE ET MAÎTRISE DES
ÉMOTIONS
A
u quotidien, nous sommes tous influencés par nos émotions. Bien
que cela puisse nous sembler étrange voire impossible, ceux qui
sont mentalement forts sont capables de ne pas laisser leurs
émotions se mettre en travers de leur chemin. Si par contre vous
êtes gouverné par ce que vous ressentez sur le plan émotionnel, vous ne
possédez peut-être pas encore de maîtrise émotionnelle, cette maîtrise
qui vous permet de laisser vos émotions faire partie de votre vie sans
qu’elles vous dominent pour autant.
Avant d'aller plus loin, prenons le temps de nous demander ce que sont
les émotions. La définition fait référence à un état complexe de divers
sentiments qui donnent lieu à des changements psychologiques et
physiques pouvant influencer notre façon de nous comporter ou de
penser. Imaginez que vous soyez gêné, que vous rougissiez, que vous
parliez d'une voix incertaine et que vous décidiez de fuir l'endroit où
vous vous sentez si mal à l'aise. Cet état émotionnel a eu un impact
profond sur votre façon de penser et d'agir.
Les émotions se divisent en émotions primaires, également appelées
fondamentales, et en émotions secondaires, aussi appelées complexes. Les
émotions primaires sont communes aux humains et aux autres espèces
animales et se manifestent dès la petite enfance. Peur, joie, dégoût,
colère, tristesse et, selon certaines études, acceptation et expectative : la
liste des émotions primaires, celles que vous ressentiez déjà lorsque vous
n’étiez qu’un tout petit enfant.
Les émotions secondaires, quant à elles, s’apprennent et se développent
pendant la phase de croissance et sont le fruit d'un mélange d'émotions
primaires, d'interactions sociales et du stade de développement de la
personne. Il s’agit de la honte, la résignation, l'envie, la joie, la jalousie,
l'angoisse, le pardon, l'offense, l'espoir, le remords, la déception et la
nostalgie.
Pensez à votre vie, et vous vous rendrez probablement compte que vous
éprouvez tous les jours une ou plusieurs de ces émotions, primaires
comme secondaires. La différence entre ceux qui ne sont pas forts
mentalement et ceux qui le sont réside dans le fait que les premiers sont
comme des petits bateaux dans la tempête (les émotions). Les autres, en
revanche, parviennent à naviguer même dans une mer démontée et à
rejoindre le port. Pour ce faire, ils ont dû braver les vagues, mais ont
tout de même réussi à atteindre leur objectif.
Comment gérer ses émotions
Nous avons donc compris que pour atteindre un certain niveau de force
mentale, il faut parvenir à maîtriser ses émotions. Celui qui continue à
être ballotté comme le petit bateau à la merci des vagues dans l'exemple
ci-dessus, n'aura jamais la concentration nécessaire pour atteindre son
objectif.
Puisqu'il faut que vous deveniez introspectif, si vous ne l'êtes pas déjà
au moins un peu, votre travail commence en vous. Pensez à votre vie et
demandez-vous dans quelle mesure vous êtes capable de gérer vos
émotions. Faites-vous peut-être partie de ceux qui piquent une colère à
la moindre contrariété ? Ou, au contraire, êtes-vous capable de contrôler
et de gérer ce que vous ressentez ?
Les gens mentalement forts ont également atteint une bonne maîtrise de
soi dans le domaine du contrôle des émotions. C'est la clé pour
atteindre ses objectifs. Être esclave de ses émotions signifie agir au
hasard, en les laissant vous faire dire ou faire ce que vous pourriez
regretter à court ou à long terme. Supposons que vous ayez toujours
voulu suivre une certaine formation pour avancer dans la réalisation de
votre projet de start-up. Vous apprenez que vous avez été admis à cette
formation mais le soir même, pour une raison quelconque, vous vous
disputez avec votre conjoint. C'est à ce moment-là que vous êtes en
colère, vindicatif, vous êtes comme un volcan prêt à exploser et peutêtre, par dépit, vous lâchez : "Tu sais quoi ? Je ne ferai pas cette
formation, de toute façon ça ne sert à rien !". Peut-être que l'autre vient
de vous accuser de passer trop de temps hors de chez vous, et vous vous
écriez, vexé, "Très bien, je ne suivrai pas la formation, tout le monde
s’en moque de toute façon. Je n'aurais sûrement pas eu l'examen final".
Ce n'est qu'un exemple, mais une telle pulsion émotionnelle, dont le
point culminant est généralement momentané, revient à voir la vie avec
des lunettes aux verres flous. Ceux qui sont mentalement forts ont une
bonne vue. Les verres de leurs lunettes sont toujours nets, si nets qu'ils
ne perdent jamais de vue la route, même lorsqu'il pleut, qu'il neige ou
que la tempête fait rage.
Contrôle émotionnel de soi
Si en lisant ces phrases vous vous dites : "Je n'y arriverai jamais", sachez
que, de la même manière qu’on apprend à faire du vélo ou n'importe
quoi d'autre (rappelez-vous, par exemple, quand vous avez dû apprendre
à utiliser le téléphone portable que vous utilisez maintenant sans même
y prêter attention), on peut s’entraîner pour que la maîtrise émotionnelle
de soi devienne une nouvelle habitude dans notre vie. Sans cela, vous ne
deviendrez pas fort mentalement, vous continuerez à errer car vous êtes
incapable de voir clairement, comme dans l'exemple des lunettes aux
verres flous. Être maître de soi signifie simplement rester concentré sur
l'objectif à atteindre. Examinons maintenant quelques conseils pour vous
permettre de gérer vos émotions de mieux en mieux.
Évitez les tentations. Les personnes mentalement fortes s’en
tiennent généralement à l'écart, précisément parce qu’elles
peuvent parfois être agréables. Mais elles ne vont pas dans le
sens de leur objectif, ou elles peuvent juste leur faire perdre du
temps. Il est donc important d'éliminer petit à petit tout ce qui
peut constituer une distraction car tant que vous continuerez à
céder à ces tentations, vous devrez ensuite puiser dans votre
énergie pour résoudre les problèmes qu'elles provoquent. Prenons
un exemple : si votre objectif est de perdre cinq kilos en dix
mois, et que tous les jours avant d'aller travailler vous vous
obstinez à vous arrêter dans le plus beau bar de la ville pour
prendre un café, alors que vous savez très bien que vous
succombez à la tentation de manger un gâteau, une glace ou
des viennoiseries, ces tentations (qui vous font plaisir sur le
moment) s'avèrent contre-productives à long terme, car elles vous
éloignent de votre objectif ultime de perdre du poids.
Ayez un objectif à la fois. Vous pouvez avoir toute une série
d'objectifs que vous espérez atteindre à plus ou moins long
terme, mais il est judicieux d’en choisir un et de vous concentrer
sur celui-ci. Une fois atteint, vous pouvez alors travailler à la
réalisation d'un autre objectif, mais "avoir trop de choses sur le
feu" risque de vous faire perdre le temps et l'énergie nécessaires
pour vous consacrer soigneusement à tous les objectifs, avec pour
résultat de n'en atteindre aucun.
Ayez une alimentation saine. Vous vous demandez peut-être en
quoi ce que vous mangez a un rapport avec la maîtrise des
émotions. Une alimentation saine et équilibrée est toujours
préférable à une alimentation basée sur la malbouffe ou les
produits micro-ondables, et cette vérité ne fait pas exception. Un
taux de glycémie insuffisant dans le sang peut saper la volonté,
même forte. Pensez également à ce que vous ressentez lorsque
vous avez faim. Vous remarquerez que vous êtes incapable de
vous concentrer. Votre but est de ne pas vous détourner de
votre objectif et de résister à la tentation, et pour cela vous
devez éviter de rester à jeun trop longtemps (la faim rend
irascible, elle vous déconcentre et diminue le potentiel de votre
cerveau).
Changez vos habitudes. Comme mentionné précédemment, la
plupart des gens passent une grande partie de leur vie voire la
totalité, en pilotage automatique : ils ne prennent pas de
décisions spontanément mais font "ce qu’il faut". Par ce concept,
nous entendons généralement ce que font la plupart des gens/la
société. S'inscrire à l'université après avoir terminé le lycée est
une bonne chose. Partir avec seulement cinq cents euros en
poche pour faire le tour du monde et tenter de devenir écrivain
à dix-huit ans est considéré comme une folie parce que ce n'est
pas ce que font la plupart des gens et ce que la société attend
d'un jeune. Changer ses habitudes, en commençant petit,
signifiera probablement, surtout dans la phase initiale, faire face
à l'embarras et au sacrifice. C’est cependant le seul moyen de se
débarrasser de ses biais cognitifs ainsi que de réécrire ses
paradigmes. Les personnes mentalement fortes ne sont pas des
clones des autres, elles ne pensent pas et n'agissent pas en
fonction de ce que font la plupart des gens mais suivent leur
propre boussole intérieure et savent comment gérer les
conséquences de ce choix.
Créez-vous des garde-fous. Toucheriez-vous une clôture
électrique ? Bien sûr que non. Si vous saviez qu'une seule
cigarette pouvait vous tuer sur le coup, la fumeriez-vous ?
Encore une fois, non. Créez-vous des obstacles ; par exemple, en
supposant que vous vouliez arrêter de fumer, faites en sorte qu'il
vous soit difficile de vous procurer des cigarettes. Prenez un
itinéraire pour vous rendre au travail qui ne passe pas devant
un bureau de tabac. Lisez les panneaux "Défense de fumer"
affichés dans le bureau et, même pendant les pauses, ne
demandez pas de cigarette à vos collègues. Partir sans argent,
de sorte que vous ne puissiez pas acheter votre paquet de
cigarettes. Cet exercice a un but très simple : vous empêcher de
faire le mauvais choix.
Le secret, c’est la répétition. Nous l'avons souvent déjà dit, mais
cela vaut la peine de le répéter : si vous voulez changer votre
état d'esprit, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que cela se
produise en un clin d'œil, ou après avoir changé votre habitude
une seule fois. Si par exemple, vous n'achetez pas de cigarettes
ou ne fumez pas toute une journée mais que vous reprenez le
lendemain, il est évident que l'exercice ne vous a pas aidé.
Commencez à vous forcer à changer l'habitude choisie au moins
une fois par semaine. Vous pouvez arrêter d’aller au restaurant
si l'objectif est d'économiser pour faire le voyage dont vous avez
toujours rêvé ou pour vous acheter quelque chose d'essentiel
pour démarrer votre projet. Vous pouvez aussi renoncer à la
télévision si vous souhaitez consacrer ce temps à autre chose,
comme votre famille ou un hobby que vous aviez délaissé.
Commencer par faire ces changements une fois par semaine
n'apportera pas de changement trop brutal dans votre vie, mais
cela vous encouragera car vous vous rendrez compte que vous
êtes capable de vous contrôler. Lorsque vous vous dites :
"Aujourd'hui, je ne vais pas passer l'après-midi à regarder des
séries sur Netflix, mais je vais faire l’effort d’écrire une histoire,
d’apprendre à jouer de la guitare, etc." et que vous le faites, le
message que vous vous envoyez est clair et net. Ce n'est qu’un
début, mais vous pouvez prolonger le temps en répétant
pendant des semaines jusqu'à ce que, presque sans vous en
rendre compte, vous ayez apporté le changement réel dans votre
vie.
Si vous rencontrez des difficultés au début, ne vous découragez pas.
Pratiquer la maîtrise de soi est difficile pour tout le monde. Il est
important de garder à l'esprit que chacun a son propre rythme et donc
d'éviter les comparaisons avec des collègues, des amis ou, pire encore,
des personnes que vous ne connaissez pas et que vous suivez sur les
réseaux sociaux. Concentrez-vous sur votre parcours et sur vous-même.
Nous avons vu que la clé de la maîtrise des émotions et de la force
mentale, qui sont liées, se tourne vers l'intérieur.
3
EXERCICES PRATIQUES POUR CONTRÔLER SON
ÉMOTIVITÉ DANS LA VIE PROFESSIONNELLE ET
PERSONNELLE
N
ous venons de voir que ceux qui maîtrisent leurs émotions
peuvent affronter les différents écueils de leur vie sans se laisser
submerger par ce qu'ils ressentent. Nous avons également
mentionné que bien que certains contrôlent plus naturellement
leurs émotions, nous pouvons tous apprendre à faire de même avec
persévérance et engagement. Le fait est qu’au cours de votre existence,
vous serez confronté à des difficultés dans différents domaines. Pour
simplifier, nous allons diviser votre vie en deux aspects, le premier étant
la carrière et le second les relations. Vous accèderez ainsi à des conseils
ciblés pour chacun qui vous permettront d'apprendre à maîtriser vos
émotions et mieux faire face à l'adversité.
Le monde du travail
Quel que soit votre métier, vous avez certainement dû faire face à
diverses difficultés et, à l'avenir, vous devrez également, par exemple,
piloter une entreprise et motiver votre personnel dans des moments
difficiles, ou encore gérer des clients épouvantables, affronter une crise
et, d'une manière générale, vivre des situations qui vous épuisent
émotionnellement. Même si vous ne dirigez pas une entreprise, si vous
êtes incapable de gérer vos émotions, vous courez le risque qu'elles vous
dominent chaque fois que vous vous disputez avec un collègue, que
votre supérieur ne vous comprend pas, que vous devez travailler plus
longtemps que prévu ou que vous êtes face à un projet très exigeant.
Le goal-setting : de quoi il s’agit et comment contrôler ses
émotions pour y parvenir
Comme son nom l'indique, ce terme anglais signifie "fixer des objectifs" et
constitue un concept de base dans le monde du travail. Beaucoup se
lèvent le matin, vont au travail, font ce qu'ils ont à faire puis rentrent
chez eux le soir. Si vous vous reconnaissez dans cette description, vous
devez probablement sans cesse vous demander quels sont vos objectifs
professionnels. Aller au travail en se disant "Je n'ai pas d'objectifs, je veux
juste survivre ici" n'est pas un bon départ pour travailler à la maîtrise
de ses émotions et encore moins pour se motiver. Un objectif n'est que ce
que vous voulez atteindre par votre performance. Si nous considérons
l'exemple ci-dessus en termes d'objectifs, nous pourrions dire que le vôtre
est ici d'arriver à la retraite. Vous avez maintenant un objectif précis en
tête, une motivation qui vous fera faire un choix plutôt qu'un autre.
Travailler plus dans l'espoir d'être choisi pour une promotion ? Vous
refuserez sûrement, car votre objectif n'est pas de gravir les échelons,
mais simplement de survivre dans l'entreprise jusqu'à prendre votre
retraite. Il faut toutefois préciser que vous devez accorder une attention
toute particulière aux objectifs que vous choisissez, car ils constituent la
base de votre motivation. Si votre objectif est simplement de prendre
votre retraite, il est probable que vous n'ayez pas la motivation nécessaire
au travail pour apprendre, relever des défis et être performant. Abordons
brièvement la manière de définir vos objectifs, sujet qui mériterait un
petit manuel à lui seul, mais il suffit de connaître le modèle S.M.A.R.T.,
qui établit les caractéristiques des objectifs que vous avez choisis :
Spécifiques : par exemple, si votre objectif est de prendre votre
retraite, il est trop général ;
Mesurables : pour évaluer vos progrès éventuels, par exemple "Je
veux franchir la ligne d'arrivée en trente secondes" ;
Accessibles et Réalistes : inutile de viser la lune tout de suite,
vous serez certainement déçu, assurez-vous que votre objectif soit
réalisable pour vous ;
Temporels : votre objectif doit avoir une date-butoir.
L'implication des émotions dans les objectifs
Les émotions sont autant de qualités pour atteindre nos objectifs car
lorsqu'elles nous animent, nous augmentons nos capacités de
raisonnement, de mémoire et de décision. Plus nous sommes concentrés
sur une tâche qui nous implique émotionnellement, plus nous avons de
chances de réussir. Supposons que vous deviez faire un discours devant
vos collègues et que vous vous réjouissiez de le faire. Vous êtes
galvanisé par l'énergie qui règne dans la pièce et exalté à l'idée
d'apporter votre contribution. Vraisemblablement, votre présentation sera
très réussie et marquera l'esprit de ceux qui vous écoutent. On vous
demandera probablement aussi de prendre la parole lors d'autres
événements. Supposons à l’inverse que le jour de la présentation, vous
arriviez déjà en colère, peut-être après une dispute familiale, ou furieux
contre vous-même d'avoir commis une erreur au travail, ou même
énervé à cause des bouchons incroyables que vous avez dû affronter.
Vous prenez la parole, vos émotions négatives prennent le dessus et
l’auditoire le ressent. Peut-être que l'idée d'apporter votre contribution
vous a enthousiasmé au départ, mais maintenant vous êtes plein de
colère et de frustration. Mais là encore, vous pouvez guider vos
émotions, par exemple en orientant la colère que vous ressentez vers une
plus grande concentration.
Conseils et tactiques pour gérer vos émotions au travail :
Écoutez activement. Nous avons déjà vu l'importance de se
connaître soi-même. L'écoute active vous permet justement
d'écouter ce qui se passe en vous. Nous parlons d'une écoute
différente de celle à laquelle nous sommes habitués, plus
cognitive : elle commence par cesser de nier les émotions
négatives. Lorsque vous êtes en colère ou, plus fréquemment,
triste ou en souffrance, vous pouvez parfois nier ce que vous
ressentez. Désormais, n’ignorez plus vos émotions mais écoutezles et prenez-en conscience. Cela vous permettra de ne pas vous
détacher de l'expérience douloureuse que vous vivez, mais de la
métaboliser, jusqu'à ce que vous en sortiez. Cela aura un impact
positif sur votre vie professionnelle, car vous serez en mesure de
contrôler vos émotions négatives en partant du constat qu'elles
existent bien et que vous les vivez.
Exprimez vos émotions. Dans le même ordre d'idées, il n'est
jamais bon de tout garder à l'intérieur, et cela vaut également
pour le travail. Si vous êtes triste ou en colère, parlez-en à un
collègue en qui vous avez confiance ou, de manière générale,
apprenez à exprimer ce que vous ressentez de manière
constructive. Si vous êtes en colère, par exemple, il ne sert à
rien de vous en prendre à vos collègues ou de lancer des objets
contre le mur, ils n'ont rien à voir avec la cause de votre colère.
Peut-être pourriez-vous essayer de marcher ou de courir un peu
avant d'aller au bureau pour relâcher les tensions, ou de vous
détendre avec une méditation rapide dans votre salle de bains
ou, mieux encore, sur votre terrasse, ou même en faisant une
pause.
Ouvrez-vous aux émotions des autres. Si travailler sur vos
propres émotions est déjà complexe, vous risquez de vous
demander : "Pourquoi m’occuper aussi des émotions des autres ?"
Vous devez savoir que les émotions des autres peuvent toujours
avoir un impact sur votre humeur et vos performances
professionnelles. Il est donc important de travailler à développer
votre empathie, surtout si naturellement, vous en avez peu ou
pas du tout. En effet, l'empathie et la compréhension permettent
également de transmettre une attitude positive aux autres, ce qui
est crucial si vous êtes un manager.
Sachez vous comporter dans les situations tendues. Si la gestion
des émotions peut être relativement aisée lorsque tout va bien
ou lors des journées "calmes" au travail, les choses se
compliquent lorsque nous sommes dans des situations tendues.
En repensant à vos réactions lors de moments de grand stress
au bureau, par exemple en raison d'une surcharge de travail,
d'un scandale impliquant votre entreprise ou lorsque vous étiez
en danger de faillite, vous vous rendez probablement compte que
vous n'avez pas géré la situation de la meilleure façon possible.
Si quelqu’un vous provoque, il importe de rester calme. Vous
devez sûrement vous dire que c’est plus facile à dire qu'à faire,
et ce n'est certainement pas une attitude facile à garder, surtout
si la personne en question vous provoque avec une certaine
régularité. Mais face à des gens qui cherchent à créer des
querelles, des malentendus et des incompréhensions, rester calme
est à la base de votre sérénité. Lorsque vous devez donner votre
opinion, avant de formuler une critique, n'oubliez pas de parler
de manière constructive, en vous concentrant sur ce qui est bon,
puis sur ce qui ne l'est pas. A fortiori si vous occupez une
position importante dans l'entreprise, n’oubliez pas que l'état
émotionnel de vos employés, ou en tout cas de vos
collaborateurs, dépend aussi de la façon dont vous vous
comportez et dont vous leur parlez. Dans une situation de
conflit, qui entraîne inévitablement beaucoup de tension, il est
essentiel de conserver sa maîtrise de soi. Crier, menacer, jeter des
objets contre le mur, gâcher son travail ou celui des autres, etc.
sont autant de comportements d'une personne incapable de
contrôler ses émotions. Si vous avez affaire à une personne en
colère, vous risquez de répondre avec la même colère. La clé est
d'apprendre à réagir de manière constructive, à ne pas répondre
à la colère par la colère, mais à rester calme et à garder le
contrôle. Il s'agit d'un travail très difficile qui peut vous sembler
impossible maintenant, illusoire même, mais en réalité, avec
beaucoup de travail et d'engagement, il est possible de rester
calme même face à une énième réflexion décourageante de
votre chef ou de discuter de manière constructive avec votre
collègue en colère.
Enfin, votre corps peut vous aider à gérer vos émotions, notamment
dans les moments de tension. Bien se reposer, faire du sport et pratiquer
des exercices de respiration sont autant d’outils qui vous permettront de
gérer vos émotions. En cas de besoin, par exemple lorsque tout le monde
au bureau est tendu à cause de la visite imminente du PDG, ou lorsque
toute l'entreprise transpire d'inquiétude et que vous ne savez pas
exactement pourquoi, vous pouvez vous éloigner de votre bureau et vous
ménager un peu d'espace et de temps pour pratiquer des exercices de
méditation rapides en vous concentrant sur votre respiration. Se
concentrer sur sa respiration permet en effet de se calmer.
La vie personnelle : comment gérer ses émotions dans ses
relations.
