2019/2020 TD n0 2 de résumé de texte Classe : 2èmes années BTS et DUT Texte support : Jacques FAUVET, “Difficultés de l'information” Le Monde du 27 mai 1977 Formateur : N’GATTA Adja Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 Le journaliste est un observateur qui rend compte d'événements dont il n'est pas toujours le témoin direct ; il doit faire confiance à des informateurs : correspondants, agences et lecteurs, qui eux-mêmes ne sont pas toujours les témoins directs de l'événement et dont les versions sont souvent différentes. Du journaliste, on a dit qu'il était l'historien de l'instant. Il y a contradiction dans les termes. L'historien, à la différence du journaliste, dispose de tout le recul nécessaire, dans l'espace et dans le temps. Mais, alors qu'il peut à loisir utiliser témoignages et documents, il peut lui-même se tromper non pas seulement sur l'interprétation des événements mais sur leur déroulement, voire sur leur réalité. Face à cette difficulté qui consiste à établir en quelques heures, ou quelques minutes, la vérité ou la vraisemblance d'un fait, un journal n'est pas dépourvu de moyens, il en peut et doit multiplier les sources informations, recouper et vérifier des nouvelles, publier plusieurs versions, user, bien sûr sans trop abuser, du conditionnel, qui n'est pas une clause de style, et enfin, et surtout, compléter ou corriger quand la lacune ou l’erreur n’est pas trop manifeste (…) Si l'erreur n'est pas trop manifeste (…) l'erreur de jugement ne l’est pas moins. Toutes deux peuvent être substantiellement liées. Le jugement du journaliste, de tout journaliste, commence au moment où il apprécie la valeur, la signification, la portée ou simplement la réalité d'un événement. Dès cet instant, il entre inévitablement un élément de subjectivité dans sa décision. S'il n'en était pas ainsi, tous les journaux donneraient la même place et la même importance aux événements, et, dans un même journal tous les rédacteurs seraient instantanément d'accord à chaque étape de son élaboration : choix, volume, place de l'information. A la limite, on peut faire sienne la formule de ce professeur de journalisme : la nouvelle n'est pas un objet mais le produit d'un jugement. Le journal a un autre moyen de faire face à cette, difficulté : publier le plus grand nombre possible d'informations sur le même événement ou sur des événements différents. Le risque d'erreur ou d'omission (de fait et de jugement) est alors d'autant moins grand. Le lecteur à l'assurance ou l'espoir, que rien d'important ou de significatif ne sera dissimulé. L'objectivité naît ainsi, d'une certaine façon, de l'abondance des nouvelles, mais cet effort suppose un volume qui n'est pas permis à tous les journaux. Il est un dernier moyen de faire face aux difficultés quotidiennes de l'information (...) c'est d'attendre, pour en parler, que l'événement ait pris définitivement tournure, qu'il soit achevé dans sa durée et sa forme. Certes, à trop 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 s'approcher d'un événement chaud, on risque de se brûler les doigts. Mais un journalisme refroidi est-il du journalisme ? Il est plus prudent et plus confortable de se tenir à distance et d'attendre, pour présenter un fait inquiétant, exprimer une vérité cruelle, que l'opinion soit préparée à les recevoir, prête à les accepter... (...) Le journalisme, c'est la vie, la vie mouvante, passionnée, troublante, les apeurés et les frileux n'ont guère plus de place ou de rôle dans la vie que dans le journalisme. Cet effort d'information plus ou moins bien accompli, un journal a le droit et le devoir d'émettre une opinion. II y a à cet égard trois sortes de journaux. Ceux qui se disent- ou que l'on dit- d'information et seulement d'information. Mais en est-il un seul qui le soit ? Car ne pas avoir d'opinion, c'est encore en avoir une. Ne pas, choisir ou en donner l'impression, entre le vrai vraisemblable et le faux, entre ce que l'on croit être le bien ou le mal, entre le significatif et non significatif, c'est bien avoir une opinion, le plus souvent conservatrice. Quand un homme ou un pays souffre d'une injustice grave, l'indifférence est une opinion. Quand un crime est commis, individuel ou collectif, fût-ce au nom de la raison d'État, le silence est une opinion. Et le mensonge par omission peut-être la pire des opinions. II y a, à l'opposé ceux qui, étant au service d'un parti, d'une idéologie, d'une confession et, fortiori, d'un intérêt, en sont l'expression officielle. Il y a enfin les journaux matériellement et politiquement indépendants, qui expriment librement une opinion mais en présentant auparavant le plus grand nombre possible d'éléments d'informations et de réflexions. Se prononcer lorsqu'un choix simple et grave se pose au pays- ratification d'un traité, référendum, élections nationalesmais après avoir publié les documents, fait échos aux débats et aux points de vue les plus différents : s'il fait cet effort, un indépendant a le droit d'émettre un jugement qui s'impose d'autant moins au lecteur que celui-ci aura tous les éléments de son propre jugement II en a le devoir, car le lecteur a le droit, de connaître l'opinion de son journal, ne serait-ce que pour la confronter à la sienne, l'approuver ou la rejeter. (810 mots) 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 Jacques FAUVET, “Difficultés de l'information” Le Monde du 27 mai 1977 I QUESTIONS Expliquez les expressions suivantes : L'historien de l'instant Un journalisme refroidi II RESUME Résumez ce texte en 200 mots, avec une marge de tolérance de plus ou moins 10%. III DISCUSSION Pensez-vous qu'il est possible pour un journaliste d'être objectif ? Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 I REPONSES AUX QUESTIONS Explications des expressions : 1- « L’historien de l’instant » Dans cette expression, le journaliste est assimilé à un journaliste car tous les deux travaillent sur l’analyse des événements. Cependant, contrairement à l’historien, avec le journaliste, les faits ont un caractère instantané, immédiat. D’où le terme « historien de l’instant ». 2- « Un journalisme refroidi » Le journalisme est l’art de diffuser des informations d’actualité. Cependant, lorsque les faits se sont déroulés et achevés depuis un certain temps, ils perdent de leur saveur, de leur importance et l’on peut les considérer comme « refroidis ». Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 II LE RESUME 1- COMPREHENSION DU TEXTE 1-1 Le thème Le journaliste et son opinion 1-2 La thèse Le journaliste a le droit d’avoir une opinion 1-3 La structure du texte Séquence 1 (L1 à L7) : paragraphe1 D’ERREURS. LE JOURNALISME, UN METIER EXPOSE AUX RISQUES Séquence 2 (L8 à L33) : paragraphes 2, 3, 4, 5, 6, 7 D’ERREURS LES MOYENS POUR DIMINUER LES RISQUES Sous-séquence 1 : paragraphes 2, 3, 4 : La multiplication, le recoupement, la vérification des sources d’information Sous-séquence 2 : paragraphe 5 : La publication du plus grand nombre possible d’informations sur l’événement Sous-séquence 3 : paragraphes 6, 7 : L’attente Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 Séquence 3 (L34 à L50) : paragraphes 8, 9, 10, 11) : Trois types de journaux Sous-séquence 1 : paragraphe 8 : Les journaux d’information Sous-séquence 2 : paragraphe 9 : Les journaux partisans Sous-séquence 3 : paragraphe 10 : Les journaux indépendants Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 2- SELECTION DES UNITES SIGNIFICATIVES (US) ET REFORMULATION DES US SELECTION DES US REFORMULATION DES US US 1 : Le journaliste est un observateur qui rend compte REF 1 : Le journaliste n’est pas toujours présent d'événements dont il n'est pas toujours le témoin direct. sur les lieux au moment où les faits se déroulent. US 2 : il doit faire confiance à des informateurs qui euxmêmes ne sont pas toujours les témoins directs de l'événement et dont les versions sont souvent différentes. US 3 : L'historien, à la différence du journaliste, dispose de tout le recul nécessaire. REF 2 : Il a recourt à des personnes qui se contredisent souvent dans leur témoignage. REF 3 : L’historien lui non plus, n’est pas à l’abri des erreurs alors qu’il a l’avantage, par rapport au journaliste, de bénéficier de recul face aux événements. US 4 : Face à cette difficulté un journal peut et doit REF 4 : Pour pallier ces risques d’erreurs, la multiplier les sources informations, recouper et vérifier diversification et la correction des sources des nouvelles, publier plusieurs versions. d’informations peuvent aider le journaliste. US 5 : Le jugement du journaliste, commence au REF 5 : Le journaliste peut se tromper dans son moment où il apprécie la valeur d'un événement. jugement quand il est subjectif. Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 US 6 : Le journal a un autre moyen de faire face à cette REF 6 : Le journaliste dispose encore d’une autre difficulté : publier le plus grand nombre possible solution qui consiste en la publication d’un grand d'informations sur le même événement. nombre d’informations sur un même événement REF 7 : L’attente de la confirmation de l’événement est une dernière solution que peut utiliser le journaliste. US 8 : Mais un journalisme refroidi est-il du REF 8 : Il faut se demander si cette façon de journalisme ? procéder obéit aux principes du journalisme. US 7 : Il est un dernier moyen, c'est d'attendre. US 9 : un journal a le droit et le devoir d'émettre une REF 9 : Le journaliste est dans l’obligation d’avoir opinion. une opinion. REF 10 : Les journaux sont classés en trois catégories. US 11 : Ceux qui se disent- ou que l'on dit- REF 11 : Il y a les prétendus journaux d'information. essentiellement d’information. US 10 : II y a trois sortes de journaux. US 12 : ceux qui, étant au service d'un parti. REF 12 : Il y a les journaux partisans. US 13 : Il y a enfin les journaux indépendants. REF 13 : Il les journaux indépendants. US 14 : le lecteur a le droit, de connaître l'opinion de REF 14 : La confrontation du point de vue lecteur son journal, ne serait-ce que pour la confronter à la à celui du journaliste est indispensable. sienne. Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 3- REDACTION DEFINITIVE DU RESUME Le journaliste n’est pas toujours présent sur les lieux au moment où les faits se déroulent. Et il a recourt à des personnes qui se contredisent souvent dans leur témoignage. Quant à l’historien, lui non plus, n’est pas à l’abri des erreurs alors qu’il a l’avantage, par rapport au journaliste, de bénéficier de recul face aux événements. Aussi, pour pallier ces risques d’erreurs, la diversification et la correction des sources d’informations est une solution qui peut aider le journaliste. Celui-ci peut se tromper dans son jugement quand il fait intervenir sa subjectivité. En outre, le journaliste dispose d’une autre solution qui consiste en la publication d’un grand nombre d’informations sur un même événement. Enfin, l’attente de la confirmation de l’événement est une dernière solution que peut utiliser le journaliste. Mais il faut se demander si ce journalisme refroidi est conforme au journalisme. Le journaliste est dans l’obligation d’avoir une opinion. Les journaux sont classés en trois catégories. En effet, il y a les prétendus journaux essentiellement d’information. Il y a également les prétendus journaux essentiellement d’information. Et enfin, les journaux indépendants. En définitive, le point de vue du journaliste est nécessaire au lecteur afin d’une confrontation au sien. Nombre de mots du résumé= 198. Formateur : N’GATTA Adja 2019/2020 Formateur : N’GATTA Adja