DMS48_Barbeau-et-al(2004)

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Evaluation de la mémoire de reconnaissance visuelle: Normalisation d'une
nouvelle épreuve en choix forcé (DMS48) et utilité en neuropsychologie
clinique
Article · February 2004
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Emmanuel Barbeau
French National Centre for Scientific Research, Toulouse
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Mathieu Ceccaldi
Assistance Publique Hôpitaux de Marseille
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CE DOCUMENT EST UNE COPIE PRE-PUBLICATION D’UN
CHAPITRE DE LIVRE PUBLIE AUX EDITIONS SOLAL :
Barbeau E, Tramoni E, Joubert S, Mancini J, Ceccaldi M, Poncet M. (2004). Évaluation de la
mémoire de reconnaissance visuelle : normalisation d’une nouvelle épreuve en choix forcé et
utilité en neuropsychologie clinique. In Van-der-Linden M et Gremem (Eds). L'évaluation des
troubles de la mémoire. Présentation de quatre tests de mémoire épisodique (avec leur
étalonnage). Marseille, éditions Solal. p 85-101.
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EVALUATION DE LA MEMOIRE DE RECONNAISSANCE
VISUELLE : NORMALISATION D’UNE NOUVELLE EPREUVE EN
CHOIX FORCE ET UTILITE EN NEUROPSYCHOLOGIE CLINIQUE
Emmanuel BARBEAU1, Eve TRAMONI1, Sven JOUBERT1, Julien MANCINI2, Mathieu
CECCALDI1, Michel PONCET1
1 Laboratoire de Neurophysiologie et Neuropsychologie, Inserm EMI-U 9926, Faculté de
Médecine, Univ Mediterranee, et Service de Neurologie et Neuropsychologie, AP-HM
Timone, Marseille, France
2 Service de l’information médicale, AP-HM Sainte Marguerite, Marseille, France
Adresse : Emmanuel Barbeau, Laboratoire de Neurophysiologie et de Neuropsychologie,
Inserm EMI-U 9926, Faculté de Médecine, 27, boulevard Jean Moulin, 13385 Marseille
cedex 05, France - Tel: 33 (0)4 91 32 42 44, Fax: 33 (0)4 91 78 99 14, Email:
Remerciements : Les auteurs remercient Leyla Raïs qui les a aidés à obtenir certaines normes.
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Introduction
Les tests de mémoire de reconnaissance visuelle sont fréquemment utilisés dans les études
chez l’animal. Ces épreuves ont d’abord été développées dans le but d’étudier chez ceux-ci
l’équivalent de l’amnésie humaine, en particulier afin de reproduire les déficits présentés par
le patient HM (Scoville & Milner, 1957 ; Milner, 1972 ; Sidman, Stoddard, & Mohr, 1968) et
de déterminer quelles étaient les structures cérébrales responsables de son amnésie (Squire,
1992). La forme classique de cette épreuve chez le singe est appelée « delayed non matching-
to-sample test » ou épreuve de non-appariement différée ce qui est équivalent aux épreuves de
mémoire de reconnaissance en choix forcé. Ce type de tâche est réalisée de la manière
suivante : l’expérimentateur présente un objet à l’animal puis après un délai variable lui
présente deux objets, celui vu précédemment et un nouvel objet jamais présenté. Le singe doit
montrer le nouvel objet (l’expérimentateur profite de son attirance naturelle pour la
nouveauté), démontrant ainsi qu’il a reconnu l’objet déjà vu.
Certains tests de mémoire de reconnaissance visuelle ont été standardisés chez l’homme
(Recognition Memory Test, Warrington, 1984 ; Doors & People test, Baddeley, Emslie, &
Nimmo-Smith, 1994 ; sous-test des visages de la WMS-III, Wechsler, 2001) mais l’intérêt
pour ces épreuves est resté relativement modéré au profit de batteries d’évaluation de la
mémoire (BEM, Signoret, 1991 ; WMS-R, Wechsler, 1991) ou d’épreuves plus spécifiques
telles que le Grober & Buschke (Grober, Buschke, Crystal, Bang, & Dresner, 1988 ; Ergis,
Van der Linden, & Deweer, 1994) dont la structure permet d’apporter des informations
précieuses concernant l’altération éventuelle des différents processus d’encodage, de stockage
ou de rappel. Pourtant, l’évaluation de la mémoire de reconnaissance visuelle chez l’homme
connaît un renouveau important depuis quelques années pour deux raisons principales.
La première raison est que les études chez le singe ont permis de montrer que la mémoire de
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reconnaissance visuelle dépendrait principalement de l’intégrité d’une structure particulière
du lobe temporal interne : le cortex périrhinal (Meunier, Bachevalier, Mishkin, & Murray,
1993 ; Squire & Zola, 1996). Cette structure est située dans la fissure collatérale en dessous
des hippocampes. La réussite à une tâche de mémoire de reconnaissance visuelle ne
dépendrait donc pas ou peu de l’hippocampe, contrairement à ce que les chercheurs pensaient
initialement (Mishkin & Delacour, 1975). Cette découverte n’est pas anecdotique, car elle
modifie profondément les modèles de la mémoire déclarative : dans une perspective anatomo-
fonctionnelle, des aspects différents de la mémoire déclarative pourraient être sous-tendus par
des structures différentes du lobe temporal interne (Barbeau et al., sous presse a) . Cette
approche modulaire s’oppose au modèle classique de la mémoire déclarative qui postule que
celle-ci est constituée d’un seul système qui dépendrait de l’intégrité de l’ensemble des
structures temporales internes (Squire, 1992 ; Squire & Zola, 1998). L’approche modulaire
fait à ce jour l’objet d’un débat assez vif qui n’est pas résolu (Mishkin, Vargha-Khadem, &
Gadian, 1998 ; Squire & Zola, 1998 ; Tulving & Markowitsch, 1998).
Les résultats issus des études chez le singe suggèrent que des sujets humains avec des lésions
limitées aux hippocampes pourraient être capables de réussir des tâches de mémoire de
reconnaissance visuelle. En effet, Aggleton & Shaw (1996) effectuant une revue de la
littérature de patients amnésiques montrent qu’un sous-groupe de patients avait des
performances préservées à un tel test (le Recognition Memory Test). Ces patients avaient
comme caractéristique commune d’avoir des lésions limitées aux hippocampes ou au système
hippocampo-(fornix)-mamillo-thalamique. Vargha-Khadem et al., (1997) montrent quant à
eux que des adolescents amnésiques ayant souffert de lésions hippocampiques dans l’enfance
réussissent les tâches de mémoire de reconnaissance, aussi bien visuelles que verbales.
Mayes, Holdstock, Isaac, Hunkin, & Roberts (2002) ont étudié le cas d’une adulte, YR,
souffrant de lésions limitées aux hippocampes acquises à l’âge adulte. Malgré son amnésie,
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