Nombreux sont ceux qui ont également du mal à gérer leurs émotions
dans la cellule familiale. Partant du principe qu'aucune famille n'est
parfaite (car la perfection n'existe tout simplement pas) et que certaines
publicités ne servent qu'à nous mettre la pression, il faut que chaque
membre de la famille travaille sur sa capacité à contrôler et à gérer ses
émotions pour éviter qu'elles ne prennent le dessus, surtout dans les
moments de tension. Tout comme au travail, dans la famille (ainsi que
dans d'autres domaines de votre vie personnelle, par exemple avec vos
amis), il peut se produire des épisodes et des situations où les gens sont
en colère, où l'on se fait la tête pendant des jours et où, en général, il
règne une ambiance malsaine qui peut avoir entre autres de graves effets
à long terme sur la croissance et le développement des enfants et des
adolescents.
Conseils pratiques pour gérer vos émotions dans votre vie
personnelle
Exprimez et acceptez ce que vous ressentez. Tout garder à
l'intérieur n'est jamais une bonne idée. Vous avez sans doute
déjà remarqué que lorsque nous sommes heureux, nous voulons
le crier sur tous les toits, alors que lorsque nous sommes tristes
ou en peine, nous avons tendance à tout garder pour nous. Ce
n'est une bonne chose ni pour vous, ni pour les personnes qui
vous entourent. Votre mauvaise humeur et votre apathie risquent
d'affecter la vie familiale, ou la dynamique au sein du groupe
d'amis, même à long terme. Cela ne sert à rien de dire : "Ça va"
ou "Il n'y a pas de raison de s'inquiéter", peut-être pour
protéger vos enfants, car les gens voient très bien que quelque
chose vous perturbe, même les enfants. Le changement se
produit au moment où vous acceptez, comprenez et vivez
correctement ce que vous ressentez. Bien entendu, savoir gérer
ses émotions ne signifie pas que l'on cesse de ressentir des
émotions négatives, ce qui serait impossible, mais que l'on
apprend à bien les gérer.
Acceptez les émotions des autres. Prenons l'exemple de vos
enfants. De nombreux parents ont tendance à dire à leurs
enfants des phrases comme "Arrête de pleurer", "Ne sois pas
triste, tu n’as aucune raison de l'être" ou "Tu es en colère pour
cette petite chose ?" Nier ou déprécier les émotions des autres
membres de la famille, en particulier des enfants en phase de
croissance, n'est certainement pas propice à l'harmonie familiale
et au bien-être des membres de la famille. Si vous avez des
enfants, expliquez-leur que les émotions existent, qu'elles font
normalement partie de la vie et qu'elles doivent être acceptées en
tant que telles, comprises et traitées correctement. Si votre enfant
est triste ou en colère, par exemple, vous pouvez le guider pour
qu'il exprime convenablement ce qu'il ressent. Dans le cas de la
colère, si vous le voyez crier sur son petit frère ou jeter ses
jouets contre le mur, vous pouvez lui proposer de jouer ensemble
dans le jardin, en pensant à un jeu qui lui demandera beaucoup
d'efforts moteurs, car l'activité physique aide à libérer les
émotions.
Méfiez-vous de la vie tranquille et de l'idée de "perfection".
Revenons à l'idée de perfection car bien qu'elle n'existe pas, nous
finissons tous par développer certains critères selon lesquels
quelque chose sera parfait, ici la famille. Supposons que pour
Pierre, la famille parfaite est celle où sa femme et lui travaillent,
où les deux enfants font du sport en plus de l'école, vont chez
les scouts et font mille autres activités. Pour Julie, la famille
parfaite est celle où elle travaille à temps partiel, ce qui lui laisse
du temps à consacrer à ses enfants. Pour Marc, la famille
parfaite est celle où sa compagne et lui peuvent compter sur les
grands-parents pour garder leur enfant. Comme vous pouvez le
constater, chacun a sa propre idée de la "perfection" qui, en
réalité, ne respecte pas de normes universelles, mais plutôt des
normes individuelles. Comme toujours, nous sommes ici aussi
victimes des idées et des croyances des autres, à commencer par
celles inculquées dans notre enfance, jusqu'à celles que l'on nous
sort encore tous les jours, comme les publicités montrant des
familles parfaites en train de dîner ou de prendre le petitdéjeuner autour d'une table où tout le monde est toujours en
train de rire, de s'embrasser et de s'aimer. En réalité, aucune
relation n'est uniquement faite que de "hauts". Il y a toujours des
bas. Il est normal de se disputer avec son conjoint, de se fâcher
contre un enfant, de voir son enfant se fâcher contre vous, etc.
Si vous vous accrochez à la notion de "perfection" en ce qui
concerne votre famille, et que vous êtes peut-être en colère,
triste ou agacé quand elle s'écarte de l’idéal que vous vous êtes
fixé, arrêtez tout de suite, c'est un jeu très dangereux qui ne
fera qu'alimenter les problèmes au sein de la cellule familiale. De
même, beaucoup étouffent leurs sentiments et, comme on dit,
"lavent leur linge sale en famille", convaincus que cela est
nécessaire pour maintenir un statu quo. La mère qui va
chercher ses enfants à l'école n’imagine même pas raconter aux
autres mères la dispute de la veille avec son mari, ou que son
fils boude parce qu'elle ne veut pas qu’il aille à la fête
d'anniversaire de son copain, ou qu’elle a parfois du mal à
communiquer avec ses beaux-parents. L'idée du statu quo repose
en grande partie sur la notion même de "perfection", sur le
besoin de faire croire aux autres que sa famille est parfaite. Vous
êtes-vous déjà demandé ce qu’il se passait une fois les portes
closes de ces familles qui sont tout amour ? La perfection risque
de paralyser toutes vos émotions et celles des autres membres de
votre famille, en encourageant les réactions négatives face à une
erreur ou une broutille.
L'interconnexion des émotions. En famille, il est normal de
partager ses émotions avec les autres membres, surtout quand
quelque chose de grave ou d'important se produit. Un deuil, une
maladie grave, un problème financier sérieux et tout le monde,
en tant que membres d'un même foyer, ressent des émotions à
ce sujet. Gardez toujours à l'esprit que chaque membre est un
individu et peut donc réagir différemment à l'événement.
Lorsque le chien meurt, la maman peut pleurer pendant trois
jours, le papa peut ne s'émouvoir que pendant une heure, Lucas
peut réagir en voulant un autre chien immédiatement et
Matthieu peut alterner entre le désespoir et la joie en se
rappelant les moments passés avec son ami quadrupède. Il n'y a
pas de bonne façon de réagir à une situation. N'agressez pas les
membres de votre famille avec des phrases comme "Tu pourrais
montrer un peu plus de chagrin pour la mort de ton grandpère", car peut-être que le petit-garçon vit ce décès d'une
manière différente de la vôtre, qui n'implique pas de larmes, ou
qu'il préfère se défouler dans sa chambre. Lorsque nous
ressentons des émotions, nous nous replongeons dans le passé et
dans ce que nous ressentions alors. Il est donc probable qu’au
décès de votre père (le grand-père de vos enfants), vous ne
réagissiez pas uniquement en fonction de la disparition réelle,
mais que vous reviviez des émotions déclenchées par les
moments passés avec lui ou que vous vous souveniez de la mort
de votre grand-père.
Soyez serein. C'est le point essentiel. Une personne sereine est
parfaitement capable de connaître et de gérer ses émotions.
Celui qui vit en revanche dans un état constant de stress,
d'inquiétude, d'anxiété et de tristesse peut avoir plus de mal à
faire correctement face aux moments difficiles, ou juste à la vie
quotidienne avec sa famille ou ses amis.
Comment surmonter émotionnellement un divorce
Un divorce n'est pas seulement une séparation physique mais avant tout
une séparation émotionnelle et psychologique. Que cela arrive
soudainement ou au contraire, après des années, presque comme un
épilogue que tout le monde attendait, il entraîne une série de
conséquences psychologiques qui se poursuivent souvent bien au-delà de
la période du divorce, voire pendant des années. Examinons quelques
conseils pratiques pour faire face au divorce aussi bien que possible d'un
point de vue émotionnel :
Acceptez ce qui s'est passé. Cela peut sembler difficile, parfois
même impossible. C'est peut-être vous qui avez demandé le
divorce, mais c'est le comportement de l'autre (tromperie,
violence, etc.) qui vous y a poussé. Là encore, c'est peut-être
votre mari ou votre femme qui vous a mis devant le fait
accompli et, bien que cela ne soit pas une surprise, vous ne
savez comment réagir maintenant que c'est bien réel. Se séparer
de son mari ou de sa femme signifie laisser derrière soi de
nombreux souvenirs et habitudes partagés, même dans la vie
intime. S'entêter à ne pas accepter le divorce ne mènera
cependant à rien. Essayez de comprendre la douleur que vous
ressentez, de reconnaître qu'elle fait partie de votre vie et de
vous efforcer de bien la gérer sur le plan émotionnel car, même
si cela vous semble insensé aujourd'hui, cette expérience pourrait
vous faire beaucoup grandir.
Ne vous isolez pas. Plus vous avez aimé, ou aimez encore, votre
mari ou votre femme, plus vous aurez l'impression d'avoir été
écrasé par un train à grande vitesse. Il est normal que vous
passiez beaucoup de temps seul à pleurer, mais essayez de ne
pas vous isoler. Il est contre-productif d’enfouir vos émotions au
fond de vous-même et peut-être de vous contenter de sortir en
affichant un faux sourire pour se faire croire que tout va bien.
Retrouvez votre équilibre émotionnel. Ne soyez pas pressé de
chercher une autre relation, ne vous forcez pas à faire ce que
vous ne voulez pas faire et, s'il est vrai que vous devez éviter
de vous isoler, il est également vrai que vous obliger à voir des
couples d’amis tous les samedis n'est peut-être pas bon pour
vous. Prenez le temps de traiter vos émotions, sans vous
précipiter et sans vous comparer aux autres. Chacun a son
rythme.
Suivez une formation sur l'intelligence émotionnelle. Si vous
n'avez pas réussi à gérer correctement vos émotions jusqu'à
présent, il est probable que vous n'y parviendrez pas de sitôt
car, comme nous l'avons vu, cela implique un travail difficile fait
de constance et de répétition. Un cours d'intelligence
émotionnelle, à combiner avec votre travail individuel sur
l'apprentissage de la gestion de vos émotions, conduira à une
amélioration émotionnelle générale. L'intelligence émotionnelle
repose sur cinq piliers : la connaissance de soi, la régulation des
émotions, l'auto-motivation, l'empathie et les compétences
sociales.
Comment surmonter émotionnellement une maladie
Beaucoup d'entre nous ont peut-être connu des gens qui, face à une
maladie grave, ne se sont pas apitoyés sur leur sort mais ont bien réagi
sur le plan émotionnel, au point qu'ils ont souvent réussi à transformer
une expérience qui, pour beaucoup, aurait été exclusivement négative en
une source de croissance. Si on vous a diagnostiqué une maladie, en
particulier une maladie grave, il est important que vous vous donniez le
temps d'assimiler ce qui s'est passé. Vous pouvez pleurer, vous mettre en
colère, être frustré, mais ressasser des émotions négatives ne vous aidera
pas. Malheureusement, c'est votre nouvelle réalité, alors apprenons à
connaître quelques astuces pour la vivre au mieux :
- (Re)découvrez votre capacité de résilience.
Nous nous pencherons sur la résilience, mais pour l'instant, il vous suffit
de savoir que c’est la capacité à faire face à l'adversité de façon correcte
et productive. Une personne résiliente s'adapte facilement à son
changement de vie et de normalité et ne s'accroche pas à ses anciennes
habitudes. Il ou elle sait que la vie est un flux, que tout change et que
l'idée que tout restera identique à jamais n'est tout simplement pas
réaliste. Cela ne signifie pas que la personne ne sera pas confrontée à
des difficultés émotionnelles ou pratiques dans le processus d'adaptation,
mais qu'elle est capable de vivre correctement ce processus. Participez
activement à l'organisation de votre nouvelle vie quotidienne, ne
déléguez pas tout à votre conjoint, à vos parents ou à d'autres
personnes. Déterminez comment vous voulez vivre votre nouveau
quotidien, identifiez ce qui vous fait du bien, découvrez de nouvelles
passions et ressortez les rêves que vous aviez mis de côté. Si par
exemple votre maladie vous oblige à passer beaucoup de temps à
l'intérieur, faites en sorte que la pièce où vous passez le plus de temps
soit aussi confortable que possible, organisez la visite de vos amis et de
votre famille, ressortez votre vieille guitare, essayez de dessiner, etc.
- Acceptez la situation.
Le processus d'acceptation est à la base de toutes vos émotions et de tous
les défis que la vie vous présente. Il va sans dire qu'accepter un petit
problème, comme avoir une mauvaise note à l'école, ou même (encore
plus trivial) ne pas trouver le livre ou la robe que l'on cherche depuis
longtemps, est extrêmement plus facile que d'accepter le diagnostic d'une
maladie grave, peut-être dégénérative ou terminale. Cependant, la
volonté de celui qui veut bien gérer ses émotions est toujours sousentendue. Lutter contre l’épreuve elle-même, ne pas l'accepter, c'est aussi
lutter contre toutes les émotions qu'elle nous fait ressentir. Beaucoup
peuvent avoir du mal à accepter leur maladie à cause de la peur, de la
honte (si par exemple, ils doivent peu à peu compter sur les autres pour
la moindre chose), de l'angoisse, de la douleur... Cependant, l'acceptation
de la maladie est le point de départ pour y faire face.
Bien entendu, ces conseils conviennent également aux maladies ou
blessures sans gravité, comme une fracture de la jambe qui vous oblige à
porter un plâtre et à changer votre vie quotidienne pendant quelques
semaines.
4
L’INFLUENCE DE NOTRE VOIX INTÉRIEURE
N
ous nous parlons tous à nous-mêmes, c'est ce qu’on appelle notre
dialogue intérieur. Peut-être n'y avez-vous jamais prêté attention
et, avant d'aller plus loin, il serait judicieux de penser à la journée
que vous venez de passer et de vous concentrer sur ce que vous
vous êtes dit. Notre voix intérieure est cruciale pour déterminer notre
état d'esprit. La plupart des gens pensent à tort que l'état d'esprit se fait
tout seul, que nous n'avons aucun contrôle sur lui. Il se trouve en nous
et, comme nous pouvons travailler sur tout ce qui est interne, nous
pouvons aussi déterminer comment nous nous sentons.
Le problème réside précisément dans notre habitude de donner trop de
pouvoir à tout ce qui se passe hors de nous (sur lequel, rappelons-le,
nous n'avons aucun contrôle). Quelqu’un nous fait un compliment ? Là,
on se sent bien, on est même heureux. Une mauvaise note à un examen,
ou une remarque désagréable de notre chef ? C’est notre moral qui en
pâtit. Nous avions prévu de sortir et il pleut ? Nous sommes obligés
d'annuler et nous sommes frustrés. Les exemples pourraient se multiplier
à l'infini. Il est donc important de se concentrer sur tout ce qui se passe
en vous, car votre voix intérieure, qui vous parle régulièrement, est bien
plus forte que tout ce qui pourrait se passer hors de vous.
Le dialogue intérieur (connu sous le nom anglais de "self talk") peut se
manifester soit dans le cadre de conversations réelles à voix haute avec
soi-même, soit dans la tête. Le mode n'est pas important, ce qui compte
c'est de prêter attention à ce que vous vous dites et à la fréquence à
laquelle vous le faites.
Supposons que vous ayez travaillé nuit et jour, toute une semaine, pour
présenter votre projet à la réunion d'aujourd'hui. Le chef ne choisira
qu'une seule proposition parmi tous les collaborateurs. Pendant que vous
travaillez sur le projet, que vous dites-vous ? Vous vous répétez
probablement, peut-être sans même vous en rendre compte, des phrases
comme "Mais pourquoi je fais ça ? Je sais déjà que le chef choisira le
projet de Paul Beaulieu", "Hier soir, ma présentation m’avait l’air
meilleure", "Peut-être qu'elle n'est pas aussi intéressante que je le crois",
"Je sais déjà qu'au moment de présenter le projet, je ne saurai pas quoi
dire". Pensez à la différence de situation et à ce que vous ressentiriez si,
de votre côté, vous travailliez sur votre projet en disant "Beau travail",
"Mon idée est vraiment originale, si elle n'aide pas le chef, je verrai si je
peux la développer d'une autre manière", "Je viens d'avoir une idée
brillante qui va aider le projet", "Je suis sûr que pendant la présentation,
tout le monde sera étonné de découvrir le rapport qualité-prix de ma
proposition". Il s’agit de comprendre que l'état d'esprit est influencé par
la conversation intérieure. Dans le premier cas, la personne est
démoralisée, pas sûre d’elle, et va aller à la présentation en doutant
d’elle-même et de ce qu’elle a fait, peut-être en se faisant des remarques
plus négatives encore en apprenant que c’est un autre projet qui a été
choisi. Des phrases comme : "Pourquoi ai-je participé ? Je sais que je ne
suis pas aussi bon que Beaulieu", "J'ai vu Martin se moquer de moi, il a
dû me prendre pour un imbécile !", "De quoi j’ai eu l’air quand on a
présenté celui de Galois après mon petit projet", et ainsi de suite. Dans
le second cas, la personne est dans un état d'esprit bien disposé, chargé
à bloc, en mouvement. Il sait que son projet ne sera peut-être pas celui
choisi par le chef, mais cela n'entamera pas sa confiance en lui.
Notre voix et celle des autres
S'il est vrai que dans le dialogue intérieur, c'est toujours vous qui vous
parlez à vous-même, il est également vrai que très souvent, certaines de
ces voix ne sont pas à nous mais à ceux qui ont été importants dans
notre vie et qui le sont peut-être encore. Cela fonctionne un peu comme
avec les paradigmes qui nous ont été inculqués par la société et, en
premier lieu par la famille, ou avec les biais cognitifs. En effet, nous
sommes tous esclaves de toute une série d'habitudes et de croyances
mentales que nous nous sommes appropriées, non pas parce qu'on y croit
aveuglément ou qu’on les a choisies, mais parce qu'elles nous ont été
inculquées. La phase d'inculcation atteint son maximum au cours des
cinq premières années de la vie d'un enfant, mais elle ne se termine
jamais en réalité. Nous sommes tous une sorte de rouage pour lequel la
société a déjà tout arrangé, et nous nous retrouvons donc avec des
étapes préétablies à atteindre dans un délai imparti, ou avec toute une
série de règles et d'interdictions qui ne servent souvent à rien et ne
favorisent pas notre évolution, mais servent uniquement à nous faire
nous comporter comme les autres et à maintenir le statu quo. Il est donc
probable que certaines des conversations que vous avez avec vous-même
trouvent leur origine dans les discours d'autres personnes, et que vous
n'en êtes même pas conscient. Prenons l'exemple de Lucas qui a la
trentaine aujourd'hui. Toute son enfance, son père lui a dit qu'il n’était
bon à rien, et l'a même comparé à son frère aîné qui avait de bonnes
notes à l'école, ou à son cousin, qui était très bon en sport. Lucas a
donc grandi en se sentant toujours inférieur à son frère ou à son cousin
et, en général, aux autres. Peut-être que Lucas a d'autres talents que son
frère et son cousin n'ont pas, ou qu'il n'a rien de spécial, mais il n'est
certainement pas inférieur aux autres. Cependant, lorsque Lucas se parle
à lui-même, il se surprend à dire des phrases telles que "Je n'y arriverai
jamais", ou "Je ferais mieux d'abandonner, je sais que c’est Marion qui
aura la promotion", etc. Bien que ce soit Lucas qui se dise ces choses, et
il entend peut-être même sa propre voix, mais c'est en fait la voix de son
père qui est à l'origine de tout cela, car Lucas s’est désormais approprié
la conviction de ses parents qu'il n'est pas assez doué.
Conseils pratiques pour un dialogue intérieur sain et productif
Si vous vous êtes reconnu dans l'exemple de Lucas, pas de panique. La
plupart d'entre nous sont aux prises avec un dialogue intérieur qui est
tout sauf simple, souvent négatif, et qui peut affecter notre réussite et
notre bonheur. Les personnes mentalement fortes sont capables
d'entretenir un dialogue intérieur positif, ce qui leur permet de se sentir
encouragées et de trouver la motivation pour atteindre leurs objectifs.
Mais comment changer la façon dont nous nous parlons à nous-mêmes ?
Voici quelques conseils pratiques :
Faites le point sur la situation. Surtout si le concept de dialogue
intérieur vous était étranger jusqu'à présent, vous devez vous
en emparer et vous demander ce que vous vous dites lorsque
vous vous parlez à vous-même. Êtes-vous comme Lucas, avezvous tendance à vous déprécier, peut-être parce que vous êtes
influencé par des croyances inculquées par d’autres ? Ou êtesvous votre "pire ennemi" et vous ne pouvez pas vous résoudre à
dire quoi que ce soit de positif ? Ou peut-être que votre dialogue
intérieur a des hauts et des bas, avec des moments où vous
pouvez vous parler de manière encourageante et positive et
d'autres où vous avez un dialogue intérieur qui n'est pas du
tout constructif.
Soyez attentif aux situations désagréables où votre voix
intérieure entre en jeu. Le dialogue intérieur a lieu
principalement face aux difficultés et c'est justement à ces
occasions que nous avons tendance à être durs, voire cruels avec
nous-mêmes. Une femme qui vient de découvrir que son
compagnon la trompe pourrait se dire : "Quelle naïveté,
comment ai-je pu le croire ? Je suis une idiote, je suis une idiote
!". Dans ce cas, la femme assume toute la responsabilité de ce
qui s'est passé et se flagelle, ce qui l'empêche de penser
clairement et de manière productive. Essayez également de
remarquer dans quelles situations vous commencez à vous parler
à vous-même pour passer en revue tout ce qui pourrait mal
tourner. Cela peut se produire dans n'importe quelle situation,
qu'elle soit apparemment négative (par exemple, lorsque vous
êtes licencié), neutre ou même potentiellement positive (par
exemple, lorsque vous êtes sur le point d'embarquer pour la
destination de vos rêves). C'est là que vous pouvez commencer à
vous dire que vous n'allez pas vraiment vous amuser, que votre
ami Franck avait raison, que vous auriez peut-être mieux fait
d'utiliser cet argent pour le crédit de la maison, etc.
Comprenez que le dialogue intérieur n'est pas toujours utile.
Dans certaines situations, les conversations que nous avons avec
nous-mêmes peuvent être productives, si elles sont positives,
mais il n'est pas toujours nécessaire d'avoir ce dialogue avec soimême. Lorsque vous vous surprenez à penser et à vous dire des
phrases négatives, prenez le temps de vous poser la question :
"Est-ce utile pour moi de me dire cela ?" Si, pour reprendre
l'exemple de la personne sur le point de décoller, vous vous
retrouvez au pied de l'avion à vous sentir coupable d'avoir
dépensé cet argent pour le voyage, alors que vous savez que
même si vous aviez décidé de ne pas partir, vous l'auriez
perdu, demandez-vous si ces propos que vous vous tenez sont
utiles. La réponse est bien sûr "non". Comme si elles étaient
écrites sur un tableau noir, effacez-les et remplacez-les peut-être
par des phrases positives telles que : "J'ai bien fait de m'offrir ce
voyage !" ou "Je suis fier de moi. C'est grâce à mon talent et à
mon travail acharné que j'ai gagné l'argent dont j'avais besoin
pour pouvoir vivre ce rêve".
"Bravo !" est le mot clé. Repensez à la semaine écoulée et
essayez de vous rappeler combien de fois, au cours de vos
conversations avec vous-même, vous vous êtes dit "Bravo !".
Vingt ? Deux ? Zéro ? La plupart d'entre nous passent des jours,
parfois des semaines ou des mois, sans jamais se féliciter. Vous
risquez de vous dire : "Ma vie est nulle, comment pourrais-je me
féliciter ?" ou encore : "Je ne suis rien, je ne peux pas me
résoudre à dire que je suis bon". La réalité est que nous sommes
et nous devenons ce que nous pensons. Si vous restez bloqué sur
des pensées et des conversations avec vous-même qui tournent
autour de phrases comme celles ci-dessus, c'est le serpent qui se
mord la queue. Nous sommes tous confrontés à des difficultés.
Nous avons tous des forces et des faiblesses. Nous avons tous des
succès et des échecs. Le problème est que, comme nous l'avons
déjà mentionné, la plupart des gens ont tendance à se
concentrer sur ce qu'ils considèrent comme des erreurs ou des
échecs, plutôt que sur ce qu'ils ont fait de bien. Commencez à
changer votre façon de penser et, même maintenant, prenez le
temps de vous dire "Bravo !". Il est probable qu'au début, vous
viviez ce changement presque comme une contrainte qui ne vous
correspond pas, mais vous découvrirez peu à peu que, comme
tout le monde, vous avez des points forts et des raisons de vous
féliciter. Vous pouvez commencer par les petites choses, comme
lorsque vous apprenez à faire du vélo et que vous apprenez,
avant tout, que vous devez vous asseoir sur la selle. Si vous ne
vous approchez pas du vélo, vous n'apprendrez jamais à
pédaler. Commencez donc par l'essentiel et efforcez-vous chaque
jour de trouver une ou plusieurs raisons d'être fier de vous.
Pour résumer, il est donc important de comprendre que nous sommes ce
que nous pensons être. Une personne qui se répète constamment qu'elle
ne vaut rien, qu'elle est inférieure aux autres, qui a tendance à se
gronder, à s'accuser de tout ("Je l'ai bien mérité !", "J'ai eu tort de...")
vivra certainement dans un état d'insatisfaction constant où il est
impossible d'avoir la force mentale pour réaliser ce qu'elle veut. Votre
objectif est donc de changer (lentement et grâce à la répétition) le type
de conversation que vous avez avec vous-même. Concentrez-vous de plus
en plus sur les aspects positifs, en vous rappelant de ne pas les chercher
hors de vous, mais de faire une recherche intérieure. Si par exemple,
vous vous êtes disputé avec votre collègue, au lieu de vous marteler des
phrases négatives et décourageantes qui ne feront qu'aggraver votre
colère, votre déception et votre frustration, vous pouvez vous dire :
"Bravo, j'ai bien fait de réagir calmement face aux insultes de mon
collègue". À long terme, cette attitude vous prédisposera de plus en plus
à augmenter votre force mentale.
5
CHANGEZ D’ÉTAT D'ESPRIT. CONCENTREZ-VOUS
SUR LA SOLUTION, PAS SUR LE PROBLÈME
E
n cas de problème, beaucoup d’entre nous ne cherchent pas de
solutions possibles mais se concentrent sur la difficulté qui se
présente à eux. Si vous vous reconnaissez dans cette description, ne
désespérez pas. Il est tout à fait normal d'avoir cet état d'esprit car
nous avons appris toute notre vie à raisonner ainsi. Mais la bonne
nouvelle, c’est qu'il est possible de changer d'état d'esprit en choisissant
de se concentrer sur les opportunités qui mènent aux solutions.
En vous focalisant sur le problème au point de ne plus penser à autre
chose, vous ne faites que l'amplifier. Imaginons que vous vous promeniez
et que vous voyez soudain une flaque d'eau. Vous vous arrêtez, vous
êtes inquiet, vous ne savez pas si la flaque est profonde et donc
dangereuse, et cette eau si sombre ne vous met pas à l'aise. Admettons
que la flaque d'eau soit votre problème. Si vous décidez de la contourner
ou même de la sauter sans y prêter plus d'une seconde d'attention, vous
poursuivrez votre chemin, alors que si vous restez bloqué là et que vous
pensez sans cesse "Je me demande si la flaque est profonde", "Et si je
tombais dans la flaque, que se passerait-il ?" et ainsi de suite, vous
risquez de rester bloqué un bon moment au même endroit. Le plus
surprenant, c'est qu'alors que vous ne quittez pas la flaque des yeux et
que vous vous posez toutes ces questions, vous ne voyez pas en quoi il
est facile, et même amusant ou constructif, de la contourner ou de la
sauter. Avec les problèmes et les solutions, cela fonctionne de la même
manière.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la loi de l'attraction. C'est
l'une des lois de l'Univers et, pour mieux la comprendre, il faut partir du
principe que tout est énergie, nous y compris. L'énergie se manifeste par
certaines vibrations se déplaçant à certaines fréquences. Il ne s'agit pas
de mysticisme ou de "New Age", mais d'une simple vérité qui une fois
assimilée, nous permet de réaliser que notre vie est influencée par ce que
nous demandons. Vous devez sans doute vous dire : "Mais je ne fais que
recevoir des problèmes de la vie, je n'en veux évidemment pas d’autres
!". Au contraire, selon toute probabilité, vous vous concentrez tellement
sur ces difficultés que la loi de l'attraction vous envoie exactement ce que
vous demandez, à savoir plus de problèmes.
Ceux qui désirent la richesse économique ne doivent pas penser ou dire :
"J'aimerais avoir plus d'argent" ou "J'aimerais vivre dans une belle grande
maison sans avoir de crédit à rembourser" car, dans ce cas, la loi
d'attraction perçoit votre demande comme ce qu'elle est : un manque.
Demandez plus de manque, et l'abondance ne se manifestera jamais dans
votre vie. Commencez par faire preuve de gratitude pour ce que vous
avez déjà, et vous obtiendrez bientôt encore plus. Vous voyez comment
ça marche ?
Concentrez votre énergie sur la solution
Lorsque vous êtes confronté à un problème, petit ou grand, commencez
par vous dire que ce n'est pas la fin du monde. Il est vrai qu'il existe de
grandes épreuves, comme une grave maladie, la perte d'un être cher ou
de sérieux problèmes financiers qui vous empêchent peut-être de
subvenir confortablement aux besoins de votre famille. Cependant, il est
aussi vrai que, dans tous les cas, s'attarder de manière obsessionnelle sur
le problème sans chercher de solution ne servira à rien et ne fera que
l'amplifier. Pour commencer à vous concentrer sur la solution, il vous
faut opérer de petits changements chaque jour dans votre façon de
penser. Il sera contre-productif de tout vouloir "tout de suite", et vous
abandonnerez peut-être si vous n'atteignez pas immédiatement ce que
vous vous êtes fixé. La méthode Kaizen, largement utilisée dans les
entreprises mais adaptable à tous les domaines, nous propose justement
d'apporter de petits changements dans notre vie quotidienne, de
progresser et de croître quand et si nous le voulons. Pour commencer,
prenez donc conscience que se concentrer sur le problème n'apportera pas
de solution, mais risque au contraire de vous faire entrer dans la spirale
de l’overthinking, c'est-à-dire de la pensée exagérée et non constructive
qui, à terme, peut entraîner toute une série de problèmes sur le plan
physique, psychologique et émotionnel.
Lorsque vous vous fixez un objectif, concentrez votre énergie
exclusivement sur ce que vous devez faire pour l'atteindre. Les objectifs
ne s’atteignent pas par miracle, vous devez créer une stratégie d'actions
pratiques à entreprendre pour y parvenir. Concentrez-vous sur cela
plutôt que sur les difficultés auxquelles vous êtes confronté. En
réfléchissant à la solution, vous vous apercevrez souvent qu'il en existe
plusieurs, et vous passerez du stade où vous n'en voyez aucune à celui
où vous devez choisir celle qui vous convient le mieux. Notre esprit est
comme un coffre à trésor qui contient des propositions, des idées, des
énergies positives, des opportunités et bien d'autres choses encore.
Cependant, la plupart d'entre nous n'ont pas l'habitude de l'utiliser
correctement, en toute conscience, et de l'exploiter au maximum de son
potentiel. N'oubliez pas non plus que ce sur quoi vous vous concentrez se
développe. Si vous vous concentrez sur le problème, il prendra de
l'ampleur et deviendra parfois si important que vous risquez de le perdre
de vue. Si au contraire vous vous concentrez sur la recherche d'une
solution, l’éventail des possibilités et des opportunités s'élargira.
Ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas
Nombreux sont ceux qui, au lieu de se concentrer sur ce qu'ils veulent,
fixent leur attention sur ce qu'ils ne veulent pas. Vous pensez sans doute
ne pas faire partie de cette catégorie et, en fin de compte, personne ne
décide consciemment de se concentrer sur ce qu'il ne veut pas vraiment.
Le fait est que, comme nous l'avons déjà mentionné, nous passons
presque tous la plupart de notre temps en pilotage automatique : nous ne
prenons pas nos décisions et ne réfléchissons pas consciemment mais
inconsciemment. Notre inconscient est une somme de préjugés cognitifs
et de paradigmes inculqués par la société et par notre famille, ainsi que
par d'autres situations auxquelles nous avons été confrontés, en
particulier pendant l'enfance (par exemple à l'école). Supposons que vous
vous disiez : "Je ne veux plus avoir de dettes" ou "Je ne veux pas faire
des heures supplémentaires ce week-end" et voilà que vous vous
découvrez des dettes et que votre chef vous confie un projet important
qui vous demandera de travailler dix-huit heures par jour le week-end.
Vous voyez comment, dans ce cas, vous vous concentrez sur ce que vous
ne voulez pas ? Vous ne voulez plus avoir de dettes et vous ne voulez
pas faire d’heures supplémentaires le week-end qui, dans l'esprit de
chacun, est le moment qu’on consacre à la détente ou à la famille.
Commencez à changer votre état d'esprit et concentrez-vous sur ce que
vous voulez plutôt que sur ce que vous ne voulez pas. Au lieu de vous
dire : "Je ne veux plus de dettes", pensez : "Je veux avoir de l'argent", ou
au lieu de vous dire : "Je ne veux pas faire d’heures supplémentaires ce
week-end", dites-vous : "J'ai hâte de passer du temps avec la famille ce
week-end", et vous verrez que, bientôt, les choses commenceront à
changer parce que vous commencerez à envoyer à l'Univers des
vibrations d’énergie différentes de vos vibrations actuelles.
Perdez votre mentalité de victime
Vous arrive-t-il parfois de penser que vous n'avez vraiment pas de chance
et que tout le monde vous en veut ? Probablement souvent. Le directeur
qui ne reconnait pas vos compétences, votre collègue qui parle dans
votre dos, votre conjoint qui semble prendre plaisir à vous compliquer la
vie, vos enfants qui ne vous obéissent pas, vos amis qui changent d’avis
toutes les secondes et qui chamboulent vos projets, ou encore le
gouvernement qui augmente les impôts dès qu'il en a envie, ou même la
société qui devient trop technologique à votre goût et qui vous laisse à
la traîne... bref, vous êtes une pauvre victime des "méchants". Il est
essentiel de changer cette mentalité pour devenir quelqu’un de
mentalement fort. Ceux qui ont atteint l'objectif que vous vous êtes fixé
en lisant ce livre ne rejettent certainement pas la faute sur les autres
pour ce qui se passe dans leur vie.
Le seul responsable de votre existence, c'est vous. Il s'agit d'un concept
très difficile à comprendre pleinement, précisément parce qu’il est plus
facile de blâmer les autres et aussi parce que, quoi qu'on en dise, jouer
les victimes présente un certain nombre d'avantages. Tout d'abord, si c’est
la faute des autres, vous ne pouvez souvent rien y faire. Vous ne cessez
de vous plaindre de ce qui ne va pas dans votre vie, mais comme c’est la
faute de votre femme/mari, de la société, de votre chef et ainsi de suite,
vous terminez toujours par "Qu’est-ce que j’y peux ?". Cela vous dispense
de prendre vos responsabilités et d'agir. Il va sans dire que vous n'êtes
ni heureux ni épanoui, mais d'une certaine manière, vous préférez vivre
dans ce malaise auquel vous êtes habitué plutôt que d'admettre que ce
qui ne va pas dans votre vie est de votre responsabilité et non celle d’un
d'autre. Il peut y avoir des facteurs externes qui vous donnent raison,
mais c’est vous qui avez toujours le dernier mot. En effet, vous décidez
comment réagir face à un problème ou à un manque, et votre choix de
comportement déterminera qui vous êtes et ce qui se passera dans votre
existence.
En ce moment, vous vous trouvez donc à la croisée des chemins et vous
pouvez opter pour un des choix suivants :
Prendre votre vie en main ;
Continuer avec votre mentalité de victime.
Si vous lisez ce livre, c’est que vous êtes probablement prédisposé à la
première option, mais examinons d'abord quelques points pour savoir si
vous avez une mentalité de victime.
Comment savoir si vous avez une mentalité de victime
Ceux qui ont une mentalité de victime ont tendance à voir des
catastrophes partout. Le moindre problème est à leurs yeux une difficulté
insurmontable. Ils pensent que face à une difficulté, le pire va se
produire. Si vous vous reconnaissez dans ce comportement, lorsque vous
êtes confronté à un problème, demandez-vous quelle est la pire chose
qui puisse arriver et demandez-vous également quelles sont les risques
réels que cela se produise. Vous constaterez que, dans la plupart des cas,
ce que vous craignez le plus ne se produira jamais et n'est possible que
dans votre esprit, et l'attention que vous portez au problème alimente.
Ceux qui ont une mentalité de victime se sentent alors impuissants.
Après tout, comment pourrait-il en être autrement ? Il vous semble
n'avoir aucun contrôle sur les événements. Tout dépend des choix, des
propos et du comportement des autres, à commencer par vos proches et
même la société en général. Dans ce cas, il est important de s'entraîner
à apprendre à dire non. Il est probable que, jusqu'à présent, vous vous
sentiez un peu obligé d'accepter tous les projets, toutes les invitations, en
prétendant que, sinon, vous feriez mauvaise impression, que vous rateriez
une occasion ou toute autre excuse. Comme nous l'avons déjà
mentionné, les gens qui ont grande force mentale ne remplissent pas leur
agenda et leur vie de choses à faire et de personnes à voir, mais restent
concentrés sur l’objectif et ne donnent leur temps et leur attention qu'aux
activités et aux personnes qui leur permettent de progresser ou
d'apprendre quelque chose. En commençant à refuser, on a également
l'impression de reprendre un certain contrôle sur sa vie. C'est vous et
personne d'autre qui choisissez qui vous voyez et ce que vous faites.
Ceux qui ont une mentalité de victime ont un dialogue intérieur négatif.
Dans un chapitre précédent, nous avons consacré une large place au
dialogue avec soi-même, à cette conversation permanente et à son
importance pour déterminer si nous avons réussi et si nous sommes
heureux. Avoir un dialogue intérieur négatif, caractéristique
malheureusement partagée par la plupart d'entre nous, est déjà un
signal d'alarme pour savoir si vous avez une mentalité de victime. Lisez
attentivement le chapitre consacré à ce sujet et suivez les conseils qui y
sont donnés. Commencez par changer votre façon de vous parler à vousmême, que ce soit dans votre tête ou à voix haute. Remplacez les phrases
comme "Je ne suis pas doué", "Je me suis encore trompé", "Pierre est cent
fois meilleur que moi" par des phrases inspirantes, encourageantes et
positives comme "J'ai fait de mon mieux", "Je suis fier de moi" et "Bravo".
À force de répéter, vous prendrez l'habitude de vous parler de manière
positive.
Enfin, ceux qui ont une mentalité de victime sont convaincus que le
monde entier leur en veut. Il y a une loi, qui peut vous sembler dure
mais qui est douce en réalité : personne n'est indispensable. Nous
sommes tous uniques et importants, mais personne ne l'est assez pour
être l’axe autour duquel le monde tourne. Les gens riches, très célèbres,
puissants, etc. ne sont que des êtres humains. Il est impensable que le
monde ou l'Univers consacrent toute leur énergie à gâcher votre vie.
Répétons-le, il est important de choisir comment réagir face à l'adversité,
justement parce que ceux qui sont dotés d'une grande force mentale
n’ont évidemment pas une vie sans problèmes, ils ont juste appris à se
comporter face aux difficultés.
Comment se détacher de sa mentalité de victime
Abandonner sa mentalité de victime est donc fondamental pour devenir
quelqu’un avec une grande force mentale. Passons en revue quelques
conseils pratiques pour cultiver un état d'esprit de croissance.
Réalisez que vous n'êtes pas la victime de ce qui vous arrive.
Ça a l’air plus facile à dire qu'à faire, mais le secret est bien là. Rien ne
changera tant que vous continuerez à vous persuader que le monde
entier vous en veut, que vous seriez mieux si votre conjoint ou votre
chef faisait ceci ou cela, ou que ce n'est pas juste de travailler pour huit
cents euros par mois alors que des gens sur les médias sociaux gagnent
des milliers d'euros pour faire un post. Vous vous souvenez de la loi de
l'attraction ? Votre énergie continuera à vibrer à la fréquence des
plaintes, des problèmes et des manques, de sorte que l'Univers continuera
à vous envoyer exactement ce que vous avez demandé. Commencez par
réaliser que personne ne vous en veut et que vous ne pouvez rien
contrôler de ce qui se passe hors de vous, pas même ce que pensent,
disent ou font vos proches. La seule chose que vous puissiez contrôler, ce
sont vos réactions, même face au comportement des autres.
Quittez votre zone de confort.
C’est la zone où vous vous sentez en sécurité malgré l'inconfort et les
difficultés. Vous pouvez détester travailler dans votre bureau, mais vous
y êtes depuis vingt-cinq ans et il vaut mieux y rester et subir que de
faire le grand saut vers l’inconnu. Vous vous dites qu'à présent, vous
savez comment vous en sortir malgré le stress, vous connaissez les
blagues de vos collègues par cœur, vous savez comment se comporte le
chef et ce que vous pouvez espérer de votre journée au bureau, alors
que si vous décidiez de créer votre propre entreprise ou de changer de
travail, vous ne sauriez pas à quoi vous attendre. Eh bien, pour acquérir
une grande force mentale et abandonner votre mentalité de victime, vous
devez sortir de votre zone de confort. Bien sûr, il ne s’agit pas de tout
quitter immédiatement, mais de commencer par de petites actions qui
vous dirigent vers la croissance et la motivation. Par exemple, continuez
à aller travailler dans cette société que vous détestez, mais le soir, au
lieu de vous engourdir l’esprit avec des séries télévisées, suivez une
formation en ligne pour apprendre à gérer une start-up ou en savoir
plus sur le travail de vos rêves.
Prenez la responsabilité de votre vie.
Il s'agit d'un facteur clé et pourtant, il est souvent si effrayant que la
plupart des gens préfèrent continuer à blâmer les facteurs externes.
Comme nous l'avons vu, ils peuvent alors se complaire dans la croyance
que "c'est la faute du gouvernement" ou "ce serait vraiment bien si mon
conjoint n'était pas comme ça" sans jamais lever le petit doigt pour
changer les choses. Vous avez souvent dû vous dire "oui, je veux bien
essayer, mais ça ne changera rien". Cette mentalité de victime signifie
que rien ne change vraiment (ce qui renforce cette croyance) car, bien
entendu, le changement ne se produit pas par miracle et n'est pas servi
sur un plateau, il s'obtient en modifiant ses habitudes et sa façon de
penser.
Identifiez et débarrassez-vous de vos croyances limitantes.
À la naissance, sommes-nous prédisposés à avoir une mentalité de
victime ? Non. C'est le résultat d'années d'inculcation par la société et
nos proches. Nous avons tous intégré, à un niveau inconscient, toute
une série de paradigmes et de croyances limitatives qui ne viennent pas
vraiment de nous mais qui nous ont été transmis par quelqu'un d'autre.
Prenons l'exemple de Matthieu, un garçon de huit ans qui fait de gros
efforts à l'école, mais qui n’a pas de bons résultats en mathématiques.
Son père ne voit même pas les autres bonnes notes et lui dit seulement :
"Tu es nul en maths", "Tu n'es pas assez intelligent", "Tu ne sais pas te
concentrer sur tes devoirs", "Tu es un incapable"... et ainsi, une fois
adulte, Matthieu sera convaincu qu'il est nul en maths alors qu'il
pourrait, en travaillant davantage, constater qu'il obtient les mêmes
résultats que les autres. Il est également possible que, d'une manière
générale, il ait le sentiment d'être un bon à rien ou de ne pas valoir
grand-chose. Cette perception de lui-même ne vient pas de Matthieu luimême mais des propos que son père lui a tenus toute son enfance, et
peut-être même au-delà. Commencez par identifier les croyances qui vous
limitent. Vous pouvez les coucher sur une feuille de papier si cela peut
vous aider, et ensuite essayer de les vaincre. Pour vous débarrasser de la
mentalité de victime, concentrez-vous sur l'identification des croyances
telles que la faible estime de soi, la fausse culpabilité et l'auto-apitoiement.
6
LA MOTIVATION NE SUFFIT PAS
V
ous avez probablement acheté ce livre en " dernier recours ", car
vous avez peut-être déjà essayé diverses méthodes pour acquérir
une plus grande force mentale, mais sans succès. Il est également
possible que vous soyez en colère ou frustré parce que vous vous
dites "J’aimerais changer" et que ce changement ne se produit pas. Vous
êtes motivé et pensez que cette motivation suffit pour apporter les
changements dont vous avez besoin, mais c'est une erreur très courante
qui ne reflète pas la réalité. La motivation est bien évidemment
importante. Rappelez-vous les fois où vous avez fait quelque chose parce
que vous étiez poussé par les autres sans être vraiment motivé, comment
les choses ont-elles tourné ? En général, dans de tels cas, la personne ne
ressent pas de satisfaction, de bonheur et est incapable d'atteindre ses
objectifs. Voyons la motivation comme le carburant d'un moteur. Il est
nécessaire pour faire avancer la voiture, mais si nous ne la démarrons
pas et que nous n’effectuons pas certains gestes, le carburant ne suffit
pas pour que la voiture se déplace et atteigne sa destination.
Se gérer soi-même
Nous avons déjà vu que nous ne pouvions rien contre ce qui nous
entoure et qui est hors de nous, il est donc nécessaire d'agir en nousmêmes. La première étape est celle de l'auto-observation pour déterminer
si nous sommes réellement, authentiquement motivés ou si nous nous
sentons plutôt obligés de faire certaines choses, peut-être pour ne pas
décevoir les autres. Prenons l'exemple de Sarah qui ayant fini le lycée,
aimerait voyager six mois avec son sac à dos. Toutefois, ses parents
aimeraient qu'elle suive leurs traces et fasse médecine. Sarah a grandi en
entendant ses parents dire à tout le monde qu’elle s'inscrirait à la faculté
et deviendrait médecin quand elle serait grande, tout comme eux.
Lorsque la jeune fille décide de passer le concours d’entrée, il est
évident que son élan de motivation n'est pas spontané et qu'elle
échouera fort probablement. Cet échec sera mal vécu par Sarah, elle aura
le sentiment d'avoir déçu ses parents qui avaient placé tant d'espoirs en
elle. Demandez-vous alors d'où vient votre besoin de changer ? Vient-il
de vous ? Souhaitez-vous changer parce que quelqu'un vous a dit de le
faire ?
Objectifs et sous-objectifs
La motivation est nécessaire pour atteindre un objectif, qui peut être en
l’occurrence de devenir quelqu’un avec une plus grande force mentale.
Vous pouvez bien sûr aussi décider d'autres objectifs pour les différents
domaines de votre vie, en veillant toujours à vous occuper d'un seul
objectif à la fois. Une fois l'objectif identifié, vous devez vous fixer
plusieurs sous-objectifs. Par exemple, si vous souhaitez améliorer votre
force mentale, vous pouvez avoir les sous-objectifs suivants : cesser
d'avoir une mentalité de victime, faire une sérieuse auto-analyse,
assumer la responsabilité de votre vie, etc.
Récompensez-vous
Vous devez opérer des changements par petites étapes, c’est ainsi que
vous constaterez rapidement des progrès. Une fois ces améliorations
obtenues, il est important que vous vous récompensiez pour reconnaître
le travail accompli. La réalisation d'un sous-objectif doit donc inclure une
satisfaction personnelle. Commencez par vous dire que vous avez fait du
bon travail ou que vous êtes bon (petit à petit, votre dialogue intérieur
prendra l'habitude d’être positif en permanence) ou offrez-vous une chose
que vous aimez. Vous n'avez pas besoin de dépenser beaucoup ou de
vous récompenser avec quelque chose de très significatif. C’est une très
bonne idée que de s’offrir son gâteau préféré après avoir atteint
l'objectif que l'on s'est fixé, de le manger de très bonne humeur et peutêtre de se dire qu'on mérite bien ce gâteau parce que l'on a fait un
excellent travail et que l'on a beaucoup travaillé.
En quoi la motivation seule n’est pas suffisante
Il n'est pas tout à fait vrai que la motivation seule ne suffit pas : elle
peut en vérité suffire pendant une période de temps très limitée. Si
vous avez un objectif à long terme, comme changer votre façon de
penser, vous ne pouvez sûrement pas ne compter que sur votre
motivation. Vous devez également tenir compte du niveau de motivation
variable. Lorsque vous décidez d'opérer un changement, vous pouvez
être très motivé au début, mais dès que vous vous heurtez aux
obstacles de la réalité, votre motivation s'effondre, disparaît même. Il est
important de savoir qu'entre l'objectif que vous imaginez dans votre esprit
(souvent déjà atteint) et la réalité, il y a une grande différence : le
travail régulier nécessaire pour atteindre cet objectif.
Vos alliés : la patience et la persévérance
Si la motivation seule ne suffit pas pour atteindre des objectifs à long
terme, ne désespérez pas, car vous avez à vos côtés deux précieux
alliés : la patience et la persévérance. De nos jours, notamment à cause
des nouvelles technologies, nous sommes habitués à ce que tout soit
immédiat. Si par exemple vous faites des recherches sur Google, vous
constatez que le temps de réponse est de quelques secondes. Dans ce
domaine, nous nous attendons souvent à ce que les changements
apportés à nous-mêmes et à notre vie se produisent tout aussi
rapidement et facilement, mais ça ne peut pas être le cas. Apporter des
changements durables et atteindre des objectifs demande du temps et de
la répétition, surtout s'ils sont importants et "complexes". Ceux qui
réussissent ne sont pas ceux qui sont motivés, mais ceux qui sont
capables de faire preuve d'autodiscipline. Ainsi, même lorsque vous êtes
fatigué, que vous avez le moral à zéro ou que les choses ne se déroulent
pas exactement comme prévu, n'abandonnez pas et continuez à travailler
pour atteindre votre objectif. Patience et travail acharné vont de pair et
vous devez apprendre entretenir les deux pour atteindre vos objectifs.
Donc, pour récapituler, voici les deux points pour partir de la motivation
et arriver à votre objectif :
Trouvez votre motivation. Nous avons déjà vu que sans
véritable motivation pour stimuler la volonté de changer ou
d'atteindre un objectif, nous n'allons pas loin. La motivation est
donc la bienvenue tant que vous avez conscience qu'elle ne
suffira pas à vous faire faire les changements souhaités ou à
atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés ;
Travaillez beaucoup. L'erreur la plus courante des gens est de
croire qu'une fois qu'ils ont trouvé leur motivation, celle-ci fera
le travail ingrat à leur place. Parfois nous continuons notre vie
comme d’habitude et nous cherchons impatiemment, presque
désespérément, des signes que notre motivation porte ses fruits.
C'est bien vous, et non votre motivation, qui devez faire le
travail difficile, souvent au quotidien, en ajustant votre
autodiscipline pour ne pas abandonner.
7
COMMENT RELEVER COURAGEUSEMENT TOUS
LES DÉFIS
N
ous avons vu que personne n'a une vie facile, sans problèmes ou
sans défis. Nous pouvons parfois tomber dans le piège de croire
que telle ou telle personne vit sereinement en permanence, mais en
réalité c'est nous qui nous racontons plus ou moins consciemment
des histoires. Il est important de comprendre ce point car quels que soient
les changements et les améliorations que vous apporterez en vous et dans
votre vie, ils ne pourront jamais vous mettre complètement à l'abri des
obstacles.
Cela ne doit cependant pas vous faire peur. Vous ne devez donc pas
vous concentrer sur comment vivre une vie sans problèmes (parce que
justement, c'est impossible), mais apprendre à relever avec courage tous
les défis qu’elle vous présente. C'est là que se trouve la différence. Une
fois que vous aurez appris ces techniques, les obstacles feront toujours
partie de votre vie, mais vous disposerez des outils pour y faire face.
Comment surmonter toutes sortes de défis
Si vous vous attendez à trouver une sorte de formule magique qui vous
permettra de surmonter facilement n'importe quel défi, vous allez être
déçu. Il n’y a pas de recette universelle contre toutes sortes de problèmes
de la vie mais il existe heureusement quelques astuces et modes de
pensée favorisant la résilience (concept que nous explorerons plus en
détail par la suite) et nous permettent de mieux surmonter les adversités
que la vie nous présente. Même les gens les plus résilients ressentent de
l'inquiétude et du stress face à un défi. Dans certains cas, ils arrivent
dans les pires moments possibles, lorsque nous avons déjà d’autres
problèmes, ou lorsque nous sommes tellement occupés par notre
quotidien que nous n'avons ni le temps, ni l'énergie de relever un défi
aussi important. Mais même dans ce cas, nous ne devrions pas avoir
d’autre choix que de l'affronter. Nous ne pouvons pas simplement nous
asseoir, fermer les yeux et espérer qu’il disparaîtra tout seul.
Considérez un nouveau défi, aussi inquiétant soit-il, comme un moyen
de grandir et peut-être d'apprendre quelque chose sur vous-même, sur les
autres ou sur le monde. Tous les défis que vous avez relevés jusqu’ici
ont aussi été des leçons de vie, des plus minimes aux plus importants.
Vous ne les avez probablement considérés que comme des désagréments
jusqu’à présent. Nous vous invitons donc à choisir ceux qui vous ont
causé le plus de difficultés et à les analyser pour comprendre ce que
vous avez tiré de ces expériences. Il y a toujours quelque chose à
apprendre, même et surtout dans l'adversité. Si à première vue, il vous
semble que ces défis n'ont servi à rien, consacrez-leur plus de temps et
de concentration pour identifier ce qu'ils vous ont permis d'apprendre.
Lorsqu'un nouvel obstacle vous barre la route, commencez par vous
demander si vous l'avez déjà vécu auparavant. Dans ce cas, les
personnes craignent généralement moins les effets d'un défi qu'elles ont
déjà vécu, identique ou analogue, car elles sont fortes de l’idée "Si je l'ai
déjà fait une fois, je peux le refaire".
Une nouvelle normalité
La plupart des Occidentaux tendent à penser que la vie est statique, ou
du moins devrait l’être. C'est pourquoi il y a tellement de gens qui ne
sortent pas de leur zone de confort, même si elle les étouffe. La vie est
en réalité une rivière qui coule, tout change constamment, que nous le
voulions ou non. Pensez à ce que vous étiez il y a vingt ans, et à ce
qu'était votre vie à l'époque. Ensuite, pensez à ce que vous étiez il y a
six mois. Êtes-vous sûr que tout était exactement pareil que maintenant ?
Certains défis changent notre normalité. Il peut s'agir d'une grave
maladie, du décès d'un être cher, d'un déménagement à l'étranger, de
la perte d'un travail, d'une grave crise financière... Face à ce défi, la
plupart des gens ont pour première réaction de penser à toutes les
choses les plus terribles à venir. Un déménagement à l'étranger, par
exemple, qui pourrait être le début de quelque chose de merveilleux, est
souvent perçu comme extrêmement menaçant. La personne se persuade
qu'elle ne pourra jamais s'intégrer dans la nouvelle ville, surtout si elle
ne parle pas bien la langue du pays, qu'elle ne s’adaptera pas à sa
nouvelle entreprise, qu'elle ne trouvera pas de travail, que ses enfants la
détesteront pour les avoir séparés de leurs amis, etc. Une fois le
déménagement passé, la personne se rendra compte que tout ce qu'elle
craignait de tragique n'est pas arrivé. La première étape consiste donc à
accepter que de devoir faire des changements. Se concentrer sur la
normalité telle que nous la connaissons aujourd'hui signifie se retrouver
face au changement avec beaucoup plus de difficultés que quelqu'un qui
a assimilé que la vie est elle-même, en effet, un changement constant.
Comment le défi vous fera progresser
Face à un nouveau défi, surtout important, vous ne voyez probablement
rien de positif et vous êtes convaincu que vous ne progresserez pas. La
bonne attitude est celle de se demander ce que l’adversité va vous
apprendre. Une maladie grave dans la famille peut vous aider, vous et
les autres membres, à vous rappeler ce qui compte vraiment dans la vie,
ce qui vous rapproche. Les défis peuvent vous aider à vous améliorer sur
le plan émotionnel et spirituel, à reconnaître de nouvelles opportunités
et des voies différentes de celles envisagées auparavant, et peuvent vous
aider à apprécier davantage la vie, en tenant moins de choses pour
acquises.
Pensez à votre avenir
Face à un nouveau problème, posez-vous la question : dans un an, est-ce
que je verrai encore cela comme un problème ? Dans la plupart des cas,
la réponse objective est non. Cependant, presque tout le monde (du
moins, ceux qui n’ont que peu ou pas de résilience) a tendance à penser
qu'un défi est éternel. Supposons que vous souffriez d'une maladie qui
n'est pas grave mais qui dérange néanmoins la sérénité de votre
quotidien, et qu’il vous soit devenu une corvée de faire ce que vous
considériez comme banal il y a encore deux mois. Les médecins vous ont
peut-être rassuré en vous disant que vous seriez totalement remis dans
six mois, mais vous êtes pour l’instant convaincu que cela durera
toujours, que vous êtes peut-être une exception et que dans six mois
vous n’aurez pas du tout progressé... être convaincu que le problème ne
sera jamais résolu est la première façon de le laisser prendre plus de
place qu'il ne le mérite. Les gens résilients savent que tout passe. Pour se
débarrasser du choc initial provoqué par le problème, il est important de
s'adapter à la nouvelle normalité. Plus le malade s'entêtera à vouloir
revenir à son état précédent, plus il luttera contre le changement qui
s'impose à ce stade de sa vie. En acceptant sa nouvelle normalité (même
temporaire), il vivra le défi plus sereinement et se rendra plus facilement
compte qu’il ne durera pas éternellement.
Demander de l'aide
La société occidentale nous laisse souvent penser que demander de l'aide
est un signe de faiblesse, et même face à de grands défis, beaucoup
d'entre nous gardent tout en eux et essaient de se débrouiller seuls,
convaincus qu’ils dérangent les autres ou que les gens se sentiront
obligés de les aider alors qu'ils n’en ont pas vraiment envie. Tout le
monde connaît tellement de gens, depuis les membres de la famille aux
amis proches et même aux simples relations. Parmi votre entourage, y at-il quelqu'un qui a déjà affronté un défi identique ou similaire au
vôtre ? Si c'est le cas, n'ayez pas peur de demander de l'aide. Prenons
un exemple : Marie vient d'apprendre qu'elle a un cancer du sein et
qu'elle doit commencer immédiatement une chimiothérapie. Elle est
désorientée, elle a peur, elle doit en plus penser à son travail, à son fils
qui est encore à l'école primaire, elle craint que son mari ne la trouve
laide et ne se lasse d'une femme malade, et bien plus encore. Charlotte
travaille dans la même entreprise que Marie mais dans un service
différent, elle a été opérée d'un cancer du sein l'année dernière, et elle
va bien désormais. Marie se souvient de la petite fête de retour au
travail que l'entreprise a organisée pour Charlotte. Marie, à ce stade
précoce de son défi où tout peut lui sembler confus et effrayant, peut
demander conseil à Charlotte : elle est déjà passée par là, elle peut donc
s'avérer une alliée précieuse pour Marie, non seulement sur le plan
pratique mais aussi sur le plan émotionnel. Elle est la preuve, comme
nous l'avons dit précédemment, qu’un défi ne dure pas éternellement.
D'ailleurs, plus le défi est important, plus ceux qui l’ont traversé sont
prêts à aider d'autres gens dans la même situation. Charlotte soutiendra
volontiers Marie, parce qu'elle sait justement ce que cela représente de
passer par un tel défi. En sollicitant de l'aide et en bénéficiant du
soutien d'autres gens, vous serez plus confiant et plus apte à réussir à
vous sortir de cette situation difficile de manière positive.
8
QU'EST-CE QUE LA RÉSILIENCE ET COMMENT
LA DÉVELOPPER ?
N
ombreux sont ceux qui ont entendu parler de résilience, souvent
en lien avec ceux qui affrontent ou ont affronté de difficiles
épreuves, comme une maladie grave ou une guerre. Mais qu'est-ce
que la résilience au juste ? C’est la capacité à surmonter
l'adversité en réorganisant son état psychologique et physiologique en
opérant des changements positifs pour s'adapter à la nouvelle normalité.
La bonne nouvelle c’est que dès la naissance, nous avons tous ce qu'il
faut pour nous adapter positivement au changement, même si beaucoup
sont ensuite incapables d'utiliser les mécanismes nécessaires pour se
comporter de manière résiliente.
Si le terme "résilience" est souvent associé aux gens qui surmontent de
grandes épreuves, il est également vrai qu'on peut l'adapter à n'importe
quelle épreuve, même petite. La résilience est notre capacité à aborder
l'adversité en nous transformant, en trouvant en nous les ressources
nécessaires pour affronter positivement la nouvelle réalité. Une personne
résiliente qui perd son travail, par exemple, ne passe pas son temps à
s'apitoyer sur son sort et à rejeter la faute sur son directeur, son
entreprise, son collègue, etc. Rappelons que ces personnes ont leurs
"mauvais" jours et que la vie des résilients n'est pas une suite de
positivité perpétuelle presque toxique. Nous parlons ici d'individus
capables de faire face à l'adversité et aux défis aussi bien que possible,
précisément parce qu'ils n’opposent pas de résistance au changement et
s'adaptent de l'intérieur pour pouvoir vivre au mieux leur nouvelle
réalité.
Différentes formes de résilience
Avant de les aborder, il est important de savoir que "résilience" et
"résistance" ne sont pas synonymes. Ce dernier terme, en effet, signifie
résister à l'événement alors que celui qui est résilient, comme nous
l'avons vu, accepte le défi et son déroulement, sans s'y opposer.
Il en existe quatre formes :
- La résilience physique.
Vous avez sûrement déjà entendu les histoires de femmes qui pour
sauver leur fils coincé sous une voiture, la soulevaient à mains nues ?
Ou bien pensez à Lucas, espoir de l’athlétisme, qui court jusqu'à
l'épuisement pendant une course de qualification, malgré la fatigue, fixé
sur son objectif d'être sélectionné pour les championnats nationaux. De
même, la résilience physique se manifeste lorsque le corps se rétablit
après une maladie, surtout grave, ou un accident. Une personne
temporairement paralysée après un grave accident de voiture qui se
remet à marcher, est un exemple de résilience physique.
- La résilience psychologique.
Cette forme de résilience se manifeste lorsque l’individu est confronté à
un événement stressant et qu’il parvient malgré tout à retrouver ou à
garder sa concentration. Nous pouvons penser aux étudiants pendant les
sessions d'examens ou la remise des diplômes universitaires, ou à ceux
qui doivent traverser des périodes stressantes et incertaines mais qui n’en
ressortent pas désorientés. Au contraire, ils continuent à vivre, en
s'adaptant si nécessaire, sans se déconcentrer.
- La résilience émotionnelle.
Une personne résiliente sur le plan émotionnel est capable de réguler ses
émotions, par la compréhension, suite à une épreuve. Nous sommes tous
affectés par une difficulté ou un événement en fonction de notre
émotivité. Il y a ceux qui sont victimes de leurs émotions et qui stressent
pour des choses insignifiantes et ceux qui, même face à un obstacle, sont
capables de comprendre leur monde intérieur et d'utiliser les outils à leur
disposition pour les transformer en ressources afin de traverser l’épreuve.
- La résilience communautaire.
Comme son nom l'indique, ce type de résilience réunit plusieurs
personnes. Ce sont par exemple des groupes d'individus contraints de
faire face à une guerre ou à une communauté dont l'un des membres a
subi de graves violences. Ces personnes se réunissent donc parce qu'elles
ont en commun quelque chose de grave comme un conflit, une
catastrophe naturelle, la peur que ce qui est arrivé à l'une d'entre elles
puisse arriver à d'autres, ainsi que l'empathie naturelle qui pousse la
plupart d'entre nous à ressentir la souffrance des autres, surtout dans des
cas particuliers (par exemple lorsque des enfants souffrent).
Comment acquérir et cultiver la résilience
Si vous espérez devenir plus résilient, il est important de savoir que c'est
un objectif à votre portée mais comme pour tout objectif, vous devez
prévoir de beaucoup travailler, avec constance et répétition. La résilience
se caractérise par un certain mode de pensée et d'action qui doit devenir
le vôtre à un niveau inconscient, au quotidien. Il ne suffit pas de se
dire, consciemment, "à partir de demain, je me comporterai ainsi". C'est
certes un premier pas mais comme nous vivons souvent en pilotage
automatique, il est essentiel que cette nouvelle façon de penser et d'agir
passe de votre côté conscient à votre côté inconscient, afin d’y accéder
même sans activer votre côté rationnel.
Apprenons à connaître les traits caractéristiques des personnes résilientes
afin de pouvoir les cultiver :
- Conscience et estime de soi.
Pour différentes raisons, la plupart d'entre nous ont une estime et une
conscience de soi très limitées. Cela dépend du niveau d'introspection de
chacun, de la connaissance de soi-même, de ce que l'on est vraiment, et
de la volonté de penser et d'agir selon notre boussole intérieure plutôt
que selon les pensées et les attitudes inculquées par d'autres. Une bonne
conscience de soi implique que vous êtes capable d'identifier et de
connaître vos forces tout comme vos faiblesses, sans les considérer
comme des défauts ou des échecs, mais comme faisant partie de vousmême. Après tout, nous sommes tous humains et par conséquent
imparfaits. L'accepter est une étape importante pour améliorer votre
connaissance de vous-même. Une personne consciente d'elle-même et
pleine d'estime de soi ne se laisse pas abattre facilement par un problème,
mais s'efforce au contraire de trouver une solution, convaincue
intérieurement qu'elle peut s'en sortir car elle sait qu'elle possède les
qualités nécessaires pour favoriser la résilience.
- Expression de ses émotions et empathie
L'empathie permet de comprendre, et parfois de ressentir les émotions des
autres comme si elles étaient les nôtres. Cela s'applique également aux
pensées et aux besoins des autres. Elle nous permet de savoir sur qui
nous pouvons compter et en qui avoir confiance, ce qui augmentera notre
résilience. Au cours de leur vie, beaucoup ont appris à masquer leurs
émotions, car ils ont peut-être subi des abus ou des violences de toutes
sortes qui les ont amenés à se refermer sur eux-mêmes, presque comme
pour se protéger, et à ne plus pouvoir exprimer correctement ce qu'ils
ressentent. Exprimer librement ses émotions est toutefois très important.
Pour commencer, si vous gardez tout en vous (surtout des émotions
négatives), vous risquez d’être toujours sur le point d'exploser comme
une cocotte-minute. Reconnaître et vivre vos émotions implique d’être
capable de les traiter, ce qui est crucial pour favoriser la résilience.
- Persévérance et adaptation
Nous avons déjà vu que les gens résilients ne s'accrochent pas à la
normalité telle qu'ils l'ont toujours connue ou telle qu'ils avaient
l'habitude de vivre jusqu’alors. Lorsqu'ils doivent traverser une épreuve,
même sérieuse, ils font preuve d'une bonne, voire excellente, adaptabilité.
Il va sans dire que personne ne souhaite une maladie grave, un accident
grave, la perte de son travail et autres tragédies majeures, pour soi ou
pour ses proches, mais la vie nous présente parfois des obstacles vraiment
complexes à affronter. La personne résiliente en est consciente mais ne se
décourage pas et fait au contraire en sorte de s'adapter afin que sa
nouvelle normalité devienne la meilleure possible pour elle et son
entourage. La persévérance peut se traduire par le fait d'essayer encore
et encore. Une personne résiliente qui veut atteindre un objectif
n'abandonne pas à la première difficulté, ni parce qu'elle n'obtient pas les
résultats dans les délais fixés Au contraire, elle s'adapte, essaie de
comprendre où et comment s'améliorer et continue à travailler pour
atteindre son objectif.
Qui est la personne résiliente
Essayons maintenant de dresser une sorte de portrait-robot de la personne
résiliente pour vous rendre compte si vous en avez autour de vous, mais
surtout pour réaliser que les personnes résilientes ne sont pas des superhéros, mais des êtres humains imparfaits, comme vous et moi, qui ont
décidé d'aiguiser leur capacité à s'adapter et à surmonter les épreuves.
Une personne résiliente est avant tout empathique. Elle est également
consciente d’elle-même et compétente. Cette personne est capable
d'exprimer correctement ses émotions, de les comprendre et de les
accepter, et ne se laisse pas noyer sous les problèmes. Ce point est
particulièrement important et nous ne cesserons jamais de le souligner :
les personnes résilientes étant également optimistes, on peut facilement
croire qu'elles sont capables d’aborder les difficultés d'une certaine
manière parce qu'elles possèdent une qualité que nous n'avons pas. La
personne résiliente ne passe pas trop de temps à réfléchir, elle agit, ce
qui la différencie de la plupart des gens qui ont tendance au contraire à
ruminer longtemps leur problème. Ils finissent par l’amplifier et se
concentrer sur tout ce qui pourrait mal tourner, imaginer des scénarios
extrêmement négatifs et en ressortent souvent paralysés, physiquement
ou moralement, enlisés, parfois même pendant un long moment.
Face à l’épreuve, la personne résiliente voit en revanche un défi à
relever, un obstacle à surmonter qui la rendra très probablement
meilleure et dont elle tirera des leçons. Elle sait qu'elle possède un certain
nombre de qualités et de compétences affinées avec le temps qui lui
permettent de gérer correctement ses émotions. Lorsque la personne
résiliente agit, c’est pour résoudre la situation ou se rétablir. Un
individu résilient qui a divorcé, perdu un être cher ou fait face à une
grave crise financière n'est pas à l'abri de la colère et du chagrin, mais il
ne laisse pas ses émotions le contrôler ni influencer sa façon de vivre.
Enfin, la personne résiliente apprend de ses erreurs. Chaque jour est une
épreuve où de nouvelles leçons peuvent être apprises et permettent de
s’améliorer. Les échecs ne sont pas perçus de manière négative et ne
sont certainement pas définitifs. L'individu résilient connait son objectif
et le surveille en permanence. Si en chemin il rencontre un obstacle,
l'individu résilient ne reste pas bloqué, il ne s'effondre pas de désespoir,
n’en veut pas au monde entier pour son problème, mais cherche et
trouve juste une autre route.
9
LA CLARTÉ MENTALE, LE SECRET DE LA
PERFORMANCE SOUS PRESSION
L
orsque nous parlons de paix de l’esprit, cela peut paraître
inaccessible, sauf pour les moines des pays asiatiques. Comment
penser autrement, après tout, dans notre société bruyante et
pressée ? La vérité, cependant, c'est que la clarté mentale n'est pas
l'apanage de quelques privilégiés, mais qu'avec beaucoup de travail et de
répétition, tout le monde peut l’atteindre et la conserver. C'est aussi la
clé de la performance sous pression. Si votre esprit est entouré de
confusion, qu’on peut représenter par un gribouillis grisâtre, si vos idées
ne sont pas claires, il est facile d'être incapable de donner son maximum,
en particulier dans les moments de grand stress ou les situations de
conflit.
Comment parvenir à la clarté mentale
Si vous aimeriez rendre votre esprit semblable à l'eau d'un lac, calme et
transparente, vous devez être prêt à consacrer du temps à des exercices
car comme nous l'avons vu, l'apprentissage de nouvelles habitudes
requiert persévérance, concentration et répétition. Familiarisons-nous
avec trois astuces pour approcher pas à pas de la clarté mentale :
Tenez un journal. Que vous aimiez écrire ou non n'a aucune
importance, l’objet de cet exercice est de vous permettre à la fois
de planifier ou de faire le bilan de votre journée (dans le
premier cas, vous devrez l'utiliser le matin alors que dans le
second, ce sera le soir) et de chasser certaines de vos idées. Si
vous êtes sujet à l’overthinking, c'est-à-dire à ruminer certains
événements, vous pouvez trouver dans votre journal un allié
précieux. En écrivant les pensées qui envahissent votre esprit,
vous leur permettrez de s'éloigner de vous et vous-même les
verrez de loin.
Soyez clair et objectif. Il y a de fortes chances que, comme la
plupart des gens, vous vous réveilliez le matin en pilotage
automatique et que celui-ci fonctionne même toute la journée.
On se lève, on déjeune, on lit le même journal, on se dispute
avec sa famille, on va au travail, on arrive déjà énervé par la
circulation, on passe huit heures au bureau, on rentre chez soi,
on dîne, on regarde un film puis on s'endort. Il peut y avoir de
petites variations dans votre routine, par exemple un petit match
de football avec vos amis le vendredi soir, ou un après-midi en
famille le dimanche, mais il est certain que lorsque vous ouvrez
les yeux le matin, vous n'avez aucun objectif en tête.
Commencez par vous demander : "Qu'est-ce que je veux tirer de
cette journée ?". Supposons que votre objectif soit de passer plus
de temps en famille. Gardez-le à l'esprit lorsqu’à 17 heures, votre
chef vous demande de rester au bureau encore quelques heures,
vous refuserez afin de pouvoir jouer avec vos enfants avant le
dîner. D'autres questions que vous pouvez vous poser chaque
matin, mais aussi au cours de la journée, sont : "Quel est mon
objectif ?" ou "Quelles sont mes valeurs ?".
La pleine conscience. Nous avons tous entendu parler, ne seraitce qu’une fois, de la pleine conscience. Mais de quoi s’agit-il
exactement ? C'est une voie permettant de prendre conscience de
soi et de sa réalité, dans le "ici et maintenant", sans jugement.
La pleine conscience est un allié précieux pour ceux qui
souhaitent trouver une plus grande clarté mentale car elle aide à
observer la réalité de manière détachée et à l'accepter telle
qu'elle est.
Comment être plus performant si vous êtes sous pression
Certains connaissent sporadiquement des moments de stress aigu, tandis
que d'autres ont l'habitude de vivre des situations qui les mettent
régulièrement sous pression. Dans les deux cas, la clarté mentale permet
d'être plus performant en cas de stress. Avant tout, que veut-dire être
sous pression ? En général, nous avons la pression lorsque les enjeux
sont très élevés, par exemple lors d’entretiens professionnels pour un
travail dont nous rêvons, lors de la soutenance de notre thèse ou même
lors d'un examen qui déterminera si nous réussirons la matière. Ce peut
être aussi notre premier rendez-vous avec le garçon ou la fille qui nous
plaît, le jour du mariage, la prise de parole en public lors d'un
événement très important... les exemples sont multiples, et cela nous fait
comprendre que la plupart d'entre nous se retrouvent presque tous les
jours face à des situations qui les mettent sous pression.
Les ennuis commencent lorsque nous sommes incapables de nous
contrôler. Dans ce cas, le corps envoie des messages pour faire savoir que
la situation est trop difficile : les mains commencent à transpirer, les
battements du cœur s’accélèrent, on a les jambes en coton ou les oreilles
qui bourdonnent. Sur le plan émotionnel et psychologique, on est
anxieux, on a peur, on n’est pas sûr de soi. Vous savez peut-être au
fond de vous que vous avez travaillé pour votre thèse ou votre oral, ou
que vous connaissez par cœur le discours que vous devrez faire lors d'un
événement, et vous vous êtes préparé du mieux possible pour le rendezvous avec le gars ou la fille qui vous plaît, mais à un niveau
inconscient, vous êtes terrifié et votre esprit n'est pas du tout clair et
limpide comme un lac de montagne, il ressemble plutôt à une flaque
d'eau, trouble et agitée.
Chunking up and down
Ce concept, qui appartient au modèle de Milton, peut s’expliquer comme
suit :
Chunking up : il s'agit de la transmission d'informations ou
d'idées d'une façon plus générale, plus vaste. Cela permet de
vous concentrer sur la vision d’ensemble de la situation.
Chunking down : il s’agit au contraire de mettre l'accent sur les
détails. Prenez conscience de chaque mot, de chaque geste, de
chaque petite chose qui se passe autour de vous. Vous ne vous
concentrerez donc plus sur la vue d'ensemble (le grand
événement où vous devez prendre la parole, l'oral de l’examen,
etc.) pour laquelle vous risquez en fait de vous voir comme un
perdant et d'activer un dialogue intérieur négatif qui ne fera
qu'alimenter vos peurs et vos insécurités.
En fonction de votre situation et de votre expérience personnelle, vous
pouvez choisir lequel des deux modèles appliquer.
Détente et optimisme
Il semble impossible de parler de relaxation dans le contexte de situations
hautement stressantes qui donnent des sueurs froides à leur seule
évocation. Pourtant, le secret de ceux qui parviennent traverser ces
épisodes sources de stress c’est précisément qu'ils ont trouvé un rituel de
relaxation qui fonctionne pour eux. Il est important de réaliser que c'est
une affaire individuelle : si votre collègue prend cinq minutes pour se
concentrer sur sa respiration avant de parler devant un millier de
collaborateurs, cette technique ne fonctionnera pas nécessairement pour
vous. Essayez différentes manières de vous détendre, de l'activité
physique à la pleine conscience, jusqu'à trouver ce qui vous convient et
sur quoi vous pourrez vous reposer juste avant l'événement qui vous met
sous pression pour retrouver votre calme.
L'optimisme est ici compris sous l'angle de l'imagination et de la
visualisation. Nous avons souvent tendance à imaginer le pire, même si,
dans l'antichambre de notre cerveau, une petite partie rationnelle de nous
sait pertinemment que les risques sont presque nuls que cette catastrophe
ait lieu. Prenez l'habitude de commencer à imaginer des situations
positives plutôt que des moments gênants, des problèmes et des ennuis
sans fin. Imaginez que vous prenez la parole, que votre présentation est
réussie, que les collaborateurs approuvent avec satisfaction et que votre
directeur vous demande d’intervenir à nouveau lors du prochain
événement. Ce scénario ne vous serait-il pas plus utile que celui que
vous avez l'habitude d'imaginer, où vous perdez vos moyens ou vous
bégayez au milieu de votre présentation parce que vous avez un trou de
mémoire ?
10
COMMENT GÉRER LA PRESSION, CONTRÔLER
SES PULSIONS ÉMOTIONNELLES ET ABORDER
L'INCONFORT ÉMOTIONNEL ET
PSYCHOLOGIQUE QUI ACCOMPAGNE LA
MALCHANCE
I
l a dû souvent vous arriver, peut-être même régulièrement, d’avoir
tellement la pression que vous avez envie d'exploser. Vous avez
beaucoup de contraintes au travail, une dynamique familiale qui vous
accable, vous met en colère ou vous énerve, et plus vous vous
occupez d’un sujet, plus il vous semble qu'il y en a toujours un autre à
traiter. Gérer la pression et ne pas s'effondrer sous la quantité de
contraintes et de problèmes urgents, c'est pourtant possible. Examinons
quelques exercices pratiques pour vous empêcher de craquer.
Organisez-vous. Commencez par traiter ce qui est vraiment
important. Remettre le fichier à votre chef demain ou emmener
votre fille chez le dentiste parce qu'elle ne fait que se plaindre
d’avoir mal peuvent constituer deux de vos priorités. Ne croyez
pas qu’il faille "tout faire tout de suite", car si vous vous obstinez
à remplir votre journée d’activités qui ne sont peut-être ni
urgentes ni importantes, vous finirez au bord de la crise de
nerfs. Organisez-vous donc en fonction de ce qui est vraiment
urgent et de vos priorités personnelles. Si par exemple il est
essentiel pour vous de passer du temps en famille, assurez-vous
d'être présent au match de football de votre fils ou organisez
votre travail pour ne pas manquer l'anniversaire de votre
conjoint. Notez tout dans un document Word ou, mieux encore,
dans un agenda : rendez-vous, engagements professionnels...
chaque petite chose dont vous devez vous occuper, afin de ne
pas risquer de l'oublier et de devoir éventuellement la gérer à la
dernière minute.
Reconnaissez et écoutez les signaux d'alarme. En vérité, il est
tout à fait impossible de faire une dépression soudaine. Votre
corps tire généralement la sonnette d'alarme pour vous dire qu'il
commence à être très fatigué ou stressé. Le problème c’est que
la plupart d'entre nous ne savent pas reconnaître ces signaux et
à supposer que oui, nous avons tendance à les ignorer. Des
réflexions comme "Oui, je suis fatigué, mais je dois absolument
tout finir" ne font qu'aggraver votre pression et votre stress.
Essayez de commencer par identifier ce qui provoque votre
malaise, c'est-à-dire ce qui déclenche une réaction émotionnelle
et psychologique négative. Si par exemple vous êtes quelqu'un
qui se met facilement la pression quand vous devez travailler en
public, vous saurez que des situations comme une conférence,
où vous devrez peut-être parler devant un auditoire, sont
potentiellement dangereuses pour vous, et vous pourrez vous
organiser en conséquence.
Gardez votre motivation. Lorsque vous croulez sous les
contraintes, il peut être facile de la perdre. Vous pouvez vous
retrouver à travailler très tard sans même vous rappeler
pourquoi. Votre objectif est peut-être de mettre de l’argent de
côté pour faire un voyage de six mois ou pour acheter une
maison. De temps en temps, il faut donc prendre le temps de se
demander pourquoi on fait les choses. Si nous avons vu que la
motivation seule ne suffit pas, c'est certainement-là un bon point
de départ.
Prenez le temps de faire de vraies pauses. Bien qu’il nous semble
souvent le contraire, nous ne sommes pas des machines. Notre
corps et notre cerveau ont besoin de décompresser de temps en
temps. Il est tout à fait possible de faire des pauses. Une demijournée à passer avec vos proches ou même une promenade
d’une heure dans le parc peuvent vous aider à vous détendre et
reprendre votre agenda chargé avec plus d’énergie.
Méditez. La méditation est un véritable miracle pour prendre
soin de votre corps et de votre cerveau. Elle ne prend que
quelques minutes, mais il vous faut trouver un endroit où
personne ne vous dérangera et où vous serez serein. Coupezvous des bruits extérieurs. Ordonnez le chaos dans votre esprit.
Une séance de méditation, même courte, vous aidera à vivre
dans le "ici et maintenant", à apprécier qui vous êtes et à être
reconnaissant pour ce que vous avez. Si pour une raison
quelconque vous ne vous sentez pas prédisposé à la méditation,
vous pouvez simplement réfléchir sur un sujet.
Acceptez que vous puissiez "échouer". Vous avez des objectifs
clairs en tête et vous travaillez presque sans relâche pour les
atteindre. Avec cette idée, vous n'envisagez probablement même
pas la possibilité d'un échec. Nous avons vu que les échecs ne
sont pas les terribles monstres que la plupart d'entre nous
pensent qu'ils sont. Ils n'existent pas pour qu’on vous considère
comme un raté, mais plutôt pour vous enseigner quelque chose
de nouveau. Il est normal de donner le meilleur de soi-même,
mais aussi d'accepter la défaite quand elle se produit. Demandezvous plutôt ce que vous pouvez apprendre et comment grandir
suite aux événements.
Contrôler vos pulsions émotionnelles
Face à une certaine situation, la plupart des gens réagissent de manière
impulsive, mais apprendre à gérer ses pulsions est une des étapes clés
de la gestion des émotions. Ce contrôle, comme on peut facilement le
comprendre, est plus facile à dire qu'à faire et exige une grande maîtrise
de soi. Face à une fureur incontrôlable, une dispute avec un collègue ou
un malentendu en famille, on peut facilement réagir de manière
impulsive, en se mettant aussi en colère, en faisant une scène, en
claquant la porte, en élevant la voix, etc. Quelqu’un qui peut contrôler
ses impulsions, en revanche, réagit de manière calme et posée, même
face à des situations de colère, de conflit ou de pression.
La gestion de nos émotions détermine non seulement notre avenir, mais
aussi notre présent. Une décision impulsive, surtout si elle est
irréversible, peut finalement ne pas rapporter grand-chose à long terme.
Réfléchissez, chaque émotion, positive ou négative, sert précisément à
nous pousser à prendre des décisions. Lorsque nous sommes tristes, par
exemple, nous pouvons digérer une perte, qu'il s'agisse de la perte d'un
être cher ou simplement de la conséquence d'un changement de vie
(déménagement, divorce, etc.). La colère, en revanche, nous pousse à
nous défendre et à nous protéger. Les émotions sont en effet nos alliées,
mais si nous sommes incapables de les gérer correctement, elles
deviennent plus souvent des problèmes que des ressources. Lorsque les
émotions constituent une entrave pour nous ou pour notre entourage, il
est plus que jamais nécessaire d'apprendre à contrôler nos pulsions
émotionnelles.
Vous vous demandez peut-être pourquoi vous n’arrivez pas à contrôler
vos pulsions. Pour commencer, vous croyez à tort que vous en êtes
incapable, nous avons tous le potentiel pour atteindre une plus grande
maîtrise de soi et gérer correctement nos émotions. Cependant, comme
nous l'avons déjà vu, cela demande de la persévérance, de la persistance
et de la répétition. Dans certaines situations, il est particulièrement
difficile de gérer ses émotions, par exemple si vous êtes hypersensible ou
si vous souffrez de troubles de la personnalité comme le borderline. Il
existe ensuite des situations qui font baisser la tolérance à l'inconfort,
comme avoir été abandonné par un ou deux parents, avoir vécu dans
un contexte où il était impossible ou interdit d'exprimer librement ses
émotions et ses souffrances, ou d'avoir essuyé des humiliations.
Apprendre à réguler vos pulsions émotionnelles
Nous avons vu que le chemin de la maîtrise de soi et de la bonne
gestion des émotions est un véritable parcours et qu'à ce titre il est
nécessaire de le suivre avec constance et sérénité, le plus tôt possible. Il
est important d'apprendre à réguler nos impulsions et, vous devez avant
toute chose être conscient que vous "avez un problème". Nombreux sont
ceux qui n'aiment pas le reconnaître, cela ne veut pas dire être inférieur
aux autres ou être malade, mais plutôt avoir identifié que quelque chose
nous fait mal et avoir décidé d’y remédier. À ce stade, il est important
que vous vous exploriez pour comprendre qui vous êtes, comment vous
vous comportez et quel est votre objectif.
Vous allez apprendre des techniques psychologiques qui vous aideront à
réguler vos pulsions émotionnelles, mais il est crucial de se rappeler que
le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Si vous espérez le
contraire, vous vous exposez à de douloureuses déceptions. Le
changement se produira avec le temps et il ne faudra jamais perdre votre
courage et votre espoir.
La tolérance à l'inconfort
La plupart des gens choisiraient volontiers d’exclure toute forme
d'inconfort de leur vie mais, en réalité, c'est tout simplement impensable.
Au cours de notre vie, nous sommes tous confrontés à des épreuves plus
ou moins difficiles. Il est donc important de commencer à accepter cette
réalité, d’intégrer que la douleur est inévitable et que vous ne pouvez
pas prévoir quand cela vous touchera. Lutter contre ses émotions est
toujours une erreur. En revanche, parvenir à les comprendre et à les
accepter, même si elles sont négatives, est une des étapes fondamentales
pour les gérer correctement.
Prenons un exemple : vous vous promenez paisiblement dans un beau
champ de fleurs quand soudain vous êtes piqué par une abeille. Vous ne
vous y attendiez absolument pas et vous ressentez pourtant une vive
douleur. Tout ce que vous pouvez et devez faire, c'est vous en occuper,
par exemple en appliquant une pommade sur la piqûre. Il en va de
même pour les blessures et les douleurs émotionnelles.
La distraction, un allié précieux
Plus vous vous concentrez sur vos pulsions émotionnelles, moins vous
serez en mesure de penser à autre chose. Trouvez des distractions
agréables sur lesquelles vous pouvez compter partout, comme appeler un
ami ou parler à ce collègue sympa. Vous n'avez pas besoin d'avoir des
conversations profondes, il suffit de demander à l'autre personne
comment elle va et de lui parler de choses banales pour vous aider à ne
plus donner autant de temps et d'attention à vos émotions. Sinon, vous
pouvez aussi faire une activité que vous aimez : jouer de la musique,
écrire, chanter, dessiner, faire du sport... les activités qui vous plaisent
ont le pouvoir de vous distraire et aussi de vous faire sentir mieux très
rapidement. Mais pourquoi la distraction est-elle si importante ? Elle nous
empêche de prendre des décisions irréfléchies ou de faire des choix
impulsifs.
La détente.
Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises de la force de la relaxation et
de la méditation. La relaxation est vraiment importante car elle permet
de nous concentrer sur nos sens et sur le "ici et maintenant". Si vous
avez tendance à ressasser le passé ou, au contraire, à vivre projeté dans
le futur, vous pouvez commencer à méditer car cette pratique vous
permettra de vivre le moment présent qui en fin de compte, est le seul
que vous ayez. Et si vous avez peu de temps, allez au parc et laissez
votre téléphone à la maison. Asseyez-vous sur un banc, regardez les
enfants jouer, sentez les rayons du soleil réchauffer votre peau et le vent
caresser votre visage... en peu de temps, vous serez beaucoup plus
détendu et serez en mesure d’envisager plus clairement les situations qui
traversent votre vie.
Faire face à un problème
Lorsque nous décidons d'affronter un problème, nous prenons
inconsciemment une décision. Ceux qui réfléchissent, parfois des mois ou
des années, n'agissent pas. Faire face à une difficulté signifie en réalité
être déterminé à faire un choix et à prendre une décision. Cependant
c’est pour cette raison précise qu’il est important d'analyser la situation
avec l’esprit clair et lucide, ce qui peut être difficile si vous êtes habitué
à réagir selon vos pulsions émotionnelles. Dans ce cas, il est important
de ne pas perdre de temps à s’autoflageller en vous disant que vos
émotions vous dominent, mais plutôt de travailler à trouver une solution
au problème. Le directeur a déclaré qu'à la fin de l’année, l'entreprise
allait fermer et que vous alliez tous perdre votre travail ? Commencez
dès maintenant à en chercher un autre, faites le point sur votre situation
financière et, si vous pouvez vous le permettre, profitez de ce
changement de plan pour suivre une formation qui vous intéresse ou
lancer la start-up de vos rêves. Réagir à la nouvelle de votre
licenciement à venir par la colère, les effusions, les cris ou les larmes,
sans prendre le temps de réfléchir à la manière de résoudre le
problème, ne vous aidera pas. Vous serez émotionnellement et
physiquement malade, vous ne serez pas en capacité d'aider vos proches
et, au moment du licenciement, vous ne serez qu’une somme d'émotions
incontrôlées sans aucune solution pratique. Alors comment parvenir à
une solution ? Demandez-vous quel est le problème. Une voiture en
panne est évidemment un problème différent d'une maladie grave.
Demandez-vous alors ce que vous pouvez faire. Quel chemin pouvez-vous
prendre ? Que voulez-vous atteindre ? Demandez-vous également quel
impact votre choix aura sur vos proches. Enfin, demandez-vous quelle est
l'alternative la plus viable.
L'inconfort émotionnel et psychologique qui accompagne la
malchance
Que celui qui n’a jamais rêvé de trouver de l'argent dans la rue, de
gagner des sommes incroyables à la loterie (peut-être sans même avoir
acheté le billet), de ravir le cœur de quelqu’un, lève la main. Si votre vie
était marquée par la chance plutôt que par la malchance, ça ne serait
pas si mal. Vous avez probablement souvent eu des idées de ce genre,
mais la malchance n'existe pas en réalité. Certes, vous n'avez vraiment
pas de chance parce que votre chef vous a mis en binôme avec Nicolas,
que vous ne supportez plus depuis vingt ans, ou parce que votre petite
amie ou votre petit ami vous a quitté le jour de votre anniversaire, parce
que vous n'avez pas été admis dans l'école de vos rêves, que votre startup n’a pas duré bien longtemps, que vous avez échoué à l'entretien
pour le poste que vous souhaitiez, etc. La chance et la malchance,
contrairement à ce qu’on est habitué à croire, sont des concepts qui
n’existent pas. Elles dépendent de notre perception de la réalité et des
événements. Rappelez-vous quand on a parlé de la loi de l'attraction :
celui qui se focalise sur sa malchance, parfois en pensant être un loser et
en se comportant comme tel, ne fera qu'attirer davantage de malchance
et continuera à se sentir comme un loser. C'est un cercle vicieux,
semblable au serpent qui se mord la queue. En revanche, celui qui fait
preuve de gratitude pour ce qu'il possède et qui prend tout ce qui lui
arrive comme une opportunité ne peut que penser avoir de plus en plus
de chance.
Un célèbre dicton dit que "la malchance est le grand alibi de l’échec".
Qu'est-ce que cela signifie ? Simplement qu'il est plus facile de se cacher
derrière des phrases comme "je n'ai pas de chance" que de prendre des
décisions et d'agir. Si par exemple un poste se libère dans l'entreprise de
vos rêves, au lieu de postuler, vous vous dites : "Ça ne sert à rien
d'envoyer un CV, ils ont déjà dû recevoir des centaines de candidatures
et je suis tellement nul qu'ils n'ouvriront même pas mon mail". Si un ami
vous demande pourquoi vous ne postulez pas, vous répondez : "Mais
non, j’ai tellement la poisse, à quoi bon ? Je ne ferais que perdre mon
temps". Ainsi, comme vous pouvez le constater par vous-même, vous
n'agissez pas et vous vous obligez à rester dans une situation que vous
n'aimez pas et dans laquelle vous n'êtes pas à l'aise. Nous avons déjà vu
qu'en réalité, nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe à l'extérieur
de nous, mais comment nous réagissons à ces événements. En y
réfléchissant, vous vous rendrez compte que les circonstances qu’on peut
contrôler sont bien plus nombreuses que celles qu’on ne peut pas
contrôler. Il est évident que vous ne pouvez pas personnellement avoir
d’impact sur la progression d'une pandémie, mais vous pouvez choisir
comment réagir face à ceux qui ne respectent pas les règles de vie en
société pour limiter la contagion, ou vous pouvez déterminer l’attitude à
avoir en période de confinement. Cela vaut pour tous les sujets. Si vous
ne pouvez pas contrôler la réaction de votre conjoint à un événement,
vous pouvez déterminer comment vous-même allez réagir. Supposons que
votre conjoint soit en colère et qu'il vous reproche quelque chose : à vous
de choisir de répondre à la colère par la colère ou d'adopter un autre
type d'attitude.
Il va sans dire qu'une personne qui croit être constamment malchanceuse,
et se comporte comme telle, vit avec des difficultés émotionnelles et
psychologiques qui peuvent miner sa sérénité. Voici quelques stratégies
pour faire face à ce malaise et se libérer de l’impression de malchance.
Prenez conscience. De quoi ? Du simple fait que la malchance
n'existe pas. Même s’il vous semble parfois le contraire, la
malchance ne s’est pas penchée sur votre berceau. Si vous croyez
qu’elle vous poursuit, si vos amis vous surnomment "le guignard"
et que vous ne faites rien pour changer leur perception de vous
mais, au contraire, l'alimentez presque, si vous vous persuadez
que vous aurez la poisse à tout jamais... il faut changer
d'attitude immédiatement. Prenez conscience que la malchance
n'existe pas et que si votre vie jusqu'à présent a pris une
certaine voie, c'est à cause de votre réaction à certaines
situations et à certaines difficultés, pas parce que vous êtes
marqué par le destin et que la Déesse de la Chance ne sait
même pas que vous existez. En ce moment, votre vie est
probablement marquée par des difficultés émotionnelles et
psychologiques et vous vivez dans un flot constant de négativité
et d'insatisfaction, mais tout ceci s’explique par votre perception
de votre vie et de tout ce qu'elle contient.
Changez de perspective. Pour ce faire, vous devez vous
considérer comme une personne pleine de potentiel et de
compétences. Vous devez prendre conscience qu'il est en votre
pouvoir de déterminer comment vivre votre vie. Cessez de
penser que vous êtes la cible préférée du sort, car tant que vous
serez dans cet état d'esprit, vous ne serez pas en mesure
d'évoluer et de vous libérer de votre condition actuelle. Votre
but est de déterminer le genre de vie que vous allez mener et
non de subir les événements. Nous avons souvent tendance à
rejeter la responsabilité de notre vie sur les autres, mais nous
avons constaté que ceux qui sont dotés d'une grande force
mentale sont à même de prendre leurs responsabilités. Blâmer
son conjoint, son directeur, le gouvernement ou la société pour
ce que l'on ressent et la façon dont on vit sa vie est un signe de
manque de maturité émotionnelle, mais il existe un remède.
Vous devez faire preuve de discipline, vous mettre en danger et
oser faire "ce petit truc en plus", pas seulement le strict
minimum. Si par exemple votre chef a confié à un collègue le
poste avec plus de responsabilités, ce n'est pas parce que vous
êtes un raté, mais parce que vous n'avez peut-être jamais rien
fait de spécial pour lui prouver votre compétence et combien
vous étiez taillé pour ce poste.
Prenez la responsabilité de votre vie. Nous en avons parlé
précédemment, mais il est nécessaire de consacrer un peu de
temps à ce point car il est crucial. Rejeter la faute sur les autres
pour ce qui ne va pas dans notre vie est une habitude très
courante car très confortable (du moins en apparence). Si
quelqu'un d'autre que vous est à blâmer, vous ne pouvez rien y
faire, surtout si ce "quelqu'un" est très puissant ou fait figure
d’autorité, comme un homme politique ou la société dans son
ensemble. Prendre la responsabilité totale de sa vie fait peur à
beaucoup de gens parce que c'est une lourde tâche et parce que
dès lors, vous n'aurez plus d'excuses ni personne derrière qui
vous cacher. "Oui, c'est vrai, je suis stressé, mais c'est à cause de
mon chef qui...", "Si le gouvernement baissait les impôts, je serais
bien content", "J'ai plus de 50 ans, comment me recycler dans
une autre carrière ?". La société ne soutient pas les gens comme
moi"... Des phrases comme celles-ci montrent clairement que la
personne rejette la responsabilité d'une certaine situation et de sa
vie en général sur les autres. Dès que vous décidez de devenir
seul responsable du cours de votre vie, vous tenez la "poisse" à
distance et vous vous débarrassez des inconvénients qui y sont
associés. Vous devez considérer cette prise de responsabilité non
pas comme un risque mais comme une opportunité.
Cessez de vous plaindre ! Combien de fois par jour vous
retrouvez-vous en train de vous plaindre ? Les reproches et les
plaintes ne sont qu'une perte de temps, ils ne changent
certainement pas ce qui est passé et ne vous aident pas non plus
à déterminer l'avenir ni à vivre pleinement le présent. Se
plaindre est cependant une habitude qu’ont la plupart des gens,
précisément à cause du sujet abordé ci-dessus. Si nous rejetons
la responsabilité du cours de notre vie sur quelqu'un d'autre, il
ne reste plus qu'à nous plaindre. Nous exprimons donc
clairement notre insatisfaction et notre malaise, mais nous
laissons entendre que nous ne pouvons rien faire d'autre que de
nous plaindre, précisément parce que le contrôle de notre vie
est entre les mains de quelqu'un d'autre. Dans la plupart des cas,
les situations qui nous font nous plaindre sont cependant
améliorables. Commencez donc à vous demander pourquoi, au
lieu de vous complaire dans cette situation en continuant à vous
plaindre, vous n’agissez pas pour apporter des changements.
Vous allez probablement résister à ces mots, parce que vous avez
été habitué à vous comporter et à penser d'une certaine
manière pendant des années, mais rappelez-vous que toutes les
situations peuvent avoir un bon côté et peuvent être
améliorées, et quand ce n’est vraiment pas possible, rien ni
personne ne vous interdit de vous en éloigner. Cela nécessite
une prise de conscience, du courage et la capacité de ressentir et
d'être responsable de sa propre vie.
Adieu les prétextes et les justifications. Se réfugier derrière des
excuses et des légitimations est une habitude de ceux qui se
considèrent malchanceux et qui vivent avec les difficultés
émotionnelles et psychologiques de la situation. Pensons à Marie,
cinquante-huit ans, qui voudrait changer de travail mais se
justifie en disant qu'à son âge personne ne la recrutera et que si
elle essayait de faire une formation, elle n’y comprendrait rien
car elle n'est pas douée pour les nouvelles technologies.
Vraiment, avec un peu d'engagement et de volonté, et surtout
avec la conviction qu’elle est l’actrice et non la spectatrice de sa
propre vie, Marie ne pourrait-elle pas atteindre son objectif ?
Peut-être échouerait-elle, pour mille raisons, mais elle aurait tout
de même essayé et appris quelque chose en cours de route. Ceux
que l'on traite de "losers" sont les mêmes qui ont tendance à se
justifier. C'est toujours la faute des autres, ils ne sont que de
pauvres victimes, ils ne peuvent rien faire pour améliorer la
situation, et ainsi de suite... Si vous vous retrouvez dans cette
description, sachez que tous les problèmes trouvent leur origine
en vous, et c'est là que se trouvent les outils à votre disposition
pour changer votre attitude et votre façon de penser.
Persévérez. Il est facile de rêver, même en grand, mais
beaucoup se découragent, se fatiguent, s'impatientent et
abandonnent face aux réelles difficultés de transformer ce rêve
en réalité. Ceux qui réussissent ne se caractérisent pas par ces
qualités qui ne nous concernent pas, nous "simples mortels", mais
ils ont juste gardé à l’esprit leurs rêves, ils n'ont jamais perdu
de vue leurs objectifs et ont persévéré. À l'exception de quelques
rares cas, les projets ne se réalisent pas rapidement et les
objectifs n’atteignent pas du jour au lendemain. La tendance à
abandonner est l'une des plus grandes menaces pour ceux qui
veulent concrétiser un projet. Commencez donc à considérer les
obstacles et les épreuves comme des opportunités de croissance
personnelle. Tenez bien vos objectifs à l’œil et travaillez-y avec
persévérance et passion.
11
LA TECHNIQUE DES SPORTIFS : GAGNER DANS
SA TÊTE AVANT MÊME DE PARTICIPER
N
ous venons de parler de ceux qui réussissent et qui sont souvent
perçus par ceux qui n’effleurent même pas leurs objectifs, comme
de véritables dieux, ce qu'ils ne deviendront jamais. Les sportifs
professionnels entrent dans la catégorie de ceux qu’on considère
comme ayant "réussi". S'il est vrai qu'il est important pour un sportif de
bien s'entraîner, il est également vrai que la clé du succès ne se trouve
pas dans les muscles, mais dans l’état d'esprit.
Si vous pouvez en rêver, vous pouvez le faire.
La visualisation est une des techniques les plus fréquemment utilisées par
les sportifs professionnels qui, même avant une compétition, se
visualisent comme vainqueurs. Notre cerveau, en effet, ne fait pas la
différence entre ce qu'il visualise et ce qui est réel. Prenons un exemple
simple : pourquoi, en regardant un film ou en lisant un livre, sommesnous tellement impliqués que nous ressentons généralement les mêmes
émotions que les personnages ? Cela s’explique parce que notre cerveau
est incapable de comprendre que ce qui se passe à l'écran ou dans les
pages du roman ne nous arrive pas réellement, et réagit comme si ces
événements étaient réels.
Qu'est-ce donc que la visualisation ? Il en existe deux types : la
visualisation dissociée et la visualisation associée. La première vous
permet de vous observer comme si vous étiez une entité extérieure, ou
comme si vous regardiez une vidéo. En l’espèce, un athlète se voit par
exemple en train de sprinter et de franchir la ligne d'arrivée. Le second
type vous permet en revanche de vous imaginer à la première personne
tandis que vous courez, franchissez la ligne d'arrivée, montez sur le
podium et recevez la médaille de la première place. Vous vivez tous les
gestes et toutes les émotions depuis l'intérieur.
La plupart des entraîneurs suggèrent aux athlètes de commencer par la
visualisation dissociée. Même si vous n'êtes pas sportif, on peut
facilement voir que cette technique peut être utile à n’importe qui, dans
n'importe quel domaine. Si votre objectif est d'obtenir une promotion au
travail, par exemple, au lieu de vous complaire dans l’impression de
manquer de chance ou de blâmer les autres, concentrez-vous et imaginezvous entrer au bureau le jour où le chef annonce qui a obtenu la
promotion. Vous êtes habillé élégamment, vous respirez l'autorité, vous
avez un dialogue interne positif, vous serrez fermement la main de tout
le monde, vous n'avez aucun doute sur le fait que vous serez celui qui
obtiendra la promotion. Vous vous imaginez alors à votre poste de travail
et votre chef vous appelle. Vous le retrouvez dans son bureau et
l'imaginez vous féliciter et vous proposer la promotion. Vous visualisez
alors la petite fête organisée par vos collègues et le bonheur de votre
famille et de vos amis en leur annonçant la nouvelle. Vous visualisez et
faites aussi l’expérience des émotions qui vous habitent, comme le
sentiment d’accomplissement et la joie.
Le processus de visualisation
Si vous n'avez jamais pratiqué la visualisation auparavant, ou si vous
avez essayé avec de mauvais résultats, ces conseils peuvent vous aider à
vivre la meilleure expérience possible.
Fermez les yeux et concentrez-vous. Les paupières closes
confinent le monde extérieur en dehors de vous. Vous devez
maintenant aller travailler sur vos ressources internes, vous
n'avez donc pas besoin de voir votre environnement. Il est
important de vous concentrer car si vous continuez à penser à
autre chose, il y a de fortes chances que la visualisation ne
produise pas les effets escomptés.
Choisissez la musique qui vous convient. Cela dépend en grande
partie de l'objectif que vous souhaitez atteindre. Si vous voulez
recharger vos batteries, vous pouvez opter pour une musique qui
vous redonnera de l’énergie, tandis que si le but est de retrouver
votre calme, choisissez une mélodie relaxante.
Observez les détails alors que vous êtes le plus à l’aise : tout en
vous visualisant, concentrez-vous sur tout ce qu'il y a de mieux
en vous. Imaginez comment vous êtes habillé, coiffé et pour les
femmes, maquillée. Concentrez-vous également sur votre posture
et l’expression de votre visage. Si vous vous imaginez traverser
l’entrée du hall de votre entreprise le dos voûté et le regard
baissé, vous vous renvoyez une image passive. Écoutez chaque
bruit, concentrez-vous sur les sensations, comme la rugosité du
cuir de votre sac. Regardez-vous de l'extérieur alors que vous
brillez dans ce que vous faites. Pour en revenir à l'exemple du
sportif, il peut s'agir de s’imaginer en train de bien dribbler, ou
même de marquer panier après panier. Regardez-vous sous
différents angles, afin d'obtenir une image d’ensemble aussi
complète que possible.
Le passage à la visualisation associée. Après quelques minutes
dans la phase précédente, il est temps de passer à la
visualisation associée, c'est-à-dire en vous. Vous ne vous voyez
plus depuis l'extérieur, comme si vous étiez quelqu'un sur une
vidéo, mais vous percevez maintenant tout comme si vous étiez
à l'intérieur de vous-même pendant la situation que vous
imaginez. Maintenant, vous vous voyez de l'intérieur, mais vous
devez continuer à vous concentrer sur ce que vous faites.
Focalisez-vous sur votre course, les couleurs de votre tenue, les
odeurs du gymnase, le bruit de la foule qui vous encourage.
Essayez d'inclure autant de détails que possible dans votre
visualisation. N'oubliez pas d'imaginer également votre humeur,
la joie lorsque vous marquez un panier, la satisfaction lorsque
vous franchissez la ligne d'arrivée, l'euphorie lorsque les gens
vous encerclent et vous félicitent. Gardez ces sentiments en vous,
et associez-les à ces événements spécifiques. Consacrez-vous à la
visualisation associée pendant quelques minutes, puis ouvrez
lentement les yeux et revenez à ce que vous faisiez.
Associez l'état d'esprit à la situation imaginée. Il s'agit d'un
point clé pour être parfaitement aligné, de sorte que lorsque
vous vivrez réellement la situation visualisée, vous puissiez être
en accord avec ce que vous avez vécu. Si vous le souhaitez,
vous pouvez également visualiser des obstacles qui pourraient
compromettre votre réussite, mais bien entendu, il est important
que vous vous visualisiez en train de déjouer ces difficultés. Par
exemple, visualisez-vous sur le point de marquer un panier
lorsqu'un joueur de l'équipe adverse vous contre. Sur le moment,
vous êtes déçu, mais immédiatement après, vous l’esquivez et
tirez le ballon dans le panier.
Les grands champions, avant même de gagner sur le terrain,
gagnent dans leur tête. Cette façon de penser est destinée aux
vainqueurs, et c'est exactement ce qu'ils sont. Si vous êtes
confronté à des situations particulièrement importantes, si vous
devez traverser une épreuve, mais aussi dans votre vie
quotidienne, vous pouvez utiliser l'état d'esprit de l’athlète et les
techniques de visualisation pour concrétiser ce à quoi vous
aspirez dans votre esprit, de sorte que la réalisation de l'objectif
dans la vie réelle soit beaucoup plus facile.
12
DÉVELOPPER UNE DISCIPLINE RIGOUREUSE :
CONTRÔLER SES PULSIONS ET RETARDER LA
GRATIFICATION
L
orsque nous cédons à une pulsion, c’est généralement parce que
nous voulons être récompensés immédiatement. Nous savons peutêtre au fond de nous que la gratification immédiate ne dure pas,
ou que le plaisir éphémère peut s'avérer contre-productif à long
terme, mais nous sommes rarement assez disciplinés pour contrôler nos
pulsions. Prenons un exemple très simple : Véronique est au régime et
son amie lui propose un gros gâteau au chocolat. Véronique n'a pas faim,
mais elle a envie d’en manger parce qu'elle sait qu'elle en tirera une
satisfaction immédiate puisqu'elle est gourmande et qu’elle aime le
chocolat. Très vraisemblablement, même si elle sait que ce gâteau ne
l'aidera pas à perdre du poids, Véronique ne sera pas assez disciplinée
pour remercier son amie mais refuser poliment la part de gâteau. Elle va
au contraire le manger et cela lui fera très plaisir sur le moment.
Cependant, la satisfaction instantanée n'est pas toujours une satisfaction
pour laquelle il vaut la peine de céder à nos pulsions.
Apprendre à développer une forte discipline, c'est être capable de se
contrôler, de contrôler ses pulsions, de ne pas les laisser vous dominer,
contrairement à Véronique qui finit par prendre sa fourchette et manger
le gâteau presque sans s'en rendre compte, comme si elle était guidée par
une entité propre. La plupart d'entre nous sont habitués, à un niveau
inconscient, à préférer la gratification immédiate au sacrifice (puisqu'il
est souvent perçu comme tel). Ceux-ci sont nécessaires pour parvenir à
cette autodiscipline qui nous fera renoncer à une récompense immédiate
en échange d'une récompense dans un avenir plus lointain. Si vous avez
vous aussi l'impression que quelque chose en vous prend des décisions
impulsives, c'est parce que c'est votre partie inconsciente, votre pilote
automatique, qui prend les décisions à votre place. D’ailleurs, la plupart
d'entre nous lui donnent carte blanche toute leur vie. Le pilote
automatique est habitué à la gratification immédiate, il laisse les pulsions
le contrôler et cette attitude est on ne peut plus éloignée de celle d'une
personne très disciplinée. La bonne nouvelle c’est que, comme toute
attitude, l’autodiscipline est une chose qu’on peut travailler et atteindre
par la répétition, la persévérance et l'engagement.
Qu'est-ce que l'autodiscipline ?
Avant d'aborder les huit stratégies qui vous permettront de renforcer
votre discipline, il est important de bien comprendre ce dont on parle
quand nous utilisons le terme "autodiscipline". On peut la définir comme
la capacité de chaque individu à faire ou ne pas faire une certaine chose
même si son instinct lui dicte le contraire. Si l'instinct dit à Véronique de
manger ce gâteau et qu'elle n'est pas très disciplinée, elle finit par y
céder, comme nous l'avons vu dans l'exemple. Si au contraire Véronique
sait se discipliner, elle peut décider de ne pas accepter le gâteau, même
si son instinct fait tout pour la tenter. La discipline dépend de deux
facteurs : la motivation et la volonté. Si Véronique est vraiment
déterminée à perdre du poids (la motivation), ou si elle est tellement
concentrée sur son objectif de perdre un certain poids à une certaine
date (la volonté), elle a alors ce qu'il faut pour se discipliner même face
aux tentations de l'instinct. En revanche, si la motivation fait défaut, si
elle n'est pas assez forte ou si elle n'a que peu ou pas de volonté, il est
très facile de céder à l'instinct.
L'autodiscipline joue un rôle de la plus haute importance dans la vie de
chacun et elle a une double nature : elle est à la fois positive et
négative. Être capable de se discipliner peut vous amener à faire quelque
chose, même si vous n'en avez pas envie sur le moment, ou vous
permettre de ne pas céder à ce qui est dangereux ou malsain.
L'autodiscipline est un pilier pour atteindre ses objectifs. Celui qui ne
peut pas se discipliner ne fera qu'errer dans son existence, cèdera à
diverses tentations toxiques, inutiles ou dangereuses et perdra sans arrêt
de vue son objectif.
Huit stratégies pour développer une discipline solide
Définissez votre objectif S.M.A.R.T.
Nous avons déjà évoqué l'objectif S.M.A.R.T., mais il convient de s'y
attarder un peu car pour atteindre un objectif, il ne suffit pas d'y penser.
Celui-ci doit posséder certaines caractéristiques qui aident à progresser
sur la voie de sa réalisation. Un objectif S.M.A.R.T. doit donc être
Spécifique, Mesurable, Accessible, Réaliste et Temporalisé. Traiter ces
différents points avec le sérieux qu'ils méritent nécessiterait un livre à
part, mais il suffit déjà de savoir que lorsque vous devez prendre
certaines décisions, vous devez vous donner des résultats mesurables
(est-ce que vous progressez ou non ?) et assortis d'une certaine échéance
(je veux perdre deux kilos en trois mois). Vous pouvez également
déterminer vos actions de cette manière. Que faire pour atteindre
l’objectif de perdre deux kilos en trois mois ? Vous pouvez choisir de ne
pas manger de sucreries pendant trois mois ou de vous rendre au travail
à pied plutôt qu'en voiture tous les matins.
Corrigez-vous si nécessaire.
Pris dans votre routine quotidienne, vous risquez probablement de perdre
de vue à la fois votre objectif et les actions nécessaires pour l'atteindre.
Cela s’explique principalement par ce que nous avons déjà abordé à de
nombreuses reprises tout au long de ce livre : la plupart d'entre nous
vivent en pilotage automatique. Pensez à une journée typique ou
récente, comme hier ou il y a deux jours, et demandez-vous si vous avez
agi sans être vraiment présent. Le manque de conscience vous fait
risquer de prendre des décisions hasardeuses, ce qui peut vous éloigner
de votre objectif. Soyez toujours conscient, présent dans le moment que
vous vivez, conscient de vos idées, de vos émotions et des actions que
vous devez entreprendre pour atteindre votre objectif. Si nécessaire,
adaptez-le : peut-être découvrirez-vous au fil de l’eau qu'il ne vous est
pas possible d'aller au travail à pied tous les matins, parce que le bureau
est trop loin, parce qu'il pleut particulièrement ce mois-ci ou pour mille
autres raisons. Vous pourrez alors vous corriger, si vous ne pouvez pas
aller au travail à pied, remplacez cette activité physique en préférant
l’escalier à l’ascenseur en rentrant chez vous.
Restez ferme dans votre décision.
Une fois votre décision prise, vous devez la mettre en œuvre avec
détermination, même si cela semble difficile, voire impossible. C’est de
cette façon que vous développerez votre autodiscipline. Si on reprend
l'exemple de la perte de poids, on peut se dire qu’on souhaite perdre
deux kilos en trois mois, mais après quelques jours, peut-être parce que
les sucreries nous manquent plus que prévu, on change d'avis et on se
dit qu’on veut finalement ne perdre qu’un kilo en six mois, puis on
change à nouveau. Prenez une décision et tenez-vous-y. Si cela peut
vous aider, vous pouvez même conclure une sorte de contrat avec vousmême, avec texte et signature, à prendre comme un véritable
engagement. Lorsque votre confiance en vous faiblit, que vous avez
l'impression que la réalisation de votre objectif est trop difficile, revenez
au contrat passé avec vous-même ou, si vous l'avez écrit, relisez-le. Cela
vous aidera à vous souvenir de l'objectif à atteindre et à renforcer cette
autodiscipline nécessaire pour y parvenir.
Décomposez votre objectif en petites actions habituelles.
Pour en revenir à la vie en pilote automatique, elle concerne
principalement les gestes qui font partie de nos habitudes. Si par exemple
vous avez l'habitude de boire un café le matin, vous devez parfois le
faire tout en discutant avec votre collègue, en préparant vos enfants
pour l'école, et même le boire tandis que vous êtes perdu dans vos
pensées. Il est important, pour renforcer votre discipline, de décomposer
chaque action nécessaire pour atteindre votre objectif en petites choses à
faire chaque jour et grâce à la répétition, elles deviendront si banales
que vous pourrez les faire inconsciemment. Au début, arrêter de
grignoter vous demandera peut-être un effort. Par habitude, vous
ouvrirez peut-être le placard où vous gardez les biscuits et les goûters,
et vous vous forcerez à vous dire : "Ah non, je dois plutôt manger un
fruit" mais progressivement, vous perdrez l'habitude de fouiller dans le
placard et prendrez le fruit en première intention. La décomposition en
petites actions ne nous fait pas peur : les grandes actions donnent
paradoxalement moins de résultats, tout comme les grands changements,
parce que justement nous sommes réticents au changement car il nous
fait souvent peur. Procéder par petites étapes, comme l'enseigne la
méthode Kaizen, avec régularité, persévérance et répétition, donnera
des résultats plus sûrs tout en demandant moins d'efforts de notre part.
La motivation doit venir de vous.
Nous avons vu que la motivation est un des piliers de l'autodiscipline et
en son absence, ou si elle est basse, il est pratiquement impossible de
cultiver notre discipline. C'est pourquoi il est important, quel que soit
l'objectif, qu’il vienne de votre désir ou de votre besoin et qu’il soit
animé par une motivation personnelle authentique. Si vous voulez perdre
du poids juste parce que vos proches vous taquinent avec vos kilos en
trop ou pour faire bonne figure pendant les vacances à la plage avec vos
copines, sachez que votre motivation ne sera pas très forte car vous
n'auriez pas décidé de perdre ces kilos si ces gens ou ces événements
n'avaient pas fait partie de votre vie.
Soyez créatif.
L'imagination et la créativité sont deux des meilleures armes dont vous
disposez pour garder votre motivation et trouver des idées pour résoudre
les problèmes qui peuvent se présenter.
Ne culpabilisez pas.
Aucun chemin ne sera sans obstacles, mais cela ne doit pas vous
décourager. Si vous partez convaincu que tout ira bien et que vous ne
rencontrerez pas le moindre problème, vous pouvez être sûr que vous
serez déçu. Vous ne devez pas penser négativement mais simplement
garder à l'esprit que les choses peuvent ne pas se dérouler exactement
comme prévu. L'important est de ne pas se laisser abattre
émotionnellement et psychologiquement, de rester fixé sur son objectif et
de continuer à avancer malgré les problèmes. Enfin, n'oubliez pas que
chaque épreuve vous apprendra quelque chose.
Prenez soin de votre espace.
Vous vous demandez peut-être ce que votre espace a à voir avec le
développement de votre discipline. Demandez-vous si les lieux où vous
passez la plupart de votre temps, comme votre maison ou votre bureau,
sont aménagés de manière à favoriser votre épanouissement personnel
ou éventuellement faciliter le chemin qui vous mènera à un plus grand
développement de votre discipline. Éloignez-vous de tout ce qui n'est pas
positif et gardez ce qui vous aide au contraire à avancer, à vous sentir
bien dans votre peau et à progresser.
13
ENTRAÎNEZ VOTRE CERVEAU À GÉRER LE
STRESS ET LES TENSIONS. COMMENT SE
DÉFENDRE CONTRE LA NÉGATIVITÉ, LES
ATTENTES ET LES ÉVÉNEMENTS
INDÉPENDANTS DE NOTRE VOLONTÉ ?
Q
ui que vous soyez et quel que soit votre travail, la vie n'a jamais
été aussi stressante que de nos jours. Rares sont ceux qui peuvent
dire qu'ils ne sont ni stressés ni tendus. Ce n’est pas parce que,
comme nous l'avons déjà vu, ils ne connaissent ni événements ni
épreuves négatives, mais parce qu'ils ont appris à contrôler et à gérer
leurs émotions, à s'autodiscipliner, à avoir une forte résilience et, de
manière générale, une grande force mentale.
Comment entraîner son cerveau à gérer le stress et les tensions ?
Prenons à nouveau l'exemple des sportifs, car ils gèrent souvent aussi
l'aspect mental dans leur entraînement. Ils savent que le cerveau est un
muscle et qu’en conséquence, il doit être entraîné. Dans le sport, mais
aussi dans les autres domaines, le mental compte pour 90 % dans la
réussite. Un vainqueur est donc celui qui sait entraîner et prendre soin
de son cerveau.
Découvrons quelques techniques pour pouvoir vous aussi entraîner votre
cerveau à mieux gérer les tensions et le stress.
- La pleine conscience.
Les exercices de pleine conscience vous aideront à vous concentrer, à
accueillir et à laisser partir l'expérience présente et à maintenir élevé
votre niveau d’attention. Beaucoup de ces exercices tournent autour de la
respiration, acte naturel auquel la plupart d'entre nous ne prêtent
généralement pas attention mais qui, au contraire, peut devenir une
véritable clé pour se calmer en cas de stress ou de tension. Se concentrer
sur sa respiration, observer les pensées qui traversent l’esprit, puis les
laisser partir est un exemple d’exercice. Cela semble simple mais ce n'est
pas le cas. Cet exercice vous permet de ne plus juger vos pensées mais
de les observer et de les prendre pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire de
simples pensées qui traversent votre esprit. Vous conviendrez que la
plupart des gens passent un temps fou au cours d'une seule journée à
juger, évaluer, analyser, s'inquiéter, etc.… cet exercice vous permet de
devenir simple spectateur et de ne pas être influencé par les pensées qui
traversent votre esprit. Vous réalisez qu'il ne s'agit que de pensées et non
de choses qui ont un pouvoir énorme sur votre vie, comme vous l'avez
toujours cru. Maintenant, prenez le temps de vous demander combien de
temps vous passez au cours d'une journée, à vous concentrer sur vos
émotions, à "être" plutôt qu'à "agir", et si vous êtes réellement dans le
moment présent. La pleine conscience vous aidera à réduire le temps
passé à avoir des attitudes négatives et favorisera votre développement
mental et votre processus d'adaptation face au stress et à la tension.
- La restructuration cognitive.
Si vous avez une certaine attitude, c'est parce que vous suivez des
schémas de pensée et de comportement que vous avez développés ou,
plus fréquemment, qui vous ont été inculqués toute votre vie,
particulièrement pendant vos cinq premières années. Vous vous êtes
approprié ces schémas de pensée et ils se manifestent même lorsque vous
êtes en pilotage automatique. Vous n'avez plus besoin d'activer votre
pensée consciente, ils font tellement partie de vous que vous prenez des
décisions à partir de ces modes de pensée. Pour apprendre à gérer le
stress et les tensions, il est judicieux de les changer, surtout, comme c'est
souvent le cas, s’ils sont négatifs et contre-productifs pour ceux qui
veulent s'engager dans un processus de croissance. C'est à ça que sert la
restructuration cognitive. Il s'agit d'une pensée positive, pas du type "tout
va bien", mais simplement d'une pensée proactive qui vous encourage à
vous concentrer sur les opportunités et les solutions plutôt que sur les
problèmes ou les épreuves.
- Le journal de gratitude.
Dans le même ordre d’idées que le point précédent, tenir un journal de
gratitude peut également vous être utile pour avoir quelque chose de
concret à quoi vous raccrocher si vous êtes sous pression ou si vous
faites face à une période de stress aigu et que vous perdez de vue ce
dont vous pouvez être reconnaissant. Rares sont ceux qui prennent le
temps de se demander de quoi ils peuvent être reconnaissants et face à
cette question, beaucoup ne savent pas y répondre. Prenez un cahier et
écrivez une chose pour laquelle vous êtes reconnaissant. Essayez de
prendre l'habitude, par exemple, d'écrire le soir avant de vous coucher,
en repensant à la journée qui vient de s'écouler. Il peut s'agir de petites
ou de grandes choses, mais vous verrez que tout le monde a de quoi
être reconnaissant. Quelques exemples ? La santé, l'amour des êtres chers,
avoir un foyer, prendre un bon repas, pouvoir travailler ou aller à
l'école, avoir du temps libre pour faire ce que l'on veut, voyager… Nous
pouvons même aller jusqu'aux choses apparemment insignifiantes mais
qui sont peut-être importantes pour nous, comme l'odeur du café frais le
matin qui est pour nous synonyme de "foyer" et de "sécurité". Face à
une situation stressante ou qui augmente votre tension, appuyez-vous sur
votre journal de gratitude, relisez ce que vous y avez écrit, cela vous
aidera à vous calmer et à vous rappeler ce que vous avez déjà et la
chance que vous avez.
- L’alimentation.
"Nous sommes ce que nous mangeons" : cette phrase est on ne peut plus
vraie. Une alimentation qui n’est pas saine peut aussi avoir un effet
délétère sur votre état mental et sur la capacité de votre esprit à faire
face aux situations stressantes et à la pression. Il est important de limiter
ou, si possible, d'éviter complètement la caféine, les sodas, les aliments
artificiels et le sucre. Favorisez au contraire les aliments frais, les tisanes,
les aliments complets et l'eau en abondance. Le choix de repas sains aura
donc un impact sur votre corps et votre cerveau et vous aidera à tirer le
meilleur parti de vos journées, même les plus chargées.
Comment se préserver de la négativité
Le monde dans lequel nous vivons n'a jamais été dans une situation
aussi problématique que celle que nous connaissons aujourd'hui. Ce qui
peut sembler insignifiant pour beaucoup peut en fait être une overdose
permanente de négativité dans nos vies. Outre tout ceci, il y a nos
problèmes personnels, nos difficultés au travail, les malentendus dans la
famille, et nos esprits doivent faire face à la négativité au quotidien mais
dans la plupart des cas, ils ne savent même pas par où commencer.
De la négativité aux solutions
Comme toujours, tout dépend de notre façon d’aborder un certain
facteur, ici la négativité. En général, les gens ne voient ce qui est
négatif que comme une nuisance, un problème, une menace qui leur
apporteront des ennuis et des torts à différents niveaux, ce qui les
obligera à dépenser de l'argent ou à faire des changements dans leur vie.
Mais ce qui est négatif a aussi des aspects positifs. Nous avons vu qu'il
est important d'apprendre à penser que les épreuves et les problèmes sont
des obstacles qui permettent de grandir et d'apprendre quelque chose de
nouveau. Les situations négatives peuvent donc aussi être considérées
comme le point de départ de quelque chose de positif. Un licenciement
inattendu peut par exemple être perçu comme un événement
extrêmement négatif mais la personne peut trouver un meilleur travail
ou saisir l'occasion de créer sa propre entreprise, ce dont elle a toujours
rêvé. On peut facilement voir qu’un événement négatif est en fait une
passerelle vers quelque chose de positif.
Attention à l'optimisme forcé
Beaucoup pensent que pour réagir à la négativité, ils doivent à tout prix
être positifs. Ils commencent donc à se forcer à vivre en voyant toujours
le verre à moitié plein, en se répétant des phrases positives jusqu'à plus
soif, en s’obligeant à sourire même s’ils sont de mauvaise humeur, et en
essayant généralement de réagir positivement à toute situation, y
compris en faisant taire leurs émotions négatives. Ce n'est pas la bonne
façon de vivre l'optimisme. Malheureusement, dans notre société, nous
avons vu se développer de plus en plus la pensée positive dans le sens
de rester toujours insouciant et souriant, ce qui bien sûr n'est pas
réaliste. Il est normal de s'efforcer d'être positif, de voir des opportunités
dans les problèmes et les épreuves et de réagir en se concentrant sur les
solutions et en gardant à l'esprit qu’aucune situation, même la plus
difficile, n’est éternelle. Il est cependant conseillé de se tenir à l'écart des
courants de pensée qui veulent que vous soyez "positif quoi qu’il arrive".
Ne vous sabotez pas
S'il est vrai que certaines expériences négatives sont nées de situations
extérieures à vous-même, il est également vrai que dans certains cas,
vous vous êtes saboté tout seul. Vous avez donc été le premier à ne pas
croire en vous, à ne pas vous appliquer assez, à ne pas prendre de
risques, et par conséquent une situation potentiellement positive est
devenue négative. Il faut ici revenir au dialogue intérieur, car si vous
avez l'habitude de vous répéter des phrases comme "Tu n’y arriveras
jamais", "Pour qui tu te prends ?", "Tu es un raté", "Tu es un incapable"
et ainsi de suite, il va de soi que vous vous saboterez et que la situation
va mal finir. Travaillez à changer votre dialogue intérieur, à abandonner
les schémas de pensée négatifs et contre-productifs, et vous verrez
progressivement la négativité dans votre vie diminuer.
Relevez le défi
Pensez à la dernière personne qui a essayé de vous décourager. Vous
avez peut-être confié un plan ou un rêve à un parent ou à un ami et
au lieu de vous encourager, il l'a démoli pièce par pièce et a même dit
des choses comme "Tu n’y arriveras pas, laisse tomber". Au lieu de vous
mettre en colère ou de réagir de façon négative, remerciez-le. Vous vous
dites sûrement "Mais pourquoi je remercierais celui qui m'a découragé ?".
Simplement parce que son attitude représente un défi que vous devez
accepter. Prouvez-lui qu'il a tort. Prouvez-lui que vous en êtes capable et
que vous atteindrez votre objectif. Bien sûr, ce désir de prouver quelque
chose à quelqu'un ne doit pas être le seul moteur de la volonté car il
faut, comme nous l'avons déjà vu, que la motivation vienne de vous
pour être suffisamment forte, mais voir les défis et les situations
négatives sous cet angle peut vous rendre inarrêtable.
Comment contrôler ses expectatives
Les attentes ne sont que des "châteaux mentaux", c'est-à-dire ce que nous
attendons de notre avenir. Si nous sommes à l’université, nous étudions
beaucoup parce que nous espérons exercer le métier de nos rêves ou
devenir riches dans quelques années. Si cela n’arrive pas, nous sommes
déçus car nous avons beaucoup investi et fait de nombreux sacrifices "en
vain". Il suffit de ne pas avoir d'attentes et de prendre chaque jour
comme il vient mais c’est très difficile pour la plupart des gens. Pour
survivre en tant qu'espèce, nous avons dû "prévoir l'avenir", mais c’est
au-delà des capacités de tout être vivant. Nous pouvons fantasmer,
imaginer, souhaiter... mais nous n'aurons jamais la garantie que les choses
se passeront comme nous le souhaitons.
Comprendre et changer nos règles
Nous avons tous des règles personnelles qui déterminent nos actions et
notre pensée et comme nous l'avons vu, qui sont souvent le fruit non
seulement de nos expériences passées mais aussi et surtout de schémas
mentaux inconscients inculqués par les autres. Prenons un exemple : si
votre ami Matthieu est supporter de la même équipe que vous, vous irez
au match de football ensemble, sinon non. Vos "règles" vous indiquent
comment vous comporter et à quoi vous attendre selon le choix fait par
Matthieu. Pour donner un autre exemple, si vous pensez que Jules
fanfaronne sans arrêt, vous le traiterez comme un fanfaron. Et donc Jules
fanfaronnera encore plus. Vos attentes sont donc confirmées parce que
vous vous efforcez de prouver qu'elles sont vraies.
Nos attentes envers les autres
Nous avons tous des attentes vis-à-vis des autres qui détermineront
comment nous nous comporterons avec eux, ainsi que leurs réactions
envers vous. Si vous pensez que votre collègue est un peu "lent", il fera
probablement tout pour vous prouver le contraire. Bien qu’il vous semble
avoir assez d'informations que votre collègue est un peu plus lent que les
autres, vous vous trompez. Il ne s'agit que de votre opinion de lui et elle
ne correspond pas nécessairement à un fait, à la réalité. Pour mettre fin
à ce cycle, vous devez assumer la responsabilité de vos suppositions et
réaliser que votre collègue n’est peut-être pas si "lent". Ce n'est pas lui
qui vous agace ou vous cause du tort mais l'image que vous vous êtes
fait de lui. Ce mécanisme se déclenche avec n'importe qui et on peut
facilement voir les choses se compliquer à mesure que la relation entre
vous et l'autre devient intime.
Lâcher le contrôle
Pour limiter ou supprimer totalement vos attentes envers les gens et les
situations, vous devez accepter d’avoir moins de prise sur les autres et
sur les événements votre vie. Plus vous voulez garder le contrôle, plus
vous en serez réduit à faire des hypothèses sur l'avenir, cela vous donne
en effet l'illusion que vous pouvez contrôler les événements ou gérer les
dangers ou les situations négatives. Cependant nous savons tous que
l'avenir peut changer en une seconde, nous comprenons donc que
planifier et avoir des expectatives n'a pas beaucoup de sens. Pour en
revenir aux exemples des relations, si quelqu’un veut que vous fassiez
quelque chose, il essaiera probablement de vous "acheter" avec des
cadeaux et des privilèges pour s'assurer (c’est-à-dire contrôler) que vous
fassiez bien ce à quoi il s’attend.
Les expectatives ne sont que des possibilités
Il s'agit d'un concept fondamental à garder à l'esprit, nous avons vu que
malgré de bonnes intentions théoriques, la plupart d'entre nous ont
beaucoup de mal à vivre sans la moindre attente envers les autres, les
situations, mais aussi nous-mêmes. Il est possible d'atteindre ce niveau,
mais cela demande beaucoup de discipline, de répétition, de
persévérance et aussi beaucoup de temps. Arriver à comprendre que vos
attentes ne correspondent pas nécessairement à la réalité mais ne sont
que des possibilités, des versions de l'avenir, est en soi une étape très
importante. L’étudiant qui a travaillé comme un fou pendant des années
à l’université, qui n'a pas trouvé de poste dans le domaine de ses rêves
et n'a pas un gros salaire n’a pas travaillé "pour rien". Il n'a certes pas
décroché le travail qu’il espérait et n'a pas un gros compte en banque,
mais au cours de ces années, il a peut-être appris des notions qui lui
seront utiles plus tard ou il est peut-être devenu plus discipliné pour
obtenir ces résultats. Puisque vous ne pouvez pas contrôler les autres,
essayez d'agir avec les meilleures intentions du monde et laissez aux
autres la liberté de penser par eux-mêmes. De même, essayez de ne pas
avoir d'attentes concernant les personnes et les situations, plus vous vous
accrochez à cette version de l'avenir ou à l'autre personne en fonction de
vos attentes, plus vous risquez d'être déçu si les choses se passent
autrement.
Comment gérer les événements hors de notre contrôle
Tout ce que vous pouvez gérer et contrôler se trouve en vous seulement.
Vous ne pouvez pas contrôler ce que les autres pensent, disent ou font.
Vous ne pouvez pas gérer ce qui se passe au niveau du pays ou du
monde. Alors vous vous demandez peut-être comment gérer des
événements que vous ne pouvez pas contrôler ? En apprenant à gérer
vos réactions. Il y a des événements que vous ne pouvez tout
simplement pas contrôler, comme le temps qu'il va faire pendant le
pique-nique que vous prévoyez depuis six mois ou si votre conjoint
décrochera ce travail dont il a toujours rêvé. Examinons quelques
stratégies pour apprendre à gérer les événements que nous ne pouvons
pas contrôler.
Cessez de vous inquiéter
L'inquiétude naît de notre besoin de contrôler les autres et les situations
extérieures à nous-mêmes, nous croyons ainsi mieux nous protéger en
cas d'événements négatifs ou dangereux. S'inquiéter de choses sur
lesquelles vous ne pouvez pas avoir la moindre influence n’a pour seule
conséquence qu’une grande perte de temps et d'énergie que vous
pourriez utiliser de manière constructive, en travaillant sur les facteurs
que vous pouvez contrôler. Le terme "inquiétude" implique de s'occuper
de quelque chose avant que cela ne se produise. Vous vous creusez la
tête pour imaginer le temps qu’il fera le jour du pique-nique, vous passez
des heures à consulter l'application météo, etc., mais au final, quoi que
vous fassiez, vous ne pouvez pas décider s'il fera beau ce jour-là. La
première étape consiste donc à lâcher prise et à cesser de s'inquiéter de
tout ce qui se passe hors de soi, y compris de ce que les autres peuvent
dire, penser ou faire.
Identifiez ce que vous ne pouvez pas contrôler
Il est probable que le concept de "vous ne pouvez pas contrôler tout ce
qui se passe en dehors de vous" n'est pas clair pour certains. Nous allons
donc examiner les éléments sur lesquels nous n'avons aucun contrôle :
Ce que les autres pensent, disent ou font. Plus nous sommes
proches de quelqu’un, comme un enfant ou un mari/une femme,
plus nous sommes convaincus que nous pouvons contrôler ses
réactions, ses pensées, ses propos et son comportement, mais ce
n'est évidemment pas vrai. Certains sont convaincus de savoir ce
que les autres pensent, ce qui est faux également. Les seules
pensées dont vous pouvez être sûr sont les vôtres. Vous pouvez
essayer de convaincre l’autre en exposant votre point de vue,
mais au final, il prendra sa propre décision.
Ce qui s’est déjà passé. Il va sans dire que vous ne pouvez plus
changer le passé, il est donc évident que vous n'avez aucun
contrôle sur ce qui a été. Ceux qui ont développé une grande
force mentale n'ont pas de regrets, mais s'attachent à faire des
choix en fonction de la manière dont ceux-ci peuvent affecter les
deux seuls aspects de la vie contrôlables : l'avenir et surtout le
présent.
Ce qui ne s’est pas encore passé. S'il est vrai que certaines
actions que vous entreprenez peuvent faire évoluer le présent et
l'avenir dans une direction plutôt que dans une autre, il est
également facile de voir que des facteurs externes peuvent avoir
une influence, facteurs sur lesquels vous n'avez aucun contrôle
et qui peuvent parfois vous submerger soudainement alors qu'à
d'autres moments ils se produisent progressivement. Les choix et
le comportement des autres, une crise financière nationale
majeure, une pandémie mondiale ne sont que trois exemples de
facteurs externes qui peuvent influencer votre avenir et les
scénarios hypothétiques que vous aviez en tête lorsque vous
avez pris les mesures nécessaires pour les concrétiser.
Maintenant que nous avons vu tout ce que nous ne pouvons pas
contrôler, nous allons mieux comprendre comment aborder ce qui
échappe à notre contrôle. La première chose à faire est commencer un
voyage à l'intérieur de soi, généralement une expérience de prise de
conscience qui dure toute une vie, mais l'important est de débuter.
Précisément parce que tout ce que vous pouvez contrôler se trouve en
vous, votre conscience de vous-même vous aidera à déterminer votre
réaction aux situations extérieures et au comportement des autres.
Lorsque nous ne sommes pas conscients de quelque chose, nous ne
pouvons pas le contrôler. Si votre collègue vous agace mais que vous ne
pouvez pas l’éviter, concentrez votre attention sur vous-même et réalisez
que c'est vous qui lui permettez de vous agacer. Prendre conscience de
nos habitudes est essentiel si nous voulons changer. Si vous avez réalisé
que vous réagissez à la colère par la colère, en être conscient est crucial
pour travailler sur cette réaction. En changeant votre façon de voir et
vos attentes, il est donc possible de supprimer ou de limiter les
sentiments négatifs qui sont le fruit de vos attentes non satisfaites. Le
dernier point, et non des moindres, c’est d'accepter que la vie soit
incertaine. Nous avons déjà vu que la plupart des êtres humains ont du
mal à accepter le changement, même lorsqu'il est clairement positif. Nous
préférons rester dans notre zone de confort au point que beaucoup
d'entre nous préfèrent des situations où ils ne se sentent pas bien plutôt
que d’affronter l'inconnu. Le changement, cependant, fait partie de la vie
elle-même, tout comme l'incertitude. Qui que vous soyez, quel que soit
votre travail, où que vous viviez ou quelle que soit la somme sur votre
compte en banque, il y a tellement de facteurs qu’un rien suffit pour que
les choses changent. Accepter cette réalité, c'est accepter la vie elle-même.
Il est également important de se concentrer non seulement sur ce qui
nous arrive de négatif, mais aussi sur les bonnes surprises, car même si
la plupart des gens jureraient avoir eu plus de mauvaises surprises que
de bonnes dans leur vie, ce n'est pas nécessairement vrai. Nous avons
surtout tendance à nous concentrer davantage sur les aspects négatifs.
Lorsque quelque chose de négatif se produit, on peut facilement se dire
"Ce n'est pas juste", "Pourquoi moi ?", "Je n'avais pas besoin de ça en
plus" et ainsi de suite, mais en réalité ces attitudes confirment que nous
ne comprenons généralement pas l'essence même de la vie, qui est non
seulement fluide et en mouvement constant, comme l'eau d'une rivière,
mais aussi incertaine. En apprenant à accepter ce que vous ne pouvez
pas contrôler, votre anxiété, votre tristesse et votre colère diminueront.
CONCLUSION
Nous avons vu que bien que certains facteurs comme le talent soient
importants pour réussir, et donc atteindre ses objectifs, il faut penser
avec un esprit de vainqueur avant même d'avoir commencé. Tout comme
l'athlète se visualise en train de franchir la ligne d'arrivée, vous devez
apprendre à vous visualiser quand vous réussissez à atteindre votre
objectif.
Il est possible de changer son attitude, de réécrire ses paradigmes et de
modifier les schémas de pensée qui nous ont caractérisés et guidés
jusqu'à présent. Beaucoup de gens ont tendance à se convaincre que rien
ne changera jamais et qu'ils doivent donc eux aussi rester comme ils ont
toujours été, précisément parce qu’ils croient que l'inattendu et les
surprises, c'est-à-dire le changement, sont négatifs. Combien de fois, par
exemple, avez-vous déclaré : "Je suis comme je suis", "Je suis comme ça
depuis toujours, qu'est-ce que j’y peux ? ". Ces phrases indiquent que
vous ne croyez pas en vos possibilités et en votre capacité à changer et
qu’il vous sera par conséquent difficile de bouger votre état d'esprit.
Supposons que nous puissions tous être reprogrammés mentalement, un
peu comme un ordinateur.
Pour faire progresser votre force mentale, vous devez donc vous
concentrer sur la motivation, la répétition, la persévérance et sur la
volonté. Vous devez être prêt à ne pas abandonner même face aux
épreuves et aux difficultés, grandes ou petites, en les considérant comme
des opportunités de croissance et non comme des bâtons dans vos roues
qui vous montrent combien vous êtes un incapable.
Pour conclure, examinons d'autres conseils pratiques pour vous aider à
consolider votre force mentale :
Gardez toujours votre self-control. Il convient de consacrer
quelques lignes supplémentaires au concept de contrôle car, s'il
est vrai que nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe à en
dehors de nous, il est aussi vrai que nous pouvons, et devons,
contrôler ce qui se passe en nous. Favorisez donc toutes ces
activités (comme la méditation) qui vous aident sur la voie de la
conscience de soi et surtout qui vous font comprendre que vous
êtes le seul responsable de votre vie, car c’est ce que vous êtes.
Arrêtez de rejeter la faute sur les autres, de vous plaindre, de
vous dire que vous seriez heureux, riche, etc. "si le chef ne se
comportait pas comme ça", "si le gouvernement arrêtait de faire
la vie dure aux gens comme vous", etc. Assumer la responsabilité
de ce qui se passe ou ne se passe pas dans votre vie est le
premier pas vers une plus grande force mentale.
Prenez moins de décisions. Chaque jour, nous sommes tous
tellement occupés par mille choses qu'on doit faire de nombreux
choix. Certains sont mineurs, d'autres peuvent être décisifs pour
le présent et l'avenir, mais n'oubliez pas que les choix sont une
sorte d'ennemi. Faire moins de choix vous aidera en outre à en
faire de plus judicieux.
Oubliez tout ce que vous ne pouvez pas contrôler. Comme pour
tout, il faut du temps et de la pratique mais vous vous rendrez
compte un beau jour que vous ne vous souciez plus de tout ce
qui se passe en dehors de vous-même ou plutôt que vous ne
ressentez plus le besoin d'essayer de le contrôler. Votre force
mentale n'est pas infinie, elle a ses limites. Si vous l'utilisez pour
essayer de contrôler ce qui se passe au niveau de votre pays ou
du monde, le comportement du gouvernement, ce que votre
entourage pense ou dit, etc. vous risquez de la gaspiller et il ne
vous en restera pas assez pour ce que vous pouvez vraiment
contrôler : votre monde intérieur.
Tirez les leçons du passé. Nous avons déjà vu qu'il est inutile
d'avoir des regrets et de se dire constamment : "Si j'avais dit ou
fait ceci..." lorsque nous pensons au passé. Le passé ne peut être
changé et ne reviendra jamais. Tirez-en des leçons, car ce sont
surtout les expériences les plus difficiles qui sont source
d'apprentissage, puis lâchez prise. C'est une partie difficile, pour
ceux qui l'abordent en néophytes, mais laisser aller le passé est
nécessaire pour évoluer et avancer réellement sur votre chemin.
Réjouissez-vous pour les autres. Votre collègue a acheté une
belle voiture toute neuve ? Votre frère gagne-t-il plus que vous ?
Vous lisez sur Internet l'histoire d'un type que vous ne
connaissez même pas et qui a fait un bel héritage alors que
vous travaillez tard tous les jours et arrivez à peine à joindre les
deux bouts ? Vous ressentez de la jalousie, de l'envie, du
ressentiment, des émotions néfastes, car se comparer aux autres
est stérile. Vous n'avez aucune idée de ce à quoi ressemble
réellement la vie de ces gens, ni des sacrifices qu'ils font ou ont
dû faire pour devenir ce qu’ils sont. Si quelqu'un accomplit de
grandes choses, soyez heureux pour lui. La réussite d'une autre
personne ne nuit pas à la vôtre ; elle peut au contraire vous
motiver à vous améliorer.
Cessez de vous plaindre. Ce point vaut également la peine d'être
investi de quelques lignes supplémentaires car la plupart d'entre
nous ont l'habitude de se plaindre de tout et de rien. Ils rejettent
généralement la faute sur les autres ou sur quelque chose
d'extérieur à eux, sans quoi on ne perd pas son temps à se
plaindre et on agit. Arrêtez donc de vous plaindre et prenez des
décisions, prenez des actions pour changer ce qui ne va pas.
Impressionnez-vous. Comme la plupart des gens, vous ne vivez
probablement que pour impressionner les autres. Même si vous
pensez que non, et peut-être vous vantez-vous de vous moquer
de ce que les autres disent ou pensent de vous, l'analyse de
votre comportement pourrait dire le contraire. Si vous achetez
une nouvelle voiture, belle, chère, rutilante, que faites-vous ?
Vous l'utilisez pour aller travailler. Et pourquoi ? Parce que vous
voulez que vos collègues et votre directeur la voient et vous
croient riche, puissant et supérieur à eux. Si vous ne souhaitiez
pas impressionner les autres, vous garderiez votre voiture au
garage et ne l'utiliseriez qu’en cas de réel besoin, vous iriez au
travail en transport en commun comme vous l'avez toujours fait.
Bien sûr, il ne s'agit que d'un exemple très simple, mais
l'important est que vous vous concentriez sur la volonté de vous
impressionner vous-même, pas les autres. Cela nous ramène au
concept de travailler sur ce qui est en nous, pas sur ce qui est
hors de nous. Pour ce faire, essayez d'être vous-même, sans
chercher à impressionner qui que ce soit.
Soyez reconnaissant pour ce que vous avez. Nous avons vu que
nous avons tous de nombreuses raisons d'être reconnaissant pour
ce que nous avons déjà. Utilisez un journal de gratitude si vous
pensez que cela vous aidera, ou prenez l'habitude d'être
reconnaissant dès le matin au réveil ou avant de vous coucher.
Vous constaterez que vous concentrer sur les trésors que vous
avez déjà vous aidera à en attirer davantage à l'avenir.
Focalisez-vous sur vos objectifs à long terme. Il est important que
vous vous efforciez de poursuivre un seul objectif à la fois, mais
vous devez être conscient que votre énergie mentale a tendance
à préférer les raccourcis afin de moins se fatiguer. Ces derniers
vous conduisent cependant dans la mauvaise direction. Ne
choisissez pas de raccourcis mais optez pour le chemin le plus
long, même si cela vous demande plus de temps et d'efforts.
Contrôlez vos émotions. Nous avons longuement parlé de ce
sujet, mais c'est un des plus importants. Lorsqu'il vous arrive de
vouloir agir d’instinct, vous pouvez utiliser quelque chose de
palpable pour vous rappeler votre objectif à long terme et vous
aider à vous calmer. Vous pourrez faire un choix calme et
rationnel et non pas simplement en suivant votre instinct et vos
émotions. Développer sa maîtrise de soi est crucial, tout comme
être capable de se discipliner.
Atteindre un état de force mentale supérieur à celui de la
plupart des gens signifie donc d'atteindre ses objectifs à long
terme sans avoir peur d'affronter le chemin, ou plutôt, savoir
gérer sa peur. Vous savez très bien que vous devez choisir le
chemin le plus difficile et que vous devez tout faire pour suivre
la voie ainsi déterminée. Vous apprendrez à demander conseil si
nécessaire à des personnes de confiance, mais surtout à compter
sur vous-même. Tout ce qui se passe dans votre vie, les gens que
vous fréquentez, les opportunités qui se présentent à vous, les
contrariétés, les événements qui semblent vous écraser sous le
stress et la pression, sont là parce que vous les avez, d'une
certaine manière, attirés ou construits, souvent inconsciemment,
avec votre attitude et votre façon de penser. La force mentale
vous donne la capacité de créer la vie que vous désirez, à
partir de votre for intérieur.
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Dans notre société occidentale, nous sommes englués dans notre train-train quotidien et vivons
en mode pilotage automatique. Nous faisons toujours les mêmes choses et ne savons souvent
même plus pourquoi. Nous sommes en permanence stressés, sous pression, tristes, angoissés et en
colère.
En lisant ces quelques lignes, vous vous retrouvez probablement dans cette description.
Laissez-moi vous dire une chose : rien ne vous oblige à vivre comme ça.
Vous n’avez pas à fonder votre existence sur le consumérisme, le matérialisme, l'individualisme ou
tout ce qui vous fait vous sentir si mal dans votre peau.
Au lieu de prendre votre vie en main, de chercher des réponses en vous ou de découvrir vos
valeurs et vos piliers, vous vous traînez péniblement toute la journée sans jamais rien changer.
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trahison grâce à une méthode pratique et éprouvée ;
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heureuses !
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de soi et de l'auto-sabotage !
Arrêtez de vivre en subissant les événements. Devenez le maître de votre vie.
Comprenez pourquoi vous êtes dans ce monde, suivez votre but, appropriez-vous les principes de
la philosophie japonaise à travers des exemples et des exercices pratiques pour les adapter à votre
quotidien.
Dès les premiers jours, vous sentirez grandir en vous un sentiment de paix et de sérénité. Vous
commencerez à percevoir le monde et votre vie quotidienne avec un regard nouveau, différent.
N'attendez plus. Achetez votre exemplaire et commencez votre parcours. Tout de suite même !
DOMINATION MENTALE: 33 formules pratiques et gagnantes de Persuasion Avancée pour aller
bien au-delà de la manipulation et garantir votre succès dans toutes les situations
(Communication Efficace)
Vous est-il déjà arrivé de commencer un projet ou une négociation en sachant que
vous réussiriez INÉVITABLEMENT ?
Une situation que vous maîtriseriez sans le moindre doute ?
C'est précisément ce que Robert Mercier appelle la "Domination mentale".
Convaincre et communiquer de manière vraiment efficace ne se joue pas sur un coup de dés...
Ce n'est pas non plus jouer à la roulette...
Si vous le croyez, c’est qu’il y a quelque chose que vous faites sans doute mal.
Mais ce n'est pas de votre faute, c'est juste qu’on ne vous a jamais appris à convaincre de façon
scientifique, mathématique et aiguisée comme une lame.
Vous avez peut-être déjà lu quelques manuels sur le sujet : trop théoriques et pas assez pratiques,
ils vous ont finalement ennuyé et déçu .
Dans ce cas, attachez votre ceinture...
Avec la "Domination mentale", vous allez vous emparer du livre sur la persuasion le
plus complet de France et au-delà.
Robert Mercier vous y révélera, sans censure, TOUS les leviers émotionnels à activer pour
maîtriser la nature humaine, vous insinuer dans l'inconscient des gens et influencer leur
volonté et leurs décisions, tout en étant respectueux de l’éthique.
C’est possible même si vous êtes timide, pas très empathique et même si vous n'avez pas fait 5
ans de psychologie clinique...
La " Domination mentale ", c'est avoir sous la main 33 différents guides d'influence
et de persuasion : quelle que soit la situation, vous en sortirez toujours frais comme
un gardon.
Chacune de ces techniques exploite les 6 principes de persuasion de Robert Cialdini, ainsi que les
nombreux biais cognitifs et pensées erronées dont tout le monde est victime.
Par exemple :
1 Une astuce vous révèlera "Comment convaincre n'importe qui de vous faire une faveur,
quel qu’en soit le prix "....
2 Une technique vous permettra de "maîtriser le système de décision de votre interlocuteur en
touchant une corde sensible peu connue"...
3 Une ficelle vous aidera à "Persuader n'importe qui d’accepter votre invitation"...
4 Et une autre vous montrera "Comment cultiver votre charisme et votre popularité en une seule
journée"...
Bref, vous pourrez passer du rôle de proie à celui de prédateur. Et ce changement de paradigme
vous permettra de voir vos anciennes discussions sous un autre angle, vous repenserez à
toutes les bonnes réparties que vous auriez pu dire.
vous penserez à tous
ces malentendus et à toutes ces fois où vous auriez pu éviter d’avoir l’air bête.
Vous vous en voudrez peut-être de ne pas avoir lu ce manuel plus tôt :
Si seulement vous aviez su exactement quoi faire à ce moment-là, quels mots dire, quels leviers
émotionnels et psychologiques exploiter pour prendre le dessus d'une manière étonnamment
facile.
Alors n'attendez plus.
Commencez à lire maintenant et préparez-vous à apprendre en un clin d’œil des
techniques vraiment fatales.
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